Bilan général du Tor des géants 2014
Bilan du Tor des Géants 2014
Ne serait-ce que d’avoir pu le terminer, bascule le bilan du côté positif. D’autres aspects le rendent encore plus positif : 3 mois après, pas de séquelles. C’est donc une très bonne chose. J’ai pu recourir assez vite et avec plaisir, de manière tranquille. Pas de douleurs musculaires qui ont traînées, juste les genoux qui ont grimacés un peu pendant 2 semaines. La peau des pieds est devenue assez rêche dans les semaines qui ont suivi, faute d’entretien de ma part. Mais là aussi aucune blessure, pas d’ampoules. Pas eu d’échauffement entre les cuisses, pas eu de problèmes gastriques, j’ai pu manger de tout en permanence. Seul aspect négatif : mes genoux qui m’ont bloqué en descente dès la 3ème descente le 1er jour. Je n’aurai pas fait l’erreur de l’oubli de mes semelles orthopédiques dans mes chaussures de rechange, est-ce que cela y aurait changé quelque chose ? Je pense que cela aurait retardé un peu l’évènement, mais ne l’aurais pas empêché d’apparaître. Alors que faire pour résoudre ce problème ? Pas la moindre idée à ce jour si ce n’est peut-être de travailler ma foulée un peu autrement. A réfléchir et se documenter.
Cette épreuve me tentait beaucoup pour 2 aspects : la gestion du sommeil et la fatigue dans la durée. J’ai découvert ainsi que le sommeil pouvait se gérer assez facilement. Le but étant de dormir le minimum possible pour ma part, je n’y suis pas trop mal arrivé. Après coup j’opèrerai différemment. Je pense qu’une heure de sommeil, et dès la 1ère nuit serait en ce qui me concerne l’idéal, quitte à rajouter une petite sieste en cours de journée si le besoin s’en faisait vraiment sentir. Dormir 3h et + à tendance à trop me ramollir et me faire rentrer dans une phase de récupération dont j’ai du mal à sortir ensuite. Mais là aussi, il faudrait que je puisse expérimenter différentes solutions pour bien appréhender quelle est la meilleure en ce qui me concerne. Côté musculaire, les cuisses ont accusé le coup un peu trop vite à mon goût. Mes semelles y ont-elles étaient pour quelque chose ? Suis-je parti trop vite ? Je ne sais pas trop, peut-être est-ce dû tout simplement au fait que nous arrivions un peu en fin de saison et que le corps accusait une fatigue normale après quelques belles courses et l’entraînement de toute une saison. Toujours est-il que cela m’a freiné un peu plus que normal dans les descentes, et ajouté au problème des genoux, les descentes furent assez galères dans l’ensemble, mon principal point noir. Côté ascension, je fus surpris d’arriver à grimper encore à bon rythme dans l’ensemble, malgré les km qui s’accumulaient. Et la même constatation pour ceux qui étaient avec moi. Sans parler de ceux qui étaient devant bien sûr. Pour ceux qui étaient derrière, ce ne fut peut-être pas le cas bien que pour finir dans les temps, il fallait garder quand même un rythme assez soutenu jusqu’à la fin.
Côté alimentation, j’étais parti avec pour objectif de ne manger que du cru, fruits frais et secs, barres de céréales crues, et salades. Si j’ai bien tenu et sans effort particulier jusqu’à mi-course, j’ai fini par me laisser aller ensuite, ayant dans ma tête laissé tomber mon objectif de terminer en – de 100h. Et du coup le mental s’est laissé aller. Plat de pâtes, de polenta, fromage, je me suis laissé facilement tenté. En course entre 2 ravitaillements, depuis 1 an, je ne mange que des barres crues de Force Ultra Nature. Et contrairement à toutes les autres barres de céréales que j’ai pu manger auparavant, ce sont les seules que je mange avec plaisir du début à la fin d’un ultra. Avant à mi-parcours elles ne passaient plus. Celles-ci ne m’ont jamais écœuré et elles sont tellement nutritives que je n’en mange qu’une bouchée à la fois, la barre me faisant facilement une heure de course, voir 2h parfois. Idem pour ma boisson faite maison. Aucune lassitude en course, juste trouver la bonne organisation pour me ravitailler à nouveau quand la poche à eau est vide. Je prépare mon mélange à l’avance et il me faut trouver un récipient petit et hermétique pour l’emmener, le diluant ensuite sur place avec de l’eau. Aux ravitaillements, je prenais aussi du bouillon, mais uniquement du liquide, pas de pâtes dedans. Histoire de me réhydrater et de boire un peu plus salé que sucré. Encore une fois, bien que j’aie uriné assez régulièrement, je pense que je n’ai pas assez bu. Surtout les nuits avec la fraîcheur. 2 jours après la course, je me suis repesé sur la balance, je n’avais pas perdu 1 gr. Encore un bon signe.
Côté psychique, ma motivation étant au top, je ne pouvais qu’être au mieux. Et je l’étais ! J’étais conscient que des tas de problèmes pouvaient survenir sur 330 km, mais dans ma tête je me disais que j’avais la capacité d’aller au bout. Je n’en doutais pas. Et je pense que c’est essentiel. Si l’on part sur un objectif en doutant que l’on y arrive, on n’y arrivera pas. Notre esprit est ainsi fait. Il faut être vainqueur dans sa tête pour l’être ensuite sur le terrain. Bien sûr il faut s’entraîner de manière adéquate, bien préparer son organisation, pour éviter le maximum de problèmes. Mais comme il en arrive toujours un ou plusieurs, si la tête est prête, les problèmes se règlent d’eux-mêmes. Quand je me suis rendu compte de mon problème de semelles au départ, j’étais un peu furax, mais très vite j’ai cherché une solution d’attente, le temps de pouvoir les récupérer au 50ème km, et j’ai accepté dans ma tête cet écueil. Du coup il n’en était plus un mentalement. Il en fut un quand même physiquement je pense, mais le corps a compensé. Ce dernier s’adapte à beaucoup de choses sans que nous en soyons conscients sur le moment, mais notre esprit et notre volonté de réussir doivent le guider. Et j’irais même plus loin avec mon ressenti accumulé au fil des courses et km. Notre mental est à la fois notre meilleur ami et notre pire ennemi. Il faut savoir s’en servir pour se motiver, aller de l’avant, passer outre sa fatigue et ses douleurs, mais il faut savoir aussi ne pas l’écouter quand il nous fait divaguer dans des rêves éveillés et perdre du coup le contrôle de soi. Mes plus beaux moments de course, c’est quand je vis le moment présent, sans mon mental, et que j’apprécie le paysage, la nature qui s’offre à moi, les collègues de course avec qui je peux discuter, mes sensations physiques. Un plaisir intense m’envahit dans ces moments là, où le mental n’a pas sa place. Mais si je n’y prends garde, celui-ci reprend vite le dessus. Et c’est là que je perds le balisage, que je me morfonds parfois sur une douleur du moment, que je rêvasse à toutes sortes de choses bonnes et mauvaises et que je me retrouve momentanément en dehors de la course dans ma tête et dans mon allure. Et ça je le vis au quotidien aussi. Dans les courses les sensations sont beaucoup plus fortes que dans la vie de tous les jours, et le fait de gérer son mental permet de vivre de grands moments. Et sur une course comme la diagonale des fous et le Tor, croyez-moi, vous vivez des moments exceptionnels. Votre fatigue physique passe aux oubliettes dans ces moments-là, vous êtes sur votre nuage. Et vous n’avez plus qu’une envie : vivre et revivre ces moments là. Ne serez-ce pas ce qui nous fait courir ?
Mon classement tout au long de la course :
444 arrivants sur environ 740 au départ
173ème au final, 25ème V2 sur 90
DIMANCHE------------------
Courmayeur 10h00
La Thuile 13h24 251ème
Valgrisenche (E) 20h20 119ème
(S) 20h38 91ème
LUNDI-------------------------
Rhèmes 00h35 103ème
Eaux Rousses 04h40 90ème
Cogne (E) 10h21 84ème
(S) 11h38 74ème
Champorcher 18h14 85ème
Donnas (E) 23h09 86ème
(S) 00h50 75ème
MARDI------------------------
Sassa 05h49 66ème
Niel 17h50 99ème
Gressonay (E) 23h45 115ème
(S) 02h11 132ème
MERCREDI-------------------
Crest 09h22 111ème
St-Jacques 11h08 110ème
Valtournenche (E) 17h52 130ème
(S) 00h05 157ème
JEUDI--------------------------
Cuney 08h40 162ème
Oyace 13h29 161ème
Ollomont (E) 18h49 162ème
(S) 23h24 173ème
VENDREDI-------------------
Bosses 05h48 168ème
Bonatti 12h21 168ème
Bertone 14h14 168ème
Courmayeur 15h16 173ème
Ma plus grosse galère : la traversée du plateau de nuit sous la pluie après Oberloo lors de la 3ème étape
Mon meilleur moment : le col de Malatra avec Jean-Louis le dernier jour
Côté organisation, pas grand-chose à redire. Un balisage quasi parfait, des ravitaillements copieux et variés, des bénévoles au top, une ambiance Valdotaine très agréable. A relever toutefois un manque de podologues pour les soins des pieds dans les premières bases de vie, là où l’on en a le plus besoin souvent. BRAVO à tous les organisateurs et bénévoles, vous nous faites vivre un grand moment de notre vie de sportif !
Un grand MERCI à toutes celles et ceux qui ont contribué à ce succès. A commencer par Françoise, toujours prête (enfin presque :) ) à subvenir à mes besoins et envies du moment. Laurent par ses conseils et ses fiches, tous ceux qui ont écrit des CR détaillés aussi dans lesquels j'ai puisé des idées, des infos utiles, et bien entendu Jean-Louis avec qui j'ai couru les 30 dernières heures qui furent un grand moment de plaisir.
En conclusion : c’est quand que je me réinscris ? Etant donné que ce n’est pas une bonne période au niveau travail vu que je suis obligé de prendre 4 semaines de congés en août, j’attendrai ma retraite je pense pour le refaire. Mais j’y retournerai si tout va bien d’ici là…
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