Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

La petite trotte à Léon 2016 (1)

La petite trotte à Léon 2016

 

Eh oui, nous n’en sommes pas arrivés tout à fait au bout ! Mais quelle balade.
Surprenante par le parcours choisi avec de nombreux passages délicats (pour montagnards pas très aguerris comme ce fut notre cas), envoûtante par ses paysages sublimes sous le grand ciel bleu que nous avons eu, chaleureuse par son ambiance très sympa et différente des trails, bref de quoi faire passer cet « échec » au second plan, le plaisir gardant la suprématie dessus.

Nous voici donc le dimanche après-midi au retrait des dossards à Chamonix. Tout est en règle, nous récupérons nos dossards. Le briefing « obligatoire » suit et les organisateurs nous donnent les dernières consignes. Si je perçois que cela va être dur, je ne m’imagine pas encore ce que je vais en réalité découvrir. Et Olivier non plus, tous 2 étant néophytes dans cette épreuve.

Rappelons rapidement les grands principes de cette épreuve : pas de classement officiel, le seul but étant d’arriver à Chamonix dans les délais ; la même récompense pour tous les finishers, la veste et une cloche ; un parcours non balisé (et parfois hors sentier) mais une trace GPS fournie ainsi qu’un roadbook papier ; seulement 2 bases de vie (tous les 100 km environ) pour retrouver un sac d’affaires personnelles, ravitaillement et dortoir à notre disposition. En dehors il faut être autonome, et profiter de refuges partenaires ou non pour se ravitailler à nos frais, voir dormir aussi. Le tout par équipe de 2 ou 3 pour la sécurité ! Car nous traverserons des crêtes, des moraines, des torrents, des névés, le tout n’étant pas sans risque.

Une dernière nuit dans notre voiture avec Françoise face au glacier des Bossons. Moi qui est toujours bien dormi la veille des grandes courses, quelque chose me travaillerait-il car toute cette semaine mes nuits n’auront pas été très sereines. Tout est prêt la veille au soir, plus qu’à m’habiller demain matin, déjeuner et charger mon sac Olmo 20L plein à ras-bord sur le dos.

Debout à 07h30 lundi matin, le départ est fixé à 09h sur la place du triangle de l’amitié à Chamonix. A 08h30 nous y voilà, je retrouve Corine et Olivier qui viennent de récupérer la balise GPS qui va permettre à l’organisation de nous suivre en permanence, d’où l’absence de contrôle sur le parcours devenu inutile. Les 108 équipes sont là, il n’y a pas la bousculade habituelle des trails pour être au plus prêt de la ligne de départ. Vu ce qui nous attend, il n’y a pas de quoi s’affoler en effet. Je retrouve Géraldine et son co-équipier Olivier, elle est la seule Drômoise avec moi à prendre le départ. Voisine puisqu’elle fait partie du club d’Allex le TGD, et en même temps mon ostéopathe depuis mon entorse l’an passé, elle découvre aussi la PTL pour la 1ère fois. Et sans expérience du très long ! Un challenge supplémentaire.

Nous partons à 3, mais nous n’arriverons qu’à 2… si nous arrivons. Corine, l’initiatrice de ce chalenge nous quittera en route. Et pour 2 raisons : d’abord une obligation familiale ce jeudi non prévue lors de l'inscription, et puis de très fortes chances que ses pieds ne lui permettent pas d’aller très loin. Elle souffre de plus en plus de douleurs très tenaces, qui l’empêche de profiter des ultras à présent. Elle a essayé beaucoup de choses pour y remédier, rien n’y a fait jusqu’à présent. Elle a choisi de prendre le départ tout de même, sachant qu’elle pourra s’arrêter en cours de route si ça ne va pas.

Le beau temps est de la partie, et à priori pour la semaine. Et même canicule annoncée pour le milieu de semaine ! Vu l’altitude où nous serons la plupart du temps, cette dernière ne devrait pas trop être perturbante. Et personnellement je préfère cette situation à de la pluie et du froid ! Nous aurons au moins la garantie de voir du beau spectacle en 3D.
Nous nous avançons vers la ligne de départ, où nous retrouvons Géraldine et Olivier.

 

 

Derniers encouragements et nous voilà partis au petit trot à travers les rues de Chamonix pour aller attaquer la 1ère montée qui va très vite donner l’ambiance générale du circuit. Nous grimpons sur un  petit sentier au pourcentage sérieux le long de la rive droite du glacier des bossons sous l’ancienne ligne du téléphérique, aujourd’hui désaffectée. Arrivés à + de 2400m, un autre type de difficulté nous accueille, descendre le long d’une moraine sur une arête, et traverser en contrebas la moraine, faite de gros blocs de rochers. Nous suivons tant bien que mal la trace GPS, chacun choisissant au final son propre chemin à travers ce dédale de rochers. Corine commence déjà à ressentir ses pieds qui chauffent sur ce terrain accidenté. Très vite ils vont devenir douloureux intérieurement. Nous longeons à présent le pied des aiguilles de Chamonix sur un terrain vallonné où la marche s’impose la plupart du temps. Nous passons le lac bleu (vert par où nous sommes arrivés !) que Françoise, ayant monté par le téléphérique pour venir voir les coureurs, verra bleu du côté par lequel elle est arrivée. Aurais-je déjà des hallucinations ? Ca promet…

 

 

Toute une série de traversées de moraines nous attend encore. Nous retrouvons Françoise venue directement par un bon sentier pour nous voir passer. Nous continuons à flanc de montagne sur un chemin assez escarpé, à passer des moraines encore, avant de retrouver un sentier plus carrossable où nous attend Françoise à nouveau  avant que nous regrimpions sur Le Signal pour redescendre sur la mer de glace et la gare de Montenvers que nous apercevons sous nos pieds. Le chemin est plus roulant, nous arrivons à trottiner dans la descente. Nous retrouvons à Montenvers la foule (terminus du train pour la mer de glace). Le temps pour Corine et Olivier de refaire le plein d’eau (pour ma part je suis très loin d’être en rupture), et nous repartons. Le GPS n’est pas toujours facile à suivre en forêt car la trace dévie un peu par rapport au chemin. Quelques hésitations, mais nous trouvons à 2 équipes le bon sentier qui nous ramène en fond de vallée au village de les Tines. Quelques coureurs attablés à la table du bar, le temps de respirer un peu, d’entretenir leurs pieds déjà pour certains, et pour tous refaire le plein d’eau au tuyau mis à notre disposition, et nous voilà repartis pour une nouvelle ascension de + de 1500m d’un bloc pour atteindre le col de la Glière.

 

 

Malgré ses douleurs, Corine continue avec nous, en espérant pouvoir aller jusqu’à Champex, la 1ère base de vie, à un peu moins de 100 km. Une première partie en forêt est assez agréable. Nous faisons connaissance avec une autre équipe, un Suisse et un étranger. Le 1er en est à sa 7ème PTL sur 9 éditions ! les 2 éditions manquantes remplacées par le Tor des géants cela va de soi. Il est un des rares à courir sans bâtons. A vrai dire, mais je n’ai pas forcément fait bien attention, ce sera le seul que je verrai ainsi. Pour ma part, c’est  pareil, mais je les ai toutefois dans le sac à dos au cas où. Surtout par sécurité pour des passages dangereux. A la sortie de la forêt, en suivant la trace GPS, nous faisons un tout droit dans la pente. Pas triste au milieu des pierriers et buissons. Nous y laissons quelques forces du coup, pendant que d’autres sont restés sur une piste qui monte en zig-zag. Petit-arrêt au bord d’un ruisseau pour boire un coup et manger un peu, comme la plupart des autres équipes, avant d’attaquer le final pour atteindre le col. Quelques pierriers à traverser à nouveau, des bouquetins pas affolés du tout nous regardent passer tout en broutant. Les derniers 100m sont un peu plus acrobatiques, une ligne de vie pour sécuriser le randonneur est présente. Tout au long de la montée, nous aurons droit à de superbes vues sur le Mont-Blanc et les glaciers qui l’accompagnent. De l’autre côté du col, la vue change. Moins de glaciers, plus de montagnes rapprochées et des petits lacs, le tout sous un beau soleil. Nous en prenons plein les yeux (et les mollets aussi !). La descente est technique, pas vraiment de chemins, caillouteux, glissant parfois. Nous suivons tant bien que mal la trace pour retrouver plus bas le GR5 qui va nous faire redescendre assez bas afin de traverser un torrent par le pont d’Arlevé, puis remonter jusqu’au refuge de Moede Anterne. La nuit nous prend peu avant la passerelle. Frontales sur la tête nous repartons, et du coup nous apercevons bien les autres équipes que de jour nous ne pouvions voir. Ceux devant nous qui grimpent, parfois loin devant, la lumière du refuge que nous devons atteindre, et ceux derrière en train de descendre du col de la Glière. Un petit ballet de lumière que nous sommes seuls à percevoir car il n’y a personne d’autres que les coureurs (comme c’est bizarre !). ce qui nous rappelle un peu le ballet des frontales de la SaintéLyon, un spectacle à lui seul dans la nuit hivernale. L’arrivée au refuge est longue, j’avais mal évalué la distance en voyant ses lumières. Le refuge est plein à craquer déjà, tant bien que mal nous trouvons à nous asseoir et attendre que l’on nous serve le repas commandé dès notre entrée. Les assiettes vides arrivent au bout de 10’, la soupe encore 10’ après, Olivier étant allé la chercher. Avec un va et vient constant, pas facile pour les personnes de l’intendance à suivre le mouvement. La soupe est bonne, les pâtes bolognaises (à la tomate devront nous plutôt dire) sont avalées sans difficulté. Pour payer, Olivier va devoir attendre encore un 1/4h ! Plus de monnaie, c’est un peu le bazar.

 

à suivre...

 



16/09/2016
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