Ma « petite balade » de fin d’année : 1ère partie
Ma « petite balade » de fin d'année
Un peu déçu je l'avoue de mon abandon à la SaintéLyon, l'envie de me défouler sur une longue distance, et surtout de tester les réactions du bonhomme, me démangeaient. L'occasion m'était donné par hasard par la situation du gîte trouvé un peu in extremis, pour retrouver nos amis traditionnellement pour le réveillon de l'an.
Situé à Saint-Sauveur Gouvernet en Drôme provençal, un rapide calcul à main levée m'indiquait une distance de l'ordre de 80 km. L'idée commençait à germer. Une étude de circuit plus approfondie les jours suivants me confortait dans mon idée. Différentes possibilités s'offraient à moi, surtout pour la 2ème partie du circuit. Je choisissais finalement le parcours le plus en chemin, et qui s'avérait finalement être le plus court. Un calcul précis me donnait 80,2 km pour 3150m de dénivelée.
Un point positif : pas de pression comme dans une course ! Je n'avais qu'à filer à mon allure… Des points moins positifs : il fallait que je m'oriente et que j'assure mon ravitaillement tout du long.
Equipé de mon sac Olmo 5l avec par-devant les 2 gourdes, et dans le sac lui-même des vêtements chauds et de rechange au cas où ainsi que du kit de survie (couverture, sifflet, boussole, couteau, briquet), d'une ceinture comprenant une poche et un porte-gourde remplis de ravitaillement, me voilà prêt à 06h15 du matin (¼ h de retard). Sans oublier mon nouvel appareil photo qui va se révéler efficace (ouf !).
La fraîcheur matinale (0°) n'est pas un obstacle, la motivation est là. Bien que depuis la Saintélyon, je n'aie quasiment plus couru, je me sens relativement en jambes. Habillé d'un cuissard court, et d'un cuissard long léger par-dessus, d'un tee-shirt et d'un polo technique à manches longues, d'une paire de gants en soie et d'un tour de cou que je vais mettre rapidement en cagoule pour m'abriter les oreilles et le cou un peu dénudé, je me lance dans la nuit noire. Celle-ci bien qu'étoilée, ne m'éclaire pas du tout, la lune ayant déjà tournée de l'autre côté. Je suis donc obligé de courir avec ma torche à la main car je ne vois absolument pas où je mets les pieds. Ce qui est utile car des flaques jalonnent déjà le chemin de notre maison, et en mettant en route ma montre, je mets en même temps le pied dans une belle flaque pour ne pas avoir regarder où je marchais. Mais cela n'entamera pas mon ardeur ! Après 2 à 3 km de vallonné, j'attaque la montée de Combemaure ver le col de Tartaiguille. Pas un chat, aucun bruit, pas de vent. Je me sens vraiment seul dans la nuit. Premier arrêt pipi d'une longue série, le froid ne doit pas y être pour rien. Sur les hauteurs de Tartaiguille, les flaques d'eau sont gelées, des plaques de neige sont encore présentes, et un petit vent du nord se fait ressentir. Un début de clarté me permet enfin d'éteindre ma torche lorsque je suis sur le goudron. J'attaque à présent un secteur où je n'ai pas l'habitude de courir, trop éloigné de la maison. Mais je n'ai malheureusement pas le choix, c'est du goudron qui m'attend depuis le col du Devès jusqu'à la sortie de Pont de Barret.
Premières lueurs à l'horizon en descendant sur Roynac
15 km à la sortie de Roynac, tout va bien, si ce n'est que je commence déjà à prendre un peu de retard sur mes prévisions : arrêts pipi, photos en sont un peu la cause. A la sortie de Manas, une voiture s'arrête à ma hauteur et me demande la route de Rochebaudin. Ce sont à priori 2 chasseurs qui doivent se rendre au départ d'une battue.
Le Roubion comme rarement il a de l'eau...
Je les recroiserai à l'entrée de Pont de Barret, ils avaient loupé le bon embranchement. A l'entrée du village, un petit chien n'arrête pas d'aboyer, et de vouloir sauter par-dessus le grillage de la maison. Si les habitants n'étaient pas encore réveillés, cela sera fait à présent. Plus ils sont petits, plus ils sont hargneux (pas les habitants… encore que !). Je prends une route goudronnée en son début qui va m'amener à Rochebaudin.
Merci du conseil... mais pas de risque que je m'emballe !
Je retrouve avec plaisir les chemins et celui-ci m'amène sur un circuit que j'ai eu emprunté par le passé lors d'une marche avec des amis. Je traverse la rivière, heureusement par un pont, car le niveau est assez élevé suite aux dernières pluies assez importantes. A l'entrée du village je fais la connaissance de 3 ânes bien sympathiques. Km 27, j'accuse ½ h de retard ! Pas bien grave, j'ai toute la journée à moi.
Rochebaudin et son arche caractéristique
C'est à présent que les choses sérieuses commencent. Il me faut franchir la barrière montagneuse et la fin est particulièrement raide, je la connais pour l'avoir fait en marche en sens inverse. Du goudron jusqu'au hameau des Villards, puis ensuite un vrai sentier de montagne, avec ses pierres qui roulent, ses feuilles mortes qui cachent les obstacles, les branches en travers parfois, et ses zones inondées par des petites sources. Mais aussi de plus en plus de beaux points de vue au fur et à mesure que l'on prend de l'altitude, surtout qu'aujourd'hui le ciel est dégagé et d'un joli bleu qui vous réveille votre énergie et le plaisir de la balade. La pente commence pas mal à se raidir, je ne cours plus. J'en profite pour téléphoner à Françoise… et me tromper de chemin se faisant. Je m'en apercevrais assez vite, et en faisant demi-tour je me foule une cheville pour commencer et 100m plus loin une branche me fait un croche pattes. Je rétablis l'équilibre de justesse. Cela ayant tendance à passablement m'énerver, je reprends mon calme tout en retrouvant un chemin qui va me ramener sur le bon. Je retrouve en effet le balisage et une jolie sente où il fait bon courir. J'arrive au-dessous du col du Pertuis que je devine depuis un bon moment. La montée devient raide, plus question de courir en ce qui me concerne. Quelques plaques de neige font leur apparition, jusqu'à une grosse juste sur le passage au col lui-même.
L'arrivée au col du Pertuis 884 m
Je languis un peu d'y arriver car là-haut je sais que le soleil m'attend. Le vent, l'ombre, la fraîcheur du sous-bois sont frisquets, mais compensés par l'effort de la montée. A peine le col franchi, c'est un changement complet qui m'attend en effet, à l'abri du vent et réchauffé par les rayons d'un soleil magnifique. Je quitte les gants et le tour de cou dès les premiers mètres, une mono-sente me guide tranquillement en descente vers Dieulefit.
Les sentiers que j'aime...
J'y arrive vers 10h45, avec ¾ h de retard sur mon horaire et 36,5 km à ma montre pour 35,2 sur mon estimation. N'ayant ensuite plus vraiment de quoi me ravitailler, j'en profite pour m'arrêter dans une pâtisserie pour un petit plaisir : un croque-monsieur que la vendeuse me fait réchauffer et une part de far breton, le tout dégusté dans le salon de thé sur son invitation ! Quel régal. Mais le devoir m'appelle, il me faut repartir. Une petite partie de goudron m'attend pour arriver sur le serre de Turc. Sur la carte un petit raccourci m'évite les 2 épingles à cheveu de la route. Première épingle, pas de problème. Pour la seconde, ce n'est pas pareil : je finis au milieu de broussailles et de ronces, obligé de faire demi-tour. Je rejoins forcé la route. Arrivé au serre, une petite route très tranquille m'amène au pied d'un sentier qui va me permettre de rejoindre en descente le château de Montjoux(ci-dessous).
Là plus le choix je reprends la route jusqu'au village de la Paillette. Une fontaine va me permettre de refaire le plein de mes bidons, que je croyais avoir plus entamé que ça. J'ai bu en effet à peine 1 litre en 42 km. Je me rattrape un peu en buvant quelques grandes gorgées… un peu fraîches toutefois à mon goût.
Même en hiver, le champ de lavande a son charme
(à suivre)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 26 autres membres