Coco le cyclo...

Diagonale des fous : Incroyable mais vrai !

Difficile d'exprimer mon ressenti à l'arrivée tellement cette course fut magique.

A l'arrivée au stade de la redoute à Saint-Denis

Pas d'explosion de joie, pas de sentiment de bonheur qui vous envahit d'un coup, ce fut plutôt un bonheur constant tout au long de la course au plus profond de moi, comme si le résultat ne faisait aucun doute. L'accident était ma seule hantise, ma concentration au maximum pour éviter ce piège. Un bonheur qui a duré plus de 45h, et même après et encore à présent.

Côté physique, j'étais bien préparé je pense, mais pas forcément au top. Les randos effectuées sur le terrain ont énormément contribué à retrouver cette forme j'en suis certain. Mais le moral lui était au zénith de sa forme. Pas une seconde de doute tout au long de la course, pour moi la chose était acquise dès la 1ère foulée, j'irai au bout ! Dans quel état ? Je n'y pensais pas, j'étais concentré sur ma foulée et mes sensations. La moindre faute d'inattention sur ce terrain extrêmement dangereux pouvait anéantir tous les efforts. Du coup ma pause de pied était ma préoccupation principale. Pour une fois, j'avoue que le côté "tourisme" de la course est devenu secondaire, pour 2 raisons. La 1ère, j'avais découvert en grande partie le circuit, au moins toutes celles que je prévoyais de faire de nuit. La seconde les conditions météo : la pluie !

Au contrôle de Cilaos au 70ème km en compagnie de Denis

Cette dernière conjuguée avec les parties de nuit ne pouvaient pas me permettre de réaliser un joli montage diapo. Et le fait que je sois obligé de m'arrêter pour prendre une photo pour éviter l'accrochage des pieds à toutes sortes d'obstacles, m'apportait un frein supplémentaire.

Des difficultés sur le terrain, il y en a eu, encore plus que je ne pensais. Une course très exigeante pour les organismes, la pluie mais surtout la boue ayant rajouté une grosse couche supplémentaire à la difficulté naturelle du terrain. Les pieds ont souffert le martyr pour beaucoup, les genoux ont explosé pour certains avec ces milliers de marche à gravir et descendre, toutes inégales. Et 2, voir 3 nuits à passer dehors !

Une course hors catégorie par beaucoup d'aspects : un cadre magique pour nous de la métropole, une ambiance de "Tour de France" sur l'Ile qui vous transcende tout au long du circuit, un terrain hyper physique et dangereux... un autre monde !

Et malgré toutes ces difficultés, jamais je n'ai rencontré de gros problèmes, tout a baigné dans l'huile (et dans l'eau aussi !) du début à la fin. Des soucis j'en ai eu quelques uns comme TOUT le monde (du 1er au dernier) : échauffement entre les jambes depuis le 70ème km, des genoux parfois un peu douloureux, des pieds pas beau à voir et très sensibles à l'arrivée, l'impression de marcher sur des aiguilles. Mais c'est quasiment tout ! Aucun problème de digestion, j'ai mangé de tout du début à la fin, j'ai bu très régulièrement et 2 fois plus que d'habitude, si bien que je n'ai jamais eu de courbatures dans les cuisses et mollets, uniquement la fatigue de l'effort au fil des km. J'étais capable encore de courir à 15km/h en descente sur route à la fin, courir sur les faux plats montants. La dernière partie, le Colorado, est sans fin quand on sait l'arrivée toute proche. Et physiquement elle finit d'anéantir le coureur par une descente d'une technicité presque extrême. J'attendais au fond de moi-même cette arrivée pour me dire 'Tu l'as fait !", et d'un autre côté j'aurai voulu que ça dure encore, et encore, tellement je nageais dans un bonheur profond.

Une course de rêve due à la magie d'une grande première pour moi : 170 km alors que je n'ai jamais pu dépasser 120 km avant, la découverte d'une île de toute beauté, une course hors norme qui vous transcende moralement. Arriverai-je un jour à reproduire cet état de fait ?

Un grand bonheur dans une sérénité quasi totale une fois le départ pris. A jamais gravé dans mon esprit !

Une île paradisiaque pour le randonneur... et le trailer !

A suivre dans des comptes-rendus à épisode, tellement il y a de choses à raconter...