Raidlight Trail Trophy 25/01/09 : sublime mais...
Raidlight Trail trophy, mon premier trail blanc !
Vraiment pas fier au départ : depuis trois semaines, j'avais arrêté l'entraînement suite à une légère douleur à la cheville gauche. Celle-ci n'avait pas complètement disparue encore. La veille au soir, je me demandais encore si c'était raisonnable d'y aller, surtout que je m'étais inscrit pour la plus longue des distances, le 42 km.
Mais c'était un de mes 4 principaux objectifs de la saison, et j'y tenais. Je savais aussi que je prenais le risque de foutre en l'air les mois suivants si ma cheville ne tenait pas le coup. Et du coup mes autres objectifs de la saison. L'envie était trop forte, j'y allais quand même!
Les émotions commencèrent dès la veille. Après une journée bien chargée, je pris la direction de Marlhes vers 17h du Péage de Roussillon, via Bourg-Argental et St-Sauveur en Rue. La pluie ne nous avait pas quittés de la journée. Mais de suite après St-Sauveur en Rue, ce fut la neige… et me voilà à patiner 2 km plus loin. Heureusement le matin en partant, j'ai eu le réflexe de prendre mes « chaussettes ». Tant bien que mal, je les installe sur mes 2 roues avant. Et me voilà reparti. Un vrai petit plaisir finalement que ce système : pas de bruit, une conduite souple, une bonne tenue de route. A 30 km/h, j'arrive finalement peu avant 19h à Marlhes sous une bonne averse de neige. Nous voulions de la neige, il n'y a pas de soucis, nous en aurons ! Je retire mon dossard, et nous avons droit à un cadeau par tirage au sort d'un vêtement Raidlight. J'ai la chance de tomber sur une polaire légère. Celle-ci remplacera avantageusement demain mon polo de vélo que j'avais prévu. Vu le temps, je ne traîne pas et continue ma route sur St-Etienne où je vais dormir. Dans le col de la République à la montée, des voitures se retrouvent bloquées, celles qui n'ont pas d'équipement ou de thermo-gomme. Elles n'auront plus qu'à faire demi-tour ! Je me dis que demain, cela risque d'être aussi la pagaille pour les concurrents qui ne seront pas équipés. La neige m'accompagne jusqu'à St-Etienne.
Après une nuit un peu agitée par le doute, je me réveille à 6h30. Normalement 1/2h de trajet pour aller jusqu'à Marlhes, mais je prévois 1h vu les circonstances. Après un petit-déjeuner habituel (càd copieux !), je m'habille en tenue « de combat ». C'est décidé, j'y vais et on avisera sur le terrain. J'avais laissé mes « chaussettes » sur les pneus la veille car j'avais une côte à 12% à descendre en partant. En arrivant sur le parking, glissade, contrôlée heureusement. Je me dis que j'ai bien fait. Mais je vois passée une voiture à bonne allure. La route n'a pas gelé grâce au sel. Je me décide donc à enlever mes chaussettes. Mais le gel aidant et les doigts frigorifiés, je n'y arrive pas. Au bout de 25', je finis par y arriver ! Vraiment pas doué… Mais voilà que c'est déjà 8h ! Heureusement, je n'aurais pas à les remettre. La route est bien dégagée jusqu'à Planfoy. Après c'est une file continue de voitures qui tout doucement roulent sur un tapis de neige jusqu'à Marlhes. Certains par contre se retrouvent à patiner. Ceux-ci auront du mal à arriver à l'heure certainement. J'arrive finalement 10' avant l'heure de départ. Je décide de partir juste avec un tee-shirt et la polaire récupérée la veille. Il n'y a pas de vent et une superbe journée s'annonce, la météo ne s'est pas trompée. Je laisse mon goretex dans la voiture, je verrais bien. Il fait –6°. Je prends juste une ceinture porte bidon avec une poche pour mettre quelques barres de céréales et des abricots mi-secs. Je trottine jusqu'au gymnase, mais ma cheville me rappelle à l'ordre. Je sais qu'une fois chaude, je ne la ressens pratiquement plus. Entre temps les organisateurs ont décidé de reculer d'un 1/4h le départ, vu les péripéties de la route pour laisser le temps aux derniers d'arriver. Du coup j'en profite pour faire quelques photos, mais le froid me vide mes batteries ! Décidément, je n'ai pas de chance avec les photos. Tant pis une nouvelle fois !
Je m'installe en queue de peloton, voulant partir très tranquillement, le temps de voir si ma cheville réagit bien. Les dernières consignes sont données, mais j'ai du mal à entendre quoique ce soit, malgré un silence relatif. Je ne me fais pas de souci, je n'aurai qu'à suivre les traces… Mais pas de problèmes particuliers car le balisage, réalisé le matin même à la peinture est très visible : une belle flèche à la bombe de peinture sur le manteau neigeux ! support idéal et qui disparaîtra très vite, mais était-ce une peinture écologique ?
Quelques instant avant le départ...
Echauffement autour du gymnase...
Le départ est enfin donné, je n'ai plus qu'une idée : arriver ! Ma cheville me titille un peu, mais comme prévu, au bout de quelques hectomètres, la gène s'estompe. Nous traversons le village, et nous nous dirigeons vers la première côte : pas d'affolement, nous l'attaquons tout doucement : sentier étroit où il est quasiment impossible de doubler, nous montons en marchant tous en file indienne. Ce n'est pas pour me déplaire, je m'économise ainsi. J'en aurai bien besoin pour tenir jusqu'au bout je me dis! Nous faisons connaissance en même temps très rapidement avec le type de chemin et de neige que nous allons rencontrer durant toute la course quasiment : terrain très instable, où à chaque foulée, il faut rechercher son équilibre. Nous aurons tous droit à notre lot de chutes, une jambe s'enfonçant brutalement, parfois jusqu'à la taille ! Quand ce n'est pas une plaque de glace qui en font déraper quelques-uns, des cailloux cachés sous la neige sur lesquels vous accrochez vos pieds, les chevilles qui se tordent, … Chaque pas dans la neige relève d'une vraie gymnastique ! Sans oublier les ruisseaux à traverser, parfois des zones de boues conséquentes… qui refroidiront désagréablement les pieds de certains ! Pour ma part, je bénis mes chaussettes imperméables : à l'arrivée mes chaussures seront trempées, mais je sortirais mes pieds secs ! un petit plaisir que de ne pas se poser des questions devant un ruisseau à traverser ou la boue : tout droit !
Le circuit n'est qu'une succession de petits sentiers, à découvert sur des crêtes où une petite bise se fait sentir et transperce ma polaire mais avec la beauté des paysages tout blanc à l'horizon, en sous-bois souvent où nous devons jongler avec les arbres en travers, des zig zag permanents, et aussi pas mal de traces d'animaux dans cette belle neige. Au 13ème km, on nous indique que le premier est passé depuis 27' et que nous sommes à la 200° place ! 3 km plus loin, c'est le premier ravitaillement : juste un point d'eau. Les bénévoles ont l'air de se geler à rester sur place, à l'ombre de surcroît, pour distribuer de l'eau. Nous suivons pour la plupart les consignes données, nous sortons notre éco-tasse que l'on nous a offerte avec le dossard pour boire, car il n'y a pas de gobelet (ou presque !). En plastique souple mais suffisamment rigide toutefois, pliante, légère, elle est bien sympa. Je pense qu'elle va certainement me suivre lors de nos cyclo-campings aussi. C'est une très bonne idée pour éviter cette dépense inutile de gobelets plastiques jetables. Jusqu'au premier ravitaillement, c'est toujours le même refrain dans les côtes : ça bouchonne. Moi qui suis plus à l'aise dans les côtes que dans les descentes, je commence à m'impatienter un peu de ne pas pouvoir courir à mon rythme en montée, et de gêner à mon tour dans les descentes. Je profite du ravitaillement en eau pour manger une barre de céréales tout en marchant ainsi que quelques abricots, tout en tenant mon éco-tasse d'une main. Vu sa forme, l'eau reste bien à l'intérieur. Et quand je reprends ma course, oh surprise, je me retrouve seul ! Pas désagréable du tout. Mais bien vite à la première côte, je commence à en rattraper quelques-uns. Il est très difficile de doubler hors de la trace, et surtout cela devient très vite épuisant ! petit groupe par petit groupe, je profite des montées pour en rattraper, ces mêmes qui parfois me repassent devant à la première descente. Mais la différence faite à la montée l'emporte souvent. Autant je me sens à l'aise dans les montées, autant les descentes me deviennent pénibles, toujours à la recherche d'un équilibre très instable. A l'arrivée au deuxième ravitaillement au km 26, on nous annonce que la boucle suivante de 10 km est supprimée à cause de la difficulté de la course. J'accueille cette nouvelle avec grande satisfaction, car les jambes commencent à devenir lourdes. Je prends le temps de manger et de boire, sans trop traîner toutefois, le temps aussi de donner aux bénévoles un bonnet récupéré sur le circuit perdu par un candidat dans une descente. Il ne reste plus que 6 km pour atteindre l'arrivée. Sauf accident, je sais que je finirais. Je ne regrette pas d'être parti, et mon manque d'entraînement ne m'a pas trop pénalisé finalement. Le fait que j'aie dû beaucoup marcher dans les côtes vu les bouchons m'a finalement permis de m'économiser malgré moi, et de terminer ces 32 km. Mais encore une fois, si les petites côtes restantes m'ont permis d'en doubler quelques-uns, je me ferais doubler par une dizaine de ceux-ci dans les deux derniers km en descente. Impossible d'avancer ! Les jambes avaient de plus en plus de mal à vouloir avancer. Si le circuit n'avait pas été raccourci, je pense que j'aurai eu beaucoup de mal à terminer en courant. La chance m'a finalement souri.
A l'arrivée, je vais directement dans le gymnase prendre le repas que j'avais réservé : tartiflette ! La fatigue aidant, je mange mais doucement. Elle est excellente, si bien que je mange avec plaisir. Les jambes sont raides, mais ma cheville me laisse tranquille, elle a bien tenu le choc. Je ne sais pas d'où peut venir cette douleur, mais je me dis que ce ne doit pas être trop grave à priori, car après la gymnastique qu'elles ont subi sur 32 km, elles avaient besoin d'être costaudes ! Je n'attendrai pas les résultats, ayant encore pas mal de route à faire et devant récupérer mon épouse au passage dans la famille.
En conclusion, une journée réussie dont je garderai un excellent souvenir : merci à tous les bénévoles qui ont œuvré à l'organisation, et pour certains qui ont dû passablement se geler à nous attendre sur les ravitaillements et au carrefour des routes pour assurer notre sécurité. La météo était avec nous, neige la veille, neige le lendemain, superbe beau temps le jour J. De vrais pros ces organisateurs !
Résultat : 148ème sur 286 inscrits et 236 à l'arrivée, 4h30 pour 31,33 km à ma montre GPS. Moyenne de 7km/h. dénivelé positif : 1600 m
Tous les résultats : http://www.raidlight.com/site/medias/RaidlightTrailTrophy2009_Resultats.xls
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