Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

Les 100 de Millau 25/09/2010 (2ème partie et fin)

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Pendant ces 6 km, je marcherais un moment avec un autre coureur qui a décidé de s'arrêter lui à St Afrique. Il a froid, ne produisant plus de chaleur en courant. Moi aussi, mais mon assistance m'a donné mon coupe-vent en même temps que j'ai changé de chaussures. Du coup la fraîcheur due au vent ne me gêne pas contrairement à lui, n'ayant pas de suiveur, et pas de veste à se mettre. Arrivé à St Afrique, dernière tentative sans trop y croire, je vais à nouveau me faire masser.

 

 

A nouveau de jeunes masseuses nous prennent en main (j'y prend goût!). La 1ère fois que cela m'arrive ! Elles essayent de nous réconforter moralement surtout. Nous prenons le temps de nous ravitailler, j'apprécie particulièrement la soupe et les tartines de roquefort ! Un délice… Alors que j'insiste pour que mes suiveuses rentrent, elles décident de m'accompagner encore un bout de chemin. A ma grande surprise je pensais qu'il était 20h à mon arrivée à St Afrique alors qu'il n'était qu'à peine 19h. Du coup ça me requinque un peu le moral, je rentrerais un peu moins tard. Je sors de la salle de ravitaillement pour reprendre la route, des marches à descendre ! Impossible de plier la jambe sans une douleur vive. Tant bien que mal, marche après marche, je les franchis et essaye de reprendre la marche normale. Même là j'ai du mal. Il me faudra quelques hectomètres pour tout remettre en route et marcher presque normalement, la jambe gauche toujours un peu raide. L'arrêt ne m'a pas valu grand chose. La traversée de la ville est agréable, dommage que nous n'ayons pas le temps de faire un peu de tourisme. Il ne reste plus que 29 km, les mêmes que les 29 derniers en sens inverse.

 

 

Nous attaquons donc par la côte de Tiergues. Belle montée, j'aurais le temps d'apprécier à nouveau le paysage. Nous croisons encore pas mal de monde qui arrive sur St Afrique. Je me sens du coup pas trop à la traîne encore. On me double encore régulièrement, mais de plus en plus faiblement. La fatigue commence à se faire sentir, le pas est lourd. La plupart à présent puise leur énergie dans le mental. Les encouragements commencent à fuser de la part des suiveurs. Leur rôle devient primordial. Au ¾ de la côte, un poste de ravitaillement. Françoise et Jeanine m'attendent.

 

 

La nuit tombe sérieusement, je m'équipe : frontale, brassards, scotch fluo de l'organisation sur mon coupe-vent. Je me ravitaille un peu mais léger. Depuis un bon moment ma dépense énergétique a fortement diminué du fait de marcher. Je ne ressens plus le besoin de manger quasiment. Les muscles vont bien, pas de crampes ni de douleurs musculaires. Encore une petite soupe (il n'y a rien de meilleur quand le froid est là) et je repropose à Jeanine et Françoise de rentrer directement à présent. Elles décident de filer mais de me retrouver à chaque ravitaillement au cas où. Ca m'énerve de les avoir mis dans cette mini galère alors qu'à cette heure-ci nous devrions être en train de manger le repas d'après course à Millau, mais d'un autre côté, ça me rassure un peu ne sachant pas trop ce qui peut m'arriver encore. Me revoilà parti. Enfin j'essaye… car à nouveau ma jambe gauche ne veut plus rien en savoir. Il me faudra presque 2 km clopin clopant pour retrouver un rythme de marche presque normal. J'en déduis que si je m'arrête encore une fois, ce sera foutu. Donc plus d'arrêt jusqu'à la ligne d'arrivée de Millau. La descente sur St Rome du Tarn est à nouveau galère. Les km se font de plus en plus long.

 

 

Arrivé au village, j'aperçois Jeanine qui me guette. Juste le temps de lui dire que je ne m'arrête plus sinon je ne repars pas. Elle me demande si j'ai besoin de quelque chose. Ce sera une soupe et un petit en cas. Un peu plus loin, elle me rattrape en vélo, chacune avec un verre de soupe et une tartine de Roquefort. Tout en marchant, je bois cette soupe, toujours aussi bonne et agréable. Après quoi avant de les laisser partir devant, je récupère ma mini polaire car le froid commence à me saisir un peu. Gymnastique pour m'habiller tout en marchant car il est hors question de tenter de m'arrêter à nouveau. Me voilà au chaud, je libère mes suiveuses que je retrouverais à St-Georges de Luzençon. Cette portion plate entre les 2 villages est longue à la marche, surtout de nuit. Je croise les derniers qui vont sur St Afrique, tout à la marche. Ils vont devoir passer toute la nuit encore. Ce qui me réconforte un peu. Des bornes kilométriques étant visibles, j'en profite pour étalonner mon pas. 1300 pas pour effectuer le km ! Donnée importante en course d'orientation. J'avais estimé il y a déjà un certain temps à 140 pas à l'hectomètre pour du terrain moins favorable que la route, je suis donc dans les clous. A présent, cela va me servir à « passer le temps » en comptant mes pas. Car sinon j'ai toujours l'impression d'avoir fait mon km alors que j'en suis loin en réalité. Et du coup les panneaux nous indiquant le kilométrage effectué tous les 5 km tomberont toujours juste à 100 m près quasiment. Sachant exactement ce qu'il me reste à faire, je ne les attends pas avec impatience comme avant de compter, ce qui me démoralisait toujours un peu ne les voyant jamais arrivés. C'est con, mais ça aide. Je doublerai quand même un autre participant en train de craquer un peu. Ses suiveurs l'encouragent, j'en rajoute une couche au passage. Il ne lui reste plus que 12 km, dur parfois de trouver des ressources morales pour continuer. J'espère pour lui qu'il sera arrivé au bout, ce qui sera certainement une récompense formidable. A St Georges je retrouve Jeanine et Françoise. Elles vont me ravitailler en route une nouvelle fois, toujours cette bonne soupe.

La côte pour rejoindre le viaduc nous attend. Mes suiveuses filent pour m'attendre au dernier point de ravitaillement à 5km de l'arrivée. Tout le monde marche dans la côte, je me sens un peu moins seul. Lumières devant, derrière, il y a toujours un peu d'animation. Certains et certaines en vélo ont du mal à gravir la côte, et la gravissent à pied également. Quelques voitures nous doublent et des voix nous encouragent à travers les portières vitres baissées. Je compte, je compte toujours, les hectomètres, puis les km défilent, peu à peu. Qu'est ce que c'est long un km à pied dans la nuit !!! La descente qui suit le viaduc est longue, longue. Il me tarde qu'elle finisse. Je me fais à nouveau doubler, les autres coureurs ayant encore un peu de force pour courir. Le groupe encadrant la joëlette me double à son tour, toujours groupé. La personne handicapée a changé, cela ne doit pas être facile non plus pour eux dans la nuit et le froid. Mais ils en éprouvent un plaisir immense. Bravo à tous ces courageux qui leur permettent ainsi de goûter à cette joie. Je les retrouve en bas de la descente à 5 km de l'arrivée, ainsi que mes suiveuses (c'est plutôt moi qui les suit à présent !). D'un commun accord elles vont aller directement au camping et revenir à l'arrivée avec la voiture pour me « charger ». Car une fois arrivé à la salle des fêtes et pris le repas, je ne me fais aucune illusion sur mes chances d'arriver à marcher jusqu'au camping : nulles ! Elles partent donc devant. Je compte à nouveau, et je me contrôle plus facilement à présent car un panneau est là tous les km pour nous donner la distance : 96, 97 ,98 ! Pendant ce temps, la joëlette me double à nouveau mais ne me distanceront que très peu. L'arrivée dans Millau me pose quelques soucis. Il faut monter, descendre des trottoirs. A chaque fois c'est une contorsion pour garder ma jambe gauche droite (vive la langue française !). Pas de fatigue dans les mollets et cuisses, ce qui me fait râler le plus. Juste un peu les pieds qui chauffent. Dernier km et dernière ligne droite avant l'arrivée.

 

 

Content d'arriver, surtout que Jeanine m'annonce que je termine en moins de 15h quand même juste avant de rentrer dans la salle des fêtes. Je pensais fermement terminer vers 2 à 3 h du matin, ce sera mon seul petit plaisir de l'arrivée. Aucune sensation ne m'envahit contrairement à mes derniers ultra, j'ai le sentiment de m'être promené simplement, pas d'avoir effectué une course. C'est la queue sur la ligne d'arrivée ! On nous donne notre diplôme immédiatement avec nos différents temps ainsi que le cadeau finisher. Je rejoins Jeanine et Françoise et nous allons de suite prendre notre repas. Pas spéciale-ment faim, mais le menu proposé me tente.

 

 

Et je vais l'apprécier. J'aurai même pris du « rab » ! J'en profite pour regarder le diplôme. 994ème ! Beaucoup ont dû arriver en plus piteux que moi, et qui ont certainement fait preuve du plus grand courage pour aller au bout. Pour ma part, c'est la1ère fois que j'ai du serrer les dents à certains moments. Mais mon principal problème était de trouver la motivation pour aller au bout, l'intérêt de la course n'y étant plus. D'un autre côté, c'était un bon moyen de tester mes forces morales pour des épreuves à venir, telle que l'UTMB. Je me suis retrouvé rassuré sur ce point. Donc une course pas si négative que ça, même si je reste sur ma faim, n'ayant pu m'exprimer comme je le souhaitais. Mais pouvait-il en être autrement avec quasiment aucune expérience de course sur route ?

Merci à Jeanine et Françoise, leur efficacité sur la première partie et leur présence sur la seconde m'a été salutaire pour ne pas abandonner.

Quant à l'organisation, chapeau bas ! On sent bien que tout est réglé au fil des années comme du papier à musique. La remise des dossards, le départ, les ravitaillements, l'arrivée, le repas d'après course, tout était parfait pour moi. Et puis cerise sur le gâteau, la surprise réservée aux finisher est superbe : le magnifique livre « la saga des pédestrians » dans un emballage spécial 100 Millau. Bien que j'aie déjà eu l'occasion de le lire en l'empruntant à la médiathèque, je me ferai cet hiver un plaisir de le relire. Bravo à l'organisation et à tous les bénévoles, vous y êtes énormément pour la renommée de cette course !
Je vais certainement rater la 40ème édition en 2011 car avec l'UTMB 3 semaines avant (ou le raid pyrénéen sinon) je ne serais pas en état d'y participer sérieusement… mais rendez-vous tôt ou tard de toute façon pour la revanche, cette fois affûté pour le goudron !

 

Cliquez ici pour le DIAPORAMA

 

Tous les résultats sur le site de Millau

Classement final : 994° sur 1309 arrivants (1609 partants)

Temps de passage au marathon : 04:09 (352ème), à St-Afrique : 08:42 (740ème)

Mon tableau de marche prévu et le réalisé :

Km Temps 10h temps 11h réel
5 00:27 00:30 00:27
10 00:54 01:00 00:53
15 01:21 01:30 01:20
20 01:49 02:00 01:49
25 02:17 02:31 02:17
30 02:46 03:03 02:47
35 03:14 03:34 03:20
40 03:43 04:06 03:53
45 04:13 04:39 04:31
50 04:43 05:12  
55 05:13 05:46 06:12
60 05:43 06:19 06:53
65 06:14 06:52 07:45
70 06:46 07:28 08:35
75 07:18 08:03 09:50
80 07:49 08:38  
85 08:21 09:14 11:20
90 08:52 09:49 12:35
95 09:26 10:24  
100 10:00 11:00 14:50



29/09/2010
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