Trail des Truffières à St-Paul trois châteaux, dimanche 22/11/09
Trail des Truffières à St Paul trois châteaux, dimanche 22 novembre 2009
Premier trail que je vais faire pour la deuxième fois sur un parcours identique : chose que je veux éviter pour en découvrir d'autres avec leurs particularités (paysages, organisation, …). Mais trop de bons souvenirs de l'an passé m'incitait fortement à y re-participer car le parcours était splendide. Du coup j'avais invité Denis, mon beau-frère, à venir avec moi, en guise de dernière préparation pour SaintéLyon. Pendant que nos épouses feraient la randonnée pédestre sur la deuxième boucle du circuit. Denis et Yvette passent me prendre à Grâne avec les croissants !
Nous voilà donc à pied d'œuvre à St-Paul trois châteaux ce dimanche matin. Françoise prise par d'autres tâches n'a pu se libérer, du coup Yvette se retrouve seule pour la marche. Mais elle trouvera d'autres marcheurs au départ qui lui tiendront compagnie. Une jeune concurrente se gare près de nous, et en profite pour nous demander conseil sur la tenue à prendre car c'est la première fois qu'elle effectue un long trail. Cela me rappelle ma situation l'an passé ! Vu la météo consultée sur internet et mon expérience, je lui conseille de partir en court avec un maillot ou veste manches longues dans le sac à dos. Ce que je vais moi-même faire !
Nous croisons Phil (de partout celui-là !) 1/4h avant le départ, il est venu faire une boucle avec Robert son sympathique collègue de club. Nous récupérons rapidement nos dossards, ainsi qu'un lot compris dans l'engagement : une bouteille de vin du Tricastin, ainsi qu'un manchon bien chaud, qui peut faire office de tour de cou comme de bonnet, en souvenir du trail. Nous ramenons ceci à la voiture, sous une petite pluie qui s'installe. Nous rejoignons la ligne de départ 5' avant, nous sautons un peu sur place pour nous échauffer ! Ayant choisi de faire les 2 boucles, soit 38 km, nous aurons bien le temps de nous échauffer, me dis-je. Le speaker annonce que nous sommes 120 au départ sur le 38 km, soit 50% de plus que l'an passé. Denis a les jambes qui lui démangent, et à peine le coup de sifflet donné, c'est parti au triple galop en ce qui me concerne. J'essaye de le suivre me disant que cela aura du bon pour la première côte. L'an passé, j'avais en effet bouchonné sur ce sentier mono-sente. Un petit tour de quartier est effectué pour justement étirer le peloton avant cette côte. Effectué à 12.9 km/h de moyenne (beaucoup trop rapide pour moi !), nous voici au pied de la côte. Denis prend rapidement de l'avance, je n'essaye pas de le suivre, étant déjà à la limite du rouge (pas celui du Tricastin !). Mais je peux cette année grimper cette côte à mon allure, les autres participants courant eux aussi, alors que l'an passé, en étant plus à l'arrière dans le peloton, ce fut en marchant que nous montions. Un bon point. Par contre le petit morceau de pain d'épices (délicieux) pris avec un thé avant le départ a tendance à rester coincer dans l'estomac. Il me faudra quelques km pour ne plus le ressentir. Nous enchaînons ensuite une multitude de sentiers dans un décor magnifique, montant, descendant en permanence. Un sol assez rocailleux, créant de fait des marches naturelles, rappelant un peu le plaisir de notre enfance où l'on adore sauter d'un caillou à l'autre. La pluie qui avait pris un poil d'ampleur a fini par disparaître, le ciel restant toutefois gris et bien chargé en nuages. Le circuit est très bien balisé. Là où nous nous étions trompés l'an passé, il y a un bénévole cette année pour assurer l'aiguillage. Et ils ont renforcé le balisage par des panneaux rouges très voyant. Quasiment impossible de se tromper sans le faire exprès… sauf qu'à un endroit, soit il restait une rubalise d'une autre organisation, soit un petit malin en a déplacé une pour nous aiguiller sur un petit chemin qui se perdait assez rapidement dans la végétation. Le demi-tour s'impose rapidement, et l'on retrouve 100 m plus loin le balisage du bon circuit.
Comme à mon habitude je profite des côtes pour en doubler quelques-uns, sachant qu'une bonne partie vont me redoubler dans les descentes. Ce qui est le cas une fois de plus, n'arrivant pas à suivre quasiment qui que ce soit en descente. Sans parler de certains, de vraies gazelles, que j'ai tout juste le temps d'apercevoir tellement ils sont agiles. Et je suis sûr qu'ils ne prennent pas plus de risques que moi. Mais c'est tout dans la tête, comme en VTT. Il faut que j'arrive à prendre confiance en moi, pour me libérer mentalement. A 15 jours de SaintéLyon, je me dis que ce n'est pas le moment de me tordre une cheville, et ça me bloque. Et en descendant doucement du fait d'être un peu crispé, les risques sont aussi gros de se faire mal. A travailler en 2010 ! Sur cette première boucle, j'aurai en ligne de mire 3 concurrents que je repère spécialement. Un en maillot orange que je ne verrais que de dos pendant plus de 20 km, un autre avec qui nous allons faire un chassé croisé, moi devant dans les côtes, lui dans les descentes, et une féminine (la première) qui me rattrape au ravitaillement. Une belle côte suit ce ravitaillement où quasiment personne ne s'arrête. Par sécurité je prends un peu de temps pour manger quelques fruits secs et boire un verre de coca. Je repars à bonne allure dans la côte et je ne tarde pas de rattraper ceux qui ne se sont pas arrêtés. Au bénéfice de la dernière descente la féminine me rattrape et me double sur la fin de la première boucle lorsqu'on retrouve le goudron. Elle a une bonne allure, je ne suis pas capable de la suivre. Connaissant la seconde boucle, je me dis que les bonnes côtes qui nous attendent devraient me permettre de faire la différence.
Denis doit être loin devant, à l'allure où il est parti. Je finis cette première boucle en 1h52, soit quasiment 20' de moins que l'an passé ! Du coup j'entrevois la possibilité d'arriver en 4h, ce que je n'avais pas envisagé au départ, me fixant 4h15. Il est vrai aussi que la seconde boucle est moins roulante, et que la fatigue commence à venir en général après les 20 premiers km. Je profite du ravitaillement entre les deux boucles pour me reprendre un peu et manger un minimum. En repartant, j'ai perdu de vue mes compagnons de course du moment. Après un km de goudron, on attaque une belle côte. Je rattraperai mes compagnons précédents juste en haut ! La descente qui suit est technique avec de très grandes marches parfois, et même une corde pour s'aider à un endroit particulièrement haut. Ceux qui effectuent les 38 en relais de 2 commencent à nous rattraper (partis 1/2h après nous), mais ils sont peu nombreux. La deuxième grande côte va me permettre de faire enfin la différence. Mes trois points de mire sont enfin avalés, et je ne les reverrai plus qu'à l'arrivée, sauf le maillot orange qui sera juste dans mon sillage sur la fin. Pourtant peu avant d'arriver sur le village troglodytique du Barry, je ressens une baisse de régime et les jambes lourdes. La moyenne baisse, sans toutefois devenir catastrophique. Je mange tout en continuant doucement une barre de céréales, que je complète peu après avec quelques fruits secs au point de ravitaillement. Je m'efforce aussi de boire régulièrement, ce qui n'est pas devenu encore un réflexe naturel. J'évite cette fois de trop m'arrêter au point de ravitaillement. Le temps de boire un verre de coca, d'échanger 2, 3 mots avec les bénévoles, et je repars en marchant avec les fruits secs dans la main que je vais grignoter. Un autre participant me rejoint à l'allure sur ce sentier roulant, que je vais accompagner (ou l'inverse ?) presque jusqu'à l'arrivée où il me distancera finalement. En côte nous allons à la même allure… et en descente aussi ! Il n'est pas meilleur que moi sur ce plan là. Je ne suis donc pas le seul, ça me rassure un peu. Mais surprise à 5 km de l'arrivée, j'aperçois Denis en train de marcher dans une côte. Parti un peu trop vite comme à son habitude, il est sujet aux crampes dans les cuisses à présent. Nous nous tiendrons compagnie du coup jusqu'à la fin de la dernière descente. Lorsque nous retrouvons le goudron à un bon km de l'arrivée, 3 autres concurrents nous ont rattrapés et Denis se lance à leur poursuite. Pour ma part, je garde mon rythme, les jambes sont toujours lourdes, et je n'ai pas envie de me fatiguer plus. Je les vois tous accélérer devant moi, Seul celui m'ayant rejoint après le dernier ravitaillement reste en vue. Mais ne voilà t'il pas que peu après j'aperçois dans mon dos celui que j'ai eu en point de mire pendant très longtemps au début, le maillot orange ! A 50m derrière, et à priori un local car tout le monde l'encourage, je me décide à mon tour d'accélérer pour ne pas me faire griller. Curieuse réaction des muscles, ceux-ci assez réticents les premiers mètres, se mettent de plus en plus en action, et je me sens de mieux en mieux. Si bien que je lui reprends un peu d'avance et rattrape peu à peu le précédent. L'effet de l'arrivée ou de l'accélération, je ne sais, mais le sentiment de fatigue s'envole en même temps. Je franchis la ligne d'arrivée en un peu moins de 4h05'. Ma petite baisse de régime sur les 10 derniers km ne m'aura pas permis de descendre en dessous des 4h, mais je suis pleinement satisfait d'un tel temps, quasiment 50' de moins que l'an passé ! Ce qui par ailleurs me laisse envisager sereinement SaintéLyon en me rassurant sur ma forme du moment. Denis est arrivé plus d'une minute devant moi, en ayant doublé 2 autres participants. Et nous retrouvons Yvette aussi, que nous comptions doubler sur la fin du parcours, mais ayant marché à bonne allure, elle sera arrivée 10' avant nous. A peine franchi la ligne d'arrivée, un bénévole responsable de l'organisation me questionne sur l'organisation du fléchage entre autre pour savoir comment nous l'avons perçu. Je le rassure pleinement tout en lui évoquant notre minime mésaventure.
Photo de Phil, avec l'arrivée juste derrière moi de la première féminine
Phil est là, nous discutons 2 minutes avant qu'il rejoigne des amis pour l'apéritif, et moi Yvette et Denis pour aller nous changer et venir manger. Nous avons tous les deux les jambes raides, mais Denis encore plus que moi. Par contre mon cuissard et mon maillot sont mouillés, de la pluie du départ. Mais le temps n'étant pas froid (12°), ceci n'a absolument pas été une gêne. Le court était la bonne option, tous ceux ayant mis du long ont eu chaud ! Notre voisine de parking arrive à son tour… et nous confirme aussi que c'était la bonne option. Elle avait enfilé sa veste au départ à cause de la petite pluie, mais a dû très vite la quitter. Après avoir pas mal traîné pour se changer, nous retournons au hall des sports pour le repas. Nous passons devant la cuisinière. Une agréable odeur nous met l'eau à la bouche immédiatement. Nous la félicitons déjà, avec la forte sensation que nous allons nous régaler. Ce qui sera le cas avec une assiette copieuse de pâtes al dente et un bœuf carotte bien mijoté fondant dans la bouche. Tout en mangeant, nous discutons et suivons plus ou moins de loin la remise des récompenses. Jusqu'au moment où j'attends mon nom pour la 3ème place en V2, à mon grand étonnement. Le premier en V2 est toutefois arrivé 20' avant moi, le second 4'. Un lot de 2 bouteilles de vin du Tricastin et 2 pots de confitures me sont offert, ce qui est toujours appréciable. En retournant à table, je tombe sur le groupe du club « Courir à Livron » et mon voisin grânois, Max, lui aussi lauréat de la course (1er en V3 sur le 19). Nous discutons un petit moment, m'incitant une nouvelle fois à rejoindre leur club. Ce que j'hésite toujours car leurs horaires d'entraînement ne coïncident pas forcément avec mes temps de libre.
Je rejoins Denis et Yvette et nous prenons le dessert. En repartant, nous allons du coup consulter les classements : Denis est arrivé 28ème, moi 31ème. Le retour à Grâne se fera tranquillement, mais sous de nombreuses petites averses, qui nous auront épargnés fort heureusement pendant la course.
Nous passerons un peu de temps autour d'un thé à s'organiser pour SaintéLyon, grand rendez-vous hivernal des coureurs à pied et notre principal objectif de cette fin de saison avec ses 68 km de nuit.
Ce trail des Truffières aura eu l'avantage à mes yeux de mesurer le chemin parcouru en un an et de me rendre compte de ma progression, pas toujours évidente à cerner, n'ayant pas vraiment de point de repère, si ce n'est de s'en fabriquer éventuellement à l'entraînement.
Bravo encore une fois aux organisateurs, un circuit superbe, technique, casse-pattes, mais merveilleux ! Et une organisation de très bonne qualité. Je reviendrai à nouveau !
Résultats du 38 km
Tous les résultats sur : http://traildestruffieres.sport.fr/
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