Drayes Blanches 05 février 2012 : magique !

Drayes Blanches 05 février 2012 : magique !

SMS de l’organisateur samedi après-midi : le parcours de 24 km est annulé, nous sommes basculés sur le 14 km automatiquement, au vue d’une partie impraticable sur le grand circuit à cause du vent et du froid. Cela me désole un peu, mais sans plus, je serai peut-être bien content de n’en faire que 14 une fois à pied d’œuvre. Toute la semaine, vu les conditions météo, je me demandais bien à quelle sauce nous allions être servis pour ce trail blanc. Blanc, il allait l’être sans problème contrairement à l’an passé où la neige s’étalait avec parcimonie. Pas de soucis de ce côté-là. Ce qui s’avérait sûr aussi plus on s’approchait de l’échéance, c’était un froid quasi sibérien qui nous attendait. Pas trop envie d’aller me geler, et d’un autre côté, cela m’attirait de connaître de telles conditions. Je ne me posais donc pas trop de questions et réfléchissait seulement à la manière de s’équiper. Françoise était décidée finalement à venir faire un peu de ski de fond pendant la course. Charles l’organisateur du circuit du trail de Mirmande, était motivé aussi de son côté pour venir. Nous voilà donc partis à trois ce dimanche matin. Charles ayant un véhicule mieux adapté que le mien pour les routes enneigées et verglacées, nous emmène. Une bonne chose car j’aurai été obligé avec le mien de mettre les chaînes, ce qui n’est jamais une partie de plaisir ! Tunnel du col du Rousset, la magie opère une nouvelle fois. Un paysage de carte postale s’offre à nous. Les arbres sont chargés au maximum, un ciel clair laisse présager une superbe journée ensoleillée. Et le vent a disparu ! Le soleil nous précède juste pour notre arrivée au foyer de ski de fond de Lente, lieu de départ de la course.

A la descente de voiture, le froid nous saisit : -19° ! Nous sommes dans les premiers pour aller retirer nos dossards. Petite salle pour l’accueil qui va s’avérer un peu étroite pour gérer le flot de coureurs. Nous retournons finir de nous équiper et prendre nos sacs à dos pour les faire contrôler. Un petit tour sur la route suffit pour que les poils du nez gèlent. Côté vestimentaire, un cuissard court ( !), des manchons aux mollets, et un cuissard long par-dessus. Pour le haut, un tee-shirt technique manches longues, un polo technique manches longues raz le cou, un buff pour le tour de cou et une mini polaire sans manches faisant coupe-vent extérieurement. Chaussures à crampons, chaussettes imperméables, pas de guêtres du coup. Ma cagoule de vélo sur un bonnet très léger. Dans le sac à dos au cas où, un coupe vent, un caleçon long et une polaire. Y a plus qu’à ! La foule commence à arriver dure à présent, c’est la cohue pour arriver à se faire contrôler. Un peu de patience et tout arrive. Le peu que nous sommes restés dehors, nos mains malgré les gants se sont très vite engourdies, les pieds avec. Nous trouvons un coin de salle où attendre un peu, le temps de se réchauffer les extrémités. Nous retrouvons quelques connaissances, cela permet de discuter un moment tranquillement.

L’heure du départ approchant, nous sortons nous échauffer un peu. Ca courre un peu de partout, ne pouvant guère rester immobile dehors sans se geler rapidement. Je m’échauffe un peu sur place, en faisant travailler les chevilles surtout. Le décor est magnifique, nous en prenons plein les yeux. Dernières recommandations d’Hervé Simon, l’organisateur. En connaisseur il nous apporte d’utiles conseils. Françoise a finalement décidé de marcher et non de skier pendant que nous allons courir. Je retrouve sur la ligne de départ Laurence, un ex-covoitureuse pour ce même trail il y a 2 ans. Pas le temps de discuter, le compte à rebours vient de commencer !
Je me suis mis aux avants postes, sachant la difficulté ensuite pour doubler.

Le départ est donné, je me retrouve vite déstabilisé : je savais la difficulté d’évoluer sur la neige, mais j’en avais perdu les sensations. Sans pourtant être parti vite, je me retrouve vite essoufflé, la poitrine un peu serrée, au point de m’arrêter pour retrouver de bonnes sensations.

J’en profite pour faire des photos et repartir calmement. Les premiers sont déjà loin devant. Il me faut un peu de temps avant de retrouver du plaisir à évoluer dans la neige, je suis un peu crispé. Une première montée finit de me remettre en forme. Je recommence à doubler, sans effort particulier, le chemin un peu large le permettant sans effort supplémentaire. Mon cœur a repris son rythme de croisière que j’avais du mal à garder sur le plat.

Le paysage est uniforme, blanc. D’un blanc pur. Un vrai plaisir. Les appuis au sol sont et seront tout le long du parcours très instables. Une neige excellente, pas dure ni croûtée par le froid, mais tellement brassée par les concurrents rendra notre cheminement laborieux une nouvelle fois. Ceux qui sont partis un peu vite en fonction de leur forme le paye rapidement dès la première montée, le souffle court, les muscles se faisant déjà un peu sentir.

Un seul ravitaillement, au 6ème km environ. Les bénévoles ont plus de mérite que nous, car nous ne ressentons pas le froid avec l’effort. Ni les mains, ni les pieds, tout va à merveille, du moins en ce qui me concerne et ceux qui m’accompagnent alors. Alors qu’eux piétinent sur place pour ne pas trop se geler. Du coca renversé sur la table n’a pas eu le temps de couler jusqu’au sol, il s’est solidifié de suite sur la table ! Des boissons chaudes nous attendent, elles sont les bienvenues. Je n’ai ni spécialement faim ni soif une fois de plus, je prends tout de même le temps de boire un thé et de manger une figue sèche. Le froid me rattrape vite, du coup je ne traîne pas plus au ravito. Il me faudra quelques hectomètres avant de retrouver un confort côté chaleur. Je suis content de mon équipement, je ne transpire pas et je n’ai pas froid du tout. Une descente un peu raide, je me mets à la dévaler en grandes enjambées comme un gamin. Je choisis les portions les plus enneigées pour éviter de poser les pieds sur du dur et de glisser. Je fais voler la neige autour de moi, je me défoule ! Arrivé au bas, le cœur bat la chamade, obligé de ralentir pour reprendre mon souffle. Pas très sérieux, mais quel plaisir !

Le parcours est bien dosé dans son ensemble, parties roulantes (tout est relatif !) et parties plus techniques et physiques, montées pas trop raides, petites descentes techniques parfois, mais un circuit qui reste dans son ensemble très physique à cause de la neige. Nous ressemblons tous à des marionnettes, à la recherche constante de l’équilibre, les bras se balançant dans tous les sens pour rétablir des situations précaires. Quasiment pas de chute, à par moi ! Voulant m’arrêter pour prendre une photo, je me suis retrouvé sur le derrière sans comprendre. Et une autre fois j’ai glissé sur un dévers que je voulais éviter sans pouvoir le faire ! Vu le tapis de neige, c’était presque du plaisir que de tomber. Les km défilent et j’en viens à regretter la suppression du 24. 14 km c’est court ! Je vois la fin du parcours arriver avec un peu de frustration. Mais je comprends la décision de l’organisation. Eux aussi doivent avoir le même sentiment avec toute l’énergie déployée pour baliser le grand parcours et la préparation faite en amont. La sagesse et la responsabilité ont su prendre le dessus.

Photo organisation
Le dernier km se fait dans la plaine, presque en ligne droite, avec l’arrivée en point de mire. Il sera long pour beaucoup avec la fatigue. Pour ma part, je commence aussi à ressentir une première fatigue dans les jambes. La même que dimanche dernier au bout de 25 km. Ce qui me permet d’en déduire qu’un 14km dans la neige vaut bien un 25 km en trail normal pour un dénivelé proportionnel. Françoise est là au bord du chemin. Elle m’a repéré de loin. Les rayons du soleil nous réchauffent, je sens ma barbe gelée qui se dégivre un peu. Je finis le circuit tranquillement.

Petit interview du speaker après la ligne d’arrivée, je croise Hervé Simon avec qui je discute un peu, puis je vais rendre ma puce. Retour dehors, je repars en sens inverse à la rencontre de Françoise qui rentre doucement, et nous attendons l’arrivée de Charles.

Les effets du blizzard vertacormicorien

Réchauffé par le soleil, n’ayant pas vraiment transpiré, je n’ai même pas besoin d’enfiler une veste à ma grande surprise.

Charles en finit avec le parcours un peu fourbu. Il a de quoi sans trop d’entraînement spécifique et surtout avec sa carrure d’ancien joueur de rugby à traîner ! Une première expérience sur neige pour lui qu’il a bien apprécié malgré la difficulté. Changement de tenue, mes chaussures sont trempés, mais mes pieds secs. Ces chaussettes sont vraiment efficaces, pas de transpiration non plus. Après l’effort le réconfort, sous un chapiteau le repas nous attend. Ca tombe bien, la faim commence à nous tirailler le ventre. Une soupe bienvenue (et bonne !), une part de ravioles, du fromage, du gâteau, une clémentine… du vin pour les amateurs, voilà de quoi nous requinquer. Les récompenses ont lieu pendant ce temps juste à côté à l’extérieur. Ce qui m’amène quand même à aller voir les résultats, ne sachant même pas le temps que j’ai mis. 2 classements distincts sont établis, les ex 24km d’un côté, les 12 km de l’autre. 38° sur mon classement, 4ème V2 en 1h49, assez loin des 3 premiers. Au scratch tout confondu, 75ème sur 240. Pas mécontent de moi sachant que je suis arrivé presque frais comme un gardon encore, et que les courses distances ne sont pas mon apanage, le rythme étant trop rapide pour mes petites jambes et mon palpitant qui avec l’âge a de plus en plus de mal à monter en régime. Un beau trail blanc, quasiment parfait pour moi côté parcours, sous un soleil magnifique et dans un décor de rêve. Une bien belle journée qui restera dans les souvenirs, grâce une fois de plus à ces bénévoles qui n’ont pas eu peur d’affronter le grand froid. Milles mercis !