Coco le cyclo...

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Le tour des glaciers de la Vanoise : 73*3

Le tour des glaciers de la Vanoise : 733

 

11ème course de la saison cette année, un record en ce qui me concerne. Pas vraiment programmé en plus. Si j’avais bien arrêté mes objectifs principaux de l’année, en ce qui concerne les petites courses intermédiaires, certaines sont venus se rajouter au gré des semaines. La forme étant là, l’envie y était. J’avais un peu peur de payer ce cumul à la longue, j’allais donc bien voir si c’était le cas sur cet ultra. Pas une grosse distance (73 km), ni un gros dénivelé (4160m), mais suffisamment en cas de fatigue pour finir en galère.
Nous voilà donc avec Françoise ce samedi après-midi en route pour Pralognan. 1ère fois que nous allons dans cette station de ski, voisine de Courchevel. Nous y arrivons sous un ciel gris, la route mouillée. Mais rassurés car la météo a prévu un grand soleil pour le lendemain. Entouré de grandes montagnes pour certaines encore passablement enneigées, le décor nous dépayse complètement et retrouvons avec plaisir cette ambiance montagne. Nous errons dans la rue principale bordée de de restaurants et cafés, boutiques de sports et un peu de souvenirs. Pas mal de monde, il faut dire qu’avec les 1000 traileurs du week-end, et leurs accompagnateurs, sans parler des vacanciers déjà présents, ça remplit vite ce petit village. L’arche de départ et d’arrivée des courses est en plein centre-ville, sur la place principale. Nous trouvons la salle de retrait des dossards, quasi vide. Vu l’heure (presque 18h), nous sommes dans les derniers il faut dire. Un joli tee-shirt en souvenir, un ticket de réduction de 10 ou 12 € (suivant la course) dans les restaurants du village en place du repas d’après course ou de la pasta party (idée intéressante qui décharge l’organisation d’une logistique un peu lourde et qui permet de faire travailler les locaux) nous voilà prêt avec nos dossards en poche. N° 86 en ce qui me concerne. Mon objectif finir dans les 100 premiers. 610 inscrits, nous ne serons au final que 505 sur la ligne de départ demain matin. Et vu mon numéro de dossard, finir 86ème serait la cerise sur le gâteau. Retour dans la rue principale sous des averses, alors que le départ du 15 km est donné. Ils n’ont pas de chance car le temps n’est vraiment pas de la partie. Surtout qu’ils doivent monter à plus de 2400m d’altitude alors que nous ne sommes qu’à 1400m. Une distance courte mais dure ! Et ce temps va rajouter une bonne couche de difficultés du coup, pluie et fraîcheur. Françoise ayant besoin d’une paire de chaussettes trail que nous ne trouvons pas partout, nous voilà partis à leur recherche dans les 3 magasins de sports qui offrent une réduction spéciale aux trailers du week-end. En même temps, elle se pose la question d’acheter une nouvelle paire de chaussures, les siennes commençant à s’user au fil du temps. Du coup nous rentrons chez Twinner (pas les mieux équipés en la matière) à défaut de trouver un magasin vraiment spécialisé. En se faisant conseiller par un vendeur sur le bon modèle (assez vite vu, ils n’ont que 2 marques), je tombe sur les chaussettes recherchées ! Du coup j’en achète 3 paires, les miennes commençant aussi à se trouer au fil des années. Françoise, déjà équipé de Salomon, repart donc dans un nouveau modèle de cette marque, étant satisfaite. Par contre, gros dilemme sur la taille. Retour à la voiture du coup pour récupérer ses semelles orthopédiques afin de les essayer en condition réelle. Mes Saucony commençant à être bien entamées, les Raidlight achetés récemment ne me donnant pas satisfaction, et la marque Salomon étant quasiment la seule marque que je n’ai jamais testée, je décide à mon tour de les essayer. Retour à la voiture pour chercher mes semelles orthopédiques, nous voilà tous les 2 en train de les tester. Taille 42 en ce qui me concerne (j’aime bien avoir 1 à 2 pointures en dessus de mon pied), elles me tiennent bien au pied, mais le serrage malgré le système de laçage que je préfère ne me convient pas spécialement. Du coup le vendeur me trouve une paire de 41 ½, et là nickel. De bonnes sensations, le pied bien maintenu, reste juste les crampons de la semelle qui me font douter un peu de leur accroche. Le vendeur me certifie que pour en avoir une paire personnellement, il n’y a pas de problèmes. C’est un vendeur ! C’est l’occasion ou non de tester cette marque qui a tout de même une bonne réputation dans le milieu du trail, je me dis que je ne risque pas grand-chose, d’autant plus qu’il devient impératif que je me trouve une nouvelle paire pour la PTL fin août. Je me lance dans son achat. Pendant que Françoise finit de tester la bonne pointure de son côté, je repars vite sur la place du village pour écouter le briefing du TGV, sous une petite pluie. Balisage très restreint dans tout le parc naturel (obligation pour avoir le droit d’y passer) où il va falloir rester vigilant du coup,  de nombreux passages de torrents où nous allons devoir passer dans l’eau vu leur niveau élevé, pas mal de névés à franchir où une grande prudence est demandée (interdit de courir) car une glissade pourrait être dangereuse, mais beau temps assuré, hormis un peu de brouillard en début de matinée. Le dernier col à 2800m sera lui tout enneigé avec de grands névés à franchir, et une corde pour la partie la plus pentue à la descente. Les bâtons sont vivement conseillés pour les passages de torrents et névés. Voilà voilà. Les bâtons ça ne me réjouit pas vraiment car ils m’enquiquinent plus qu’autre chose pour prendre des photos. J’ai décidé toutefois de les prendre avec moi, ils rentrent juste dans mon petit sac à dos. Françoise me rejoint sur la fin du briefing, une bonne averse tombe à nouveau. Nous rejoignons la voiture. Petit tour du secteur à la recherche d’un coin tranquille et pas loin du départ tant qu’à faire, le voilà en bordure de rivière à 500m du départ. Un autre coureur déjà stationné va dormir lui aussi dans son véhicule. Vu la fraîcheur et l’humidité, nous mangeons tranquillement dans la voiture, puis un petit tour de village à la recherche du resto pour manger après la course. Les derniers coureurs du 15 km arrivent en même temps que la nuit tombe.
Nuit tranquille, bercé par le bruit du torrent. A 3h15 debout pour le départ à 04h. Je me badigeonne les pieds de crème anti frottement en prévision des traversées de ruisseaux et torrents. Quelques fruits en guise de déjeuner, un bisou à qui de droit en lui souhaitant une bonne course (inscrite sur le 30 km), et me voilà en train de déambuler dans le village tout en faisant un peu de gymnastique des jambes pour les échauffer un tantinet. Je suis en tee-shirt, la veste dans le sac à dos, car vu que nous attaquons par + de 1100m de D+, nous allons vite nous réchauffer. Il ne fait pas vraiment froid, mais plus de 95% des coureurs sont en manches longues ou avec une veste. Arrivé au sas de départ, celui-ci est plein ! Je suis bien entendu dans les derniers à me faire pointer, et me retrouve en queue de peloton. Pas question de me faufiler, nous sommes serrés un peu comme des anchois. J’espère que le chemin sera assez large  au début pour nous laisser le temps de nous étirer un maximum avant que ça bouchonne. Le départ est donné à l’heure, la fin du peloton n’étant pas « pressé », j’en profite pour remonter du monde tant que je peux mais sans me mettre dans le rouge. Nous attaquons de suite en côte, chemin assez large mais pas évident de doubler vu le nombre que nous sommes et qui occupe toute la largeur du chemin. Au bout de 2 à 3 km, j’estime avoir remonté au moins la ½ du peloton sans avoir trop à forcer. Beaucoup ont commencé à quitter une épaisseur, je ne regrette pas d’être parti en tee-shirt. Je sens toutefois au fur et à mesure que l’on prend de l’altitude un peu de fraîcheur sur le haut des bras. Et l’ai les doigts de main engourdis, il faut dire que je crains un peu de ce côté-là. 7 km d’ascension et 1150m de D+ pour arriver au 1er ravito. Cette fois j’ai pris ma bonne frontale, batterie rechargée au max. Au fur et à mesure de la côte, je grignote des places pour se stabiliser un peu au 2/3 de la montée parfois en lacets. Le jeu des frontales nous assure un beau spectacle tel que l’on peut voir à la SaintéLyon. Je découvre la région, n’y ayant jamais mis les pieds et nous arrivons à ce fameux lac des vaches que nous traversons sur des dalles, encore de nuit. Annoncées sous l’eau par l’organisation, nous avons l’agréable surprise de les voir hors d’eau. Jusqu’à ce que… elles baignent en effet sur la dernière partie. Pas le choix et vu ce qui nous attend, j’y vais franco. Les pieds sont un peu frais et le resteront pendant quelques heures. A peine les chaussures auront eu le temps de sécher qu’un nouveau bain nous attend. Juste après ce lac, nous grimpons en lacet et le spectacle des frontales fait merveille à nouveau. Les montagnes commencent à se dessiner tout autour, le jour ne devrait plus tarder à se lever. Nous continuons sur une partie vallonnée à présent jusqu’au 1er ravitaillement au refuge de la Vanoise. J’y arrive avec 5’ d’avance sur l’horaire donné à Françoise. Pas de pot, je n’arrive pas à lui envoyer un SMS faute de réseau. Pas de bananes ni fruits secs, je me rabats sur de la pomme, les oranges ne me disant rien encore. Le jour se lève, le soleil pointe timidement son nez sur les cimes qui nous entourent à travers un léger brouillard. Depuis les dalles, une succession de ruisseaux sont traversés, les pieds restent difficilement au sec. Le chemin est assez vallonné, relativement roulant bien qu’il faille en permanence avoir l‘œil où l’on met les pieds car les cailloux et différents obstacles ne manquent pas. Le brouillard et le soleil jouent entre eux, ce qui nous prive toutefois de belles vues sur les sommets enneigés qui nous entourent, juste de temps en temps un aperçu qui ne dure jamais. Nous traversons nos premiers névés, la neige est bonne, pas gelée ni fondante. Ca glisse un peu, le risque est minime pour l’instant car il y a peu de pente. C’est aussi des traversées de pierriers qui nous attendent. Pas de balisage officielle, juste des cairns à suivre. Comme il n’y a qu’un seul sentier de marqué au sol, pas trop de risques de se perdre avec les cairns dans les parties caillouteuses.Un névé un peu avant le  second ravitaillement est lui plus corsé à cause de la pente. Mieux vaut ne pas glisser car l’arrivée 100m plus bas sur les cailloux pourrait faire mal. Et c’est une descente assez roulante aussi qui nous amène jusqu’au refuge d’Arpont. Cette fois le SMS passe, j’ai toujours 5’ d’avance. Toujours pas de bananes ! Re pomme, un verre d’eau gazeuse, passage aux toilettes, et c’est reparti toujours dans un semi-brouillard (le temps, pas le bonhomme !).

 

A suivre...

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06/07/2016
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