Coco le cyclo...

(Suite de l'article précédent : à la découverte d'un autre "monde")...

Un certain regard / Comment je vécus la découverte du vercors.

S’il me fallait vous dire en quelques mots ce que je ressentis, ce que j’éprouvai et que je vécus tout au long de ces trois jours mémorables dans le Vercors, il me faudrait faire appel à un dictionnaire de superlatifs pour n’en omettre aucun. Que de gens sympathiques connues et aimées ! que de sourires ensoleillés et généreux recueillis ! que de propos accueillants et chaleureux retenus ! et enfin, que d’émotions et de sursauts en mon cœur !

Je fus séduit par votre hospitalité, votre chaleur me subjugua et l’ambiance valentinoise du départ mit hors d’état de nuire les appréhensions qui m’escortaient depuis la mise en œuvre de mon magnifique projet.

Un petit retour sur mon passé proche vous permettra pourtant de mieux me comprendre. J’eus un jour le bonheur de rencontrer un Ami à qui je dois tout, un être fort et enthousiaste qui m’engagea dans la voie toute sportive de la lutte contre soi-même, du désir de toujours dépasser ses limites et d’aller toujours plus avant dans l’aventure de la vie : ah ! qu’elle est belle ! Jacques m’amena à découvrir toutes ces choses. D’emblée, je fus pris par l’envie de le suivre, de connaître avec lui le vertige de ces grands moments, quoi qu’il advînt, devinant que ce ne serait pas toujours simple ; mais il me fallait réussir dans cette voie. A vrai dire, je n’ai jamais douté de mon fidèle guide car son attention et son savoir-faire, sa générosité et son intuition des êtres sont sans faille. Je voulais, moi aussi, connaître toutes les sensations merveilleuses si souvent évoquées par mon Ami. L’occasion rêvée se présenta lorsqu’un matin il me téléphona pour me proposer de le suivre dans le Vercors. Y faire ma première randonnée à tandem ! je crus rêver. Mais Jacques n’est pas de ceux qui prêchent. Il serait plutôt du genre pragmatique. Nulle hésitation ne présida au préambule fabuleux de ce nouvel enchantement. Claude, notre talentueux chef d’orchestre, n’hésita pas non plus à m’intégrer dans cet ensemble harmonieux de cyclos venus au rendez-vous du soleil et de la féerie.

Hormis les événements historiques tristement célèbres qui marquèrent l’histoire récente du Vercors, je ne connaissais rien de ce site, sinon par quelque reportage toujours trop loin de la réalité. Je découvris enfin, en cette occasion, l’enivrement de ses senteurs, le ravissement de ses chants, la séduction de ses cathédrales et l’envoûtement de ses édens. Je connus ses richesses et goûtai la fraîcheur de ses gazons moelleux. En somme, je ne connus rien qui ne fût exquis, je ne ressentis rien qui ne fût inoubliable et je n’appris rien qui ne fût une immense démonstration de mon bonheur.

Evoquer chacune et chacun par son nom serait sans doute un peu long ; mais je craindrais, plus que tout, un oubli injuste. Chaque prénom, chaque voix, chaque intonation évoquent pour moi une couleur de ce tableau fascinant du bien-être et de la bonne humeur. Nul rayon de soleil ne saurait se substituer à la chaleur de tous ces êtres venus dans un même esprit de convivialité et avec le même espoir de faire partager aux autres leur amour de la vie.

Vous dire alors ce que furent pour moi ces trois jours m’est bien difficile car aucun mot n’est assez fort pour exprimer tout ce que je ressentis, ni aucune expression assez belle pour traduire mes émotions. Ce fut un enchantement de tous les instants, un bonheur ininterrompu, une accumulation fantastique de souvenirs que d’autres textes évoqueront pour vous.

Amitié, Courage et Liberté : une recette exquise du Bonheur.

Fraternité et convivialité : quel grand festin !

Puissent d’autres circonstances nous réunir à nouveau ! puissions-nous partager d’autres efforts, gagner d’autres combats ! ensemble, nous gravirons d’autres côtes, nous plongerons dans d’autres descentes : en somme, nous partirons pour d’autres aventures, pour d’autres éblouissements.

Dominique F. (22/05/86)

Cette expérience fut possible aussi grâce à Françoise qui a bien voulu troquer sa place sur le tandem pour la laisser à Dominique. Un coup sur son vélo, un coup sur le tandem quand la fatigue était trop grande pour Dominique, ce fut un magnifique week-end pour tout le monde.

Depuis, nous avons eu bien d’autres occasions, et surtout su les créer car 600 km nous séparent, pour pédaler ensemble. D’autres pilotes ont pu prendre la relève sur place pour un plaisir commun. Car il s’agit bien de cela : du plaisir ! autant pour le pilote qui apprend ou réapprend à voir les choses plus uniquement par ses yeux, mais avec tous ses sens, et le passager aveugle, qui découvre des sensations extraordinaires pour lui avec tous ses sens exacerbés en éveil.

Le but de ces deux récits : inciter d’autres cyclos à découvrir ce partage et se lancer dans cette pratique si l’occasion s’offre à eux, où même la provoquer ! Ils ne pourront en récupérer que du bonheur, ne serait ce que par le plaisir de rendre heureux son passager.