Coco le cyclo...

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La petite trotte à Léon 2016 (3)

La petite trotte à Léon 2016 (3)

 

C’est donc à deux que nous repartons pour l’ascension du col de la Balme. Nous sommes dans le même rythme, et du coup nous remontons peu à peu d’autres équipes. Nous grimpons dans un premier temps sous la télécabine de Vallorcine pour rejoindre le col des Posettes et sortir en même temps de la forêt pour rejoindre des alpages. Sentier bien praticable, la moyenne est bonne du coup. Elle le restera jusqu’au col de Balme à 2195m où nous profitons du refuge pour nous restaurer un peu, sachant qu’une nouvelle nuit se dessine sous peu. L’essentiel est de passer les arêtes des Autanes de jour car la partie est technique. Au refuge en arrivant nous nous faisons « houspiller » par un retraité assis à une table sur la terrasse car nous allons déranger les chamois qu’il cherche à observer avec ses jumelles. Après discussion avec lui, il se met à observer finalement les coureurs escaladant les crêtes. Le spectacle a l’air de lui plaire car il retrouve le sourire. Les autres équipes étant arrivés avec nous au refuge sont déjà repartis, nous ne nous attardons pas plus.

 

 

Le début de l’ascension est relativement agréable au milieu des pentes herbeuses. Mais le sentier se rétrécit peu à peu pour finalement disparaître lorsque nous arrivons sur les crêtes escarpées. Un bénévole est là qui nous encourage et nous décrit ce qui nous attend à notre demande. Pour lui pas de problème ça passe bien. Nous sommes bien dans les temps, il nous souhaite bonne course. Trouver le bon passage dans ces rochers pour nous n’est pas toujours chose facile. Olivier coince sur un léger dévers à passer. Nous cherchons à droite, à gauche, pas de passages possibles. Finalement nous passerons par ce dévers sans trop de difficultés après avoir trouvé les bonnes prises. D’autres équipes plus habiles à la manœuvre nous doublent. Nous n’avançons pas vite. Le sommet de la Grande Autane atteint, il reste encore à longer l’arête pour rejoindre la petite Autane et un col un plus bas d’où nous redescendrons dans un fond de vallée au Chalet des Grands. La nuit approche, nous nous régalons des couleurs du coucher de soleil sur les sommets qui nous entourent. Nous avons encore le temps d’apercevoir la pointe du glacier de Trient dans la descente que nous longeons de loin, et surtout le sentier en face que nous allons devoir regrimper, ce qui promet du bonheur. La nuit nous enveloppe rapidement et c’est en automate que nous continuons. La lune nous accompagne à nouveau pour cette seconde nuit. Les yeux fixés sur le halo de lumière de nos frontales, nous ne voyons plus rien d’autre. C’est l’inconvénient des longues courses en non stop. Mais aussi des moments de détente. Oui de détente, car notre esprit est entièrement occupé à la pose de nos pieds pour ne pas chuter si bien que nous vivons le moment présent de manière très intense sans être perturbé par mille choses dans notre mental. D’où ce sentiment en ce qui me concerne du moins, de repos « mental ». La grimpée assez raide qui suit pour rejoindre le col d’Arpette à 2665m me laisse un peu sur ma faim côté paysage après avoir eu cet bref aperçu avant pendant la descente. Nous longeons cette fois le glacier du Trient dans sa pointe, mais juste en le devinant sous le clair de lune. Au col, un panneau nous indique Champex à 2h30. On pensait que la partie était gagnée, plus que 1100m de dénivelé à perdre, mais c’était sans imaginer ce qui nous attendait. En effet suivant bêtement des frontales devant nous, tout en surveillant d’un œil assez souvent la trace GPS par sécurité, nous nous engageons dans le creux sur un névé… pour aboutir juste après dans un énorme éboulis avec des rochers de plusieurs mètres de hauteur. Une bonne ½ heure à chercher un chemin là au milieu pour franchir une centaine de mètres. Alors qu’il y avait un petit sentier qui passait par la droite en dessus, mais se perdant au début dans un pierrier, et que nous retrouverons à la sortie de l’éboulis avec l’aide du GPS. Pas mal d’équipes se sont fourvoyées comme nous, à suivre les lampes frontales qui les précédent. Ce qui n’arrange pas nos affaires question temps. La suite de la descente est longue, mais le sentier suffisamment lisible pour ne pas se perdre. Une lumière orange à l’horizon sur laquelle nous nous dirigeons me fait croire à notre arrivée sur Champex. Erreur, ce n’est que le relais d’Arpette. Nous arriverons en longeant le lac sur Champex, que je reconnais pour y être déjà passé lors de l’ultra du Verbier St-Bernard, de jour mais dans le brouillard. Le coin est calme cette fois, pas de groupe folklorique pour nous chanter un air d’ici. Nous retrouvons Françoise juste avant la base de vie où elle nous accompagne. Au programme, repas, douche et dodo. Nous sommes sous de grandes tentes, l’air est un peu frisquet. Les douches sont froides aussi ! Nous ne faisons pas les difficiles (pas le choix d’ailleurs) car cela fait du bien de se décrasser. 96 km et 9500m de D+, nous devons commencer à sentir le fauve ! La tente pour dormir est complète. Les bénévoles sortent de nouveaux lits de camp qu’ils installent dans la grande tente où nous nous ravitaillons. Pas un problème, la lumière et le bruit ne vont pas nous déranger longtemps pour s’endormir. 1h30 à dormir, nous avons l’impression de nous être juste couchés quand Françoise nous réveille. Mais cela est suffisant pour avoir déjà pas mal récupéré. Le temps de se « crèmer » les pieds, de remanger un petit peu, et nous voilà prêt à affronter une nouvelle journée et son lot de surprises si cela continue à l’identique de ce 1er tiers. Ce qui me fait un peu souci car les barrières horaires se rapprochent à allure grand V. Ce qui ne m’était encore jamais arrivé.

 

 

à suivre...



24/09/2016
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