Tor des Géants, une épreuve magique !
Tor des Géants, une épreuve magique !
Avant de rentrer dans les détails de cette aventure avec soi-même, les autres, la montagne, quelques considérations générales pour mieux comprendre ce qu’est et représente une telle épreuve sportive.
Sur un plan psychique, pour tous moi y compris, envisager un tel challenge semble un peu dément. Se taper 330 km d’une traite avec 24000m de dénivelé positif, comment peut-on y arriver ? Imaginez-vous grimper 16 fois le Ventoux en 10 km (1500m D+), et bien sur le redescendre à chaque fois, soit une pente moyenne de 15%. Et bien c’était notre menu, mais au lieu de faire le c.. sur une même grimpée, on nous a offert un superbe circuit à travers les 4 géants qui côtoient la vallée d’Aoste, soit le Mont-Blanc, le Grand Paradis, le Mont Rose et le Cervin. Et ça, ça vaut le déplacement !
Sur un plan physique, on sait que le corps humain s’adapte remarquablement à des situations incroyables. Cela demande toutefois un entraînement en adéquation lorsqu’on arrive à un tel challenge. C’est à la portée de presque monsieur tout le monde, il faut juste que ce dernier en ait une envie énorme, un physique habitué à l’ultra et n’ait pas des soucis de santé handicapants bien sûr. De tous les lauréats de cette épreuve, vous ne trouverez point de bedonnants certes, mais la plupart sont des gens « normaux » physiquement, sans capacités exceptionnelles à part de pouvoir courir (et marcher) longtemps, très longtemps parfois.
Sur un plan mental, cela demande d’être toutefois bien armé dans sa tête, car des moments durs, il y en a forcément sur une telle longueur. Si le mental lâche, vous n’avez aucune chance d’aller au bout, car les jambes seules ne pourront pas vous y amener. Mais si le physique lâche aussi (blessure,...) le mental ne servira plus à rien, la sagesse devra vous faire stopper avant toute blessure handicapante.
Alors, comment ça s’est passé en ce qui me concerne ? Avec l’expérience de plusieurs ultras de 165 km, je ne me suis pas posé de question si je pouvais : il fallait que je teste, si je voulais savoir si c’était réalisable. Et ça le fut ! Au point que je suis déjà prêt à recommencer… enfin après un peu de repos tout de même ! Physiquement, je suis passé près de la catastrophe à cause d’un oubli qui aurait pu avoir des conséquences m’empêchant d’aller au bout. Sinon j’ai été surpris de constater que musculairement, j’ai eu (nous avons eu dans l’ensemble !) la pêche du début à la fin, proportionnellement à la fatigue. Notre vitesse ascensionnelle était encore excellente en fin de parcours. La vitesse "descensionnelle" (pas très français, mais vous me comprenez!) par contre était notre principal souci, et le mien en particulier. Côté mental, il ne pouvait être mieux, l’envie y était, pas question de s’arrêter dans les moments durs. On courbe l’échine et on attend que ça revienne. Et ça finit toujours pas revenir le plus beau. Alors oui, je confirme le dire de tous les anciens participants : c’est une épreuve magique. Et si elle représentait un peu l’extrême avant, elle ne l’est plus après l’avoir réussie. La fatigue est là bien sûr, et le sera encore pendant quelques jours, plus marquée aussi qu’après un ultra de 165 km. Mais aucun signe d’épuisement sur la ligne d’arrivée. Il y a encore de la marge dans notre quête de nos propres limites.
Une épreuve magique par son cadre et ses paysages, par son ambiance due à l’âme valdotaine, par la recherche de toutes nos ressources pour en arriver au bout, par la découverte d’un peu plus de notre inconnu… Comment résister pour ne pas y revenir ???
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