Les trois becs, samedi 20 juin 2009
Une belle sortie d'entraînement
Ayant donc fini par me résoudre à ne faire plus qu'une sortie d'entraînement et non une course, je m'étais rapidement fixé un objectif précis : faire du dénivelé et ne pas dépasser les 30 km.
En début d'après-midi, je me prépare à l'identique de ce que je prévois pour le trail des Cerces, afin de tester le tout. J'ai en effet un nouveau sac à dos (je n'en avais pas jusqu'à présent, me contentant d'une ceinture porte bidon avec poche), l'Olmo 5L de chez Raidlight avec les 2 gourdes à pipette sur les bretelles de devant, de 0.75 L chacune. Tout rentre dans le sac, et j'ai même de la place encore. Je fixe par dessus ma paire de bâtons, et me voilà parti direction la forêt de Saoû en voiture.
Pas très loin, car au bout de 8 km, je tombe en panne. Après quelques péripéties et pas mal de temps perdu, je finis par rejoindre l'auberge des Dauphins dans la forêt de Saoû au volant d'une voiture de prêt. Il est toutefois 17h30 lorsque j'attaque ma sortie ! La fraîcheur et un grand vent sont présents. Mais à priori pas de risques de pluie malgré quelques gros nuages noirs sur les hauteurs. Les 3 becs sont restés bien visibles toute la journée.
Equipé comme un "pro", je prends le chemin sud qui va m'amener tranquillement jusqu'au pas de Siara, début de l'ascension des 3 sommets où il ne sera plus question de courir, vu le pourcentage de la pente. Ce chemin a un gros avantage : il ressemble à priori comme un frère jumeau aux 15 premiers km du trail des Cerces pour rejoindre le col du Lautaret. Vu l'heure tardive, je rencontre encore quelques marcheurs qui rentrent dans les 3 premiers km, puis ce sera la solitude complète. J'essaye depuis le départ de garder une allure dans la durée, sans me fatiguer. Peu avant le refuge des princes, petite surprise au cours de cette grimpette, j'entends un bruit anormal qui s'amplifie au fil des foulées. Je jette un coup d'oeil dans mon dos, et j'aperçois vaguement la couleur de l'emballage d'une barre de céréales. Je m'arrête et quitte mon sac à dos, la poche centrale s'est ouverte avec les secousses ! Un rapide coup d'oeil du contenu me rassure, je n'ai rien perdu, ouf ! Je me rends compte de mon erreur : j'avais remonté les 2 fermetures sur le haut. Je les referme en les ramenant sur un côté, ce qui résoudra en effet définitivement le problème. Mais attention à ne pas refaire la même erreur plus tard. Petite photo à la porte du Barry, je repars à mon allure de croisière.
J'arrive au bout de 11 km au virage du pré de l'âne, carrefour entre d'un côté les 3 becs, et de l'autre le sentier de randonnée qui s'enfonce dans le vallon pour rejoindre quasi en ligne droite l'auberge des Dauphins, que je prendrais au retour. Je décroche mes bâtons de mon sac à dos et j'attaque une courte grimpée jusqu'au pas de Siara, 85m à prendre en 500m.Sur la fin les rafales de vent dans mon dos me porte littéralement jusqu'au pas d'où une magnifique vue sur le Grand delmas s'offre à moi. Tant bien que mal j'essaye de me caler pour prendre une photo.
Pas de Siara, vue sur la vallée de la Chaudière et le Grand Delmas
Arrivée au Pas de Siara par le virage du prè de l'âne
A ma gauche, Le Veyou m'attend : 294 m de dénivelé à prendre en 800 m. Pas question de courir bien entendu, d'autant plus que le vent de côté me déséquilibre facilement. Un panneau pour les marcheurs indique le sommet à 1/2h, et le rocher de la laveuse à 1h30. Je réduirai de moitié les temps annoncés, non sans quelques difficultés dues beaucoup plus au vent qu'à la pente. Je vais enchaîner les trois becs et des points de vues magnifiques m'attendent tout le long. Malheureusement guère le loisir de les apprécier tellement le vent souffle sur les pointes. Je suis obligé de me coucher dans l'herbe pour prendre à chaque fois une photo, en plus des doigts qui sont engourdis par la fraîcheur.
Vue sur la forêt de Saoû en grimpant le Veyou
Un rayon de soleil éclaire uniquement le fond de la forêt de Saoû, tout en bas. En temps normal (et avec un bon appareil), j'aurai pu faire de magnifiques photos, quel dommage ! L'esprit tellement occupé à ne pas tomber sous les rafales que je ne ressens pas la fraîcheur en simple tee-shirt. Mais aucune envie de traîner là-haut.
Vue sur la vallée lors de l'ascension du Signal
La sente sur les 3 becs est tout en petits escaliers, parfois dans des ravines où l'on a le bord des talus à hauteur de ceinture quand ce n'est pas plus. Amusant, mais pas le pied en descente avec un fort vent.
Rochecourbe depuis le Signal, et Saillans en fond de vallée
La descente du sommet de Rochecourbe se fait par contre sur un chemin bien entretenu, même légèrement bétonné. Je rejoins rapidement la forêt et retrouve enfin le calme sous les arbres. Le chemin en sous-crête est magnifique. Arrivé au carrefour du GR, je reprends celui-ci pour redescendre, abandonnant l'idée première de passer par le pas de la Motte avant de redescendre. En effet il commence à se faire tard, et ma moyenne horaire n'est pas très élevée. Chemin relativement roulant où je cours décontract, mais pas trés rapide pour éviter d'une part l'accident, d'autre part un excès de fatigue, ayant encore quasiment 1000m de dénivelé à perdre. Je retrouve assez rapidement le grand chemin que je reprends dans le sens de la montée pour rejoindre le virage du pré de l'âne à 1,6 km. A celui-ci un panneau indique la plus grande prudence aux marcheurs qui veulent emprunter le chemin de la grande combe, celui-ci ayant subi des dommages. J'hésite un instant, puis je me dis que je vais rencontrer aussi des passages pas faciles dans le trail des Cerces (vu les descriptions que j'ai pu lire jusqu'à présent, avec même une partie où il est interdit de courir !). Donc je m'y lance. D'autant plus qu'un ami Grânois qui court lui aussi l'emprunte régulièrement. Il y a des années que je n'avais plus emprunté ce sentier, la dernière fois c'était en VTT. Je le redécouvre à nouveau, tellement mes souvenirs sont diffus. Il est magnifique, mais pas idéal pour courir en effet. Beaucoup de cailloux instables rendent les appuis incertains. c'est donc à petite allure que je le descends, parfois entre deux rangées de superbes orties (dommage que je n'ai pas le temps d'en ramasser pour une bonne soupe !). L'obscurité n'est pas encore un réel problème pour voir les obstacles, mais ne va pas tarder à le devenir.
Chemin de la grande combe
Je pense soudain aux concurrents du 100 km de l'ultra trail Hero de Crest qui ont dû descendre ce chemin de nuit pour certains. De quoi angoisser un peu dans ce fond de cuvette, parfois fortement encaissé entre 2 hautes murailles. Certains passages me rappellent un peu le canyon des gueulards au départ des gorges de l'Omblèze. A éviter d'y passer par gros orages c'est sûr ! La fin de la descente se fait en roue libre sur un chemin devenu roulant. J'arrive au parking où il ne reste plus que ma voiture comme par hasard. Le soleil couchant éclaire la pointe des arbres avec un superbe contraste de couleurs.
coucher de soleil sur le parking
Il est déjà 21h ! 3h30 pour 23,45 km (6,7 km/h) et 1360m de dénivelé. Hormis les mollets qui tirent un peu, quasiment pas de fatigue, c'est bon signe pour la suite des opérations.
Belle balade que je renouvelerai à la première occasion je pense.
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