Coco le cyclo...

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Le tour des glaciers de la Vanoise : 73*3 (suite et fin)

Le tour des glaciers de la Vanoise : 73*3 (suite et fin)

 

La descente continue, j’y vais calmement, pas envie de prendre des risques. Je garde l’allure générale, sauf 2 ou 3 coureurs qui ne sont pas à l’aise et que je doublerai. S’ensuit une belle petite remontée qui me permet encore de remonter 2 coureurs. Petite descente à nouveau qui ne dure pas pour reprendre une bonne pente ascendante. A nouveau je récupère un peu de terrain sur des coureurs. Une traversée d’un torrent un peu tumulteux m’oblige à y aller carrèment dedans, n’ayant pas sorti mes bâtons pour m’aider à garder un équilibre précaire sur des pointes de cailloux effleurant le niveau de l’eau. Vu le temps sec, je me dis que ça sèchera vite après… s’il n’y en a pas d’autres toutes les 5’ ! Arrivé au sommet, j’ai encore gagné quelques places. Mon objectif étant de rentrer dans les 100 premiers, il me semble que je ne dois pas en être loin. Tout va bien, le moral, les jambes, l’appétit, c’est le pied ! Aucune douleur pour l’instant, juste la fatigue normale qui s’accumule peu à peu au fil des km. Le brouillard joue toujours un peu à cache-cache, mais diminue peu à peu. Le sentier devient très roulant, en balcon sur la vallée. De jolies vues s’offrent à nous. Partie un peu descendante, ça bouchonne un peu devant, mais je reste derrière, n’ayant pas envie de prendre des risques pour doubler pour gagner quelques secondes car leur allure est très proche de la mienne. Nous tournons autour de la montagne, et surprise, nous surplombons un lac artificiel. J’ai tellement bien étudié le circuit avant que je ne l’avais pas vu ! Le refuge de Plan sec et 3è ravitaillement ne tarde pas à se montrer. Le soleil est enfin là pour ne plus nous quitter à priori. Des coureurs commencent à accuser le coup à les voir avachis sur les bancs à se reposer. Une féminine que j’avais doublé dans la dernière montée arrive peu après moi, pour repartir de suite les mains chargés de victuaille. De mon côté je ne traîne pas non plus, mais je prends le temps de manger un peu… des bananes enfin ! et de plaisanter avec des secouristes sur ces bananes que j’espérais depuis un bon moment. Petit SMS à Françoise, j’ai 1/4h d’avance sur mon horaire prévu. Ce qui redonne encore un peu coup de plus au moral pour continuer à la même allure. Je repars dans la foulée de 3 autres coureurs. Nous remontons un peu puis redescendons peu à peu vers le bord du second lac encastré au pied de la montagne. Nous traversons sur un pont le torrent qui l’alimente et attaquons une bonne pente à nouveau pour nous retrouver un peu plus loin face au gîte de Plan sec. Je continue du coup à rattraper peu à peu d’autres coureurs. Le chemin est toujours assez roulant dans son ensemble, mais il faut rester hyper vigilant car pas mal de petits obstacles nous feraient très vite chuter. Adieu les lacs, nous continuons en balcon sur la vallée de Modane je suppose vu les aiguillages ferroviaires que nous surplombons. Une belle descente en forêt où ça rebouchonne un peu à nouveau et où je resterai sage derrière, nous amène au pied du refuge des potes de l’Orgère vers 1800m d’altitude. Petite montée pour y arriver, encouragés par de nombreux spectateurs (accompagnateurs). A nouveau je redouble la féminine du ravitaillement précédent juste avant. Même scénario, elle ne s’arrête quasiment pas, le temps de boire un verre, prendre du ravitaillement dans ses mains et repartir illico. Ca c’est de l’optimisation. Moi je ne sais pas faire. Où je saute le ravitaillement, ou je prends le temps de boire et manger un minimum. Photo, envoie d’un SMS qui ne veut pas partir faute de réseau, je reprends un morceau de banane pour manger en route.

 

 

Surtout qu’à présent, c’est le 2ème gros morceau de la journée. Après la 1ère montée dès le départ de 1100m de D+, c’est à nouveau presque 1000m de D+ à avaler d’un coup pour nous faire franchir le col de Chavière à 2800m. Je constate à nouveau que beaucoup de jeunes donnent un coup de main aux contrôles. Au grand trail du St-Jacques, ce n’était quasiment que des retraités, ici c’est l’inverse. La pente est raide et en forêt. Ce qui nous épargne un coup de chaud qui provoquerait des dégâts. Je rattrape un jeune un peu à la dérive. Je discute un peu avec lui pour savoir si tout va bien, il ressent les effets de l’altitude il n’y est pas habitué, c’est son 1er grand trail en montagne. Rien de plus normal, je l’encourage à respirer le plus fortement possible pour amener un maximum d’oxygène à ses muscles et son cerveau. A la sortie de la forêt, le % diminue un peu, et on devine au loin où nous allons passer. Une montagne très pointue sur notre gauche m’attire l’œil. C’est rare d’en voir d’aussi pointue ! Peu à peu nous commençons à retrouver des névés et le col est à présent droit devant nous et tout blanc ! Ca promet du sport en plus. Un coureur adossé à un rocher nous regarde passer. Petite conversation pour apprendre qu’il est cuit ! Je ne peux malheureusement pas faire grand-chose pour lui. Je continue et aie à nouveau en point de mire la féminine. Léger replat, voir même petit faux plat descendant, je la redouble enfin. Droit devant nous le col et les premiers gros névés à traverser. N’ayant toujours pas sorti mes bâtons, je me contente des traces existantes pour avancer en équilibre. La neige est parfois assez profonde quand je vois les trous laissés par certains pieds. De quoi s’enfoncer jusqu’à la taille (vu que je ne suis pas grand…). Avec la pente qui a repris du poil de la bête, cela devient très physique. Et je suis surpris de voir que je reprends encore du terrain sur mes prédécesseurs, et que j’augmente mon avance sur ceux doublés dans la montée. Je n’ai pas l’impression d’être plus en forme que ça, mais à priori tout va bien pour moi. L’arrivée sur le col est physique avec toute cette neige, la vue qui nous attend est superbe des 2 côtés. Nous sommes au point le plus haut du circuit, à 2800m. Le temps est toujours magnifique. La vue sur la descente qui nous attend nous promet du sport. Une 1ère petite partie raide dans les cailloux, puis de la neige, de la neige, de la neige. Toujours un peu têtu, je ne prends pas mes bâtons. Je préfère avoir les mains libres pour pouvoir prendre des photos plus facilement. La partie caillouteuse se passe bien. La neige n’étant pas trop dure, et la pente pas trop raide, c’est parti au pas de course. Ca part dans tous les sens suivant comme s’écrase la neige sous mes pieds. Mais je tiens pas trop mal l’équilibre. L’avantage de la neige, c’est qu’on peut tracer tout droit. Du coup ça descend assez vite, mais c’est physique avec cette recherche constante de l’équilibre. Je croise quelques marcheurs qui montent, un italien m’indique que le ravitaillement est tout proche en me pointant l’endroit. J’ai le malheur de lever les yeux une seconde et me voilà étendue dans la neige ! Il fallait bien que j’en prenne une ! Je le « remercie » (il rigole !) et repart illico. En effet derrière la bute, le refuge se dessine sur le versant opposé où il n’y a plus de neige. J’y arrive rapidement. Pointage, ravitaillement tenu par des jeunes à nouveau, je ne m’attarde pas trop. A présent ce n’est plus que de la descente jusqu’à l’arrivée, sur un large chemin. Est-ce ce grand chemin ? Toujours est-il que je n’ai plus trop d’énergie et d’envie de courir à un bon rythme. Je me laisse glisser tranquillement. Dans ma tête la course est finie, j’ai réussi mon challenge de terminer dans les 100 premiers. Pas la peine de se faire mal à présent, je vais attendre que ça se passe. Courir sur ce chemin n’a aucun intérêt, heureusement le paysage est beau tout autour. Je me fais doubler régulièrement par des coureurs, certains vont très vite, d’autres un peu supérieur à ma vitesse, mais je ne cherche pas à les suivre, les jambes ne veulent plus. Ma tête a dit stop, du coup les jambes l’écoutent. Les km risquent d’être long ainsi, mais tant pis. Je suis distrait par les nombreux randonneurs que je double et que je croise. A la hauteur d’un camping, la féminine accompagnée d’une amie me double tout en m’encourageant. Je ne cherche même pas à la suivre. Puis après un virage, surprise c’est déjà le centre ville de Pralognan, moi qui me croyais encore à 4 km au moins. Pas mal de monde sur les trottoirs pour nous encourager. Je retrouve le sourire, content que cela se termine aussi vite finalement. Je pensais voir Françoise, personne. La ligne franchie, je rejoins le ravitaillement pour boire un verre et manger une banane. Puis je cherche à appeler Françoise car finalement je suis arrivé avec plus de 40’ d’avance sur l’horaire que je lui ai donné. Alors que je l’appelle, la voilà soudain devant moi. Elle m’a vu passé au moment où la féminine m’a doublé alors qu’elle était en train de se reposer dans un fauteuil, m’a appelé mais je ne l’ai pas entendue. Sa course s’est bien passée aussi pour elle, de beaux paysages aussi de son côté (différent du nôtre).
Après une bonne douche au camping (ouvertes pour les coureurs), nous allons nous rassasier correctement dans un resto du village avec le bon de réduction donné par l’organisation. Un week-end fort agréable sous le soleil, à découvrir une nouvelle région.
Et un résultat qui me satisfait largement : 73ème (pour 73 km dans le département 73) sur plus de 500 coureurs au départ, 5ème V2 sur 105. Plus qu’honorable pour ma dernière année de V2. D’autant plus que les 4 V2 qui me précédent m’ont doublé à priori dans la dernière descente car le 1er V2 n’est arrivé que 10’ avant moi. Aucun regret, le plaisir est total une fois de plus.
Prochaine course : la PTL et ses 300km et 26000m de D+. Ca sera un autre morceau… Mais avant, un week-end d’entraînement avec mes 2 futurs co-équipiers Corine et Olivier, c’est le minimum syndical car nous n’avons encore jamais couru vraiment ensemble. L’occasion de tester le matériel et la cohésion de l’équipe.

 



27/07/2016
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