Trail du Brézème : "running in the rain..." 26/04/2009
Trail du Brézème : "Running in the rain"
06h30 je me réveille sans réveil (c'est plus agréable !), j'écoute … pas de bruit de pluie (nous dormons la fenêtre ouverte). Chic, allez en piste ! Cela me donne du tonus car vu la météo qu'ils avaient annoncé, il aurait déjà du pleuvoir depuis un bon moment. Direction la cuisine, j'ouvre les volets de la porte balcon. Sec, mais très très gris! Bien… Je les bloque… et vlan ! de grosses gouttes arrivent ! C'est pas vrai… Mon enthousiasme en prend un coup dans l'aile…
Je suis levé, je continue comme si de rien n'était, je préfère faire l'autruche. Je déjeune bien comme à l'accoutumée, principalement des fruits. Je ne bois rien, c'est malheureux mais aucune envie sur ce plan là, hormis un bon jus de fruit. Mais comme c'est la fin de saison pour les oranges, je n'en fais plus, et vu que je mange pas mal de fruits, ça compense avec le jus de ceux-ci. Je prends mon temps, rien ne presse, vu le trajet à faire pour aller s'inscrire. Agréable c'est vrai d'être quasiment sur place. Comment vais-je m'habiller ? Pluie, pas froid à priori… ce devrait être le programme de la journée. Un cuissard court cela va de soi. Côté chaussettes, j'hésite entre ma paire de chaussettes respirantes imperméables et une paire classique renforcée pour la CAP. Finalement je choisis la seconde, car je me dis que si nous devons traverser des ruisseaux et rivières (ils ont l'air de bien aimer ça au TGD !), l'eau va s'engouffrer dedans et si elle ne peut pas ressortir, cela risque fort d'être désagréable. Pour le haut, tee-shirt technique ou est-ce que j'en profite pour tester un maillot manches longues en Aquatech (tissu déperlant sur lequel l'eau glisse), tissu que nous fabriquons dans ma société (mais pas les modèles !) et que j'ai pu avoir par le service technique. Pas tout à fait à ma taille (les épaules un peu larges… les mannequins ils sont vraiment mal foutus, vous ne trouvez pas non plus ?), mais il n'y a pas de mal. Je me dis que c'est l'occasion ou jamais, et tant pis pour moi s'il ne pleut pas ou presque. J'espère que je n'aurais pas froid dedans surtout ! Allez on risque…
08h : me voilà à Allex aux engagements : je suis le 5ème inscrit sur le 44 km ! Pas une surprise, je m'y attendais vu le temps. Nous avons droit à un joli maillot technique. Je reviens une 1/2h plus tard, neuf inscrits ! Ca va mieux, beaucoup mieux ! Une navette s'apprête à partir, je me dépêche d'aller enfiler mes chaussures et de la prendre. Pas la grande foule dans ce premier voyage avec le mini bus du département. 5 minutes après nous voilà débarqués sur la place du cimetière de Grâne. Françoise, mon épouse, qui est allé acheter son pain, vient nous rendre visite, le parapluie sous le bras. Nous avons de la chance pour le moment, celle-ci s'est arrêtée. Chacun parcourt les routes environnantes, ou le centre du village pour s'échauffer. Peu à peu les effectifs augmentent sur la place.
L'heure approche, tout le monde se regroupe sous la houlette du speaker dans le véhicule podium, qui nous encourage sous ce ciel de plus en plus menaçant. 09 h : c'est parti. Beaucoup appuient sur leur montre, je me rends compte que j'ai oublié de mettre la mienne en route. Ce qui sera fait dans les 30 secondes qui suivent. Peu d'importance vu ce qu'il y à faire ! Très vite, on prend un chemin le long de la Grenette. Un peu plus loin, il faudra traverser cette rivière. Certains se trouvant face à un gué commencent à dire : déjà ? Mais non, une petite passerelle est là un peu plus à droite pour la traverser à sec. Et surprise, Françoise est là de l'autre côté à nous regarder passer et nous encourager. Je suis à peu près au milieu du groupe, et déjà chacun a trouvé son allure quasiment. Deuxième traversée de la Grenette un peu plus loin, toujours sur une passerelle, bien visible celle-ci pour tous. Et peu après, les choses sérieuses commencent : une bonne grimpette va nous amener à la pierre sanglante. Je connais par cœur ce chemin, mon terrain d'entraînement favori ! Contrairement à d'habitude, je ne doublerai quasiment personne à la montée cette fois, c'est plutôt le contraire. Ce sont des coureurs du 20 qui tiennent une bonne cadence. Pour ma part, j'ai levé un peu le pied pour ne pas partir trop vite, mon but étant de m'économiser aujourd'hui. La pluie entre temps s'est déjà invitée d'elle-même. Pas forte mais plus qu'un crachin breton ou Ecossais.
en route vers la pierre sanglante
J'arriverai au ravitaillement à la pierre sanglante en 9.9 km/h tout de même. Pas du tout ayant eu l'impression de forcer un moment, mais je me méfie. Après un bon verre d'eau, banane et raisins secs, me voilà reparti en compagnie d'un autre concurrent qui connaît les longues distances. Je l'interroge dessus, mais malheureusement la séparation des 2 parcours est déjà là et notre conversation prend fin trop vite à mon goût. Le bénévole m'indique en même temps que je suis 5ème sur le grand parcours ! Encore 4 derrière moi, je devrais voir un peu de monde donc. Et c'est à présent un chemin très emprunté par les chasseurs en période de battue que je prends à flanc de coteau et qui nous amène au-dessus de Marsanne quelques kilomètres plus loin. Nous dominons la plaine, mais je ne vois rien ! La brume recouvre la plaine, et nous distinguons au loin les sommets des petites montagnes qui sont plus au sud de cette plaine et qui émergent de cette brume. Nous entendons le TGV passer, repasser, mais lui aussi nous ne craignons pas de le voir. Bifurcation à mi-chemin, connaissant bien le terrain, je n'hésite pas une seconde. Un peu plus loin, toujours seul sur ce grand chemin, j'entends soudain des pas qui se rapprochent à grande allure. Un autre concurrent me double et m'encourage. Je suis à 10 km/h, lui doit être au moins à 13 ! Comment se fait-il qu'il ne soit que là ! Il a du rester avec des amis qui faisaient le 20 et se défoule à présent, me dis-je. Me voilà donc 6ème.
Nous voilà sur les hauteurs de Mirmande. Ravitaillement à nouveau, c'est le 14ème km. Les bénévoles ne sont pas à la fête avec un temps pareil. La pluie ne nous quitte plus et nous accompagnera tout le reste du parcours. Mais à peine arrivé à ce point d'accueil (le terme est beaucoup plus juste que contrôle !), un autre concurrent déboule du virage et continue sur sa lancée sans s'arrêter. Ayant bu un coup et mangé quelques fruits secs, je repars au moment ou un autre arrive à son tour ! Plus qu'un à l'appel et le compte sera bon. Nous attaquons la remontée vers les éoliennes de la Grande Limite par un sentier large mais raide sur la crête de la colline. Je rattrape un peu de mon écart avec celui qui ne s'est pas arrêté, mais une fois arrivé sur le plat en haut, il redisparaît aussi sec de mon champ de vision. Son allure est beaucoup trop rapide pour moi. Me voilà donc 7ème et suivi pas très loin du 8ème. Je surveille de temps en temps pour voir s'il me rattrape, mais je ne le vois pas arriver. J'en profite pour marcher un peu, en me rappelant la méthode Cyrano. Et au moment où je reprends la course, le voilà qui arrive. J'en profite pour sortir mon appareil photo et le prendre (encore une qui sera ratée… va falloir que j'investisse dans un appareil de meilleure qualité !).
une goutte de pluie prise au vol... C'est comme les tableaux de maître, il faut avoir l'esprit imaginatif !
Puis nous continuons ensemble sur le grand chemin des éoliennes qui se profilent à l'horizon. Nous en profitons pour discuter un bon coup. Il devait participer au marathon de Lyon ce jour (en même temps que celui de Marseille !), mais il a été annulé juste avant suite au retrait d'un sponsor important. Du coup il s'est rabattu sur ce trail pour profiter de son entraînement. Nous commençons à attaquer la descente, mais je sens tout de suite que son allure est plus rapide que la mienne. Du coup je le laisse partir car je ne tiens pas à prendre des risques, et me crever avant l'heure ! Nous avons dépassé la moitié du circuit, et la fatigue dans les mollets commence à venir. Je ne ressens rien par contre au niveau des cuisses. La pluie continue de nous arroser, je commence à composer une petite chanson dans ma tête « running in the rain » sur l'air que tout le monde connaît de « singing…. ». Mais je suis très vite perturbé dans mes réflexions par une descente un peu périlleuse car très glissante. A voir la trace de certaines chaussures, il doit y avoir des experts en glissade. J'y vais doucement, sans prendre aucun risque, quitte à marcher quasiment. La descente se termine et nous arrivons dans un fond de vallée que je connais bien ; Un bénévole nous indique le chemin tout en nous informant que nous avons une boucle de 5km qui va revenir à 200m en contrebas de là. Aucune surprise, je sais à quoi m'attendre. Les mollets commencent vraiment à être durs, et j'ai de plus en plus de mal en côte. J'espère que cela fera comme la semaine dernière, où ce phénomène s'était bien calmé ensuite. Tranquillement j'effectue cette boucle, en me disant que je suis 8ème et qu'il y a peut-être un autre concurrent pas très loin derrière. Ma vitesse moyenne tombe régulièrement, j'en suis à 9,1 km/h. J'arrive au hameau de Rouveyre, fin de la boucle et ravitaillement. Je discute un peu avec les 2 bénévoles, dont un que je connais. Ils me disent que je suis 7ème ! Ah bon… Au bout de 5 minutes, je repars vers le « Fortillon », petite côte un peu pentue parfois que j'avale à l'entraînement sans problèmes, mais là, à mi-hauteur, je me résous à marcher. Les mollets me tiraillent de plus en plus. Le parcours est légèrement modifié par rapport à celui qu'il y avait sur le site internet, mais cela ne change rien au problème. Il faut continuer à avancer et avaler les km. Nous rejoignons le sommet des « Roberts », traversons la route ou une bénévole détrempe à nous attendre (Merci à tous !). 100m plus loin, nous prenons une sente que j'aime bien d'habitude qui longe le grand chemin. Au moment de rejoindre ce dernier, ne voilà t'il pas une flaque de boue inévitable sans passer à travers les buissons. Que faire ? Tout droit… les pieds s'enfoncent jusqu'au début du mollet…hummm que c'est bon ce bain de boue ! Et gratuit de plus (enfin presque !). Le cerveau n'étant pas encore trop atteint par la fatigue, je suis en train de me dire qu'un concurrent à du s'égarer pour que je sois 7ème. Puis me revient la conversation avec le dernier concurrent qui m'a doublé : il avait failli se tromper avant Marsanne à la grande bifurcation. Un autre concurrent qui était allé bien plus loin était en train de revenir sur ses pas quand il s'engageait dans la mauvaise direction. Il l'avait donc re aiguillé. Mais oui, celui qui m'a doublé comme une fusée, bien sûr il ne fallait pas que je le compte car il était déjà dans les 5 qui m'avaient précédé après la Pierre sanglante. Donc il y a encore 2 concurrents normalement derrière moi. Etant donné que les vététistes ne sont là (ils fermaient la marche avec le dernier), ils doivent suivre. J'étais content de moi, non pas sur ma place, mais par ma déduction sherlokhomés ! Mon cerveau fonctionnait encore un peu… Lors d'une soirée consacrée à la survie douce, nous avions appris justement que le cerveau se détraquait très vite en cas de fatigue excessive, de déshydratation… Bon, ça va, je peux continuer. La descente sur val Brian est un peu difficile : pente, terrain glissant, caillouteux… je ne suis pas à l'aise du tout. J'y vais une nouvelle fois mollo mollo. Nouveau bénévole à la fin de la descente pour nous aiguiller ver le centre médical de val Brian où nous attend un autre ravitaillement. Encore une fois je n'aurais pas touché à mon propre ravitaillement. 2 dames m'accueillent, avec plus de 20 verres … rien que pour moi ! Je vais m'en contenter d'un, de coca cette fois ! Et de quelques petits bouts de gâteau ¾ bien agréable. Contre le mur, je fais un étirement des mollets car ils sont toujours aussi durs. Cela me fait du bien dans les instants qui suivent, mais ça ne durera pas malheureusement. La moyenne est tombée à 8,9 km/h. Pas un problème j'avais prévu entre 8,5 et 9. J'ai encore un peu de marge. Les dames s'inquiétent de savoir si le dernier est encore loin. Incapable de les renseigner. A priori nous ne sommes donc que 8. Je repars, un peu de route goudronnée m'attend avant de reprendre le chemin. J'essaye de reprendre un peu de vitesse, ça marche, mais les mollets me rappellent à l'ordre assez vite. Je reprends un rythme de croisière modérée arrivé sur le chemin. Au moment de passer sous la départementale, un nouveau ravitaillement m'attend, 2 à 3 km depuis le dernier. Non par besoin, je m'arrête quand même pour discuter 2 minutes avec le bénévole qui a pris la patience de nous attendre. Mais je soupçonne d'avoir déménagé son point initial en raison de la pluie, pour venir se mettre à l'abri ici. Ce en quoi il n'a pas eu tort vu le nombre de participants sur le grand parcours. Et puis cette pause est toujours la bienvenue pour mes mollets. Direction le lac de Grâne. A un virage autre bénévole sous son poncho communiquant avec l'organisation qui annonce mon passage.
Arrivé au bord du lac, comme prévu nous en faisons le tour. Une terre glaise colle sous les pieds. A l'angle nord ouest, la partie la plus technique du circuit nous attend. De gros rochers immergés dans l'eau doivent nous servir à traverser pour éviter de se mouiller. 2 dames bénévoles m'encouragent. Mais vu mes mollets, ma fatigue, et l'état des rochers, je préfère passer dans l'eau quand je ne le sens pas plutôt que de risquer la gamelle… qui pourrait faire mal. Question de se mouiller, c'est déjà fait depuis belle lurette, ce n'est pas un souci. Au contraire, ça va me laver ! Le dernier concurrent avec qui je discuterai un moment à table par la suite, a pris son pied au contraire en sautillant de rocher en rocher ; Bravo ! Les dames s'enquièrent elles aussi de savoir si le dernier concurrent est encore loin. Toujours incapable de les renseigner. Je remonte à présent sur une sente le long de la Drôme. Je me demande depuis un moment si 2 cornes ne vont finir par pousser sur ma tête. Et je me rends compte que finalement, je n'ai pas vu 1 seul escargot depuis ce matin ! Incroyable, mais où sont-ils donc ? 100m plus loin, que ne vois-je pas ? un superbe légèrement orangé, pas très gros, mais joli. Je m'arrête pour le prendre en photo, mais mon appareil ne vaut rien pour les gros plans. Tant pis.
Flou artistique... L'escargot allait trop vite !
Ce sentier qui va nous amener jusqu'à la Grenette à son embouchure dans la Drôme est très agréable… par temps sec. Aujourd'hui, il vaut mieux se méfier de toutes ses racines. La végétation assez resserrée, nous mouille des pieds à la tête. Voilà enfin le franchissement de la rivière. Une descente à pic sur 2, 3 mètres nous attend. Vu les traces, certains ont dû la faire sur le derrière. Je m'agrippe tant bien que mal à la mini végétation qu'il y a autour et je finis par me retrouver en bas en ayant évité la gadoue. Ouf ! Puis ce sont des petits bras secondaires de la Drôme qu'il faut traverser. Ce n'est plus un problème. Je rejoins un peu plus loin le chemin rive gauche qui va nous amener jusqu'au pont reliant Grâne et Allex. Un bénévole de chaque côté du pont assure la sécurité. Les mollets sont toujours aussi durs, dommage car tout le reste fonctionne à merveille. Mon allure de croisière faiblit au fil du temps, mais l'arrivée à présent n'est plus loin. Encore une petite boucle avant de revenir vers Allex. Ligne droite goudronnée sous la pluie, pas très folichon, mais il n'y a pas vraiment le choix pour finir par un chemin malheureusement. Des bénévoles assurent la sécurité et le guidage dans Allex. L'arche d'arrivée me tend les bras devant la porte d'entrée du gymnase où nous attendent les organisateurs qui ne manquent pas d'applaudir à notre arrivée. Merci à tous. Je viens ainsi de vivre ma première expérience sous la pluie grâce à vous si l'on peut dire. Et ma foi, de l'instant que l'on ne se « pèle » pas, ce n'est pas vraiment handicapant ; On s'y habitue très vite et on compose avec… voir même on finit par très vite l'oublier ! Je ne traîne pas trop et vais chercher de quoi prendre une douche à ma voiture. Au moment de quitter ma montre, je réalise que j'ai oublié d'arrêter le chronomètre une fois de plus ! La fatigue est bien là. Direction la douche, la bienvenue… car chaude ! Si mes mollets sont « morts », le reste est en bon état. Pas de crampes, même si parfois elles n'étaient pas très loin lors de mouvements acrobatiques dans des passages techniques. Content sur ce plan là, mais inquiet pour mes mollets pour le 65 km à venir dans 15 jours. Je vais voir pour récupérer au mieux d'ici là.
Le repas est le bienvenu, je l'apprécie pleinement, contrairement à dimanche dernier où la fatigue générale avait pris le dessus. Comme je m'attable, le dernier concurrent arrive sous les applaudissements de toute la salle. Les organisateurs sont satisfaits, tout le monde est bien rentré et en bon état. Un des organisateurs me donne un cadeau (coffret des huiles Richard) car je suis le premier V2 (mais aussi le dernier !). je l'apprécie pleinement.
Résultat : 7ème sur 8 - 41.9 km en 4h50 et 1330m de dénivelée, 8,7 km/h de moyenne, 131 bpm au cardio.
Prochain rendez-vous : les 65 km de Crest ! j'espère que vous aimez lire, car les comptes-rendus s'allongent avec les km…
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