Coco le cyclo...

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DIAGONALE DES FOUS 2012 : Episode 3 le Volcan

DIAGONALE DES FOUS 2012 : Episode 3 le Volcan

 

A peine nous voilà partis que l’invité annoncé nous rejoint déjà : la pluie ! Elle aura eu la délicatesse d’attendre que nous soyons partis, ce qui est sympa. Attendre sous la pluie le départ (comme s’est déjà arrivé) n’est pas fait pour nous mettre dans de bonnes conditions, et de bonne humeur non plus. Petit crachin sur le début, un peu plus soutenue ensuite, nous ne tarderons pas à être mouillé. Certains prévenants, ont déjà enfilé veste et pantalon imperméables. Vu la température ambiante, à mon avis ils doivent déjà nager dans leur « jus ». Je ne pense pas que ce soit la solution la plus judicieuse. Même s’il faut anticiper pour éviter de prendre froid ensuite, il ne faut pas non plus trop anticiper. Ils risquent beaucoup plus un problème de déshydratation en anticipant ainsi. Très peu sont dans ce cas heureusement. Les 6 km sur la route s’avaleront tranquillement pour moi, entre 2 cohortes de spectateurs qui nous encouragent sous la pluie. Incroyable mais vrai ! Il pleut, c’est déjà + de 22h, et les Réunionnais sont quand même sortis pour nous voir passer. Bravo et merci à eux. Françoise et Denis sont introuvables. Je devais les retrouver sur la gauche, finalement ils étaient à droite ! Nous arrivons plus vite que je ne pensais à l’embranchement du chemin. Nous évoluons à présent entre 2 haies de canne à sucre, assez souvent sur des chemins bétonnés, sinon assez roulants.

 


Une végétation luxuriante et différente de chez nous qui change nos repères

La pente est modérée, nous marchons tous quasiment. La pluie s’installe peu à peu, fine mais mouillante à la longue. Je décide de rester en tee-shirt. Celui de l’organisation que le règlement nous oblige à porter en début de course et à la fin. Je regrette par contre de ne pas avoir mieux anticipé la pluie, surtout qu’elle était bel et bien annoncée, au niveau de mes chaussettes. Sur l’aire de départ quand l’animateur nous a donné les dernières infos météo, nous n’y réchappions pas. J’avais largement le temps d’enfiler mes chaussettes imperméables, mais l’esprit ailleurs, je n’ai pas fait tilt. Du coup je décide de continuer ainsi et de les changer que si la pluie s’intensifie ou que le sol devienne trempé. Un coup d’œil devant, un autre derrière entre 2 champs de canne à sucre non coupés (c’est la saison de cueillette), j’ai le plaisir de retrouver ce fameux serpent lumineux dont nous gratifie chaque année la SaintéLyon. Y a du monde devant, mais encore plus derrière ! Dans ma bulle et dans la nuit, je suis incapable d’évaluer le kilométrage parcouru. J’avance comme un automate, n’attachant aucune importance à la pluie. Nous récupérons un chemin bétonné qui redescend légèrement. La plupart de ceux autour de moi trottinent doucement. Je décide de courir normalement et commence à en doubler quelques uns. Puis la petite descente se transforme en faux plat montant. Quasiment tout le monde marche. Je continue dans mon élan en trottinant sans produire d’effort. Je double, je double par paquets. La route est large, mais j’ai du mal à passer car beaucoup discutent en tenant toute la largeur de front. Lorsque la pente se durcit un peu, je prends aussi l’allure marche, ne voulant absolument pas entamer mon capital force. La pluie mouille de plus en plus. Je me décide de changer mes chaussettes avant d’avoir les pieds trop trempés. Une petite murette sur un passage de ruisseau et c’est fait. Pas mal sont repassés entre temps, mais qu’importe. Si je peux épargner mes pieds au maxi des ravages de l’eau, ce sera pas mal de temps de gagner par la suite. Petit ravitaillement soudain en boisson, que je saute. J’ai prévu de regarnir au volcan une première fois ma poche à eau, il faut que je la vide d’ici là. J’ai commencé à boire assez régulièrement depuis le départ, sans avoir besoin de me forcer, c’est bien parti de ce côté là. A la sortie du ravitaillement, changement de décor. C’est la fameuse montée de floc-floc. Je trouvais le parcours hyper-roulant jusqu’à présent, nous venions de manger notre pain blanc. Le chemin qui se présente à nous est à l’opposé ! Grosses marches, pente très importante dans l’ensemble. J’ai devant mon nez les fesses de celui qui me précède. Je dois me méfier de ne pas recevoir ses pieds dans la figure. Certains, peu nombreux heureusement, insistent pour forcer le passage et vouloir à tout prix doubler. Que d’efforts inutiles pour grappiller trois fois rien en temps. L’allure est un poil faible, mais je préfère attendre et garder mon énergie pour après Cilaos. Je m’économise un maximum sans avoir l’impression de perdre vraiment du temps. Les bouchons aux passages acrobatiques ne durent jamais longtemps, personne ne s’excite ou râle dans mon entourage, l’ambiance est sereine. Par contre certains me font un peu peur à voir leur rythme cardiaque. Ils soufflent déjà comme des bœufs ! Je ne connaissais pas cette montée, personne ne m’en avait parlé encore, elle n’est pas triste. Plus haut toutefois, le pourcentage faiblit un peu. Spectacle que je n’aurais jamais cru voir sur ce début de course de longue haleine, certains sont déjà dans le rouge complet. Arrêtés au bord du chemin, ils essayent de refaire surface, ils coincent déjà. Mais le pire est celui que nous trouvons allongé dans les buissons, les bras écartés, quasiment à l’agonie, en essayant de reprendre son souffle, son rythme cardiaque pas loin de son maxi à priori. Comment en a t’il pu arriver là ??? Peu à peu au fil de la montée, je peux reprendre mon rythme de croisière, nous nous échelonnons au fil des km. Je sympathise avec un autre coureur qui va au même rythme sans forcer lui aussi. Nous doublons quelques coureurs régulièrement, surtout quand le terrain peut nous en laisser la liberté en s’élargissant. N’ayant aucun repère si ce n’est la plaine des sables que j’ai pu parcourir de jour, je trouve cette montée longue, à ne plus en finir. Changement de végétation, je pressens une arrivée sur cette fameuse plaine. L’air commence à se rafraîchir sérieusement, le vent faisant son apparition. Je décide d’enfiler ma veste imper coupe-vent pour garder la chaleur. Du coup je perds mon compagnon de route du moment qui lui s’est arrêté un peu avant, pour la même chose. Dommage, j’aurais dû m’arrêter comme lui. Moi qui croyais que nous en avions quasiment fini de cette côte, je me trompais allègrement. Nous continuons toujours de grimper, grimper. Il est vrai que d’emblée, nous prenons 2400m de D+ au moins ! Et cela ne se grimpe pas tout seul !  La végétation se raréfie de plus en plus, le vent se fait de plus en plus sentir, nous finissons enfin par déboucher sur un plateau. Heureusement que jusqu’à présent, j’ai toujours eu des coureurs devant en point de mire, je ne me suis pas posé de question côté balisage. Mais à présent, le brouillard aidant, je me retrouve parfois sans point de repère devant. Et sur ce plateau où tout se ressemble, pas évident dans la nuit de suivre le balisage du GR. Très peu de balises de l’organisation, et celles-ci ne sont pas fluo en plus ! A 2 reprises en 5’, je perds le chemin, entraînant derrière moi d’autres coureurs du coup. Nous repérons assez vite d’autres lumières à chaque fois qui nous ré aiguillent. Je décide de lever le pied et de rester derrière d’autres coureurs qui soient connaissent bien le terrain, soit sont plus perspicaces que moi pour suivre les balises du GR. J’espère que ce ne sera pas ainsi tout le long ! Nous percevons du bruit pas loin, puis rapidement des lumières. Le point de ravitaillement de Foc-Foc. Ce qui veut dire que la plaine des sables est pour bientôt. Sous la pluie et le froid, pas mal d’accompagnateurs sont là pour attendre leur coureur. Les bénévoles s’activent dur, un orchestre aussi pour réchauffer l’ambiance et l’atmosphère.



 

 

 


Je prends le temps de manger, ayant déjà bien tapé dans mes réserves. N’ai-je pas fait assez le plein en sucre lent ces derniers jours, cela se pourrait bien vu la fringale que j’affiche. Je bois peu, ayant pas mal pris déjà sur ma poche à eau. Je suis d’un calme olympien, rien ne me perturbe. Je plaisante avec les bénévoles, pendant que je refais le plein de ma poche à eau, vidée aux 2/3. Après une tentative de prise de photos, nuit + pluie = pas terrible du tout, je repars à l’attaque.


 



Rapidement le balisage devient enfin efficace, balises fluo que nous pouvons apercevoir au loin. Plus question de se planter à présent, je peux y aller à mon rythme. Mais il faut toujours rester très vigilant et avoir un œil constamment rivé au sol pour éviter les pièges. Sur ces rochers volcaniques, qui ont le gros avantage de ne pas glisser, la moindre chute serait catastrophique, car les pierres sont hyper rugueuses et coupantes. Les chaussures vont déguster, surtout sur les bords, lacérées par le frottement contre les pierres. Nous atteignons enfin cette fameuse plaine des sables, où le sol est beaucoup plus régulier, et plat. Mais cela ne durera pas. Après avoir reperdu un peu de dénivelé, une nouvelle grimpette doit nous amener à l’oratoire Ste-Thérèse point culminant de cette première partie. Le jour commence à pointer son nez, ce qui n’est pas pour nous déplaire. J’avais prévu le lever du jour au Piton Textor, c’est raté. Ce qui veut dire que j’ai commencé à prendre un peu de retard sur mon planning. Vu le temps, ça ne m’inquiète pas plus, sachant que les 40h ne seraient pas faciles à réaliser. Je reste concentré sur MA course, pour garder les meilleures sensations possible le plus longtemps. Il ne fait pas très chaud, je rentre un peu les mains dans les manches de ma veste pour les mettre à l’abri. Tout va bien, je n’ai pas froid au corps tant que je bouge, aucune douleur encore dans les muscles. De légères sensations de fatigue dans les mollets, mais rien d’inquiétant. Je mange de tout, je bois régulièrement, le jour se lève… c’est le Pérou ! Non, que l’oratoire qui marque enfin la fin d’une grimpée interminable depuis le bord de mer.



 

 


Nous rejoignons assez rapidement Piton Textor, avant la descente sur les chalets des Pâtres et Mare à boue dans la plaine des Cafres. Les bénévoles ne manquent pas d'enthousiasme là aussi pour réchauffer l'atmosphère.




Nous quittons cette partie volcanique du Piton de la Fournaise pour s’attaquer à un autre gros morceau et son lot de surprises en ce qui me concerne : le Piton des Neiges.

 

à suivre...



29/10/2012
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