Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

UTMB… ce sera pour une autre fois ! (2ème partie et fin)

UTMB… ce sera pour une autre fois ! (2ème partie et fin)

 

Sur un chemin un peu large mais pentu où je trouve finalement un peu de plaisir car légèrement technique en même temps, mon pied droit part en glissade en pivotant sur la gauche. Incapable de stopper le mouvement, je laisse faire sans me crisper, et réussi l’exploit de fairet un tour complet sur moi-même sans bouger les pieds. Quand je me retrouve à nouveau dans l’axe de la pente, je ré embraye de suite le mouvement, et ça passe sans chute ! J'affiche un large sourire...

J’enchaîne les montées et descentes, toujours à mon allure de croisière, les muscles répondant bien. Mais comme d’habitude, je suis incapable d’accélérer un tant soit peu sans me mettre dans le rouge immédiatement. Seule perception que j’aurai durant toute la course, c’est que je remonte au niveau classement jusqu’au 80ème km environ, n’arrêtant pas de doubler d’autres participants régulièrement.

 





 

 




Au retour aux Contamines, à peu près mi-course, je retrouve mon staff. Je charge Céline juste avant la zone de ravitaillement de me changer les piles de ma frontale pour finir la nuit avec un jeu de piles chargé à bloc. Ravitaillement où je mange et bois sans plus, appréciant toutefois à chaque poste la soupe qui nous attend. A la sortie, je retrouve tout le groupe, refais le plein de barres de céréales et gels. Je m’aperçois soudain que j’ai oublié de recharger ma poche à eau ! Céline va me la remplir pendant que j’avale 2 compotes. Le froid commence à se faire sentir, je ne traîne pas plus. C’est reparti pour réaliser dans l’ascension qui suit que j’ai oublié au final de prendre les gels ! Coup de téléphone, je les récupèrerai un peu plus loin à La Villette. Une belle côte suivie d’une belle descente pour y arriver. Je les trouve comme convenu au village et repars aussi sec. Ils m’ont annoncé que ça grimpait à nouveau. Du coup je mange une barre de céréales. Je mettrai au moins 500m pour arriver à l’avaler, la texture d’une part ne me tentant plus vraiment (à prévoir pour les prochains ultras !) et surtout une côte raide où nous restons scotcher au sol. J’arriverai tout de même à doubler 2 autres participants ! Et il ne me faut pas oublier de remplir ma mission : le dictaphone. Je ne l’oublierai jamais, mais parfois je réserve l’enregistrement pour un peu plus loin car l’état du terrain ne me permet pas de le faire, sauf à m’arrêter. Tout sera fidèlement transcris ! Un sacré travail en perspective pour celui qui va devoir analyser les 35 dictaphones.

De fil en aiguille, les km défilent. Contrairement à mes derniers ultras, mes mollets ne se seront fait ressentir qu’un peu au début, mais assez léger. Par contre les cuisses, au fil des km deviennent de plus en plus sensibles, mais sans soucis particuliers. Arrivé vers le 80ème km, une belle descente à nouveau. Juste avant nous nous sommes avalés une belle côte avec le lever du jour, surtout longue, uniquement sur route. J’ai réussi à courir un tout petit peu quand le pourcentage s’amenuisait, mais celui-ci était la plupart du temps un peu trop élevé. Je me sentais bien, redoublant encore un peu du monde. Un autre concurrent, uniquement à la marche, m’a laissé pantois. Une belle allure, un rythme dont j’étais incapable de tenir en marchant, et d’une régularité incroyable. Autant dire que je ne le verrai plus celui-là ! A l’entame de la descente, mes cuisses soudain deviennent très vite douloureuses. Je n’arrive presque plus à courir. Au fil des km, je marche de plus en plus. C’est la descente aux enfers ! Et m… Je commence par me faire redoubler plein pot. En plein milieu de la descente, j’entends débouler un coureur. A peine le temps de me retourner qu’il est déjà sur moi et me passe à allure grand V en émettant un petit râle à chaque foulée ! Il me donne l’impression de planer littéralement, d’avoir les fameuses bottes de sept lieues et en quelques secondes disparaît de ma vue. Jamais vu quelqu’un descendre aussi vite, et de surcroît avec plus de 80 km dans les jambes déjà ! Je me demande si je n’ai pas rêvé ! Ca finit de me scotcher au sol. Avec une vitesse pareille en descente, pour n’en être que là, soit il a eu un problème, soit il n’avance pas dans les montées me dis-je. Tant bien que mal, j’essaye de garder un minimum de rythme dans les côtes et sur le plat. Pour les descentes, je m’économise au max pour ne pas finir en rade. Nouveau petit ravitaillement non prévu à priori, je plaisante encore avec les bénévoles, preuve que le moral n'est pas encore dans les chaussettes !



Nous surplombons un moment Chamonix où j’entends le speaker annoncé l’arrivée de la 2ème féminine. Et dire que je suis loin d’en avoir terminé en ce qui me concerne ! Bravo mesdames !


Le chemin est très vallonné à présent, les cuisses m’obligent à calmer le jeu, dommage car je ne me sens pas fatigué. La fin du parcours sera de plus en plus plate, et j’arriverai du coup à courir, plutôt trottiner, tranquillement. J’en redouble quelques uns encore plus mal en point que moi, mais je me fais pas mal doubler encore, notamment par la 1èreféminine V2. Bravo à elle ! J’ai l’impression vraiment de perdre un paquet de places, et en réalité au vu du classement à chaque contrôle après coup, ce ne sera pas le cas. Où sont-ils passés ? L’arrivée dans Chamonix avec la foule présente fera que je ne verrais pas passer le dernier km, ni les 2 qui d’après le classement m’ont doublé !




Content d’en avoir terminé à cause de mes cuisses, mais un peu déçu. Avoir couru principalement de nuit, aucun paysage à admirer, ce sera mon 100 km le moins agréable au final. Le Verdon a été autrement plus intéressant heureusement. J’espère qu’il en sera de même pour la Diagonale des fous. A peine franchie la ligne d’arrivée, on me remet ma caution contre la puce électronique, on me donne ma veste polaire de finisher, et juste après nos collègues testeurs sont là pour me récupérer illico presto, direction la salle de « tortures ». Avec l’état de mes cuisses j’appréhende un peu. Nous commençons par une prise de sang.



Pas de problème si ce n’est que dans les minutes qui suivent, je sens mes jambes qui commencent à se dérober subitement, la tête qui commence à devenir vaseuse. Je m’assois vite fait, et passe 5’ à récupérer. Chute de tension ! Peu à peu je reprends mon état normal tout en commençant les tests. Tant bien que mal j’arrive à tous les faire, les scores sont tous inférieurs à ceux d’avant la course. Rien de plus normal ! La course sur tapis me surprendra agréablement, j’arriverai à courir à 12km/h quand même. Fin des tests, ouf ! Retour au camping, et enfin la douche. Les pieds sont bien restés au sec, mais ils sont noirs. Aucune ampoule, rien au pied : un vrai bonheur !

 

 

 

2 ans d’attente pour pouvoir y participer, combien pour pouvoir y revenir ?

 

Vu la date fin août qui suit notre voyage de cyclo-camping annuel, vu les risques d’intempéries qui se renouvellent un peu trop souvent, je pense que je vais y mettre une croix dessus dans l’immédiat. Mais je reviendrai pour les paysages.

 

 

 

 Résultat : 327 ème en 17h09 sur 2482 partants et 2126 arrivants, 20ème V2 sur 368 arrivants.

 

 

 

Résultat complet ici, et tous les détails sur le site de l’UTMB : http://www.ultratrailmb.com/

 




14/09/2012
5 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres