Gapencimes 2011 : un trail de rêve
Gapencimes 2011 : un trail de rêve
Samedi 13h30, nous récupérons Mathilde à Veynes, venu en car de Digne les Bains où elle étudie. Toute la famille est à nouveau réunie pour cette sortie sportive et détente. Une grande première en course à pied. Nous
commençons par aller manger un kebab dans un restaurant repéré par Mathilde lors de ses attentes entre car et train sur le trajet Digne-Crest. L’assiette est copieuse, nous avons un peu de mal à finir. Peut-être pas le top à la veille de la course, mais nous avons le temps de digérer à priori. Question entraînement, celui-ci est nul pour Mathilde et Mélanie qui vont courir sur le petit circuit cela va de soi, 11 km mais 700m D+ ! Françoise sera aussi de la partie, mais un peu plus entraînée et cela se verra dans les résultats. Céline est engagée sur le 24 km et 1500m D+, pas de chance elle tient une bonne crève. Et pour moi le 48 et 3000m D+, avec un entraînement presque au top. Le soleil va nous régaler de ses rayons tout le week-end, conditions idéales pour un maximum de plaisir. 16h30, nous arrivons à nous garer dans Gap après quelques recherches d’une place
libre. Direction la place de remise des dossards, celle-ci est envahie par une faune de bipèdes à l’allure sportive. Pas d’erreur nous sommes au bon endroit.
Nous retirons nos dossards, chacun devant son petit chalet respectif. Pointage des puces pour s’assurer que tout est bon, ce qui est le cas. Tee-shirt à retirer un peu plus loin, le rouge est à la mode cette année : l’ardéchois, la montagn’hard, la gapencimes… A présent direction le camping Napoléon sur la route du col Bayard. En attendant que le gérant arrive et m’enregistre, nos amis de Grenoble, Jeanne et Kévin sont arrivés. Pas de chance, ne s’étant pas inscrits à l’avance, il n’y avait plus de places sur le 24 km. Du coup ils iront à notre rencontre sur les circuits.
Nous plantons nos tentes et discutons un bon moment jusqu’à ce que le jour commence à tirer son rideau tout en finissant pour ma part les derniers préparatifs. Direction la pasta-party organisée par le 4ème RC de Gap. Première fois que nous nous y inscrivons par souci de commodité, nous ne serons pas déçu. Initialement nous avions prévu de venir en train, mais cela allait nous compliquer passablement la tâche vu l’éloignement du plus proche camping et de la pasta-party. En effet cette dernière se trouve dans les locaux du 4ème RC à 3 km du centre ville, le camping lui à 4 km
dans la direction opposée. Et bien nous en a pris car la ligne ferroviaire
était finalement coupée pour travaux !
C’est à notre grande surprise un repas complet qui nous attend, avec bien sûr le plat de pâtes sauce bolognaise ou carbonara. Nous repartons une nouvelle fois repus, va falloir digérer !
05h30 dimanche matin, je me lève. La nuit fut douce, pas un brin de froid. Aucune rosée à ma grande surprise. 10’ après, ce sont Jeanne et Kévin qui se lèvent à leur tour. Déjeuner copieux à nouveau, un peu trop car la
tarte aux céréales aura un peu de mal à glisser. Petit tour aux sanitaires, j’y retrouve tout joyeux un autre coureur qui se prépare aussi. Remplissage de la poche à eau, j’ai oublié de prendre les composants de ma boisson favorite. Du coup ce sera seulement infusion sucrée aux plantes et bicarbonate de soude pour le sel et la digestion. Jeanne et Kévin me descendent en centre ville, près du départ. Ils vont rejoindre le domaine de Charance en voiture où aura lieu les arrivées de tous les parcours et les départs sauf pour le grand circuit qui part du centre ville, et partir devant les coureurs pour les voir sur les hauteurs. La nuit est encore bien là, mais le jour se levant peu après le départ, personne ou presque n’a pris de frontales. Elles s’avèreront en effet complètement inutiles.
Pointage des puces, nous voici parqués derrière l’arche de départ en attendant celui-ci et pendant le briefing pour les dernières infos et recommandations. Je fais la connaissance d’un participant venant de Dordogne qui n’a pas l’habitude des grandes montées. 3’ avant le départ, je quitte ma veste que je place dans le sac à dos. Bizarrement je suis presque mieux sans qu’avec, une grande majorité sont d’ailleurs en tee-shirt.
07h00, le départ est donné. Que se passe-t-il ??? Comme l’impression la 1ère fois que j’ai pris le métro dans Paris ! Je suis obligé d’accélérer fortement l’allure pour ne pas me faire écraser par la meute qui suit. Je me pense « hé les gars, on part pour un 48 km, vous savez ? ». Me retrouvant très vite dans la 2ème moitié du peloton de 325 coureurs, je me dis que c’est moi qui ne suis pas dans l’allure. Il est certain que 48 km, ce n’est pas 100 et que l’on peut aller un peu plus vite, mais de là à partir sur les chapeaux de roues, il y a une marge. Ne voulant pas me retrouver non
plus coincé dans des bouchons sitôt que nous attaquerons les sentes, je décide de rester au contact des autres vers le milieu du peloton, ne pouvant guère faire mieux surtout.
Une bonne grimpette nous amène au domaine de Charance. A ma
surprise, je n’arrive quasiment pas à en remonter tellement l’allure reste
soutenue. Je me pose la question de savoir si je suis dans un mauvais jour, ou si nous allons en ramasser à la pelle sur la fin du parcours. Je me sens bien pour ma part, le ventre un peu lourd certes, mais pas gênant pour l’instant. Je garde un rythme soutenu pour ne pas me faire trop larguer, tout en restant raisonnable pour éviter d’arriver épuisé. Mon but aujourd’hui est que cette course me serve d’entraînement pour l’endurance trail des Templiers dans 3 semaines. Donc éviter les bobos à tout prix !
Après le domaine de Charance, une nouvelle côte puis nous longeons un canal, le terrain est donc plat. Pas vraiment car nous empruntons des petits chemins vallonnés qui le longent. L’allure est toujours soutenue, je lève un poil le pied par sécurité, n’appréciant pas trop quand c’est trop roulant. Les premiers rayons de soleil commencent à illuminer les montagnes. Un premier ravitaillement nous est offert avant d’attaquer une belle grimpée, celle des crêtes de Charance. Un verre d’eau, 3 abricots secs bio délicieux et c’est reparti. Côté verre, pour éviter le gaspillage, ils nous proposent un gobelet réutilisable que nous devons rendre. Initiative qui est bonne, car malheureusement quand l’organisation annonce d’avoir avec soi son gobelet, il y en a toujours une partie qui n’en ont pas ! Et il faut donc que les bénévoles sortent des gobelets jetables quand même. J’ai toujours mon gobelet avec moi, mais je trouve toujours plus facile de prendre ceux de l’organisation que le mien. Parfois enfoui au fond d’une poche difficilement accessible, alors que j’ai une pochette pour l’avoir à portée de main à la ceinture. Donc bonne initiative, même si elle ne nous encourage pas à devenir un peu plus autonome. Un peu de plat encore le temps de digérer quand nous repartons, puis les choses sérieuses commencent.
Une montée quasiment tout le long sur des crêtes, plus question de courir. L’allure est enfin devenue un peu plus raisonnable, même si encore un peu élevé à mon goût. Par 2 fois dans cette montée, je vais me réveiller et en doubler quelques uns. Mais à chaque fois je m’assagis vite pour rentrer dans le rang, incapable de tenir l’accélération longtemps. J’ai un peu l’impression de m’endormir, calé dans l’allure de celui qui me précède. Au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude, le paysage se découvre à nous sous le soleil. Qu’est ce qu’on serait bien à l’admirer, allongé dans une chaise longue ! Un peu avant d’attaquer les crêtes des sommets, une féminine m’a peu à peu rattrapé et doublé ! Je ne pense pas la revoir. Je suis bien, pas de douleurs pour l’instant, seule l’allure reste un peu élevée à mon goût. Pas envie de ralentir non plus car je ne me sentirai plus dans la course. Le rythme doit être normal, c’est moi qui ne doit plus être en phase je pense. Je continue, on verra bien, il sera toujours temps de lever le pied si des problèmes surviennent. Ce parcours sur les crêtes est magnifique mais technique et physique. Je me régale les yeux sitôt que je peux les lever un peu car la vigilance est de mise pour éviter la chute. Les descentes sont assez techniques et demandent une concentration maximale. L’enchaînement de toutes ces crêtes est magique. Au pied de la dernière remontée, un poste de ravitaillement. Zut, pas pour nous ! Je repars à l’assaut de cette bosse qui s’avèrera la dernière avant de replonger dans la vallée.
J’entends des encouragements "allez coco" ! Je lève les yeux, ce sont Jeanne et Kévin qui sont là. Ils m’accompagneront jusqu’au sommet. Ca permet de discuter un peu, personne n’étant très bavard dans les
montées.
(Photo de Jeanne)
J’en profite pour grignoter une barre de céréales, ne sachant pas si le prochain ravitaillement est encore loin. Mais vu notre position, je me doute de le voir rapidement à présent. Au sommet, Jeanne et Kévin s’arrêtent, ils vont aller à la rencontre des autres coureurs et petits circuits. Une longue descente nous attend à présent, qui commence quasiment par un tout droit à travers un pré à vaches. Pas facile de courir sur ce terrain, ce n’est que motte sur motte, et la forte pente ne nous facilite pas la tâche. Jusqu’à présent, les descentes se sont pas trop mal passées, mais dans la moyenne. Je n’ai pas encore trouvé de vraies bonnes sensations.
Dans ce pré, je me lâcherai un peu un moment, et j’en doublerai quelques uns dont la féminine. Pas de mal de cuisses pour l’instant, heureusement car nous n’avons pas encore fait la moitié du parcours. La fin de la descente est un peu plus roulante, je me sens toujours bien. Arrivé au lieu dit la Rivière, ravitaillement. La moitié du parcours est réalisée. Un verre de coca, 4 abricots et un petit bout de pain d’épices et c’est reparti. Personne ne traîne, j’évite moi aussi. Le plus dur reste à venir. Une longue remontée avant l’ascension finale du pic de Gleize et une descente interminable. Tout va bien jusqu’à présent mais cette descente m’a durci un peu les mollets. D’habitude ce sont les cuisses qui prennent… Et la plante des pieds commencent à chauffer un peu. J’ai l’impression que l’amorti de mes semelles n’amortit plus grand-chose.
... à suivre...
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