Coco le cyclo...

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Tor des géants 2014 : 2ème étape Valgrisenche – Cogne

Tor des géants 2014 : 2ème étape Valgrisenche – Cogne

Ayant mon sac avec tout ce qu’il faut, je décide pour ne pas perdre trop de temps de faire ce que j’ai à faire. Une check list est dans mon sac pour chaque base de vie : recharger mon sac à dos en provision, barres et fruits secs, refaire le plein de ma poche à eau avec ma boisson, etc et surtout récupérer ma paire de semelles, le plus important. J’essaye d’appeler Françoise, un peu inquiet, le téléphone ne passe pas ! Il fait chaud dans ce bâtiment, gare à la sortie. Du coup je repasse à la salle ravitaillement pour manger un peu. Le choix ne manque pas, on se croirait dans une cafétéria, les plats étant un peu différents tout de même. Pas de choucroute garnie ni de cassoulet ou steak frites, mais soupe, pâtes, fruits frais et secs, gâteaux, etc… Toujours pas de Françoise, tant pis. Je rends mon sac et sors du bâtiment après contrôle. Le téléphone passe, je lui envoie un SMS pour lui dire que je repars. Une réponse arrive rapidement, elle me dit qu’elle est dans le bâtiment. Demi-tour, je pars à sa recherche. Toujours pas de Françoise, et pas de téléphone à l’intérieur. Je ressors sans me faire repointer à nouveau, et là ça y est la voilà ! Ouf. Le temps de préparer une salade fenouil agrumes pêches, elle s’est fait déborder par le temps et du coup a fini après mon arrivée. J’en profite pour remanger un peu avec ce qu’elle m’a préparé pour compléter mon repas un peu léger pris à l’intérieur, sachant que j’évite de trop manger à chaque fois pour ne pas avoir de problèmes digestifs par la suite. Je repars quand elle me demande si j’ai bien rempli ma poche à eau. Mer… ! Mes semelles m’ayant occupé l’esprit, et perturbé par son absence, je n’ai pas suivi ma check list et du coup sauter le plein de la poche à eau. Françoise m’ayant préparé une recharge, je refais le plein de ma boisson, et surtout je réalise que je repartais avec une poche à eau presque vide. Même si c’est la nuit et que l’on boit moins avec la fraîcheur, je me serais retrouvé vite à sec et le moral en aurait pris un coup. Et me voilà reparti pour le 4éme col, celui de la fenêtre et ces 1280m de D+. Une belle nuit nous accompagne avec la pleine lune. De jolis reflets sur les torrents et lacs nous permettent de se distraire agréablement. Les jambes tirent un peu après cet arrêt beaucoup plus long que prévu. Mais au fil des km de l’ascension cela revient vite et je me sens en pleine forme. Du monde devant, du monde derrière, je ne suis jamais vraiment seul, mais quand je peux être avec un autre coureur au moins quelques instants, impossible d’engager une conversation… il n’y a que des étrangers ne parlant pas français et moi bien incapable aussi de discuter dans leur langue. Ma foi cela fait toujours une présence et parfois on arrive à faire coïncider nos cadences, mais ça ne dure jamais bien longtemps hélas. L’arrivée au col se fait sans soucis. La descente par contre est fort impressionnante : j’aperçois les frontales de ceux de devant sous mes pieds beaucoup plus bas. Tout en lacets, ça glisse un peu, j’y vais prudemment surtout que mes genoux commencent à être sensibles. Une fois en bas, je retrouve à Rhèmes Françoise et sa salade de fenouil aux agrumes que j’adore (que la salade ? Non les 2 rassurez-vous). Ayant prévu initialement de dormir un peu aux eaux Rousses, je commence à me poser la question si je ne vais pas en faire l’impasse, tout allant très bien. Avec l’expérience acquise lors des précédents grands ultras, je sais que je peux passer la 1ère nuit sans dormir sans aucun problème à priori. Mais est-ce raisonnable vu ce qu’il y a encore à faire ? That is the question. Pour l’instant je ne me pose pas trop de question, je reste sur l’idée de dormir un peu quand même, et je repars à l’attaque du col d’Entrelor à quasi 3000m et lui aussi avec 1280m D+ à avaler. Sauf que cette fois le pourcentage est plus raide. A nouveau je ressens de la fatigue au démarrage, qui va s’estomper assez vite pour ne ressentir que de bonnes sensations. Incroyable la facilité de grimper les montagnes, c’est un vrai plaisir d’être aussi à l’aise. Tout reste relatif quand même car les cuisses accusent tout de même de la fatigue, mais si le rythme diminue un peu en côte, l’allure reste bonne dans son ensemble. Le dernier km est assez raide, les mains sur les cuisses pour me donner le plus de puissance possible. Il faut dire que je fais parti d’une petite minorité qui a choisi de faire le Tor sans les bâtons. Pour la simple et bonne raison que j’ai ainsi les mains de libre pour mon appareil photo et j’apprécie beaucoup. Par ailleurs, je trouve plus facilement de bonnes sensations ainsi. La descente sur Eaux Rousses se fait sans trop de mal, j’arrive à courir encore un peu quand c’est roulant. Mes genoux m’inquiètent pour la suite quand même, j’espère qu’ils tiendront le choc, car musculairement tutti va bene ! Arrivé à Eaux Rousses, je me ravitaille à nouveau sans trop traîner et je repars pour l’ascension du col le plus haut du circuit : le col Loson à 3294m. Cette fois-ci, ce sont 1650m D+ à avaler d’une traite. J’avais espoir d’y arriver au lever du jour, j’ai bien peur que non. Du coup je ne m’arrête pas pour dormir, je n’en ressens vraiment pas le besoin. Je repars à l’attaque de cette côte en compagnie d’un français de Franche-Comté, Walter. Les sujets de discussion ne manquent pas, GR20, Diagonale des fous, etc… A l’occasion d’un arrêt pipi, il partira devant, je ne le reverrai pas de toute l’ascension. Plus grand monde devant à présent, et derrière non plus, ayant distancé ceux que j’ai pu doublés. La montée devient de plus en plus pentue au fil de l’ascension, et le jour pointe son nez avant que je puisse atteindre le sommet, ce qui est dommage pour la beauté du spectacle. J’avais qu’à avancer plus vite ! La tête voulait bien, mais les jambes ont dit niet. Le col se dessine droit devant nous bien avant d’y arriver. La lumière se fait de plus en plus éclatante sous un beau ciel bleu. Arrivé au col, le soleil me réchauffe. Le paysage est splendide avec ses effets de lumière depuis un bon moment.

 

 

Une belle descente roulante à priori s’offre à nous. Mes genoux renâclent un peu, mais il n’y a pas trop de mal. Ravitaillement 4km plus bas au refuge Vittorio Selta, le gardien du refuge, en activité depuis plus de 25 ans si j’ai bonne mémoire, nous raconte son histoire. En d’autres circonstances, nous l’écouterions volontiers, mais là désolé, ce n’est qu’avec une oreille discrète que nous lui prêtons attention tout en se ravitaillant. Avec moi un jeune chinois qui a une très bonne allure sur toutes les parties roulantes, plat et descente, mais qui manque d’aisance dans les parties techniques. Ce qui nous permet depuis la veille déjà de nous revoir régulièrement. La descente roulante pendant un bon moment devient plus technique sur la fin à l’approche de la gorge à franchir. Puis c’est l’arrivée enfin sur Cogne… C’est ce que je croyais ! Pas de pot il reste 3km jusqu’à Cogne, point de départ pour accéder au Mont Rose pour les randonneurs. Ces 3 km seront longs après 1800m de D-. Mais pas mal de monde sur le dernier km qui nous encourage, cela me distrait au moins. Nous traversons quasiment tout le village pour arriver enfin à la 2ème base de vie. Cette fois pas de soucis, Françoise est là en place depuis un bon moment pour m’accueillir. Un grand chapiteau nous attend, et mon sac m’est à nouveau donné sans que je n’aie rien à demander. Poser son derrière un moment va faire du bien après une aussi longue descente. Mais qui voilà sous le chapiteau en train de se restaurer ?

 

 



14/10/2014
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