Coco le cyclo...

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Le tour des Fiz : presque inespéré !

Le tour des Fiz : presque inespéré !

Nous voilà ce dimanche 26 juillet à 1300m d’altitude face au Mont-Blanc. Le paysage est beaucoup plus accidenté que chez nous dans son ensemble, et surtout les montagnes beaucoup plus hautes. Et c’est pour ça que nous venons ! Une envie forte d’en découdre avec soi-même face à des éléments de toute beauté par beau temps, mais pas faciles à gérer et encore moins par mauvais temps. Mais la météo s’annonce clémente même si des nuages doivent venir ternir un peu le beau ciel bleu.

La veille nous en avons profité pour passer dire bonjour à Corine et Olivier chez eux, qui n’habitent pas très loin et sur notre route pour rejoindre Passy. Leur ami Stève, qui participera à la course aussi demain, arrivera de retirer son dossard sur ces entrefaites. Le plaisir des retrouvailles, nous discuterions des heures sans problèmes. Mais l’horloge nous invite à repartir assez rapidement si nous voulons retirer nos dossards avant que ça ferme. Corine souffre toujours de ses pieds après chaque course. Elle cherche la solution et ne désespère pas de la trouver enfin. Engagée sur l’UTMB, nous espérons pour elle qu’elle pourra en profiter pleinement.

Une fois nos dossards retirés avec contrôle de tout le matériel obligatoire, nous reprenons la route direction le point de départ à Passy « montagne » à 1300m d’altitude. Pas moyen de se tromper, la route s’arrête là et l’arche de départ et d’arrivée nous attend. Une aire naturelle de camping jouxte le grand parking, nous nous joignons à la dizaine de tentes déjà présentes. Le soleil étant passé derrière les montagnes entre-temps, nous prenons notre repas du soir dans la voiture au confort. Il faut dire qu’il ne fait pas très chaud et que nous ne sommes pas vraiment équipés pour la fraîcheur, vu qu’ils annonçaient la canicule. Petit tour de la station avant de se coucher, visite des toilettes sèches installées dans des tentes (bonne idée !), puis de la plateforme de décollage des parapentes et de la table d’orientation, et c’est l’heure d’aller roupiller, il est déjà plus de 22h.

Etant sur place à moins de 100m de la ligne de départ, je ne me lève qu’à 04h15 pour le départ à 05h. Tout est prêt, juste à s’habiller et enfiler le sac à dos, manger 2, 3 fruits, le petit tour traditionnel aux toilettes avant le départ, et me voilà prêt. Le contrôle des sacs se limite à l’eau pour s’assurer que nous avions bien au moins les 2L obligatoires. Je retrouve dans le sas de départ Stève. J’ai misé malgré la fraîcheur sur le fait que nous allons vite nous réchauffer dès le départ donné et donc je suis en tee-shirt. J’essaye de prendre des photos, mais pas facile quand on tremble comme une feuille au vent. Je ne claque pas encore des dents mais j’ai du mal à maîtriser mes tremblotements, pire qu’un parkinsonien. J’ai décidé de partir au milieu du peloton, histoire de ne pas trop traîner derrière et de ne pas partir trop vite non plus. Steve m’accompagne sur les premiers kms. Ma frontale me joue à nouveau des tours, elle n’éclaire presque plus. Je trouvais qu’elle éclairait bien hier soir dans la tente, je n’y comprends rien. Heureusement nous ne faisons pas grand-chose de nuit et les phares de DCA de certains compensent la mienne. Pas de prise de risques, j’y vais tranquillement du coup. Ma cheville me titille un peu à froid, mais rapidement elle se fera oublier. Dés la 1ère montée vers le refuge de Varan, je prends une bonne cadence mais sans forcer outre mesure. La vue sur le Mont-Blanc qui s’illumine peu à peu me laisse rêveur. Y monterais-je un jour ? Après ce 1er ravitaillement succinct que je saute, descente et regroupement avec le circuit du 30.

 

 

Je m’étais dit que je verrais peut-être Françoise, mais non les premiers ne sont pas encore passés. Un autre coureur m’accompagne sur la fin de cette descente et sur la montée qui suivra. Nous avons la même cadence. Plus de 1000m de D+ pour cette 2ème montée, avec un joli passage dans un couloir pour atteindre le désert de Platée et son refuge à ¾ de hauteur. Peu avant le refuge, j’entends dans mon dos un souffle bruyant. A peine le temps de me retourner que le 1er du 30 km est déjà sur moi. Il est à bloc dans cette montée. Nous n’avons pas la même allure ! Arrêt assez bref au refuge, c’est reparti pour le col de la Portette qui se dessine droit devant nous. Les suivants du 30 km me doublent régulièrement à présent, mais leur allure est déjà plus faible et se rapproche plus de la mienne, bien qu’elle soit encore plus rapide. Pas mal de spectateurs sont montés au petit jour là-haut pour voir passer les coureurs et encourager leurs poulains. Ce qui créé une bonne animation. A l’ombre jusqu’au sommet, nous basculons à présent côté soleil pour notre plus grand plaisir car la lumière est encore belle.

 

 

Ce qui nous attend me réjouit guère par contre : 1500m de dénivelé à perdre d’une traite ! J’appréhende pas mal. J’attaque cette descente pas trop vite, le temps de voir si je retrouve de bonnes sensations. Ce qui ne sera pas le cas. Pas le fait de me tordre la cheville qui me bloque, mais je ne me sens pas à l’aise. Je reste dans la moyenne toutefois, me garant assez souvent pour laisser passer les bolides du 30 km qui me font des courants d’air. De temps en temps, j’en double un moi aussi, mais c’est assez rare. Un peu plus bas, à nouveau un ravitaillement. Arrêt bref à nouveau, le temps de boire un petit coup, et de prendre quelques fruits secs. La descente se poursuit, toujours à une allure relativement tranquille. Cela aura aussi l’avantage de me conserver pour la suite. Ne sentant aucune douleur à ma cheville, cela me rassure sur son état de guérison. Un autre coureur me talonne depuis un moment quand nous arrivons à la bifurcation du 30 et du 60. Il tourne sur le 30, j’apprécie. Je n’aime pas sentir un coureur derrière moi en descente, ça me perturbe toujours un peu. Et m’incite à accélérer surtout ! Du coup je retrouve mon allure de sénateur. Nous croisons à présent de plus en plus de randonneurs qui montent. Un vrai défilé ! Ce qui m’évite de m’endormir dans un rythme de promeneur. La descente n’en finit pas, mais elle se passe relativement bien. Pas de douleurs, donc tout va bien. Une féminine (la 3ème au classement et qui le restera) me rattrape sur la fin de la descente. Je l’avais doublé dans la grande montée sur la 1ère partie dans la cheminée. Elle joue la course à fond et ne perds pas une seconde au ravitaillement de Salvagny. Pas fâché de retrouver enfin de la montée, mais heureux que cette descente se soit bien passée au final. A présent les positions se sont stabilisées dans l’ensemble. Je continuerai dans doubler quelques uns dans les côtes, mais la plupart me redoubleront dans les descentes qui suivront. Avec la féminine et un autre coureur, nous jouons au yoyo, tantôt l’un tantôt l’autre devant. La canicule annoncée n’est pas au rendez-vous, et tant mieux. Le ciel se voile peu à peu, nous ne souffrirons pas de déshydratation à priori. L’autre coureur imprimera le rythme pendant toute la montée jusqu’au refuge de Grenairon, la féminine n’étant pas loin derrière nous. Au refuge, contrôle des sacs… et patratas ! Je n’ai pas mon téléphone. Je l’ai oublié par erreur dans la tente ce matin. Je m’en doutais depuis un moment car je ne me voyais pas le mettre dans une poche. Du coup on m’applique une pénalité de 30’ ! Bof, ça ne me dérange guère, ne jouant pas le podium. Seul compte pour moi le plaisir de ma course et d’arriver dans le meilleur état de fraîcheur possible. Pour le moment tout va bien. Bien que je ne m’arrête guère au ravitaillement, mon compagnon de montée est déjà reparti étant autonome en nourriture, comme moi d’ailleurs. Mais un peu de fruits frais ou (et) secs me changent de mes barres. La féminine en profite aussi pour nous recoller.

 

 

S’ensuit une descente assez comique. Au premier virage, je rattrape un coureur qui fait la halte pipi. Au 2ème virage, c’est à mon tour, et la féminine me passe devant, au 3ème virage c’est elle à son tour et sans complexe qui fait pipi au bord du chemin. Par politesse je regarde ailleurs. Elle me talonnera à nouveau dans la descente, mais cette fois ne réussira pas à me doubler. Je me lâche un peu chaque fois que je la sens revenir. Au refuge des fonts, je rattrape quasiment mon compagnon de montée, mais je m’arrête un peu pour me ravitailler. Du coup il prend un peu d’avance à nouveau. Je mettrai 2, 3 km pour le rattraper, et je le doublerai à la faveur d’un faux plat où il marche et où je trottine. Il essaiera d’embrayer derrière moi, mais il coince un peu. Il se résout à rester en mode marche. Peu à peu notre écart grandit mais faiblement. Il garde un bon rythme. Mon endurance de fond me permet à présent de garder un assez bon rythme malgré la fatigue qui s’accumule. Pas de douleurs dans les jambes, juste une fatigue normale qui me ralentit très logiquement. J’adore sentir ces sensations, j’y trouve beaucoup de plaisir. Les descentes se font de moins en moins vite aussi, mais les cuisses ne brûlent pas. Je rattrape 2 coureurs en fin de descente sur le refuge de Wills, où nous retrouvons le circuit du 30 km. Les derniers sont passés il y a déjà un bon moment. La fatigue pèse lourd pour certains, et la fin va être dure. Pour ma part, je repars la fleur au fusil, bien que les km commencent à me peser aussi. Nous attaquons une nouvelle montée vers le col d’Anterne à 2267m. Des coureurs en point de mire, je m‘en approcherai mais sans pouvoir les rattraper. Descente facile sur le refuge de Moede-Anterne où je rattraperai à ma grande surprise  les coureurs qui me précédaient au col. Arrêt relativement bref à nouveau. Et c’est reparti pour une longue descente, presque jusqu’à l’arrivée. Mes petites pauses photos permettent à quelques coureurs de me repasser devant. J’en rattraperai 2 dans cette descente parfois très technique, équipé comme en via ferrata sur de brefs passages, mais pas les autres. J’ai plutôt tendance à lever un peu le pied, surtout quand je me retrouve seul. Sur les derniers km, je savoure ma course, heureux d’avoir pu la réaliser avec autant de facilités. Pas de problèmes de cheville, pas de douleurs dans les muscles, assez de puissance dans les montées pour tenir un bon rythme… alors que la semaine dernière c’était un peu la cata sur ce plan là. Comme quoi cette sortie au trail des passerelles de Monteynard m’aura été pleinement bénéfique. Je me fais redoubler sur les 3 derniers km à 2 ou 3 reprises. Beaucoup retrouvent un gain de forme en sentant l’écurie et foncent. De mon côté, c’est souvent l’inverse, allez savoir pourquoi ! J’avais prévu d’arriver à 14h30, j’arrive à 14h25:35 ! Que demander de mieux ! J’avoue toutefois que dans mes prévisions je pensais finir en plus mauvais état. Si cela avait été le cas, il aurait fallu rajouter pas mal de minutes, voir 1 h supplémentaire peut-être. Heureux de ma course, un joli paysage même si le Mont blanc sur le retour se cachait sous d’épais nuages, un balisage irréprochable, des bénévoles très nombreux et sympas, une bonne organisation et un parcours comme j’aime, très varié, physique et technique parfois. Et je ne rouspèterai pas pour les 30’ de pénalités de temps qui m’ont fait passer de la 67ème place à la 79ème sur 195 arrivants (260 inscrits). C’était prévu dans le règlement !
Françoise pour sa part a bien terminé aussi son 30 km, même s’il est s’est sentie un peu juste en entraînement. Ce dont elle se doutait bien ! Un bon week-end de plus, une nouvelle découverte pour de futures escapades peut-être plus tard.

 

 

A présent les vacances, et l’échappée belle fin août, un sacré morceau là aussi avec ses 144 km et 10800m de D+ pour la traversée du massif de Belledonne. Une nouvelle découverte qui nous attend. Mais en attendant, ce sera du cyclo-camping et de la rando à pied en autonomie sur le chemin de Stevenson (250 km du Puy à Alès). Un mois de vacances bien sportif à nouveau, comme on aime.

Rendez-vous le 28 août, et pour ceux qui voudront, vous pourrez suivre la course en live sur le site de la course : http://www.lechappeebelledonne.com/

Bonnes vacances à tous ceux qui y seront aussi !



01/08/2015
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