Coco le cyclo...

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La petite trotte à Léon 2016 (7)

La petite trotte à Léon 2016 (7)

 

A présent, cela ne fait plus de doute, nous avons encore 2 nuits à passer dehors ! Nous repartons confiants. Doucement les premiers pas, le temps de remettre en route la machine. Quelques zigzags en fond de vallée afin d’éviter la route et le temps de récupérer un chemin qui nous doit nous amener au sommet du Mont Cormet. Sur le début dois-je préciser. Nous suivons 2 autres équipes sur cette partie relativement bien tracée. Nous nous élevons assez vite, mais sans voir le sommet, caché par la pente. Peu à peu le chemin se perd. Des sentes d’animaux certainement fusent un peu de partout. Olivier a de plus en plus de mal à avancer dans ce relief accidenté et très pentu. Nous perdons de vue assez rapidement les autres équipes, et celles qui nous doublent aussi. La grimpée se fait rapidement à 4 pattes pour ma part, n’ayant toujours pas pris mes bâtons, au milieu des buissons. De temps en temps on retrouve un bout de sentier, mais en général pas facile car glissant étant tout en terre poussiéreuse. Nous avançons à allure d’escargot. J’essaye de guider Olivier en prenant un peu les devants pour tenter de trouver la meilleure trace, rien à faire, le mieux est de tracer le plus droit possible vers le sommet, tout en essayant de garder la trace GPS. Le vrai sommet est encore invisible car plus loin sur une crête, mais nous le savons pas. Ma trace GPS étant en zoom sur 100m pour la suivre d’au plus près, je ne vois pas ce qui nous attend plus loin. La nuit nous rattrape assez vite en plus. Olivier galère de plus en plus. Toujours à la recherche du meilleur chemin possible, ses arrêts sont nombreux. Physiquement, il commence à accuser le coup. Nous n’avons pas trop le choix. Faire demi-tour veut dire abandonner. Il n’en est pas question, nous sommes loin de l’agonie tout de même. Il nous faut donc continuer car se reposer avec la pente et la végétation qu’il y a est quasiment impossible. De nombreux dévers bien pentus sur un terrain pas stable finissent de nous ralentir. Nous prenons notre mal en patience, et continuons comme nous pouvons. Le sommeil prend le dessus pour Olivier. Ce fut une erreur de ne pas faire ne serait-ce qu’un 1/4h de sieste avant de repartir, nous en avions le temps. Pour moi il me guette aussi à chaque arrêt pour attendre Olivier. Et le froid avec. Nous finissons par rejoindre une partie moins pentue et plus praticable. Un cheminement en crête doit nous amener jusqu’au sommet du Cormet sans que je m’en rende compte. Car nous continuons sur une crête après. Voyant le vide sur notre gauche, je longe la crête légèrement en contrebas pour ne pas prendre de risque. Je vois Olivier qui malgré mes indications reste sur la ligne de crête. Réalise t-il vraiment dans l’état où il est ? Je doute, mais pendant quelques minutes je flippe. Nous finissons par nous en écarter un peu, à mon grand soulagement. Suivant les indications du roadbook et la trace GPS, nous arrivons au point d’attaque de la descente. ??? Un grand trou devant nous, ponctué de paravalanches. Gloups ! Il va falloir s’enfiler là-dedans, et le roadbook nous annonce une descente raide. Malgré la nuit, on la perçoit bien ! De quoi serrer un peu plus les miches encore. Vu notre fatigue, nous dormirions bien un moment, mais nous sommes à 2500m et il ne fait pas très chaud. Nous décidons de continuer et de dormir plus bas, sitôt que l’état du terrain le permettra à nouveau. 1er paravalanche à franchir. La trace GPS nous amène sur la droite. Arrivé à son extrémité, à moins d’être acrobate, je ne vois pas comment on peut le franchir. Nous avons beau chercher, nous ne trouvons pas de solutions. Je tente un appel au PC de course, par chance j’ai du réseau alors que nous n’en avions que rarement jusqu’à présent. Une personne m’indique que nous pouvons passer en faisant un zigzag entre 2 filets. Nous le remercions et passons l’inspection tout le long du paravalanche. Inutile de vous expliquer l’état du terrain, cela demande pas mal de gymnastique. Rien ! Les autres sont bien passés, bon sang ! Je finis par faire ½ tour, remontant jusqu’au début de la descente. Et en redescendant, miracle, je vois l’échappée possible à l’extrémité gauche du paravalanche. J’appelle Olivier et nous voilà enfin sur les bons rails de la descente. La trace GPS est correcte aussi, car nous longeons le filet pour revenir sur la droite. Voilà pourquoi nous ne trouvions pas la sortie, à 2m près nous n’étions pas du bon côté des filets. La suite n’est pas triste une fois de plus. Il faut traverser cette pente raide tout en dévers sur un terrain pas vraiment stable, beaucoup de petits cailloux qui roulent sous nos pieds. Le sommeil prenant Olivier de plus en plus, il s’arrête souvent. Je n’ai qu’une peur, qu’il s’assoupisse et bascule en avant. Je lui parle pour essayer de le maintenir éveillé et pour l'inciter à avancer même tout doucement. Une autre équipe nous double, elle vient de passer 2 heures sur le sommet à chercher la descente. Le contact ne dure que quelques instants, vu que nous faisons du sur place quasiment. Cette partie accidentée est sans fin. Nous apercevons beaucoup plus bas des frontales, celles de ceux qui nous ont doublés. Nous finissons par retrouver un terrain moins raide. Peu à peu nous retrouvons un peu de rythme sur un vrai sentier enfin. Nous sommes toujours dans la pente, et pas facile de trouver un coin pour s’allonger. Nous finirons beaucoup plus bas par trouver ce qu’il nous faut auprès de la première maison que nous trouvons, un refuge juste en dessus du hameau de la Suche. Devant le refuge à priori inhabité, nous nous allongeons par terre dans notre couverture de survie à nouveau après avoir programmé le réveil dans une heure. Il fera alors presque jour. Je commence à me poser des questions pour la suite, car nous avons pris un sacré retard. 12 km en 10h ! Je compte sur ce petit somme pour repartir d’un bon pied, nous en aurons bien besoin pour terminer dans les délais.

 

 

à suivre...

 



06/10/2016
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