Coco le cyclo...

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La Ronda dels cims 06 2013 - Episode 2

La Ronda dels cims 06 2013 - Episode 2

 

La découverte du pays

 

05h, dring dring dring ! J’entends déjà mes voisins à l’œuvre. Tenue de « travail », petit déjeuner, dernières vérifications pour être sur de ne rien oublier et nous voilà partis à Massana pour prendre Alain qui nous attend en tee-shirt au bord de la route ! Réchauffé l’animal, moi j’ai 3 épaisseurs !!! Et pourtant je ne suis pas du genre frileux.

Nous rejoignons la ligne de départ dans le jour naissant. Pas de pluie déjà pour le démarrage, c’est une excellente chose. Nous sommes dans les premiers finalement à rallier le départ. Et très vite ça se peuple. Séances photos, musique d’ambiance pour réchauffer tout le monde. Alain étant du même pays que Julien Chorier et donc le connaissant, nous posons avec lui pour la photo souvenir. C’est pour moi l’occasion de le voir de près car une fois le départ donné, c’est foutu jusqu’à la remise des récompenses (quand j’y assiste !). Et c’est donc bien lui que nous avons croisé hier sur le sentier de la Cortinada. En vrai pro, il testait une dernière fois son équipement et sa tenue de course pour être sûr qu’il n’y est pas de grain de sable le lendemain en course. Pas près d’en être là pour ma part ! Même si je m’améliore au fil du temps. Les enjeux ne sont pas les mêmes, chacun à son échelle. La mienne ne sera jamais un grand modèle. A 3’ du départ, j’enlève ma 3ème couche que je fourre en vrac dans mon sac. Certains sont en marcel, ils me font frisquets.

 

Et c’est parti par une descente, qui ne dure pas ! Nous rentrons très vite dans le vif du sujet, et cela vaut mieux vu le dénivelé positif à avaler. Avec Alain, nous courrons ensemble, d’un rythme tranquille au milieu de la foule. Pas la peine de se fatiguer à doubler, nous en aurons le loisir à profusion par la suite, ménageons plutôt nos « chevaux ». Un arrêt pipi s’impose déjà, du coup je perds de vue Alain. Dans une première côte assez raide, certains ne trouvent rien de mieux que de chercher à doubler à tout prix. Vu l’énergie déployé dans ce but, j’ai l’impression qu’ils y laisseront des plumes. Et ça ne manquera pas. Bien plus tard dans la nuit, je doublerai une féminine faisant partie du lot, qui accuse sérieusement le coup. L’allure générale est assez rapide je trouve pour un 180 km. Je me retiens un peu pour garder un rythme légèrement inférieur à ma vitesse de croisière. Je me rappelle la Diagonale des fous où le départ, coincé dans les files à la queue leu leu, j’avais dû attendre longtemps avant de pouvoir prendre mon vrai rythme. Et comme ça avait bien marché, j’essaye de renouveler cette façon de démarrer. Du coup je me fais doubler régulièrement, mais sans perdre vraiment du terrain.

Au fil des km, je stabilise ma position, puis commence à remonter quelques places. Le soleil qui nous accompagne en ce début de journée est le bienvenu. Je quitte assez vite ma seconde couche (pas culotte… du moins pas encore !). Nous jouons aux équilibristes pour franchir les nombreux ruisseaux qui jalonnent le circuit en évitant bien sur de se mouiller les pieds, ce qui n’est pas toujours évident. Il neigeait encore fin mai ici, et ce fut la canicule début juin (+30° !). Si bien que les ruisseaux et torrents se sont retrouvés en crue très rapidement. Avec mes chaussettes étanches, je ne me fais pas de soucis quand un pied prend un peu l’eau. Cela s’avèrera payant car je n’aurai même pas la peau flétrie comme beaucoup, ni crevasses, ni ampoules. Le 1er ravitaillement est loin, je suis obligé d’entamer mes réserves. Pas de soucis, j’ai de quoi tenir au moins 80 bornes en autonomie. Nous le trouvons au parking où nous sommes venus hier en voiture pour aller voir le jardin botanique. Melon jaune, pastèque, fruits secs,… de quoi faire un repas ! Je profite un maximum de la pastèque, ce qui me réhydrate en même temps. Je retrouve Alain et nous repartons ensemble. Une bénévole donne de la voix tant qu’elle peut pour encourager tous les participants. Va-t-elle tenir jusqu’à la fin ? En tout cas une extinction de voix est au programme.

 

 

Une bonne côte assez raide est là pour activer la digestion ou nous la coincer. Nous dominons assez rapidement le point de ravitaillement où ça continue de fourmiller dans tous les sens. Un petit problème me préoccupe : j’ai le tee-shirt derrière trempé sur le bas ! Je suspecte ma poche à eau de fuir. A surveiller de près ! Ca monte, ça descend, et je profite d’une belle descente technique pour me lâcher alors que ça bouchonne un peu. Le moment propice venu, je double à toute allure, j’ai l’impression de voler et les autres prennent peur au point de se garer. Petit moment de plaisir que j’espère ne pas payer plus tard. Plus loin des plaques de neige que je dévale involontairement sur les fesses à 2 reprises. Avec Alain nous avons quasiment la même allure mais il va un poil plus vite que moi toutefois en montée si bien que je le perds de vue sans être toutefois bien loin derrière lui. Je me force à rester à mon allure pour ne pas griller une énergie qui pourrait se payer cher plus tard. Une belle descente à travers prés que je reconnais soudainement. C’est là où nous étions hier en voiture ! Et j’aperçois d’en haut un point rouge dans un champ tout jaune que je reconnais de suite : Françoise ! Elle est montée en vélo, histoire de prendre l’air en même temps. Petit bisou et quelques mots, je lui fais part de mon problème de fuite, et c’est reparti pour une longue descente jusqu’à Llorts où un second ravitaillement nous attend, presque en face de notre camping que nous longerons juste avant. Le torrent que nous longeons est impressionnant par son débit. C’est roulant, sans trop de pente. Et un peu monotone à mon goût. Au détour d’un virage, je vois Françoise qui arrive en courant pour me dire qu’elle m’apportera sa poche à eau à Llorts. J’ai en en effet le bas du tee-shirt toujours trempé. Mais j’ai encore de quoi boire. La fuite ne doit pas être bien grosse. En effet juste avant le camping, je retrouve Françoise avec la poche à eau. Je vérifie le niveau de la mienne, encore la moitié ! Je décide de la garder finalement. Au ravitaillement je retrouve à nouveau Alain. Un buffet toujours aussi garni, avec soupe de pâtes, bouillon, charcuterie, fruits frais et secs, gâteaux, barre de céréales, etc. Et sans oublier de la salade composée sur laquelle je jetterai mon dévolu à chaque ravitaillement : lentilles, maïs, thon.

 

 

Nous repartons ensemble à nouveau, une côte sévère est au programme à nouveau. Il est vrai que quand on voit le paysage dans son ensemble, les pentes sont très raides ici. Et les ascensions sont en conséquence. Très vite, je regrette mon choix de n’avoir pas changé de poche à eau. Je me retrouve avec non seulement le tee-shirt trempé, mais le cuissard avec à présent. Je pressens une pénurie à court terme. Après un petit passage technique en descente où je me suis fait à nouveau plaisir en doublant plusieurs participants en peu de distance, je me calme car dans mon enthousiasme de me trouver aussi bien en descente, j’ai peur de le payer pour la suite. Ce qui devait arriver arriva, plus rien à boire ! Une participante qui était avec nous au dernier ravitaillement, me propose gentiment de l’eau. Je la remercie sincèrement, mais pour l’instant je peux m’en passer. Je tiendrai les 2, 3 km qui nous séparent du 3ème ravitaillement au Pla de l’Estany, un gîte dans un secteur bien enneigé encore. Je retrouve à nouveau Alain, et récupère auprès des bénévoles une bouteille d’eau vide que je remplis d’un quart, apprenant que le prochain ravitaillement n’est pas très loin, à la station de ski d’Arinsal. Je continue donc avec ma bouteille d’eau à la main, ce qui j’avoue n’est pas des plus pratique, mais un bon dépannage. Je croyais que nous arrivions en descente sur la station, mais que dal ! Après une descente roulante, il nous faut regrimper le long d’une piste de ski. Je rattrape la féminine qui m’avait proposé de l’eau et j’en profite pour discuter. Juste avant le ravitaillement, voilà Françoise qui nous attend. Je la retrouve ainsi qu’Alain en train de refaire le plein. Cette fois j’échange sans l’ombre d’un doute ma poche à eau. Alain profite de la voiture pour y récupérer un autre tee-shirt pour se changer. Je l’attends tout en profitant du paysage qui hélas se grise de plus en plus. La pluie annoncée pour cet après-midi et les risques d’orage se précisent peu à peu. Va-t-on y avoir droit ?

 

A suivre…



01/07/2013
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