Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

Trail des truffières 23/11/2008 à St Paul trois Châteaux

4h du matin : besoin de me lever, la vessie est pleine ! Je me recouche mais le sommeil ne revient pas. Tant pis, la nuit a été bonne jusque là. Je somnole en attendant 06h10. Comme chaque fois, je me rendors 5' avant que le réveil doive sonner. 3/4h pour me préparer, enfin plutôt pour déjeuner car tout est prêt. Je ne change rien à mes habitudes : charcuterie (longe de porc fumé aujourd'hui), chocolat noir, confitures maison, yaourt avec quinoa soufflé, et le tout arrosé d'un verre de jus d'orange. Pas d'autre boisson, ça ne passe pas en général. Une exception toutefois, j'ajoute une banane (à priori bon pour les crampes !). Hier soir, ce fut un bon plat de pâtes (al dente bien sûr !) après la soupe pour emmagasiner des sucres lents.

 

07h05 : Me voilà parti en voiture de Grâne à St Paul trois Châteaux. A cette heure ci la route est vraiment tranquille le dimanche. J'en profite pour prendre quelques petites routes pour faire le touriste. Une fois passé Donzère, le ciel se dégage complètement, pourvu que cela reste ainsi ! Les Granges Gontardes, La Garde Adhémar, que de jolis coins à balade que ce soit à pied, en VTT ou à vélo. En arrivant je me pose la question de savoir s'il va y avoir du monde, car c'est la 1ère fois qu'ils organisent. L'arrivée sur le parking me rassure, je devrais trouver du monde à mon niveau pour causer le long du parcours. Un coureur torse nu en plein vent (2° dehors) me fait un peu frissonner. La question qui me taraude depuis 2 jours : comment m'habiller pour le haut ? Vent, fraîcheur, mais ciel bleu bien dégagé. Je pars chercher mon dossard dans le gymnase où nous attendent les organisateurs. Tables des inscriptions : une foule considérable fait la queue. Ca m'affole un peu car dans 1/4h c'est le départ. Je cherche voir s'il y a une table pour les pré-inscrits… ouf ! La table pour le circuit des 38 km est libre. La foule était pour le 19 ! A méditer pour d'autres courses à grand rassemblement.

Avec mon dossard, on nous remet un lot bien sympathique : une bouteille de vin des vignerons du secteur, ainsi qu'une paire de gants pour courir par temps froid. Je m'apercevrais un peu plus tard que la taille est un peu grande pour moi, mais ça servira toujours. En retournant à la voiture, je me décide enfin pour m'habiller (je n'ai plus le choix faut dire !). Un sous-vêtement chaud Odlo dessous et ma veste coupe-vent de vélo par-dessus.

J'attache ma ceinture de ravitaillement sur mon sous-vêtement, je prends une paire de gants en soie pour les mains, une « manche à air » (je ne sais plus comment cela s'appelle !) qui sert de bonnet aujourd'hui (de tour de cou, de cagoule, suivant les circonstances) et qui rappelle de bons souvenirs : O'bivwak (course d'orientation sur 2 jours) sur le plateau de Retord dans le sud du massif du Jura en mai de cette année (un très bon souvenir encore !). C'était le « cadeau » des organisateurs. Me voilà équipé ; pour le bas, j'avais déjà opté pour un pantalon long de CO. Son gros avantage : deux poches à filet sur les côtés dans lequel je mets d'un côté mon planning de route et un petit appareil photo récupéré à une de mes filles, dans l'autre une réserve de sirop pour la boisson en cours de route (que je n'utiliserai pas en fin de compte). Un quart des participants sont en short, je pense que c'était jouable. Mais jouons le confort !

Il me reste à peine 5' avant le départ, je retourne vite au gymnase pour boire un thé, à cette heure là il passe bien. J'arrive sur la ligne de départ 30" avant l'heure fatidique, mais finalement nous partirons avec plus de 3' de retard, ce qui me laisse le temps d'échauffer un tant soit peu les articulations, et de discuter avec mes voisins. La plupart ont la main sur leur montre, prêt à déclencher le chrono. J'en fais de même, mais je m'aperçois que je n'ai pas vidé la mémoire. J'aurai juste le temps.

Le départ est assez rapide, je décide de ne pas me laisser emporter par le flot. Mon but étant d'arriver en moins de 5h (4h54 au planning exactement), et surtout le plus frais possible. Les guiboles raides le lendemain, ça va ! Et je vais mettre en application aussi la tactique dite de « Cyrano » trouvée sur Internet, qui préconise d'alterner de temps en temps la marche avec la course. Je prends pour base 45" de marche toutes les 20' sur les 2 premières heures, puis ensuite 1' de marche toutes les 20', en y rajoutant aussi les passages pentus difficiles, le but étant d'éviter de s'exploser les muscles et finir en marchant. Après un tour de quartier où l'on repasse devant le départ (les premiers sont déjà hors de vue), les choses sérieuses commencent. Et les superbes chemins aussi ! Tout le long du parcours, ce ne sera que du bonheur pour les yeux… un peu moins pour les jambes par contre car le relief est assez cassant avec pas mal de marches et d'obstacles à ras le sol. Il faut rester vigilant en permanence, sinon car le plat ventre illico ! Ce que j'éviterai de justesse à 2 ou 3 reprises.

Première montée un peu au ralenti, ça bouchonne. Impeccable, je m'économise avant l'heure. Terrain déjà très vallonné et technique. Un peu plus loin, une montée large, toute droite mais raide ! Un couple devant moi, le mari encourage tant qu'il peut son épouse, la tirant même. J'en grimpe la moitié en courant, l'autre en marchant. Les 20 premières minutes sont écoulées, il me faut passer à l'acte : marcher 45" ! J'en profite pour sortir mon appareil photo et en prendre. Le temps de le replacer dans sa housse, puis dans la poche du pantalon, le temps est passé. C'est reparti. Pas désagréable cet arrêt finalement, j'ai l'impression de repartir aussi frais qu'au départ. Je continuerai ainsi jusqu'au premier ravitaillement, puis au second. A chaque arrêt marche « vas-y tonton, fais une photo ! ». Par contre, impossible de trouver vraiment un compagnon de route pur discuter. Quelques phrases avec les uns ou autres de temps en temps, mais sur un terrain aussi difficile, chacun a son allure qui s'accorde mal aujourd'hui. Moi un peu meilleur en montée, plus mauvais en descente par contre… Arrivé sur le plateau (mais était ce vraiment le plateau ?), je suis un petit groupe, et nous nous trompons de chemin. Aucun pour s'apercevoir de l'erreur du premier. Nous ferons ainsi  400 à 500m avant de nous rendre compte de notre erreur. Marche arrière, et nous retrouvons la bonne trace. Ca nous apprendra à garder l'œil vigilant au lieu de papoter. Les montées et les descentes n'arrêtent pas de s'alterner. Il y a une heure que nous sommes partis que j'attends du bruit derrière moi, comme un galop ! Bon sang, ce sont les premiers du 19 km qui arrivent, partis ½ h après nous ! Je n'en crois pas mes yeux. Ils me doublent en descente, j'ai l'impression de faire du sur place !! Va falloir avoir un œil derrière en permanence à présent… et en effet, cela n'arrête pas de défiler. Mais au fil des km, cela ralenti vite tout de même. Le retour sur St Paul trois Châteaux se fait toujours tranquillement, par une belle descente. Et toujours mes petits arrêts, très réguliers comme prévu. Le dernier à 1 km de la fin de la 1ère boucle. Ravitaillement avant de repartir sur la 2ème boucle, j'en profite pour me faire prendre en photo par un bénévole avec mon appareil. Au pointage j'en étais à 2h10 pour 2h24 de prévu dans mon planning. Bonne surprise, mais je ne sais pas encore ce qui m'attend, étant donné que c'est la première fois que je vais en faire autant. Cette avance pourra servir, me dis-je. Sinon tant mieux, c'est tout du bonus !

J'entame cette deuxième boucle au milieu du désert ! Soudain, il n'y a plus personne ! Ni devant, ni derrière ! Direction cette fois le sud, les cathédrales et les caves de St-Restitut. Un contrôleur à mi-parcours m'avait annoncé que la 2ème boucle était un peu plus dure que la première. En effet, nous attaquons une belle côte au bout d'un km, et elle dure. Les marches, les roches et les racines émergentes redoublent en quantité. A un endroit, il y a même 2 bénévoles pour nous réceptionner au cas où, ce n'est plus une marche, mais presque de l'alpinisme. Ils ont calé tant bien que mal (mais plutôt bien) des gros cailloux par-dessous les uns sur les autres pour que l'on puisse y reposer un pied et diminuer ainsi la hauteur. Moi qui ne suis pas grand, je suis presque obliger de me laisser glisser pour pouvoir poser enfin mon pied. Plus marrant que dangereux vraiment, mais à faire attention quand même, une mauvaise réception et la cheville peut vite en souffrir. Je profite toujours de mes arrêts marche pour faire une photo. Mais dans ces passages très techniques, je commence à ressentir une petite douleur dans ma jambe gauche, de bas en haut pratiquement. Je continue en présence d'une femme qui vient de me doubler, mais qui accuse un peu dans la longue montée qui suit vers les cathédrales. Nous y arrivons ensemble, encore une petite photo, elle qui enlève une épaisseur. Nous repartons en échangeant quelques mots. Mais cette petite douleur commence à me gêner de plus en plus sans toutefois me ralentir vraiment. J'en profite pour regarder mon appareil photo, car quelque chose me titille depuis le début. J'ai beau appuyé de partout, je me rends compte que depuis le départ je n'ai qu'une photo en mémoire, la première que j'ai prise. Un défaut de l'écran (qu'une moitié s'affiche) m'a empêché de me rendre compte que la carte mémoire était pleine ! Et je n'arrive pas à trouver la commande adéquate pour les effacer. Enervé, je le replace définitivement dans la poche ! J'aurai dû apprendre à le manipuler un peu mieux avant ! En descente, je laisserai partir ma compagne de circonstance car ça me tiraille plus. Une autre féminine me rattrape, je n'essaie même pas de la suivre. Elle a une belle foulée, que je n'ai plus à présent. Je continue tranquillement à mon allure, des montées raides nous attendent encore où je suis incapable de courir, vraiment trop raide. Et nous longeons ensuite la vallée par un chemin très technique, une suite continue de minuscules petites montées et descentes. Nous arrivons devant le village troglodyte, le Barry. Le ravitaillement nous attend juste après. J'ai encore 10' d'avance sur mon horaire, mais je sens que la fin va être dure. Un petit sandwich au jambon au contrôle me fait le plus grand plaisir, le sucré on s'en lasse un peu à la longue. Il reste 11 km. Je repars en marchant et en dégustant ce dernier. Je ne vois plus personne depuis un bon moment, ni devant, ni derrière. Je continue tant bien que mal, la méthode Cyrano est rangée au placard ; Les arrêts marche se succèdent de plus en plus souvent, ma jambe me tiraille sévèrement. Seules les montées pas trop raides me soulagent, le plat et pire les descentes deviennent galères. Je pense que c'est une inflammation du nerf sciatique qui me provoque cette douleur, dû je pense au manque d'habitude de ces longues distances, et surtout à la pratique du trail car le mouvement est beaucoup moins régulier que sur la route. Côté muscles, je suis surpris, pas de douleurs ni de crampes encore.

A ma grande surprise, je commence même à rattraper quelques concurrents, encore plus mal en point que moi. Les parties marche et course s'alternent à présent en permanence, le temps de soulager un peu la jambe gauche. On double de temps en temps quelques marcheurs. Un couple de dames un peu exténuées au sommet d'une côte me demandent combien il reste. N'en sachant pas plus qu'elles, à tout hasard je leur lance 5 km. Je ne me serai guère trompé, un bon km plus loin, une personne m'annonce 4,5 km. Je regarde ma montre, mon avance fond comme neige au soleil. Mais St-Paul s'annonce en contrebas de la montagne. Nous sommes de nouveau dans une partie à l'ombre, je renfile mes gants en soie car les mains se glacent un peu. Confort avant tout ! J'attaque enfin la grande descente sur l'arrivée, chemin inverse fait à l'aller. Je rattrape presque un autre participant au moment où nous retrouvons le goudron et le dernier km. Mais ma jambe n'en veut plus. Je le laisse s'éloigner. Dans une ligne droite juste avant l'arrivée, ce sont même trois autres participants que j'aperçois. Mais impossible de tenir une allure régulière, ma jambe me titille trop. C'est dommage car les mollets bien que lourds à présent, ne me font pas mal. L'arrivée est là, avec encore quelques secondes d'avance sur mon horaire sans faire exprès : 4h53'36" (et avec un km de plus !). Soit pratiquement 8 km/h de moyenne pour 39 km. Et à plus de 9 km/h jusqu'au 28 km. Pour une première, je ne suis pas mécontent.

L'objectif est atteint, mais cette douleur dans la jambe gauche m'a gâché un peu le plaisir sur la fin, dommage. Et puis toutes mes photos ratées ! Je n'aurai du coup rien pour illustrer mon récit. Tant pis, ce n'est pas grave… Ma tenue aussi s'est avérée un bon choix, n'ayant jamais eu chaud, ni froid sur le corps.

 

Soupe chaude (un peu épicé, dommage !), ravitaillement, il y a de quoi se réconforter si besoin dans le gymnase. Je me repose une dizaine de minutes tout en naviguant dans le gymnase avant de retourner à la voiture. Je n'ai pas spécialement faim, une banane (toujours pour les crampes !) m'y attend. Je la mange tranquillement, et reprend la voiture pour me rentrer toujours en faisant le touriste.

Ma plus grande satisfaction ce soir, c'est que j'arrive à descendre les escaliers presque normalement, alors qu'il y a 15 jours, c'était les 2 pieds sur chaque marche ! Mais les mollets tirent plus ce soir en contrepartie. A voir ce que cela va donner demain et après-demain.

 

Prochain objectif à présent : le raidlight trail trophy à Marlhes (près de St-Etienne), 42 km dans la neige (je l'espère !), le 25/01/09. Je vais me tenir à un programme spécifique d'entraînement qui débutera le 1er décembre. J'aurai cette fois un point de repère ! Et je verrai si cet entraînement m'apporte vraiment un plus. Et je pense réutiliser la méthode Cyrano, car je pense sincèrement qu'elle aide à s'économiser pour la fin et finir ainsi beaucoup mieux.

 

Bravo aux organisateurs pour cette belle manifestation, et ce parcours splendide, même si un peu dur.

Résultats



23/11/2008
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