Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

100 km de Crest, suite et fin !

100 km de Crest, suite et fin : SAILLANS - CREST

 

Si elle se pose la question de continuer ou pas, elle ne le fait pas voir. Encouragé moralement par la présence de ses amis, elle se prépare pour repartir. Petit tour au docteur pour voir si tout va bien, tension et pouls normaux pour tous les 2, nous voilà donc prêts pour la suite. Pendant ce temps là, Laurent et Phil sont arrivés. Un sacré challenge de réussi pour Laurent, bien encouragé par Phil qui l’aura accompagné tout le long pour l’encourager, il aura bien mérité de boucler ses 65 km. La troupe d’amis nous accompagne sur le chemin du départ vers le final. Nous y allons à la marche, le temps de remettre les muscles en route. Et surtout tout en bavardant. Arrivé au ruisseau à franchir à gué, et au pied de la côte du rocher du Cresta, ils nous laissent tomber. Ils n’ont pas que ça à faire non plus ! En tout cas un sacré coup de « boost » pour Céline. Un autre coureur est reparti juste après nous, ce sera le dernier. Il nous double au moment de la séparation. Mais nous le redoublerons assez vite dans la côte, sans le revoir par la suite. A présent Céline connaît le parcours, l’ayant fait 15 jours plus tôt à l’entraînement. La fatigue se fait sentir, mais elle garde encore un rythme correct en montée. Mais voilà, à mi-hauteur, nouveau coup de « bambou ». Je me dis en moi-même que la suite est bien compromise. Il faut dire qu’elle a dépassé de plus de 50% déjà son maximum qu’elle ait fait en long. Ce n’est déjà pas rien. Nous continuons calmement à son allure, il n’y a pas le choix. Une fois le Cresta passée, le chemin devient plus facile en partie. Elle arrive encore à trottiner un peu sur les parties les plus faciles, mais je vois bien qu’il n’y a plus de jus. Pas bien de solution toutefois, si ce n’est de continuer pour arriver au prochain contrôle et à une route à La Chaudière. Une nouvelle côte pour rejoindre les crêtes finissent de l’achever. Au sommet, c’est la capitulation, elle s’assoit sur un rocher. Le plaisir n’y est plus vraiment, l’objectif à présent est impossible à réaliser, c’est net. Les jambes sont cuites, une fatigue générale l’a envahie. Nous nous concertons pour trouver la meilleure solution. Nous sommes à présent sur un grand chemin qui peut l’amener jusqu’au village de la Chaudière. Nous situons de visu le village sans le voir pour qu’elle perçoive bien la direction à prendre. Et « tranquillement » à la marche elle n’a plus qu’à le rejoindre, n’ayant que très peu de risques de se tromper, des panneaux indicateurs se trouvant au prochain carrefour.

 

 

De mon côté, encore bien frais dans les jambes et celles-ci me démangeant un peu, je décide de continuer le parcours en essayant de passer la barrière horaire à temps à La Chaudière. Je prends mon rythme sans me défoncer non plus, mon but étant surtout à présent de faire du km pour que cela me serve de base de préparation pour mes futures grosses courses. Je cours sans aucune difficulté, même dans les montées pas trop raides. Connaissant le parcours,  j’ai peu de chances de me tromper, de louper une balise, pour une fois. Au col de la Beaume, un bénévole est là qui attend le serre-file pour quitter son poste. Je serai certainement son dernier client, n’ayant pas revu le dernier coureur parti de Saillans. Et vu l’heure la barrière horaire sera dépassé pour lui ! Et pour moi, je n’ai pas intérêt à traîner non plus malgré un bon rythme. La descente dans le ravin se passe sans encombre, heureusement que le temps a été sec ces derniers jours, sinon cela aurait été une sacrée partie de patinage dans la boue. Une fois en bas, un joli sentier nous remonte à flanc de montagne jusqu’au village de la Chaudière. Petits pas de course les ¾ du temps, j’arrive au village à 5’ à peine de la barrière horaire. Le plus dur est fait. J’apprendrai par la suite que la barrière avait été repoussée d’une 1/2h. Cela n’aurait pas changé grand-chose si je l’avais su, car même si j’avais été mis hors course, j’aurai continué pour engranger des km. Céline n’est toujours pas arrivée, ce qui ne m’étonne qu’à moitié. Je lui laisse un message aux bénévoles. Elle arrivera exténuée, en même temps que Mélanie et Françoise venue la récupérer en voiture. Même en marchant, elle n’avait plus de jus et s’arrêtait très souvent. Un mini-car est là pour rapatrier les éventuels abandons, ce que je ne savais pas. A cause de la lumière et des vitres, je ne vois pas l’intérieur. J’apprendrai un peu plus tard qu’Olivier était dedans et m’avait vu, mais il était coincé sur son siège. Après s’être trompé peu avant La Chaudière, il avait rebroussé chemin pour retrouver le circuit, mais la fatigue aidant, il avait préféré s’arrêter là pour pouvoir repartir le lendemain avec Corine sur le maratrail. Le contrôleur me pose la question si je m’arrête, ce qui lui semblait un peu évident vu l’heure. Je lui réponds bien sûr que non, et une fois rapidement ravitaillé, je repars à très bonne allure sur le parcours, à la grande surprise des bénévoles. En effet tous ceux qui ont continué dans l’heure qui précédait ne pouvait plus courir quasiment. Je me retrouvais en pleine forme de mon côté. Ce qui me fait dire que finalement faire 100 km si tu l’attaques en sous-rythme, tu peux finir aussi frais qu’un gardon en gardant ce mini rythme. Les derniers sont partis du contrôle 10’ avant moi. Je découvre par contre le chemin qui du village nous permet de rejoindre le pied des 3 becs. Tracé un peu à l’aveuglette à travers la forêt qui est bien dégagée heureusement, il a dû en faire souffrir plus d’un encore car il est très vallonné et un peu accidenté. C’est avec plaisir que je rejoins enfin le pied du pas de Picourère, le gros morceau de ce final, voir de tout le parcours. 540m de D+ en moins de 2 km ! Nous grimpons à flanc de falaise ni plus ni moins. Un très beau passage, mais qui se mérite car il est très raide. A mi-hauteur, je commence à rattraper les derniers qui me précédent. Encouragements au passage, petites explications pour la suite du parcours à leur demande, et je continue à mon rythme. La nuit n’est plus très loin arrivé au pas, mais quel spectacle. Je ne m’en lasse jamais. A nos pieds côté Est, le village de La Chaudière, tout petit, illuminé par ses lampadaires publics et tout le Vercors sous nos yeux en fond. Une vue splendide côté Ouest sur le synclinal de Saoû, de réputation mondiale. Pour ceux qui ne connaissent pas, une randonnée sur les 3 becs s’impose, vous ne serez pas déçu, faites moi confiance. A présent, grimpée sur l’un des 3 becs, celui de RocheCourbe. Puis on continue jusqu’au rocher de la Laveuse, point de jonction avec le parcours du 35 km et point de contrôle. La nuit me rattrape un peu avant, surtout en forêt où la frontale devient nécessaire. Régulièrement je rattrape un ou plusieurs coureurs à présent. Se profile bientôt la Combe, un chemin dans une petite gorge, très accidenté et très rocailleux où courir n’est pas facile du tout, et à gros risques pour les chevilles. Pour cela un grand chemin nous y amène sur 2 bons km. 2 coureurs devant moi à quelques mêtres l’un de l’autre. Je finis par rattraper le 1er, qui m’interpelle quand je el double. C’est Stève qui m’a reconnu dans la nuit, ne l’ayant pas reconnu de mon côté. Du coup nous continuons ensemble tout en bavardant et en prenant des nouvelles d’Olivier et de Corine. Il rencontre de son côté un problème de frontale, qui éclaire faiblement. En haut du chemin de la Combe, il s’arrête pour sortir sa bonne frontale qu’il a gardé justement pour cette descente infernale, sachant que les piles risquent de ne plus durer très longtemps. Je continue de mon côté. Assez à l’aise dans la descente, je ne prends toutefois pas de risques. J’en doublerai encore quelques uns qui ont du mal, parfois beaucoup de mal à mettre un pied devant l’autre sur ce chemin chaotique à souhait. J’espère à chaque fois que mon allure ne les décourage pas, le moral devant en prendre certainement encore un petit coup. Etant passé par là, je sais un peu ce qu’il en est.

L’arrivée au contrôle de la forêt de Saoû me permet de rejoindre tout un petit groupe de coureurs dont certains ne repartiront pas malheureusement. Dommage si près du but, mais quand l’épuisement est là, il faut savoir s’arrêter. Je retrouve des têtes connues, rencontrées plus tôt dans la journée. Et Cédric du JCP qui lui aussi commence à être épuisé. Il repartira avant moi, et à ma grande surprise je mettrai du temps à le rattraper, ayant encore un bon rythme en côte qui me surprend. Il terminera, comme Stève, la course, à grand coups de volonté et de courage. Bravo! La montée pour rejoindre le grand sentier est plus longue que je ne pensais. J’ai toujours un bon rythme, toutefois je cours un peu moins facilement en côte à présent. Une fois sur le grand sentier, faux plat descendant, je cours à nouveau à un rythme agréable. Plus personne ne courre, tout le monde marche à présent quelque soit l’état du terrain dans tous ceux que je doublerais. En attaquant la dernière vraie côte, celle du pas du faucon, je rattrape assez vite un autre coureur rencontré en début d’après-midi. Il rencontre lui aussi un bon coup de fatigue, il a enfilé sa cape de pluie pour essayer de se réchauffer. Il arrivera lui aussi au bout de la course, tout au moral. Le pas se franchit sans difficultés pour ma part, la descente, raide dans son ensemble, se passe plutôt bien, les cuisses ayant encore du jus. Sur le grand chemin légèrement vallonné que nous rejoignons, je double un coureur accompagné de son fils pour l’encourager. Bel esprit de famille là aussi. Cette année, je ne loupe pas le petit chemin qui nous permet de rejoindre le dernier point de contrôle avant l’arrivée à la ferme équestre. Une jolie mono-sente en descente, où sur le final je croise un accompagnateur qui part à la rencontre de son coureur, ne le voyant toujours pas arrivé. Après s’être renseigné, il se ravisera et redescend avec moi au contrôle pour l’attendre. Là je retrouve à ma grande surprise et avec grand plaisir Mélanie, Françoise et Benoît venus m’encourager pour le final. Rien à faire, qu’on le veuille ou pas, ça vous donne un coup de fouet. L’effet parfois ne dure pas longtemps, mais ça fait toujours du bien. La forme étant toujours là, je ne traîne pas trop et reprend la course vers le final. Petites bosses à avaler, où je retrouve ma troupe de supporters encore une fois, et une descente assez longue pour rejoindre la ligne d’arrivée. A peine entamée la partie goudronnée de cette descente, une voiture sur le bas côté… qui c’est ? Toujours les mêmes. Même plus le temps de pisser tranquillement, je les ai sur le dos de suite !!! reboosté pour la nième fois, c’est à bonne allure que j’avale les 2 derniers kms de goudron. Et ils sont bien entendu là, au pied du podium, quand j’arrive ! Jack et l’animateur sont là pour accueillir les derniers concurrents, un sacré marathon pour eux aussi que l’organisation de cette course pour être sur tous les fronts avec la multitude de courses qui nous sont proposés. Un repas est prévu pour les coureurs à l’arrivée, je prendrai juste ma part de tarte pour ne pas faire plus attendre la troupe. Nous retournons chez Céline et Benoît pour rejoindre Benjamin qui se repose lui aussi ; Céline ne s’est pas faîte priée non plus pour aller se coucher une fois rentrée. Sa récupération se fera assez bien à priori dans les jours qui suivront. Françoise et Benjamin ont bien terminée de leur côté leur 35 km, une grande première pour Françoise, qui était encore relativement en pleine forme pour m’attendre. Et surtout du plaisir à courir, le plus important. Quand à moi, j’ai eu plus l’impression de faire une grande balade qu’une course, et ce fut loin de me déplaire.

Objectif raté pour Céline, mais une belle expérience qui lui aura créer un acquis pour de futures réussites par la suite.

 



21/06/2015
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres