Coco le cyclo...

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Le grand raid des Cathares : à l'attaque ! (fin)


 

Le grand raid des Cathares : à l'attaque ! (fin)

 

Jeanine et Françoise m’apprennent que nos amis Maurice et Daniel de Castres vont venir à ma rencontre depuis le château d’Arques. Ca va faire plaisir de les revoir ! Et ça tombe bien, je n’arrive plus à courir. Je prendrai le temps de marcher avec eux ainsi. Les adducteurs coincent et me déclenchent des douleurs à l’aine en courant. Je me ravitaille, l’appétit est toujours là, c’est bon signe. Je repartirai en oubliant mon verre pliant sur la table. Je m’en rends compte une 1/2h après. Du coup j’appelle Françoise pour qu’elle récupère un verre en plastique dans la voiture et me le donne au ravitaillement du château d’Arques où je dois repasser. Ca grimpe, mais sans grosses difficultés. Puis une fois en haut, plus que de la descente jusqu’au contrôle. Et c’est là que je retrouve mes amis, accompagnés de Bernard, le frère à Daniel, que je n’ai pas revu depuis une dizaine d’année au moins. Sans oublier Evok, le chien de Maurice. Nous rejoignons rapidement une grande piste, le pied pour discuter tout en marchant. Des coureurs nous rattrapent, un petit mot d’encouragement avec le sourire. Nous discutons bon train, je ne pense plus à mes cuisses qui coincent. Le château d’Arques est enfin là, un peu de repos ne sera pas de superflu après cette nuit blanche. 32ème en arrivant je repartirai 29ème après 18’ d’arrêt. Et surprise, je retrouve mon verre pliant que quelqu’un a amené du précédent contrôle. Super ! Merci  à lui (ou elle !). Je me remets en short vu le beau temps, me ravitaille, Françoise refait le plein avec mon sac de la base de vie, et c’est reparti. Daniel, Maurice, Bernard et Jeanine m’accompagnent. Nous marchons à bonne allure tout en discutant. Je suis surpris, malgré les grandes pistes que nous empruntons que je ne rencontre aucune monotonie depuis le départ. Le paysage est assez changeant, le rythme aussi car c’est vallonné. Un coureur qui nous avait déjà doublés avant le précédent contrôle, mais qui s’est arrêté plus longtemps, nous redouble et plaisante au passage. Soudain il voit mon numéro et reconnais un des dossards que Jean-Louis avait mentionné dans son SMS d’encouragement. Et je réalise moi aussi à sa surprise ! Du coup nous en profitons pour mieux échanger, faire rapidement connaissance et prendre une photo, enfin quelques photos. Nous continuons un peu tout en marchant et discutant, puis je le laisse repartir à son rythme. Régis, dossard 45. Une personne très sympathique, au contact facile à priori, et assez joyeuse à première vue. Dommage que je n’ai pu courir un peu avec lui avant, car nous nous sommes croisés à plusieurs reprises. Nous reprenons notre marche avec mes amis, profitant du paysage et de la superbe vue (enfin !) sur le pic de Bugarach. Un joli bloc posé au milieu du décor, dominant tout le secteur. Le décor change à nouveau, et je dirais que c’est quasiment le secteur le plus plaisant pour les yeux depuis le départ. Passage de plusieurs clôtures sur des escabeaux installés provisoirement par l’organisation. Les attaches au sol ont vite cédées, il faut y aller doucement pour ne pas tomber avec l’échelle. Et nous voilà arrivés à Villardebelle, nouveau contrôle ravitaillement. Nous retrouvons Jasmine, l’épouse de Maurice qui vient récupérer les troupes pour retourner à Castres. Je quitte donc mes amis, heureux d’avoir pu passer un bon moment ensemble mine de rien. Mon état physique était une bonne chose finalement, ce qui nous a permis de discuter tranquillement tout en marchant. Des toilettes sont présentes, j’en profite pour me soulager de la grosse commission avant de repartir. Dans l’état où sont mes cuisses, cela m’aurait été quasi impossible de prendre la position en pleine nature (on ne rigole pas !). Du coup je repars, soulagé d’un grand poids (si, si !). Je n’irais pas plus vite pour autant malheureusement. Après les embrassades je reprends seul le chemin.

 

 

Françoise et Jeanine rentrent sur Carcassonne pour récupérer le dossard de Françoise, et n’ayant pas vraiment besoin d’elles à présent, je préfère qu’elles aillent dormir pour être suffisamment fraîche demain matin. Après cette grosse parenthèse où j’étais un peu à côté de la course, je continue à mon rythme de tortue, les coureurs du 100 kms commençant à me doubler régulièrement. Greffeil, puis Villefloure, au milieu d’un pré. Un feu extérieur pour faire chauffer la soupe et réchauffer les bénévoles illumine le secteur. De loin on a l’impression d’une grosse ampoule orange pour éclairer le ravitaillement. Et en s’approchant on découvre ce joli feu bien tentant pour y rester autour. La nuit est relativement fraîche. 2 ravitaillements qui ont été long à venir vu que je me traîne. Je me ravitaille un minimum et je prends bien sûr une soupe. A la sortie de Villefloure, j’en ai marre de me voir ainsi. Encore 16 km pour arriver au bout. Alors que j’aurais dû être arrivé à cette heure-ci. Dans un sursaut nerveux, j’essaye de courir. J’arrive peu à peu à reprendre un petit rythme à ma grande surprise. 2 coureurs dont une femme me doublent, j’essaye de m’accrocher. Et je tiens ! Ca me requinque aussitôt. 2 kms plus loin, je les redouble à mon tour pour donner un peu plus de rythme. Et je lâche tout mon monde. Et un peu plus loin, à la faveur d’une descente technique où je suis super à l’aise, je rattrape même 2 coureurs du 100 km qui nous avait doublés juste en repartant du dernier contrôle. Le terrain remonte à ce moment là, je ne pourrais pas les suivre. Mon but dans ma tête à présent est de ne plus me faire rattraper. Je continue à mon rythme sans problème jusqu’au dernier ravitaillement avant l’arrivée, à Montjausse-Palaja juste à côté d’une base militaire. J’essaye de ne pas m’arrêter longtemps, le temps toutefois de bien me ravitailler quand même. Nous sommes bien aiguillés et pris en charge par des jeunes. Je repars peu après un groupe de 6 coureurs du 100 km, que je redouble aisément dans la petite descente qui suit, certains n’étant visiblement pas très à l’aise de nuit en descente. Plus que 9 kms, ils vont être longs à nouveau. La fatigue se fait à nouveau ressentir. Je continue à courir un peu en compagnie d’un belge à présent. Nous restons ensemble jusqu’aux faubourgs de Carcassonne, puis il file devant alors que je m’arrête pour prendre une photo, du moins essayer dans la nuit. Elle sera trop floue finalement. Je n’ai plus la motivation pour reprendre la course, donc je marche. Et ça commence à revenir petit à petit de l’arrière. Je m’en fous finalement. Je finis les 2 derniers km avant de rentrer dans la cité en compagnie d’un autre coureur, nous marchons ensemble. La cité, toute éclairée, est très belle. J’en profite pour prendre quelques photos. Je me fais doubler encore dans la cité, certains ont l’air de retrouver de la vigueur avec la ligne d’arrivée toute proche. Moi ce n’est pas le cas, je fais le touriste du coup avec mon appareil photo. Elle est belle la cité, mais qu’est-ce qu’il est long ce final ! Interminable même. La porte de l’Aude est enfin là, plus qu’à la franchir et voilà la banderole d’arrivée. Enfin ! Un petit groupe de bénévoles est là pour nous accueillir, en nous félicitant. Un photographe mémorise notre arrivée. Un organisateur me remet la médaille souvenir du finisher, un autre s’assure que je ne prenne pas froid en me mettant une couverture sur les épaules. Alors que je me renseigne si quelqu’un pourrait m’emmener jusqu’à mon hôtel et qu’une jeune fille se propose, qui vois-je arriver ? Jeanine et Françoise, que je croyais dans le lit. Elles avaient estimées mon heure d’arrivée et venais me voir donc. Mais comme j’ai pu courir un peu, je les ai devancé de quelques petites minutes. Du coup le taxi étant avancé, je prends avec elles la direction de l’hôtel après avoir remercié les bénévoles. Une fois à l’hôtel, je commence par me ravitailler un peu, histoire de faciliter la récupération. Puis c’est la douche. Un plaisir incroyable que de sentir cette eau chaude coulée sur son corps, plein de sueur séchée au fil des heures. Et enfin le lit ! Pas besoin d’une berceuse, vous devez vous en douter. Bien que parfois avec la grosse fatigue dans les jambes, j’ai eu du mal à m’endormir après un ultra. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Environ 2h après, Jeanine et Françoise se lèvent. Je n’ai pas le courage d’aller voir Françoise prendre le départ de sa course. Jeanine viendra me rechercher ensuite. Le temps que Françoise arrive au contrôle de Molières (km 18), nous en profitons pour aller faire quelques courses en fruits et légumes si nous voulons manger une fois de retour à Grâne, n’ayant pas pu faire le marché de Crest comme d’habitude. Mes 3 à 4h de sommeil m’ont bien retapé, je peux conduire la voiture sans problème, les jambes ne sont pas raides mais bien courbaturées quand même. Nous rejoignons Molières, Jeanine connaît bien la route à présent. 2ème édition pour elle ! Nous arrivons avec 1/2h d’avance sur l’horaire de passage prévue par Françoise. Heureusement car elle ne tarde pas à arriver ! Signe que tout va bien. Elle a le sourire, aucune trace de fatigue sur le visage. Nous la sentons à l’aise. Elle est contente en effet, tout se passe bien pour le moment. Elle ne traîne pas trop au ravitaillement et repars le sourire aux lèvres. Nous ne traînons pas non plus car il faut changer de vallée pour la retrouver au prochain ravitaillement contrôle à 5 km. Nous voilà à Villefloure. Et nous n’aurons pas à attendre bien longtemps, nous la voyons arrivés en contrebas en compagnie d’une autre coureuse. Toujours le sourire, tout va très bien. Elle ne s’arrête pas trop, ayant trouvé une bonne locomotive pour l’accompagner, elle ne veut pas la perdre. L’arrêt est assez bref, les voilà reparties toutes les 2. Et nous aussi pour rejoindre le dernier ravitaillement près de la base militaire à Palaja. Rien pour l’indiquer, nous tournons pas mal en rond, en demandant à droite à gauche. Nous finirons par trouver une accompagnatrice en voiture qui en revient qui nous aiguillera correctement. Nous y voilà, je retrouve le coin avec plaisir. Nous en profitons pour casser la croûte pensant avoir el temps avant que Françoise arrive. Mais au milieu de ma salade, j’entends la voix de Françoise qui était déjà arrivée et qui ne nous avait pas vus, qui croise Jeanine. Le temps de discuter quelques secondes et elle est prête à repartir avec une nouvelle locomotive qui lui demande si elle vient. Bien sûr ! La voilà repartie toujours avec le sourire, tout baigne pour elle. Je finis ma salade et nous voilà en route pour l’arrivée, encore 9 km pour les coureurs. Arrivés sur le parking jouxtant la porte de l’Aude et la ligne d’arrivée, je m’installe dans la voiture pour une petite sieste en attendant d’aller la voir arriver. Ce qui ne fallait pas faire car c’est la voix de Françoise qui me réveille alors qu’elle arrive à la voiture avec Jeanine qui était allée l’attendre sur la ligne d’arrivée. Heureusement qu’elle veillait au grain car j’étais parti joli dans les bras de Morphée. Une course bien agréable pour elle, de 39 kms à travers de multiples bosses et côtes parfois bien ardues. Elle y prend de plus en plus goût et de plaisir !

Un bon week-end, assez dépaysant, avec du beau temps. La présence de Jeanine à nos côtés, la surprise de nos amis de Castres, que vouloir de mieux ! Une belle organisation, surtout pour une première. Bravo à tous les organisateurs et bénévoles, organisé un ultra trail demande un travail assez conséquent plusieurs mois à l’avance et beaucoup de ressources humaines jusqu’à l’apothéose les jours de la course. Un très grand merci à vous tous !

 



08/11/2015
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