Coco le cyclo...

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La petite trotte à Léon 2016 (4)

La petite trotte à Léon 2016 (4)

 

C’est au lever du jour et du soleil que nous repartons de Champex. Nous attaquons par une descente sur le village d’Orsières. Nous ne sommes pas seuls, d’autres équipes devant nous que nous rattrapons à la sortie d’Orsières. Nouvelle ascension pour rejoindre le Mont Brûlé et la Cabane de Mille, 1700m de D+. La pente est moins raide, du coup le kilométrage se rallonge aussi pour atteindre ce nouveau sommet. Un taureau à travers champ se met à courir par à coup (à cause de la pente) pour venir vers nous. Nous le surveillons car vu la masse nous n’avons pas envie de le voir nous charger. Arrivé sur le chemin, une voix l’appelle. Il se retourne et se met à courir sur le chemin vers cette voix. Je le vois foncer sur la personne pour s’arrêter pile devant lui et recevoir un câlin. Dans ce qui sont avec nous, un couple d’italiens nous en met plein la tête. Lui n’arrête pas de parler, et d’une voix forte. Ce qui nous saoule un peu. Nous n’avons qu’une envie les distancer ! Ce que nous faisons en compagnie d’une autre équipe de 3 avec qui nous discutons. Un marche assez souvent seul devant, c’est l’organisateur de la Gypaète qu’Olivier connaît. Un autre derrière avec qui nous discutons pas mal attend le 3ème qui peine à les suivre. Nous finirons par partir devant car notre rythme est un peu supérieur au leur. La montée en plein soleil se passe relativement bien. Une pointe en cachant une autre, j’ai l’impression de ne jamais atteindre le Mont Brûlé. Le voilà enfin avec sa table d’orientation. Descente sur la cabane de Mille où nous déjeunons avec le repas spécial PTL préparé par le refuge. J’étais passé aussi par là lors de l’ultra de Verbier, mais dans la nuit et le froid où 2 coureurs s’étaient fait rapatriés, n’arrêtant pas de claquer des dents dans leur couverture de survie. Aujourd’hui c’est plutôt la canicule qui est au rendez-vous.

 

 

Le ventre relativement plein, nous voilà repartis pour l’ascension du Mont Rogneux à 3084m. Le chemin est «roulant », mais la fin se retrouve à nouveau dans des rochers et arêtes. L’équipe de 3 avec qui nous avions partagés en début d’ascension quelques instants, nous double à toute allure sur cette partie technique. En réalité ils ne sont plus que 2, ce qui explique leur allure soudain. Ils ont lâchés les gaz après que leur collègue ait abandonné à la Cabane de mille ne pouvant suivre leur allure. Nous ne les reverrons plus, disparaissant très vite de notre horizon (court il faut l’avouer dans ce paysage tumultueux). La descente vers un joli petit lac en contrebas se fait sur l’arête et au milieu de petits rochers. Nous n’avançons pas vite. Heureusement en bas près du lac, le chemin redevient plus facile. Nous atteignons au bout d’un moment une bergerie fermée, avec un point d’eau extérieur. Nous refaisons le plein d’eau, puis en profitons pour faire une sieste à nouveau, allongé dans l’herbe.

 

 

 

 

En face de nous, le col des Avouillons où nous devons passer. Nous finissons la descente pour traverser un torrent par une petite passerelle. Et c’est la remontée sur le col à 2647m. Nous rattrapons juste au sommet le couple d’italiens que nous avions laissé en début de journée. Toujours la même tchatche ! Descente dans un décor très minéral, où une belle surprise nous attend. En effet petite remontée le long du glacier de Corbassière pour déboucher sur une longue passerelle toute neuve (construite en 2014) traversant la langue du glacier. 210m de long,  70m de haut, spectacle surprenant. Nous ne nous y attendions pas du tout. Le vent souffle un peu, nous attachons nos casquettes car si elles s’envolent, nous ne les reverrons plus. Un bon chemin nous amène peu à peu au refuge de Panossière. Quelques moutons à tête noire nous suivent jusqu’au gros du troupeau plus haut, un peu avant le refuge. La vue sur le glacier, juste à nos pieds,et sur le Grand Combin est splendide.

 

 

Ce refuge est non partenaire car son gardien est un peu en colère avec l’organisation de la course suite à des incivilités de la part de coureurs lors de précédentes organisations. Il accepte toutefois de nous servir une soupe aux lentilles, ce qui lui reste. Nous en prendrons même 2 fois tellement nous l’apprécions. Discussion avec des randonneurs qui viennent de manger, puis nous nous accordons à nouveau une petite sieste de 20’ sur les bancs de la salle avant que le refuge ne ferme à 22h. 3ème nuit ! Pour ma part les jours et nuits défilent sans problème. Tant que je reste actif, avec l’objectif d’arriver au bout, mon corps s’adapte sans problème au manque de sommeil. Ce que j’arrive à faire là en course me serait complètement impossible à la maison. A moins d’avoir un objectif très spécial peut-être.  Nous voilà donc à l’assaut d’un nouveau col, celui des Otanes. Peu de souvenir à nouveau vu la nuit et le manque de repères. Il faudrait consigner au fur et à mesure ses impressions pour en garder un souvenir précis. Je me rappelle vaguement de la descente, assez technique dans son ensemble. Seulement sur la fin, nous avons pu courir légèrement en arrivant sur Mauvoisin. Nous retrouvons en pleine nuit Françoise qui nous attend. Un ravitaillement nous attend aussi dans un bâtiment. Par contre nous devons manger dehors, l’intérieur étant réservé pour dormir. Heureusement, la fraîcheur est toute relative. Nous nous habillons et mangeons la soupe et un plat chaud. Puis nous nous accordons 1h1/2 de sommeil, ce qui est loin d’être superflu. Dans la salle dortoir où un va et vient permanent entre ceux qui partent et ceux qui arrivent, passent les bénévoles le plus discrètement possible qui vont de la cuisine à l’extérieur pour servir les coureurs. Malgré ça, et ceux qui ronflent parfois très fort (fortissimo même !), le sommeil est réparateur. Une fois ce petit somme fait, nous retrouvons Françoise qui nous attend encore. Quelle patience ! Elle finit de nous raconter ce que nous allons trouver à présent. Elle a eu le temps dans la journée de faire la visite des lieux et une chose surprenante nous attend. Au bout de quelques hectomètres, nous trouvons une porte en pleine nature au pied d’une butte que nous franchissons. Et là ce sont des interminables galeries que nous allons traverser. Aménagées à présent pour le touriste, des panneaux relatant la construction du barrage de Mauvoisin sont disséminés le long des galeries. Parti du bas du barrage, nous remontons peu à peu jusqu’en dessus du barrage, toujours par des galeries. Dommage que nous n’ayons pas le temps de lire tous ces panneaux, très instructifs. Plus haut, nous entendons un gros vacarme au fur et à mesure de ce qu’on approche d’une ouverture pratiquée dans la roche et qui nous permet d’apercevoir une grosse sortie d’eau sous nos pieds qui se jette dans le lac en contrebas. Au bout de 2, 3 km, difficile à évaluer, nous finissons par ressortir de ces galeries pour longer le lac par une grande piste. Nous marchons à présent avec une autre équipe. Olivier échange beaucoup avec l’un deux sur le ski de rando. Le chemin peu pentu est long, et un peu monotone.  Des premières lueurs commencent à pointer à l’horizon. Sur ce chemin large, une voiture chargée de bidons de lait nous double. Peu après nous arrivons près d’une installation de traite pour les vaches en alpage. Plusieurs personnes sont au travail. Le lait de la traite du matin est chargé dans le véhicule qui nous a doublé. De là nous empruntons  un sentier qui grimpe à la fenêtre de Durand. Montée agréable, sans gros pourcentage, le jour se lève en même temps. Arrivé au col, l’équipe qui était avec nous nous a devancés dans la montée et nous les retrouvons en train de déjeuner derrière un petit abri de pierres en cercle. Avec Olivier, nous mangeons un brin et repartons sans nous attarder. Il fait frais mais pas froid.

 

 

à suivre...



02/10/2016
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