Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

Endurance trail des Templiers 2011 (1ère partie)

Endurance trail des Templiers 2011 : une sacrée belle balade

 

2h15 du matin : le réveil sonne. Il faut sortir du duvet bien chaud pour se plonger de suite dans une fraîcheur quasi glaciale. Comme à chaque fois qu’il y a un objectif derrière, je ne me pose pas de questions et j’en sors immédiatement. C’est comme si je me sentais enfin libéré d’une attente qui n’en finissait pas, une sorte de délivrance. En général c’est très rare que je dorme comme une marmotte la nuit qui précède une course. Le souci de s’oublier m’amène systématiquement à regarder l’heure entre 2 phases de sommeil, celui-ci étant rarement profond à part les premières heures. Mes vêtements de course étaient au chaud avec moi dans le duvet si bien que la transition se fait en douceur. Une fois habillé au minimum, direction les sanitaires du camping qui sont chauffés. Bien agréable j’avoue, sinon il aurait fallu que je déjeune dans la voiture. Petit déjeuner comme à l’habitude, je mange avec autant d’appétit que si c’était 08h du matin, une chance. Une bonne douche derrière pour finir de se réveiller et se ravigoter, et derniers préparatifs. Pendant ce temps là, d’autres campeurs défilent dans les sanitaires, ce qui permet d’échanger un peu nos impressions d’avant course en se souhaitant tous bonne chance. Il est vrai qu’il en faut un peu, car bien que nous ayons tous chercher à préparer notre course au mieux, il suffit parfois d’un petit détail pour que sur une telle distance cela se transforme en galère voire en abandon. Petit tour aux toilettes, j’évacue le plus gros. Remplissage de la poche à eau avec ma mixture, il ne me reste plus que mon dossard à installer. C’est là que les choses se compliquent. Ma ceinture porte dossard comprend 2 pressions. Avec un dossard en papier indéchirable, je fais en général 2 trous avec une mini perforeuse qui reste dans la voiture. Cette fois ci, le dossard est plus fragile, mais installée dans une poche autocollante à fixer sur le maillot. Le fil détecteur qui en fait le pourtour pour permettre la lecture par les contrôleurs est un poil trop épais pour le passage de la perforeuse. Un trou sur les bords, j’ai bien peur que cela se déchire très rapidement. Je ne le sens pas mon système, et le temps tourne ! Il ne me reste plus qu’à mettre 4 épingles, ce que je n’aime pas car cela abîme le tee-shirt. Soudain je réalise qu’hier j’ai acheté une ceinture porte dossard pour Françoise qui se fixe avec 2 épingles. Retour à la tente pour la récupérer. Je réveille Françoise par la même occasion qui m’accompagnera au départ et nous regardera partir. L’installation du dossard en est facilitée avec ce modèle dans ce cas. Le temps de régler la ceinture à ma taille et me voilà enfin prêt. Je ne me suis pas pressé dans mes préparatifs, pensant avoir largement le temps de tout faire, et finalement c’est déjà 3h45. Le départ est à 4h, il s’agit de ne plus traîner. Nous voilà partis à pied jusqu’au départ à 1 km environ. Quelques autres retardataires nous accompagnent. Nous entendons au loin la voix du speaker sans en comprendre les propos vu l’éloignement. Plus on approche, plus il y a du monde. Je me retrouve en queue de peloton. Pendant que Françoise essaye de faire une ou deux photos, je me faufile un peu, histoire de gagner quelques places. Et déjà la musique de départ est lancée ainsi que le compte à rebours. Les fumigènes rouges sont activés, ce qui donne un air de fête et de l’ambiance. Je récupère vite mon appareil photo et c’est parti sous les applaudissements et encouragements de nombreux accompagnateurs présents.

 

 

 

Nous retrouvons très vite le calme sur cette portion de route qui nous permet de nous échauffer un minimum avant la première côte qui ne va pas tarder. J’en profite tant bien que mal pour essayer de remonter un peu le peloton, 700 coureurs ça tient de la place tout de même. J’ai beau doubler, doubler, j’en vois toujours autant devant aussi loin que ma vue peut me porter. Pas de soucis, il y a largement de quoi se défouler par la suite. Mais je veux surtout éviter les gros bouchons de la première côte. En fait, le chemin est assez large pour se  permettre de doubler sans gêner. Ce que je fais mais tranquillement sans chercher à forcer. Je me sens bien, même très bien sur ces premiers km, ce qui m’étonne un peu car d’habitude j’ai besoin de 20 à 30 km pour ressentir de bonnes sensations. Au sommet de cette première côte, je suis un peu en nage avec ma veste, mais je la supporte bien car le fond de l’air est vraiment frisquet. La gelée blanche est présente sur l’herbe. Mes gants en soie sont recouverts eux aussi d’une fine pellicule de gelée blanche. J’avais hésité à me mettre en cuissard long ce matin, je ne le regrette pas à présent. Certains sont en court, ce n’est pas dit qu’il ressente le froid, mais me sentir au chaud me donne un confort que j’apprécie. A présent, c’est un plateau que nous devons traverser. Large chemin qui zigzague, parfois des petits raccourcis sur sente entre 2 grands sentiers, cette portion est très roulante dans l’ensemble et je m’y ennuie un peu dans la nuit. Bizarrement plus personne devant moi, n’ayant pas suivi le rythme de ceux qui me précédaient. Peu à peu certains me remontent ce qui ne m’étonne pas et ne m’affole pas. Durant un petit passage, un autre coureur juste devant moi va se tromper de chemin par 2 fois. Je le rappellerai, ce qui me fait dire qu’il y a encore plus tête en l’air que moi ! Ce qui m’arrivera dans la journée aussi par 2 fois, d’autres coureurs me signalant mon erreur. Le balisage n’était pas en cause, c’est notre manque d’attention parfois qui nous joue ce mauvais tour. Mais vu la densité du balisage, on s’aperçoit en général très vite de notre erreur, ce qui limite énormément les pertes de temps. Ayant visionné le parcours en 3D sur internet, j’essaye de me resituer dans ma mémoire où l’on peut être. Pas facile, je sais juste que cette portion risque d’être un peu longue. Je prends donc mon mal en patience. Les sensations sont toujours bonnes mais je cours à l’économie sur ce plateau. Arrive enfin la descente ! Pas crispé mais pas très à l’aise non plus. De plus les secousses me déclenchent un besoin urgent de vidanger mes intestins. Alors que dans la broussaille qui nous entoure j’aperçois enfin un dégagement propice, celui qui me précède me le pique ! Je serre à fond les fesses, ça devient urgent. Je ne fais plus la fine bouche, je prends le premier petit dégagement qui se présente. Un peu broussailleux, mais j’arrive à me faufiler. J’éteins ma frontale et je me soulage illico presto. A peine à 3m du chemin, mais personne me voit dans la nuit, tous occupé à regarder où poser les pieds. Belle tomme liquide, les intestins sont à la fête ! Pourvu que cela n’empire pas. Les coureurs passent par vagues, c’est assez marrant. Comme s’ils se regroupaient pour se rassurer dans la nuit. Je reprends à mon tour la descente qui finalement n’est pas si longue que je pensais. Traversée sympathique de Peyreleau par des petites ruelles, et une série d’escaliers où ceux qui me précédent marchent. Je m’y fais plaisir comme un gamin, sautant de l’un à l’autre vu leur grandeur. J’ai un peu l’impression de voler, je me régale. J’espère qu’ils sont réguliers, car vu mon élan, je risque la gamelle. Je rejoins la route en bas du village et la rivière, le Tarn, sans encombre, et avec un petit sentiment de bonheur. A peine traversé la rivière, le 1er ravitaillement s’offre à nous. Eau gazeuse, quelques petits trucs à grignoter mais léger. J’ai dû déjà attaquer mon stock de barres de céréales avant d’arriver ici. J’essaye d’anticiper la fringale et le soif au maxi. Je ne traîne pas, ayant décidé de m’arrêter le strict minimum à chaque ravitaillement. Une nouvelle côte nous attend. La nuit est toujours là, c’est dommage car le paysage a l’air magnifique. La montée s’avère assez raide et à ma surprise, j’ai du mal à faire la différence. Serais-je déjà remonté à ceux de mon niveau ? Ce qui m’étonne un peu. J’en rattrape bien quelques uns, mais je me fais aussi doubler par d’autres. Le chemin qui suit la grimpée va nous faire longer la falaise qui domine la vallée étroite le long du Tarn. Superbe chemin, avec pas mal de passages techniques. Je double un peu, on me double aussi. Un qui me suit pendant un moment me fait de l’ombre. Sa frontale est si puissante que mon ombre se forme au sol devant moi, la mienne n’étant pas assez puissante pour bien m’éclairer. Je m’enquiers du modèle, mais n’est pas compris le nom après deux tentatives. Je n’ai pas insisté une 3ème fois de peur de passer pour un pénible. Une PETZL c’est tout ce que j’ai pu retenir, et qui dure une nuit complète dans la programmation où elle est. C’est un sacré plus pour les descentes, mais j’imagine que le prix doit être en conséquence, ayant déjà un peu zieuté sur internet ces modèles très puissants. Un peu plus loin, ne me sentant pas trop en jambes, je le laisse me doubler. Les sensations au vert sur les premiers km, tournent un peu au jaune pâle à présent. Rien de grave, je vais attendre que ça revienne, il y a encore pas mal de chemin à faire. Peu à peu en remontant cette vallée, les premières lueurs du jour commencent à éclairer le ciel. Cette partie nocturne s’est bien passée, juste un peu frustré de ne pas avoir pu profiter du paysage jusqu’à présent. Une superbe vue sur la vallée s'étale devant nous au détour d'un virage, je ne peux que m'arrêter pour l'immortaliser.

 

 

 

 

 

Soudain celui qui me précède et un autre s’arrête devant moi et lève les yeux au ciel. Je fais de même cela va de soi, dès fois qu’un ovni soit de passage ! Et que vois-je ? 4 vautours qui planent et tournent en rond. Auraient-ils repéré un trailer en difficulté ??? L’arrivée sur St Rome de Dolan, 2ème ravitaillement, se fera tranquillement, mais en serrant un peu les fesses à nouveau, le ventre me tortillant légèrement. Une salle nous accueille, et des toilettes sont présentes. J’y pars vite me soulager, profitant qu’il n’y a personne. J’en profite au passage pour me dévêtir de mon cuissard long et de ma veste, de mes gants, de ma frontale et de mon buff, pour remplacer ce dernier par ma casquette. J’y passe 10 bonnes minutes, ayant du mal à évacuer mes douleurs abdominales. Mais rien à voir avec les problèmes gastriques de la SaintéLyon il y a 2 ans ! Je reste confiant sur ce plan là. Je constate que je suis trempé dessous, tee-shirt, maillot manches longues et le haut du cuissard, j’espère que je ne vais pas prendre  froid le temps que cela sèche. Dans la salle, je me ravitaille normalement, tout passe bien. Demi-tour aux toilettes, je viens de m’apercevoir que j’ai dû y tomber un gant. Celles-ci sont occupées, je retourne en salle pour rester au chaud. J’y retournerai par 2 fois, même scénario, mais entre temps une accompagnatrice attendant son mari m’a récupéré mon gant entre 2 « clients », connaissant mon petit souci du moment. Moi qui avais prévu de m’arrêter maxi 3’ par ravitaillement, c’est loupé. J’ai déjà « mangé » tout mon crédit temps de la journée que je m’étais fixé et même dépassé. Et pendant ce temps là, çà défile, ça défile. Je me sens un peu mal barré pour faire un temps aujourd’hui, mais cela ne me chagrine pas le moins du monde. Le ciel est bleu, le soleil commence à nous réchauffer, les jambes vont bien pour l’instant même si elles manquent un peu d’influx nerveux, pourquoi s’inquiéter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





J’appelle Françoise pour lui signaler ma position et elle m’apprend de son côté que le problème du camping pour ce soir est résolu. Nos voisins nous ont fait une place sur leur emplacement pour y installer notre tente, ce qu’elle vient de faire. Pas de camping sauvage donc ! Merci à eux. En face de nous le prochain plateau à traverser, mais entre un grand trou…



25/10/2011
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