Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

Les 100 km du trail du Verdon, 23 juin 2012 - 3ème partie

Les sensations ne sont pas bonnes subitement, et pourtant dans mon esprit ce n’est que passager. Je reste ainsi 5 minutes à me reposer, pendant que les jeunes kinés à défaut de travail jouent bruyamment aux cartes.

 

 

Je me rassois et continue à grignoter tout ce qui veut bien passer. Pendant ce temps, au compte-gouttes d’autres coureurs arrivent et repartent. Il me faut à tout prix reprendre des forces avant de repartir, je sais que ce n’est qu’une histoire de réservoir à sec. La pompe étant là, je refais le plein comme je peux. Le temps que le moteur soit réapprovisionner et tout repartira car les jambes vont bien musculairement. Je me décide de repartir, 3 pas, un dernier remords, je reviens chercher 2 tucs. Me voilà reparti pour de bon tout en grignotant mes 2 tucs avec une bonne gorgée d’eau pour les faire glisser. Au ravitaillement, j’ai refais le plein de ma poche à eau : la 2ème fois ! Je crois bien que c’est ma 1ère course où ça m’arrive. Et n’ayant plus de ma boisson maison en réserve, j’y mets du produit énergétique que j’avais pris au cas où. Bien m’en a pris. Et en fouillant une poche de mon sac à dos, je me rends compte que j’ai un gel que l’on nous a donné à l’inscription. Je me dis que c’est le moment où jamais de voir l’efficacité de ce truc. Je me l’avale avec un grand coup de boisson énergétique car c’est un peu pâteux dans la bouche. Peu à peu je reprends le rythme course, le chemin étant en pente descendante. Je trouve sur le chemin un gel Red Tonic intact ! Bonne affaire, je le garde pour la dernière ascension si ça ne va pas. La digestion se faisant, le moteur ré alimenté, les forces me reviennent peu à peu. La descente n’est pas triste, de grandes marches à sauter, beaucoup de rochers par endroits, et parfois une bonne pente.

 

 

Nous plongeons sur le fond des gorges. Un coureur de Toulon, Michel, me rattrape sur le bas, je reste dans son sillage tant bien que mal jusqu’au pied du pont. Tout en discutant, nous nous retrouvons dans le même challenge : UTMB et Diagonale des fous, et pour la 1ère fois lui aussi ! Nous traversons le Verdon par la passerelle que nous avons longé le matin, et cette fois nous la traversons.

 

 

J’évite de trop regarder sous mes pieds, ça me file le vertige. Il faut à présent se taper à la montée tout ce que nous avons descendu depuis le sommet du Grand Margés le matin. J’imagine que pour les derniers, cela va être très dur. Cette dernière grosse ascension de 1300m n’est pas pour me déplaire, d’autant plus que de bonnes sensations reviennent dès le début de l’ascension. Peu à peu je regagne quelques coureurs. Michel a un peu plus de mal en côte, du coup je file devant, me disant qu’il y a des chances pour qu’il me rattrape dans la dernière descente. Le soleil commence à disparaître, je ne terminerai pas de jour c’est sûr, mais il n’y aura pas trop de mal. Aucune douleur dans les jambes depuis un début de crampe aux adducteurs droits vers le 20ème km, du coup le moral est au beau fixe. Le plaisir est revenu à son max. après le coup de pompe. Je reconnais les lieux où nous sommes passés ce matin. Une longue partie plate avant le 9ème et dernier ravitaillement permet à 2 coureurs de revenir sur moi. Je suis toujours aussi nul sur ce genre de terrain. Arrivé au contrôle, qui vois-je ?

 

 

Françoise, bien installée dans l’herbe, qui dîne. Je me fais pointer et reviens vite la voir pour me ravitailler : tout est prêt ou presque ! Potage, melon, yaourt, abricots, quel plaisir de manger un peu plus équilibré. Pendant ce temps, une féminine arrive qui ne s’arrêtera quasiment pas. Michel suit peu derrière. Je me décide à décoller de mon petit oasis car depuis La Maline, j’ai la nette impression d’avoir perdu quelques places. Reste la montée au Grand Margés qui va se faire en partie de nuit, et la descente sur Aiguines. Je l’attaque avec une confiance inébranlable. J’aperçois au bout de quelques hectomètres, la féminine une bonne centaine de mètres devant moi. Au train je vais la rattraper me dis-je. Le doigt dans l’œil ! et comme il le faut… La distance restera la même tout le long de la partie en forêt, la plus pentue. A moins de me faire mal pour revenir sur elle, je ne vois pas comment la rattraper. N’ayant pas envie justement de me faire mal, n’étant pas à une place près, je laisse faire, et alors que la nuit commence à nous envelopper sur la 2ème partie de l’ascension un peu moins pentue, je ne l’aperçois même plus devant moi, ayant pris quelques photos. Alors que j’ai l’impression que je vais atteindre le sommet, celui-ci se retrouve chaque fois plus loin quand je passe une bosse ! L’ascension n’en finit pas, je ne me rappelai pas que c’était aussi long. Le balisage pas toujours bien positionné, je m’égare à plusieurs reprises à travers la multitude de sentes qui se dessinent, la nuit ne facilitant pas la tâche, surtout que les rubalises fluos sont peu nombreuses.

 

 

Seul en plus, l’allure tourne à la promenade, à la recherche des vers luisants pour m’occuper. Un peu démoralisé par tout ça, je décide d’avaler le gel pour me booster. Un goût à réveiller un mort ! Mais il passe bien, pas désagréable. Alors que je cherche mon chemin pour la nième fois, une loupiote arrive derrière moi. Il a l’air de connaître le chemin. Michel qui m’a rejoint ! Et il connaît relativement bien le secteur, ayant en plus fait la reconnaissance il y a peu. Je profite de l’aubaine et essaye de rester dans son sillage. Il surveille même que j’arrive à le suivre, sympa ! Du coup ça me change d’allure. Et assez vite nous arrivons enfin au sommet. Au bout d’un petit km de descente, nous rattrapons la féminine, Claudine, qui comme moi à a dû s’égarer un peu. Mais nous sentant sur ses talons, elle s’accroche désespérément pour rester devant. Nous n’allons guère plus vite qu’elle, et ne la doublerons qu’au profit d’une erreur « d’aiguillage ». Epuisé nerveusement par l’effort qu’elle vient de produire pour rester devant, elle n’aura plus la force de nous suivre. Michel descend bien, c’est la 1ère fois que j’arrive à suivre ainsi quelqu’un en descente. Mais il ne faudrait pas qu’il aille plus vite, car techniquement je ne pourrai pas tenir, n’ayant pas sa souplesse et son art. Aucune douleur dans les jambes, je me régale. Alors que l’an passé je m’étais tué dans la dernière descente de la Montagn’hard en ayant voulu larguer un proche poursuivant, cette année j’arrive dans un fauteuil et presque déçu qu’il n’y est pas encore quelques dizaines de km à avaler. Nous franchissons avec Michel la ligne d'arrivée la main dans la main, ravis tous les 2.

 

 

Pas de Françoise sur la ligne d’arrivée ! Je l’appelle, elle s’était couchée en attendant 23h30, pensant que je n’arriverai pas encore. Mais si, mais si ! Grâce à mon ouvreur, il est vrai. Claudine arrive un peu plus de 6’ après nous, un peu exténuée, sous les applaudissements de tous les présents, plus très nombreux il est vrai vu l’heure. Pendant ce temps, je me ravitaille pour refaire le plein et commencer la récupération. Même pas envie de m’asseoir, je reste debout allant d’une table à une autre. Quand Françoise arrive, me voilà déjà bien restauré. Je profite du coup que le stand massage soit vide pour en profiter. Un jeune kiné s’occupe aussitôt de moi. Il commence à passer ses doigts sur un muscle devant le tibia gauche, je serre les dents aussi sec ! What is it ??? Je n’ai pas retenu son nom (celui du muscle !), mais le vache, je déguste. Alors que je ne sentais rien ! Celui de droite sera un peu sensible, mais sans plus. Quand aux autres muscles des jambes et des cuisses, aucune sensation. Quel plaisir d’arriver dans cet état ! Retour au camping à pied, une bonne douche et dodo ! Je mettrais quand même une bonne paire d’heures avant de vraiment pouvoir m’endormir, au repos les jambes commencent à se faire sentir.

Bilan : une bonne organisation, mais le balisage surtout de nuit un peu léger, des ravitaillements nombreux qui ne sont pas superflus loin s’en faut vu la difficulté du circuit, un parcours magnifique avec une très forte envie de randonner tranquillement sur le sentier Martel au fond des gorges, l’efficacité des gels en cas de coup dur, et une forme au top. Me reste à la garder pendant les 2 mois qui suivent pour l’UTMB, ce qui n’est pas gagné !

 

 

Le repos du guerrier le dimanche, face à la Maline et son coup de pompe la veille

 

Diaporama à venir...



06/07/2012
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