Coco le cyclo...

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La marche au clair de lune, 24 octobre 2009

La marche au clair de lune, samedi 24 octobre 2009

Pour la 22ème édition de cette randonnée, c'est environ 700 participants qui répondaient à l'appel des organisateurs, l'OSCP de Bourg-de-Péage, l'OMS de Romans et le club cyclo des Randonneurs Romanais Péageois. Annulée à cause du temps l'an passé, cette coupure n'en a pas pour le moins découragé et organisateurs, et participants. L'ayant connu lors de sa création, mais n'ayant jamais eu l'occasion d'y participer bien que l'envie y fut il y a quelques années, je l'avais « perdu de vue » jusqu'à ce qu'un capeur bien connu dans le monde du blog des capeurs, me la conseille fortement. Après une rapide analyse, cela me semble en effet beaucoup plus intéressant d'y participer en lieu et place du marathon de Loriol que j'avais prévu.

Circuit où les portions de routes alternent pour moitié avec des chemins, courir de nuit, dénivelée de 1120 m pour 51,7 km (sur carto exploreur), une réplique quasi parfaite en un peu plus court de ce qui nous attend pour la SaintéLyon. Que rêver de mieux !

Du coup j'invite Denis mon beau-frère à venir aussi, puisqu'il vient de s'inscrire sur SaintéLyon sur mon invitation. Du coup Yvette et Françoise, nos épouses, feront la marche de 18 km pendant que nous essaierons d'avaler les 50 km en courant.

Après un repas copieux composé d'une « croziflette » (crozets avec un reblochon, style tartiflette) qui va laisser des traces (!), nous voilà partis bien équipés pour le hall des sports à Bourg de Péage. Arrivés 1/2h avant l'heure de départ fixé à 22h, nous avons l'agréable surprise de constater que nous ne sommes pas seuls. Ce qui engendre quelques petites difficultés pour trouver où se garer. A notre arrivée dans la salle nous croisons Phil téléphone à l'oreille qui guide notre ami Robert, à priori un peu perdu, et à la bourre comme d'habitude ! Nous récupérons nos feuilles de route, et nous voici à attendre le départ au milieu d'une foule importante. Et nous tombons sur des connaissances : Joël et son amie qui sont venus faire la marche. Joël fut entre autre mon équipier tandémiste il y a 30 ans ! Et à côté de nous qui voilà ? Etienne, un compère du service militaire . Nous nous croisons de temps en temps, soit une randonnée vélo, soit une sortie rando ou trail. Je sors mon appareil photo, et voilà qu'au moment de mettre le flash en route, plus de batterie. Et pourtant j'ai changé, les piles avant de partir ! Mais voilà, ce n'étaient pas des rechargeables et on avait dû s'en servir déjà ! Du coup, une nouvelle fois, je vais promener mon appareil photo pour rien ! Va falloir que je fasse quelque chose avec cet appareil.... une tentative de drop dans le Rhône par exemple !

Le speaker nous demande de sortir sur le stade pour la photo de départ. Vu l'affluence, il nous faut quelques bonnes minutes pour y arriver à cause d'un passage étroit . Arrivé enfin sur le stade, tout le monde continue. Donc point de photo de groupe j'en déduis ! Nous suivons le mouvement général et nous nous retrouvons un peu après dans une rue. Avec Denis on se regarde et on se dit que l'on peut commencer à courir. Dommage, je n'ai pas réussi à revoir Phil pour courir ensemble. Nous déclenchons nos chrono et nous voilà à petite allure remonter peu à peu la longue file de marcheurs qui s'étirent. Au bout de 2 km, nous doublons les premiers marcheurs et nous nous retrouvons avec d'autres coureurs. Nous y serons environ une cinquantaine à effectuer la rando en CAP. Nous commençons à retrouver la campagne et la nuit noire. Soudain devant moi, que ne vois-je pas ? Une chaussure ! Et en plein milieu de la route. Et avec la chaussette ! Serait-ce un capeur enlevé par un ovni ? Pas de capeur gisant au bord de la route, tout semble normal. Je prends la chaussure à la main et tout en courant je découvre qu'elle est neuve de neuve ! N'a jamais servie encore ! Avec un peu de chance peut-être la 2ème va se montrer... Mais pas de pot, c'est du 45 au moins ! Mes pieds peuvent enfler avant que j'occupe toute la chaussure, moi qui ne fait que du 40. Finalement je trouverais la seconde, accroché au dos d'un capeur que nous rattraperons un peu plus tard. Mais entretemps j'ai laissé l'orpheline au chevet d'un bénévole qui l'a prise en charge à un carrefour. Denis mène l'allure, et il me faut lui tempérer un peu ses ardeurs, nous sommes partis un peu vite pour moi : 11,5 km/h ! Du coup nous doublons dans les premiers kilomètres une bonne trentaine de coureurs au moins. Des bénévoles avec gyrophare sur leur voiture sont aux principaux carrefour jusqu'à Marches essentiellement. Nous ne risquons pas grand chose. Peu à peu nous nous enfonçons dans la nuit noire, le clair de lune promis par les organisateurs ne sera pas au rendez-vous. Tout juste quelques étoiles viendront scintiller un peu. Mais le temps est excellent pour courir. Très peu de vent du nord, une température douce pour la nuit (12°). Ce sera en short et tee-shirt que j'effectuerai la totalité du circuit. Mais j'avoue avoir eu quelques frissons au moment de repartir après les 3 points de contrôle et ravitaillement. Côté éclairage j'avais prévu ma lampe de casque de vélo tenue à la main (pour sa puissance d'éclairage et son faible poids : 80 gr) et une frontale en secours dans une poche. Sur les parties goudronnées, même sans clair de lune, l'utilité d'une lampe n'est pas forcément évidente, si ce n'est de se signaler évidemment vis à vis des autres usagers. Tenant ma lampe à la main, le faisceau de lumière tangue, et surtout m'aveugle un peu par reflet sur le gilet de sécurité de Denis qui est assez souvent devant moi. Du coup je « profite » de sa lumière et éteint la mienne quand nous nous retrouvons seuls.

En courant nous sommes tous pareils : nous ne pouvons guère nous retenir de laisser échapper quelques rots et pets. Mais pour la première fois (et j'espère la dernière), mieux vaut éviter de me fréquenter : la « croziflette » se rappelle à l'ordre. Heureusement pour Denis, c'est au bruit et non à l'odeur qu'il peut me suivre à la trace. Mais l'inverse est aussi vrai, à moindre dose il est vrai. Et ceci sur la totalité du parcours! Lors de notre premier arrêt pipi, un autre coureur que nous avons doublé peu avant nous rattrape et nous faisons route ensemble du coup. Il est d'Andance, et à déjà une bonne expérience de la CAP. C'est ensemble que nous arrivons au premier point de ravitaillement à Marches en courant ! Dans la salle 2 autres coureurs repartent comme nous y arrivons.

Tous les bénévoles attendent le « client ». Nous avons ainsi l'avantage d'éviter la foule. Le temps de boire une boisson chaude, discuter 2 minutes et manger un peu même si nous n'avons pas faim (mieux vaut prévenir que guérir), nous voilà reparti. Notre compagnon du moment nous emboîte le pas. Pas le temps de faire 500 m qu'un 2ème arrêt pipi s'impose pour moi. Le parcours commence à se durcir un peu, les premières petites grimpettes arrivent. Notre compagnon donnera vite des signes de faiblesse, moi aussi d'ailleurs. Je ne suis pas capable de suivre le rythme de Denis, sans être toutefois loin derrière. Du coup après chaque bosse il m'attend un peu et nous continuons ensemble. Arrivé sur Barbières, nous rattrapons un autre coureur que nous doublerons au début de la côte à la sortie du village car il prend l'allure marche alors que nous continuons à courir de notre côté. Denis me distance peu à peu sur ce sentier assez sympathique, mais assez accidenté. Première des 2 grandes côtes du parcours, nous prenons peu à peu de l'altitude. En dessous, nous voyons 2 lumières qui grimpent aussi. Le rythme marche est de mise assez souvent car le pourcentage est parfois assez relevé et nous avons déjà effectué la moitié du parcours. La fatigue commence à se faire un peu ressentir dans les jambes. Nous rejoindrons la route un peu avant le deuxième ravitaillement à la Combe d'Oyan sur laquelle nous allons plongé en prenant un raccourci bien balisé à travers champs. Je ne sais pas dans quoi j'aurais mis les pieds, mais je m'en doute fortement à la douceur de l'amorti ! Cette première montée et descente sur chemin technique (beaucoup de cailloux, souvent roulants) me font abandonner ma technique d'éclairage au profit de ma frontale que j'installe devinez où ? sur mon front pardi ! En effet autant en montée le faisceau m'éclaire relativement bien et me permet de mieux distinguer les obstacles du sol, autant en descente c'est une catastrophe : ma lumière part dans tous les sens, impossible de garder le faisceau devant moi en permanence, mon bras se baladant en permanence pour la recherche de l'équilibre. Au moins je sais à quoi m'en tenir à présent sur ce plan là. Comme dans les montées, je ne serais pas plus dans les descentes capable de tenir l'allure de Denis qui va un poil plus vite. Je descends relativement prudemment, sans prendre de risque car je sens la limite très proche.

Nous voici au deuxième point de ravitaillement, où nous retrouvons les 2 mêmes coureurs du premier contrôle qui s'apprêtent à repartir comme nous arrivons. Denis sort sa feuille de contrôle en piteux état, tout mouillée de sueur. On nous propose gentiment un bol de soupe, que nous acceptons avec plaisir. Mais la gestionnaire de la marmite juge qu'elle n'est pas assez chaude. Finalement, 2 bols échouent dans nos mains, et nous nous délectons de ce potage, bien assez chaud finalement. Tout en discutant 2 bénévoles (dont les têtes ne me sont pas inconnus) me reconnaissent. Normal, ce sont deux cyclos du club des R.R.P., dont leur président. Nous avons eu l'occasion de nous côtoyer lors de réunions cyclos, il y a 3, 4 ans pour les dernières. Nous discutons un peu, mais pas trop pour ne pas se refroidir. Comme nous repartons, notre collègue d'Andance arrive à son tour. La replongée dans la nuit est un peu frisquette en tee-shirt. Mais le relief va vite nous réchauffer à nouveau. Denis passe devant et me largue peu à peu dans la montée. Je marche la plupart du temps vu le pourcentage. Quelques replats me permettent de relancer la course. Le chemin est assez sympathique, mono-sente en sous-bois. Le sommet est assez vite atteint finalement, c'est reparti pour une descente technique à nouveau avec pas mal de cailloux instables. Nous réussirons à ne pas nous gameller, ce qui est primordial. Denis est toujours un petit ton en dessus de moi, si bien qu'il m'attend régulièrement. La fatigue commence à peser dans les jambes. Après les deux grosses difficultés du parcours, la moyenne horaire est tombée à 8,5 km/h. J'avais prévu sur l'ensemble du parcours une vitesse de 9 km/h, cela ne sera pas possible. J'avais sous-estimé la difficulté technique des 2 grosses difficultés qui ont cassé pas mal l'allure. L'arrivée sur Meymans, 3ème et dernier point de contrôle au 40ème km avant l'arrivée se fera au rythme, sur un parcours vallonné, mais roulant dans l'ensemble, alternant les parties goudronnées et chemins. Arrivés dans la salle de contrôle, rebelote, les 2 mêmes coureurs qui nous précédent s'apprêtent à repartir. Nous mangeons et buvons un peu pour histoire d'anticiper une éventuelle fringale, mais la « croziflette » nous cale encore l'estomac ! Nous repartons après une petite pause de 5' bien agréable, sans voir arriver d'autres participants. Il ne nous reste qu'une dizaine de km, en terrain légèrement vallonné, mais avec une tendance au faux plat descendant. Toujours un peu de mal à suivre le rythme de Denis, mais je décide de m'accrocher histoire de renforcer mon endurance à l'effort. Au fur et à mesure que nous approcherons de l'arrivée, l'allure s'accélèrera légèrement. Peu après le péage de l'autoroute de Grenoble que nous longeons, nous loupons une balise si bien que l'on se retrouve en pleine campagne et dans la nuit sans trop savoir où nous sommes. Mais le coin n'est pas compliqué quand on le connaît. Du coup nous continuons tout droit et nous retombons sur la grande route de Bourg de péage à Grenoble un peu en amont de Pizançon. Vu le trafic quasi néant à cette heure-ci, nous gardons donc la nationale qui va nous amener directement sur le hall des sports de Bourg de Péage. Denis accélère sur le dernier km, mais je résiste et reste dans sa foulée. Finalement nous aurons bouclé le parcours de 52,17 km en 5h56, soit 8,8 de moyenne. Vu notre erreur de parcours, nous arrivons par la petite porte de derrière à l'arrivée, à la surprise générale. Nous expliquons notre erreur tout en rassurant les bénévoles sur la qualité du fléchage, qui était très bien. D'ailleurs, nous sommes les seuls de ceux qui sont arrivés à avoir loupé une flèche. Bien que ceux-ci ne sont pas nombreux, puisqu'au nombre de 3 ! Dont les 2 fameux que nous avons croisé à chaque point de contrôle. Denis sort son parchemin puzzle à reconstituer, son numéro est encore lisible, c'est l'essentiel pour le pointeur ! Dans un coin de la salle, je retrouve une bénévole haut perchée avec en point de mire devant elle, devinez quoi : la chaussure que j'ai retrouvée ! Elle attend sagement son propriétaire. Vu la foule, nous n'avons pas de mal à nous apercevoir qu'Yvette et Françoise ne sont pas là. Elles doivent nous attendre à la voiture. Après s'être légèrement restauré, vu la « croziflette » toujours dans l'estomac, nous repartons en marchant, eh oui les jambes sont lourdes, jusqu'à la voiture. Nous arrivons en douce pour leur faire peur ! Pas de pot, personne ! Il nous faut retourner au chaud dans la salle du coup. J'avais emmené mon portable avec moi, j'en profite pour les appeler. On pense qu'en forme elles ont peut-être continué sur le 30 km. Je tombe sur Françoise à la 2ème sonnerie, ce qui me surprend. Je lui demande où elles sont.

« Comment ça où on est ? Mais à l'arrivée à vous attendre ! ».
« Mais on en vient on vous a pas vu ! ».
« Vous nous faites marcher ? Où vous êtes ? ».
« On arrive au hall des sports, on revient de la voiture où on croyez que vous étiez. ».
« Comment ! On vous guette depuis un moment, et on ne vous a pas vu ! »

Eh oui, notre arrivée par la petite porte n'aura pas été sans conséquence. Informées par les organisateurs que les premiers arrivaient, elles s'étaient installées dans les tribunes du stade pour les voir. Après les 3 premiers arrivés à 1 minute d'intervalle, on leur signale que 2 autres arrivent. Ne sachant pas qui s'étaient, elles attendent, attendent sans rien voir venir.

Nous les retrouvons finalement dans la grande salle. Leur marche s'est bien passée, 3h30 pour 18 km, une bonne allure. Des cars prévus par l'organisation ramenaient sur Bourg des péage les marcheurs qui décidaient de s'arrêter aux différents points de contrôle.

Ce test grandeur nature pour SaintéLyon m'a pleinement rassuré. Ayant prévu de faire moins de 8h20 pour les 69 km, je sais à présent que si tout va bien, cela est du domaine du réalisable sans trop de soucis. Reste une inconnue : le temps qu'il fera le 6 décembre ! Car cela peut changer complètement la donne en cas de mauvais temps : pluie, neige, gadoue... J'arrive fatigué, mais pas épuisé. Le fait d'avoir pu encore accéléré sur les derniers km est bon signe. Côté sommeil, aucun problème. J'avais anticipé un peu en faisant une petite sieste le samedi en début d'après-midi. Et finalement un bon repas avant a ses avantages (si on le digère) : plus besoin de se ravitailler ! Je n'ai pas réussi à boire 1 litre au total de ma poche à eau, auquel il faut toutefois rajouter 2 verres et un bol de soupe pris dans les points de ravitaillement. Et vu les arrêts pipi (4 ou 5), je n'étais pas trop en manque. Côté cheville, je n'ai quasiment rien ressenti du tout, avec mes chaussures de trail. Mais celles-ci commencent à sérieusement s'user, je ne sais pas si je vais arriver à les conserver jusqu'à la SaintéLyon. Petite douleur par contre au genou droit, mais assez léger et occasionnel. Certainement dû au goudron. Bilan très satisfaisant, il n'y a plus qu'à continuer l'entraînement tout le mois de Novembre, et une dernière course au trail des truffières à St Paul 3 châteaux de 38 km le 22 novembre, soit 15 jours avant SaintéLyon. Denis sera là aussi.

Milles mercis aux bénévoles qui ont oeuvré pour nous rendre fort sympathique cette randonnée, et qui ont passer une nuit blanche complète ! Le balisage n'est pas une mince affaire, d'autant qu'il faut l'adapter aux conditions nocturnes où les réactions ne sont pas les mêmes. Bravo et à la prochaine !



27/10/2009
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