Coco le cyclo...

23/10/2010 la marche au clair de lune… sans lune !

23^ème édition de cette marche organisée par l’OMS de Romans et l’OSCP de Bourg de Péage (http://www.lamarcheauclairdelune.fr/), elle consiste à réaliser en nocturne un parcours de 50 km à la marche en 12h maxi, ce qui impose une bonne allure. Mais différents arrêts en cours de route sont possibles heureusement, avec un car pour rapatrier les randonneurs. Malgré un temps incertain orienté à la pluie pour la fin de nuit, ce sont plus de 600 randonneurs qui ont répondu présents. Et parmi eux, un peu plus nombreux chaque année, quelques coureurs à pied, la plupart préparant ainsi la SaintéLyon qui se court dans les mêmes conditions, c’est-à-dire la nuit et sur 69 km, début décembre. Je faisais donc partie de ceux là, pendant que Françoise et Mathilde partaient en marche pour 28 km. A l’inscription distribution d’un tee-shirt « clair de lune » et d’un brassard jaune fluorescent.

Je retrouvais un groupe du jogging club portois, en préparation eux aussi pour la plupart de SaintéLyon.

Sans oublier Etienne, le marcheur infatigable et inusable (26 fois les 100 km de Millau à la marche). En cherchant d’autres amis, je tombais près du panneau d’affichage des circuits, sur un coureur qui m’a reconnu car il visite mon blog.

Nous nous retrouverons sur les différents points de ravitaillement. Je rejoins Françoise et Mathilde en compagnie d’Etienne juste avant le départ. Je garde la clé de la voiture avec moi, devant arriver avant elles normalement. Le départ est donné, nous attendrons un peu étant tout au fond, mais très vite ça se dégage, nous occupons toute la largeur de la route. Je prends de suite le pas de course, et rattrape assez vite mes amis de Portes. Le temps d’une pause pipi déjà, je les rattrape à nouveau. Presque décidé de courir avec eux, je m’aperçois qu’ils restent groupés et à une allure un peu trop lente pour mon objectif. Qui est de terminer le plus frais possible mais sans traîner en essayant de garder le même rythme tout le long. Du coup, d’autres coureurs étant devant, je décide de continuer à mon rythme. Je dépasse quelques coureurs dans ces premiers km, puis étant sorti à présent de la « banlieue » de Romans, la nuit nous enveloppe complètement. Juste quelques lucioles se baladent encore devant moi. Le calme est là, sauf que me rends compte que je tape du pied. J’ai repris mes cascadia qui sont en bout de course, ai-je aujourd’hui une foulée bizarre ou est-ce les chaussures qui ont un problème ? En tout cas à chaque foulée, on m’entend ! Et ça va jouer un peu sur mes nerfs intérieurement toute la sortie. Je comptais les utiliser encore pour la SaintéLyon, je crois qu’il va falloir que je m’en sépare définitivement. Un coureur devant moi tient quasiment la même allure à présent. Peu à peu je finis par revenir à sa hauteur. Nous nous mettons à discuter, il commençait à se sentir un peu seul lui aussi. Nous faisons connaissance tout en avalant les km. Il fait partie du club de triathlon de Romans. Il connaît relativement bien le secteur, terrain d’entraînement privilégié en vélo. Du coup je prends quelques renseignements côté iron man en prévision d’une future participation. Nous évoluons dans cette première partie du parcours, moitié sur route, moitié sur chemin. Parcours vallonné et agréable, dommage que la lune se cache derrière de gros nuages pas très sympathiques à première vue. Le vent du midi souffle par rafales, nous l’avons dans le dos pour le moment si bien que cela ne nous dérange pas. Côté lumière, j’ai ma frontale qui n’éclaire toujours pas mieux. Suffisante sur la route, elle est trop faible pour les descentes sur chemin. Du coup j’avais prévu ma lampe de casque de vélo beaucoup plus puissante. Je l’éclaire uniquement sur les chemins pour bien anticiper les obstacles. Joël est équipé d’une frontale plus performante la RXP avec le boîtier à piles déporté dans le sac à dos. Il va falloir que j’investisse car avec les nuits qui m’attendent dans les mois à venir, avoir une lampe à la main n’est pas l’idéal quand même. Au premier contrôle ravitaillement, un groupe de 5 à 6 coureurs nous précédent. Nous prenons le temps de boire et nous ravitailler suffisamment avant de repartir. Jusqu’au contrôle suivant, c’est en grande partie de la route qui nous attend. Une côte assez raide et qui dure un peu nous permet de rattraper 3 à 4 coureurs. 2 d’entre eux nous reprendrons dans la descente qui suit. J’ai voulu essayer de les suivre avec Joël, mais je n’ai pas insisté longtemps, je sentais mes jambes durcir rapidement.

Au second ravitaillement (28^ème km), certains coureurs stoppaient là. Nous prenons un peu de temps à nous ravitailler mais sans exagérer, ne voulant pas nous refroidir. Le parcours est toujours aussi vallonné ce que nous apprécions, mais avec un peu trop de route à notre goût. Il n’en reste pas moins plaisant et tranquille. Joël commence à rencontrer quelques problèmes digestifs et nausées. Un arrêt rapide s’impose. Nous choisissons un chemin qui se présente, mais ne voilà t’il pas que pile à ce moment là, une voiture arrive et prend ce chemin ! La seule que nous allons croiser entre les 2 contrôles ! Tout rentre dans l’ordre rapidement et nous repartons tranquillement. Je sens les jambes qui se font lourdes, beaucoup plus qu’à l’habitude. Est-ce dû à la route, à mes chaussures qui n’amortissent plus ?

Dernier ravitaillement (38^ème km) avant l’arrivée, ils attendent le client. Je mange comme avant quelques pruneaux, une tranche de pain d’épices et du chocolat. Je bois à ma gourde ma potion magique que je n’ai pas touchée quasiment depuis le départ. Je n’ai pas soif une fois de plus, me contentant d’un verre de sirop aux ravitaillements. Et pourtant je vais perdre 3 kg en fin de compte, que de l’eau car le lendemain avec une bonne choucroute au menu, j’aurai repris déjà mon poids d’avant course. Dernier tronçon, c’est reparti tout doux. Nous dominons Romans qui se pavoise dans un halo de lumière dans l’horizon proche. Joël ressent toujours des nausées, moi les jambes lourdes, du coup nous marchons pendant un bon moment, rien ne pressant. Si ce n’est la pluie qui commence à faire apparition. J’enfile ma veste sans la fermer, le temps de l’opération et de repartir, elle disparaîtra presque. Dans l’opération je vais perdre sans m’en rendre compte mon brassard jaune de l’organisation. J’espère que quelqu’un le ramassera parmi ceux qui suivront. Nous retrouvons quelques chemins fort jolis sur cette dernière partie. Nous finissons par reprendre un petit pas de course, assez régulier. Les km défilent sans que je m’en rende compte car nous arrivons sur le lieu de départ alors que je pensais faire encore au moins 2 km. Bien contents d’arriver autant l’un que l’autre. 5h55 pour 54 km (d’après le profil sur internet).

Nous nous ravitaillons un peu dans la grande salle où quelques uns dorment dans des duvets ou couverture de survie.

D'autres coureurs arrivent peu après nous, ils ont pris la pluie sur la fin. Nous aurons eu la chance avec Joël de ne pas nous mouiller finalement. Je décide finalement d’aller prendre une douche en attendant que Françoise et Mathilde arrivent. Je leur passe un coup de fil pour savoir quand même si j’ai le temps ou pas. Petit moment d’incompréhension, on finit par comprendre que nous sommes tous dans la même salle. Nous nous cherchons des yeux, je finis par les voir dans un coin sous une couverture de survie !

Elles se sont arrêtées au 1^er contrôle, Mathilde après une dure journée dans les transports publics pour rentrer de Digne (8h de bus et train !) n’avait pas la pêche pour continuer. Nous nous saluons avec Joël, heureux l’un comme l’autre d’avoir fait connaissance et route commune. Rendez-vous à SaintéLyon ! Si on arrive à se retrouver dans cette foule ! Il a déjà réalisé un sacré temps en 2003 en 6h20… Pas question pour moi de le suivre à ce rythme.

Une balade au clair de lune sans l’ami Pierrot, mais avec l’ami Joël (Jojo dans son club ! … et webmaster).