Coco le cyclo...

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SaintéLyon 2013 : ma plus belle édition !

SaintéLyon 2013 : ma plus belle édition !

 

Courir dans le froid, la nuit, voir la neige et le verglas, très peu montagneux, beaucoup trop de route à mon goût, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Mais vu que Mélanie et Benjamin l’avait programmée à leur calendrier et que pour eux c’était l’inconnu, je m’étais décidé de les accompagner pour les encourager et les conseiller si besoin.

Quand j’ai voulu m’inscrire, c’était trop tard. Plus de places 2 mois avant ! Tant pis, je la ferai en autonomie complète, n’ayant pas de gros besoin sur ce type de parcours. Et comme je n’allais pas courir à mon allure, c’était encore moins un problème.

Ayant gardé une certaine forme les derniers temps, mais sans aucun entraînement spécifique, j’y allais vraiment décontract, avec le seul but d’arriver au bout avec eux. C’était loin d’être gagné car lorsqu’on connaît leur entraînement, il était un peu léger. Hormis des distances de 20 à 25 km cette année, Benjamin n’avait fait que 41 km lors des Truffières 3 semaines avant, et Mélanie 47 km lors de cette même course et une sortie tranquille de 30 km sur du plat 1 semaine avant. Passer à 75 km d’un coup avec les conditions hivernales et de nuit de la SaintéLyon, il y avait une grande marche à franchir. Et seule la tête pouvait leur permettre d’y arriver. La motivation était leur seule chance possible de réussir ce challenge.

Nous voilà réunis ce samedi chez Benjamin pour finir de nous préparer et passer la soirée ensemble pour s’organiser, car Françoise est aussi de la partie en tant que supportrice sur le parcours. Repas léger pour éviter tout risque digestif, petite sieste derrière, changement de tenue et c’est parti.

 

 

23h15 hall des expositions de St-Etienne, j’appelle Arclusaz au téléphone pour se retrouver… et nous n’y arriverons pas dans la foule ! Et pourtant on devait être à 3m l’un de l’autre certainement. Quand ça ne veut pas faire… Mais j’ai le plaisir de croiser Cédric du jogging club Portois qui est seul cette année du club sur la solo. On attend au chaud que la foule parte sur le sas de départ, Mélanie et Benjamin partant en fin de peloton. Leur objectif : arriver dans les délais. Donc doucement au début mais juste ce qu’il faut pour ne pas être angoissé par les barrières horaires. Heureusement elles sont relativement larges. Je les laisse s’installer en bout de peloton, et je remonte côté spectateurs toute la file pour voir le départ 200 à 300m après la ligne de départ. J’en profite pour une fois que je peux. Les premiers ont une foulée qui me laisse rêveur. Mais très vite cette allure chute pour ceux qui suivent.  Plus de 10.000 coureurs vont ainsi défilés devant moi. Incroyable marée humaine à minuit, dans le froid, qui a de quoi surprendre plus d’un passant non averti. Mais à part les accompagnateurs et les bénévoles, pas grand monde ne traîne dans les rues à cette heure-ci. Voilà enfin la fin du peloton et mes 2 compères avec qui nous allons galérer un peu, voir beaucoup !

Nous resterons ensemble jusqu’à Sainte-Catherine au 30ème km. La hauteur de neige sur les hauteurs est assez impressionnante, mais nous ne courrons que rarement dessus. Mais voilà, le froid a provoqué du verglas en certains endroits, et Mélanie et Benjamin par 2 fois tous les deux ont chuté. Mélanie verra son poignet gauche enflé, Benjamin une douleur au genou et à un muscle. Arrivé au ravitaillement, Mélanie cherchera à se faire soigner en désespoir de cause. Un autre concurrent arrive sur ces entrefaites, fracture du poignet pour lui. Elle finira par ne plus attendre, voyant qu’on ne s’occupera pas plus d’elle. Pendant ce temps là, Benjamin a pris la décision de s’arrêter, se rendant compte que dans son état actuel, il n’irait de toute façon pas au bout. Alors que les bénévoles s’activent à tout nettoyer et à ranger le matériel car nous sommes les derniers au final (ou presque car un groupe de 10 va arriver juste après suite à une erreur de parcours), nous repartons avec Mélanie, l’envie d’aller au bout pour elle étant intacte, et son poignet ne la gênant pas trop heureusement. Au passage je n’aurai jamais cru voir ce que j’ai vu sur ce point de ravitaillement. Alors qu’il y a des poubelles de partout, le sol est jonché de détritus (gels, papiers, bouteilles, etc…) et incroyable le nombre de coureurs qui ont abandonné leur système d’accroche à fixer au pied pour la glace. Sans parler de vêtements de toutes sortes, des chaussettes en passant par des collants jusqu’à des pulls ! Sont-ils « naze » au point de les oublier, ou est-ce volontairement  ??? Quelle image doivent en garder tous les bénévoles de ces sportifs ? Sur les chemins, il faut reconnaître qu’ils ont eu plus de retenue. Si on enlève les gels, très peu de d’autres détritus laissés pas les coureurs. Mais le nombre de tube de gels traînant au sol est assez impressionnant. Eh oui, une fois vidés ces gels vous collent au doigt, alors plutôt que de prévoir un petit sac pour s’en débarrasser proprement,  on les laisse tomber discrètement au sol, ni vu ni connu dans la nuit. Parlant de gel, je me suis amusé depuis le départ à ramasser tous ceux qui sont tombés involontairement d’une poche ou autre car encore intact. Mélanie et Benjamin s’y mettant aussi à l’occasion, nous sommes arrivés à 19 gels ! A 2.20 € pièce, j’ai gagné ma journée, ma nuit plutôt ! Surtout n’ayant pas eu à payer mon inscription ! N’étant qu’un consommateur occasionnel de ce genre de produits, s’il y a des intéressés faites signe ! Mais pour en finir avec l’état de saleté du point de ravitaillement, à la lecture du compte-rendu d’Arclusaz, je me rends compte que c’était une sacré foire au moment de la grosse affluence. Ce qui peut expliquer aussi le pourquoi de tant de déchets au sol. Certainement qu’il y a quelque chose à améliorer quelque part pour éviter cela.

Nous revoilà dans la nuit et le froid à continuer donc à 2. Mélanie se sent toujours bien, son allure le prouve, et je dois la calmer certaines fois et surtout dans les côtes, trouvant son allure un peu élevée vu ce qu’il reste à faire.  Le jour point enfin son nez, et j’apprécie ce moment là. Je découvre enfin les paysages de la SaintéLyon ! Un ciel clair en plus nous fait profiter de cette belle lumière du soleil levant. Je profite de deux descentes techniques pour me lâcher. Je les descends à bonne allure, doublant de nombreux coureurs qui pour la plupart marchent tous. Ayant encore les jambes intactes, j’ai plein d’assurance et je zigzague parmi eux comme dans un jeu, me servant du terrain pour rebondir d’un côté à l’autre. L’appareil photo est enfin de sortie avec le jour.

 

 

Au fil des km, Mélanie ne lâche pas le morceau malgré le cumul de la fatigue. Sitôt que le terrain redevient plat ou descendant, elle réenclenche le mode course version trotte. Une incroyable volonté qu’elle gardera jusqu’au dernier mètre. Je la « force » à s’alimenter régulièrement pour lui éviter le coup de barre car avec la fatigue, l’appétit a disparu.  Elle finira le parcours à coup de compotes, ne pouvant guère avaler encore autre chose.  Nous retrouvons Françoise et Benjamin une dernière fois avant l’arrivée au contrôle ravitaillement de Beaunant, au pied de l’aqueduc. Sa détermination est telle qu’elle ne se pose plus la question depuis longtemps si elle va arriver au bout. Elle sait qu’elle va y arriver, reste à savoir dans quel état. Et depuis Ste Catherine, nous en avons doublé quelques uns qui étaient dans un piteux état déjà. Certains boitaient, d’autres avançaient en zigzag, beaucoup  marchaient faute de pouvoir encore courir.

 

 

 De mon côté, je profite de la grosse côte au départ de Beaunant pour me défouler et la grimper en courant à un bon rythme. J’en ai besoin car en ne courant pas à mon allure, j’ai les muscles qui s’ankylosent, et un petit effort de temps en temps me permet ainsi de retrouver toute ma vigueur dans les jambes. Je la retrouve au sommet après avoir papoté avec d’autres coureurs surpris de me voir aussi fringant ici. Les 5 derniers km sont durs pour elle, mais bien qu’elle sache que sauf accident elle ira au bout à présent, elle ne ralentit pas pour autant son effort et continue à courir sitôt que cela ne monte pas. Partie quasiment la dernière à 45 km de l’arrivée, elle aura réussi à remonter 800 places au classement ! Sans compter tous les abandons. L’arrivée à Lyon est cette année un vrai plaisir. Adieu ces quais interminables qui finissaient de saper le moral de tous. Le dernier km n’est pas facile, mais la joie intérieure prend le dessus, le pari est réussi. Le sourire illumine son visage, elle peut être fière d’elle en effet. Non seulement elle a réussi son pari, mais avec la manière aussi. La ligne franchie c’est aussi le soulagement d’en avoir fini avec l’effort. Françoise et Benjamin sont là pour nous accueillir, juste après la ligne d’arrivée, côté spectateurs. Photos souvenirs de cet moment mémorable qui nous laissera à tous et plus particulièrement à elle un sacré beau souvenir !

 

 

Outre le fait d’avoir pu vivre avec elle en direct ce moment fort de sa vie de sportive, j’ai découvert une autre façon de pratiquer l’ultra. Ce fut des 4 éditions que j’ai faîte, la plus belle. Découvrir enfin les paysages de jour, avoir l’œil toujours vif et dispo pour voir autour de moi, vivre pleinement la course de l’intérieur, et toujours resté quasiment en pleine possession de mes moyens physiques, ce fut vraiment une grande partie de plaisir. Expérience que je renouvellerai si je peux sur d’autres courses, ce qui peut me permettre de faire du long sans cumuler de fatigue et être ainsi un excellent entraînement pour les grands ultras en montagne.

Chapeau Mélanie, une fois de plus cela démontre que la tête est notre principal moteur et que le vieil adage « Quand on veut, on peut ! » est plus que jamais d’actualité. Mais ce « veut » est vraiment quelque chose de profond en soi et non juste une envie du moment qui vous passe par la tête. Se fixer des objectifs et vouloir pleinement les réussir, la clé du succès. Bravo à tous ces finishers sans expérience (et ils sont nombreux sur la STL !) qui ont réussi leur pari un peu fou ! Le corps humain est capable de beaucoup de choses quand la tête lui commande. Mais rien ne vaut tout de même un entraînement adéquat pour mettre tous les atouts de son côté, cela peut éviter beaucoup de galère…



10/12/2013
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