Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

29 mai 2011 : trail des gorges de l’Ardèche... du costaud !

29 mai 2011 : trail des gorges de l’Ardèche… mieux vaut être bien entraîné !

 

Pour qui connaît les gorges de l’Ardèche (ou par réputation déjà), nous ne pouvions que nous attendre à un superbe panorama. Ajouté à cela que le maire est un ancien ami sportif que je n’avais pas revu depuis 19 ans, il n’en fallait pas plus pour me motiver à y aller, d’autant plus que c’était quasiment la seule course que je pouvais faire avant début juillet. Donc qui allait me servir d’entraînement pour les 100 km de la Montagn’hard.

A regarder le dénivelé, j’étais un peu déçu, le ratio était de moitié par rapport à celui de la Montagn’hard. Du coup j’y allais un peu les mains dans les poches, aucune préparation spéciale, et surtout pas mentalement. Mon principal souci toutefois était de savoir si la fatigue n’allait pas me jouer un mauvais tour car depuis plus d’un mois, les nuits sont assez courtes.

Me voilà donc ce dimanche matin à St-Martin d’Ardèche au départ de ce trail. Beau temps et chaud assuré pour la journée, je n’avais pas oublié ma casquette heureusement. Mais n’ayant rien préparé à l’avance, j’ai oublié de prendre mes manchons de contention. Du coup petite appréhension, que je transformais vite dans ma tête comme une expérience pour voir si ceux-ci sont vraiment un plus.

Queue aux inscriptions pour les pré-inscrits, quasiment pas pour ceux qui s’inscrivaient au dernier moment ! N’étant pas arrivé bien à l’avance (1/2h) je commençais à m’inquiéter pour savoir si j’allais avoir le temps de retourner à la voiture garée le long de la plage pour finir de m’équiper. Finalement, pas de problèmes, cela s’est débloqué assez vite. En repartant, je croise Louis le maire de St-Martin, lui que j’étais vu voir aussi. Retrouvailles sympathiques qui font partie des plaisirs de la vie. Petit footing jusqu’à la voiture qui me servira d’échauffement, le temps d’enfiler ma ceinture porte-bidon, et me revoilà sur la ligne de départ, ce dernier ayant été un peu retardé (ouf !).

Du coup petite photo de retrouvailles avec Louis. Sur la ligne de départ, aucune tête connue, 2 ou 3 visages que j’ai déjà vu me semble t’il mais c’est tout. Les participants sont plutôt du sud ici, peu de nordistes à voir les maillots de club.

Départ donné, nous traversons l’Ardèche par le pont direction Aiguèze, un superbe village qui domine la rivière au bord de la falaise. Nous prenons tranquillement de l’altitude dans cette première partie. Parcours « gentil » me dis-je, qui je l’espère se durcira un peu plus loin. En effet, nous aurons droit à quelques passages plus raides, mais jamais bien longtemps. Le sol est très représentatif de la région, sec et rocailleux. Il vaut être vigilant pour ne pas se retrouver à plat-ventre avec des conséquences malheureuses. En voulant prendre des photos, à 2 reprises j’évite in-extrémis la chute. Du coup je décide dorénavant de m’arrêter pour prendre les photos de panoramas.

Le circuit est assez magnifique, un peu technique mais sans plus dans ce début de course. Je me sens bien, mais sans plus. La descente vers la rivière s’avère très technique, avec des passages qui demandent beaucoup d’attention. Mais toujours un décor sublime. Et une fois au bord de la rivière, un vrai régal des yeux, mais pas pour les jambes ! Courir sur les galets et le sable n’est pas chose facile du tout. Nous voici à franchir la rivière. Sur le site j’avais vu que l’an passé, ils passaient sur une rangée de bateaux sur lesquels était disposé des planches.

Changement de décor cette année, nous avions le choix : soit un bateau nous faisait traverser, soit nous prenions une corde style tyrolienne pour se tenir en équilibre et nous traversions la rivière à pied. Moyen utilisé finalement par une très grande majorité des coureurs me semble t-il. Passage peu profond, de l’eau à mi-mollet au plus en ce qui me concerne, pas froide, cela faisait même du bien car les pieds avaient commencé à chauffer dans la descente. Mais à la sortie, petit bain de sable, ce qui était moins cool, mais sans conséquence. Nous longeons ensuite par un parcours un peu vallonné et très technique à nouveau la rivière.

La vue sur les gorges est splendide, j'ai beau connaître, je suis toujours émerveillé par ce spectacle. Pas trop le temps de l'apprécier toutefois, à revenir en touriste. Un coureur devant moi fait un peu bouchon, je lui demande le passage à 2 reprises vu l’étroitesse du chemin. A chaque fois, il accélère quelques mètres puis relâche son effort, mais ne me laisse pas passer. Cela fait sourire celui qui me suit qui attend aussi de passer. Je n’insiste pas, et je profite du premier passage élargi pour piquer un mini sprint et enfin le doubler. C’est bien la 1ère fois que j’en rencontre un aussi peu coopératif ! gros rocher, cailloux, racines, sable, nous n’arrêtons pas de changer de surface et d’adapter notre effort en fonction, ce qui n’est pas sans conséquence côté physique. Cela devient vite assez éprouvant pour tout le monde. Arrive la séparation des 2 circuits, du 20 et du 40 km. Je ne me pose pas de questions, et embraye aussi sec sur la montée qui va nous amener sur le plateau. Je m’attends à une bonne grimpette, mais c’était « faible » !

Je rattrape 2 concurrents dont une féminine qui m’avait doublé dans la descente pendant que je prenais des photos. Malgré la pente, je prends ma petite foulée de montée, mais je n’irais pas loin. Aucun influx nerveux, je me sens tout mou et un peu en panne. Je sens que la fin de course ne va pas être terrible. La féminine me talonne, je ne suis plus en mesure d’accélérer. La pente toujours très raide, est parsemée de petits passages de mini escalade. Je suis en train de me dire que je suis mal « barré » pour la Montagn’hard. Arrivé sur le plateau, pas de fatigue, mais toujours cette impression bizarre d’être mou. La féminine me redouble et me lâche peu à peu à chaque fois que je prends une photo. Je ne la reverrai plus que sur le podium à l’arrivée ! J’apprendrais après course que c’était Catherine Noulette, une des meilleures régionales voir nationales. Elle m’aura mis ½ h dans la vue sur la fin du parcours, chapeau bas ! Je me régale les yeux, mais commence à accuser le coup. Une barre de céréales prise dans la montée me redonne un peu de punch. Le circuit, toujours un peu technique, est devenu toutefois beaucoup plus roulant enfin. Le balisage relativement abondant, est parfois un peu léger dans certains endroits.

Par 3 fois il me faudra faire demi-tour, n’ayant pas vu les bifurcations ou n’ayant pas réussi à comprendre une fois où l’on devait partir, pas d’autres balises de part et d’autres sur plus de 300m ! Le côté technique du sol nous obligeant à avoir l’œil rivé au sol en permanence, nous étions parfois obligés de nous arrêter pour scruter la prochaine balise et savoir où aller, tellement des chemins naissent de partout dans cette garrigue.

A mi-parcours environ, un ravitaillement ! J’ai déjà avaler 2 barres de céréales de ma réserve sur les 3 que j’ai pris. D’habitude avec cette réserve, cela me permet de tenir un 60 km sans difficultés. Mais ici, quasiment pas de ravitaillement. Pas un problème en soi, mais aurait-il fallu le savoir à l’avance. J’avais déposé un mail sur le site dans ce sens dans les jours précédents, je n’ai pas eu de réponses, dommage. Du coup je mange, mais sans plus ayant mangé ma 2ème barre il y a peu de temps. Au moment de repartir, un autre participant arrive. Vu ma forme, je pense qu’il va me rejoindre dans les km suivants. Ce qui fera un peu d’animation et me boostera un peu car j’ai tendance à prendre un rythme tranquille. Le parcours est assez vallonné à présent, mais pas trop technique, voir roulant.

Un nouveau ravitaillement en eau est le bienvenu, la soif commence à se faire sentir avec les degrés qui montent. Mon poursuivant arrive à nouveau comme je repars. La suite est à nouveau technique, et il suffit pas de le dire. Nous remontons de temps en temps des lits de ruisseaux, à sec bien évidemment. Une erreur de parcours m’amène subitement sur un trou de 10 à 20m ! Je me dis que c’est certainement pas logique, du coup je fais demi-tour. Mais j’ai du mal à escalader un rocher que j’avais descendu. Un rocher lisse d’1,50 m environ me donne pas mal de peine, mes chaussures glissent sans trouver de prise. Puis c’est la redescente en direction de la rivière. Les jambes en prennent encore pour leur grade. Un participant souffrant de crampes est comme scotché au sol.

Je le double, mais il restera sur mes talons avec un terrain assez vallonné, et pas roulant. Le 2ème franchissement de rivière est assez spectaculaire : un pont enjambe la rivière construit à partir de planches sur des bateaux puis 1 échelle, une autre échelle à plat sous laquelle passe les canoës qui effectuent la descente, une autre échelle pour redescendre et des planches à nouveau sur les bateaux.

Et à la sortie, 2 cordes pour franchir le rocher de 3 m qui se dresse devant nous. Au passage je trempe la casquette dans la rivière pour me tenir la tête « au frais ». Nous longeons à nouveau la rivière, du sable dans lequel il n’est pas facile de courir. Je ne vois pas le balisage qui part sur ma droite et me retrouve à nouveau à chercher lequel des chemins devant moi peut-être le bon. Celui qui me suit, me voyant faire demi-tour, zieute à son tour et m’indique le bon chemin. Une montée s’offre à nous, il me laisse passer sachant que je vais un peu plus vite. Sympa de sa part. Il nous faut donc rejoindre le plateau à nouveau. Et cette dernière grosse montée va finir de faire exploser la plupart d’entre nous.

Pente raide, très technique, rochers à escalader, pierrier à grimper en plein soleil, nous avons dû y lâcher toutes nos forces restantes. Je ne m’attendais vraiment pas à trouver un trail aussi physique. Magnifique quant aux paysages, mais physiquement très éprouvant. Des trails de 40 km que j’ai pu faire, il est de loin le plus physique. Je me dis que finalement, c’est une excellente chose car il me sert d’entraînement idéal pour la Montagn’hard. D’autant plus que je ne suis pas épuisé. Mais par contre je n’ai plus rien à manger, ayant ingurgité ma dernière barre de céréales avant le 30ème km. Pas de poursuivant en vue au sommet de la côte, je me dis que je ne devrais plus être rejoint. Le parcours devient à nouveau beaucoup plus roulant. Mais ressentant un peu la faim, je n’ai plus grand chose dans les jambes.

Tant bien que mal, j’essaye de garder une allure de croisière, m’efforçant surtout de courir car les muscles commencent à tirer. Mais pas de crampes bien que celles-ci ne sont pas loin car dans la grimpette sur les gros obstacles à franchir, je les ai ressenties à fleur de peau. L’absence de mes manchons de contention ne me posent pas de problèmes finalement. Les mollets sont un peu lourds, mais les cuisses sont moins fatiguées que d’habitude me semblent-ils. Serait-ce le fait que les toxines remontent au niveau des cuisses, n’ayant plus la place dans les mollets ? A retester. Un dernier ravitaillement en eau à 2.5 km de l’arrivée est le bienvenu, car la gourde est vide ou tout comme, une dernière gorgée que je gardais au cas où ! Une boîte de sucre est là et la bienvenue, car l’hypoglycémie me guette. Et ne voilà t-il que celui avec qui j’avais attaqué la dernière côte me rejoint. Il ne nous reste plus que du roulant quasiment, et en descente. Avec ses grandes jambes, je doute de pouvoir lui résister. Nous repartons avec peu d’intervalle, moi devant.

Un peu plus loin, il est toujours sur mes talons juste avant une toute petite remontée. Puis c’est la traversée du village d’Aiguèze, avec un magnifique passage en bordure de falaise et le panorama qui va avec. Puis nous retrouvons le goudron à la sortie du village, il n’y a plus qu’à se laisser glisser jusqu’à l’arrivée. Je m’attends à entendre sa foulée d’une seconde à l’autre. Je continue à bonne allure mais sans chercher à me faire mal. Le plaisir est là, je ne tiens pas à m’insquinter pour une place au classement.

Le pont reliant St-Martin est enfin là, et personne derrière moi quand je me retourne. Bizarre qu’il est lâché, les crampes l’ont peut-être repris. Du coup je termine en roue libre. Je commençais à languir cette ligne d’arrivée car le manque de nourriture allait vite me jouer un vilain tour. Cela me servira de leçon ! La ligne franchie, je retrouve mon ami Louis qui assiste à l’arrivée. Je rejoins vite la table de ravitaillement pour boire un bon coup et manger un peu. Un banc est le bienvenu pour poser mes fesses. J’ai la nette impression qu’avec un km de plus, l’hypoglycémie m’aurait scotché au sol.

Autour de la table de ravitaillement, je retrouve celui qui m’avait donné une pastille de sel lors du trail l’Ardéchois il y a 1 mois alors que je prenais des crampes. Tous les arrivants sont unanimes à reconnaître l’extrême difficulté de ce parcours et toute sa beauté. Le temps de bien récupérer, voici que les résultats et la remise des récompenses sont annoncés. Classement : 11ème (sur 68 je crois) et 4ème V2 ! Les 3 premiers V2 sont respectivement 1er, 3ème et 4ème du classement général. Assez surprenant, serait-ce dû à la difficulté du parcours et l’absence de jeunes (tout relatif…) ? Toujours est-il que les récompenses n’étant pas cumulables, je me retrouve récompensé du coup. Un sac à dos de 25l de rando et une paire de lunette de sport profilé. Surprise agréable, merci aux organisateurs.

Une belle épreuve mais réservée sur le grand parcours à ceux qui sont déjà bien entraînés et qui ont l’habitude des grandes distances pour pouvoir l’apprécier.

Cerise sur le gâteau, pas de fatigue excessive, ni de douleurs (genoux, muscles), ce qui me remonte le moral en vue de la Montagn'hard, car je craignais le pire à mi-parcours…

Diaporama à venir...



01/06/2011
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