Coco le cyclo...

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100 km de Crest 05/2010 : Crest- Mirabel 1ère partie

100 km de Crest, 08 mai 2010 : mon premier pas dans le grand ultra trail

 

Ce 100 me tenait tellement à cœur car une grande première pour moi, que j'ai cherché à mettre le maximum d'atouts de mon côté pour en arriver au bout dans les meilleures conditions possibles. Entraînements, courses, j'ai tout organisé dans ma tête en vue du 100. Pas de planning, mais tout à la sensation, le plaisir avant tout. Massage des pieds à la crème anti-frottement depuis un mois tous les soirs, en espérant que les ampoules me laissent tranquille le jour J.

Donc ce vendredi 7 mai, j'avais posé en congé mon après-midi de manière à commencer par une sieste (qui a duré 1h1/4 !), suivi de courses sur Crest et retrait de mon dossard. Pas la grande foule à la salle des Moulinages de Crest, mais les bénévoles s'activent dur. Je fais la connaissance de Mickael, un participant local comme moi, de Mirabel et Blacons.

 

 

Et de Michel Torres, un autre local, qui va participer dimanche à sa 300ème course. Pas mal du tout ! Un vrai passionné, qui de plus a participé à l'ébauche du circuit en nous concoctant une nouvelle bosse à avaler avant Saillans, chemin qu'il a débroussaillé pour le créer de toutes pièces, et qu'il a balisé. Il nous explique tout en détail, ayant même pris soin sur un grand panneau de nous montrer par des photos les différentes parties du circuit du 100 km. Si nous avions pu vraiment appréhender ce qui nous attendait le lendemain sur cette portion qu'il avait mis en place, je crois que nous l'aurions tous étranglé sur place !

Pas de pasta-party pour moi, mon programme a prévu un coucher à 21h00 ! Mais entre-temps un imprévu s'est glissé. Nous fêtons l'anniversaire de Céline avec une semaine de décalage, toute la famille n'ayant pu être réunie la semaine précédente. Du coup c'est la fête, arrivant à glisser entre 2 plats un de pâtes. Je me contentais d'un verre de Clairette côté alcool, mais ne me privait pas des desserts (trop dur !). Et ce fut à 23h15 que je pus regagner mon lit pour un lever à 01h30 samedi.

Nuit courte, pas un sommeil profond, mais reposant tout de même. J'attaque par mon petit-déjeuner traditionnel, ne changeant surtout rien à mes habitudes. Mais je n'ai pas très faim vue l'heure qu'il est, donc j'allège légèrement. Préparation de ma boisson maison, mon matériel étant déjà tout prêt, je n'ai plus qu'à enfiler ma tenue. Dilemme : quel temps va t'il faire ? La météo n'était pas très optimiste ces derniers jours. Un petit coup d'œil à 2h du matin sur internet pour voir les dernières prévisions, nous devrions nous mouiller un peu l'après-midi. J'opte finalement sans trop hésiter pour mon maillot aquatech à manches longues, sans rien d'autres. Très léger, l'eau glissant sur le tissu, il reste sec sous la pluie. Tissu (pas le vêtement !) fabriqué à la base par la société où je travaille. Seul petit inconvénient, si le soleil sort, j'aurais vite chaud avec j'ai peur. Donc au cas où, un autre maillot manches courtes dans le sac. Côté sac à dos : les 2 gourdes sur les bretelles avant, les poches arrières ne stockant j'espère que ce que je n'aurais pas besoin (veste et gants pour le froid, couverture de survie, pansements, sifflet, lampe de secours avec les piles de rechange, tour de cou, maillot de rechange, papier wc (s'essuyer avec l'herbe ou les feuilles, ça va j'ai assez donné à la SaintéLyon !). Ne pouvant avoir de réserve de nourriture par-devant (pas de place), et n'ayant pas de poche à glisser sur les bretelles ventrales d'attache du sac à dos, je prends en plus une ceinture porte bidon dans laquelle je stocke mes réserves de nourriture et mon téléphone portable. Sur le passant, je fixe mon appareil photo de manière à l'avoir à portée de main. Côté suivi chrono, rien ! Pas de GPS, ni de montre. Vu le temps mon GPS risque de biper assez souvent, je préfère le laisser à la maison plutôt qu'il m'énerve. Côté heure, si vraiment j'en ai besoin, j'aurai toujours mon téléphone portable. Me voilà donc fin prêt, mais l'heure tourne, et il faut y aller. Je réveille Françoise qui veut bien m'accompagner, ce qui outre le fait d'avoir le plaisir qu'elle soit là, me facilite aussi la tâche.

2h50 nous voilà à pied d'œuvre à la salle des moulinages de Crest. 1ère chose, je passe au contrôle du sac. Maria me prend en charge, tout est OK ! En cherchant bien, nous finissons par trouver Gérard, Fabrice son fiston ne doit pas être loin.

 

 

En effet, nous voilà réunis. Il est calme, mais concentré. Nous nous faisons enregistrer informatiquement. Nous retrouvons ensuite Robert du JCP qui part sur le 65. Anxieux, tendu, les barrières horaires lui font peur. Jack Peyrard l'organisateur nous donne au micro les dernières consignes. Un problème de débalisage systématique en un endroit du circuit nous est signalé, mais nous n'avons pas de risque de nous tromper en gardant le chemin. Ce que nous ne saurons que plus tard, c'est que d'autres « imbéciles » vont débaliser et rebaliser autrement un petit bout du circuit, ce qui va induire en erreur le premier.

Nous voici dehors, allumage des frontales. N'ayant pas repris ma torche vélo, je me retrouve avec une frontale un peu pâle vis à vis de certaines autres. En effet sitôt que nous serons dans le noir, je n'aurais devant moi qu'un petit rond de lumière, pas vraiment le pied pour courir sur un terrain accidenté. Nous voilà partis derrière les organisateurs pour la montée jusqu'à la tour où le vrai départ est donné. Une nouvelle fois, j'ai oublié de remonter mes boosters, entassés sur mes chevilles. Ils seront vite remis en place. Nous effectuons les premiers km ensemble, Fabrice et moi. Fabrice donne l'allure, car j'aurais tendance à aller un peu plus vite. Ce qui à l'avantage de ne pas être vraiment pénalisé par mon éclairage un peu faible, en le suivant. Ce premier passage sur les crêtes est assez dangereux, il s'agit d'être prudent pour éviter l'accident. D'autres sont dans notre sillage, ça discute pas mal. Un peu avant Vaunaveys (≈5 km), nous rejoignons un chemin plus large et roulant. Me sentant un peu trop en sous-régime, je préfère prendre mon allure de croisière. Fabrice continue à son rythme, ne voulant pas se griller. Je me demande quand même si je ne ferais pas mieux de rester avec lui, mais  c'est plus fort que moi. Je reste très concentré pour éviter la chute, les chevilles tordues, si bien que je ne vois pas défiler ces premiers km. Mais un peu avant de rejoindre La Baume-Cornillane (≈18 km), je ressens les muscles arrières des cuisses qui tirent un peu, les sentant parfois vibrer, ce qui d'habitude me signifie que les crampes ne sont pas loin. Du coup le moral en prend un petit coup, mais je laisse faire, en évitant bien de fournir le moindre effort un peu violent.

 

 

Le ravitaillement en eau dans ce village est le bienvenu, le jour s'est levé. Pas besoin d'eau, mais j'ai déjà un peu faim et il y a un minimum de choses à grignoter. Et ça me permet de faire une petite pause. J'ai décidé de profiter de chaque ravitaillement pour me reposer 5' au minimum. Direction Barcelonne à présent, à travers une multitude de petites côtes et descentes, dont une carrément dans le lit boueux d'un ruisseau. Je pense à Robert qui adore ça, il va se régaler. Suite à quelques modifications de circuits, nous passons sur les hauteurs de Barcelonne. Le ravitaillement  (≈27 km) est installé devant les ruines du château. Un peu avant, j'aperçois Phil du JCP qui est venu nous encourager. Je discute un peu avec lui, lui disant que je n'ai pas vraiment de bonnes sensations pour l'instant. Il me donne rendez-vous un peu plus loin, et je ne sais pas si c'est l'effet de l'avoir vu et de faire la grimpée raide qui a suivi pour atteindre le château, je me retrouve mieux. Les jambes tournent bien, plus de sensations bizarres dans les cuisses. Ca plaisante dur au ravitaillement, mais certains ont déjà de la peine à arriver jusque là. Je retrouve Gérard aussi, qui attend à présent Fabrice.

 

 

Petit arrêt de 5', puis je repars vers le relais de La Raye, grosse difficulté de cette matinée. Je déploie mes bâtons, c'est le moment de s'en servir pour minimiser la fatigue des jambes. Devant moi un participant avec qui nous allons jouer au yo-yo toute la journée presque. Dans les côtes, j'arrive à le distancer un peu au rythme, mais il me revient immanquablement dans les descentes et sur le plat. Ce qui permet de tenir quand même une petite conversation par à coups. Sylvain me fera rêver sur le raid de la réunion qu'il a déjà fait. Et comme pour ce raid, il court aujourd'hui sans bâtons. Sans eux, je crois sincèrement que je n'aurais pas pu rester à sa hauteur. D'Alençon, ils sont venus à 4. Ayant pris un peu d'avance dans cette longue côte, je rattrape peu à peu d'autres participants. En discutant avec eux, tous ont fait déjà soit l'UTMB, soit La Réunion. Je ne sais pas comment se terminera encore ce 100, mais ils me renforcent tous dans mon idée de réaliser ces gros challenges.

 

 

Le parcours sur les crêtes est toujours aussi beau, mais le soleil absent ne le rend pas aussi beau que l'an passé. Le parcours est toujours assez cassant sur des chemins biscornus. Alors qu'une partie devient quasi plate sans caillou, ai-je trop relâché mon attention, ma cheville gauche se tord et me lance une grande douleur. Cela n'a pas craqué, ouf ! Mais j'arrive à peine à poser le pied parterre. Rien ne sert de rester planté là, j'essaye de marcher un peu pour voir ce qu'il en est. Finalement la douleur s'estompe assez vite. Je repars peu à peu tout doucement jusqu'à reprendre mon rythme. Je viens de l'échapper belle ! Dans la descente sur Cobonne, je ne prendrai aucun risque. Je me fais rattraper par quelques participants bien entendu, mais trop heureux de pouvoir encore avancer normalement, je ne cherche pas à suivre qui que ce soit. Au village (≈41 km), c'est le 3ème ravitaillement. Je prends presque 10' pour me ravitailler et me reposer. Je repars, un participant est 200m devant moi, il arrivera à Crest 1/4h devant moi. Je ne le verrai que de dos jusqu'à Saillans quasiment, ayant rarement eu l'occasion de le doubler dans des côtes. Alors que nous sommes en train de grimper, j'entends quelqu'un se rapprocher de moi derrière.

 

 

Je me retourne, c'est une femme : Sylvie Boissy, sur le 65 km. Ayant lu son blog très récemment, je lui demande comment va sa cheville. Elle avait terminé le trail de Mirmande fin mars avec une entorse, et la voilà à nouveau galopant comme si ne rien n'était. Elle arrivera 1ère féminine, et en s'étant trompé en route en plus. Belle championne ! Et bien incapable de la suivre, la conversation n'ira guère plus loin. Alors que l'an passé j'avais trouvé l'arrivée à Mirabel (≈48 km) et sa tour très très longue, je m'y retrouve cette année beaucoup plus vite que prévu. Et dans une forme qui me surprend. Pas de fatigue spéciale, si ce n'est d'un effort tranquille et régulier, mais pas capable non plus d'aller plus vite sans me mettre de suite dans le rouge. Arrivé au ravitaillement, je retrouve avec plaisir Phil, mais malheureusement Robert est là aussi ; Il a dû abandonner dès le premier contrôle. Déçu il est, et c'est normal. Mais il reviendra l'an prochain pour réussir cette fois. Il a la volonté et l'envie nécessaires pour cela.

 

 

Je bois pas mal, je mange aussi relativement bien, la journée va être longue encore. Tout va bien jusqu'à présent, ce n'est pas le moment de faire une erreur d'alimentation. Je prends mon temps, mais il n'est pas perdu, c'est aussi du repos qui servira pour la suite.

 

 A suivre…



15/05/2010
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