Coco le cyclo...

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DIAGONALE DES FOUS 2012 : Episode 2 le départ

DIAGONALE DES FOUS 2012 : Episode 2 le départ

 

Un départ à 22h, ça a l’avantage de vous laisser un maximum de temps pour vous préparer. Du coup je m’étais programmé cette préparation finale sur la journée complète pour ne rien oublier, et prendre le temps tranquillement de tout faire.

Pour commencer une bonne nuit et une grasse matinée. Pas de pot cette dernière se terminera à 07h30, je n’ai plus sommeil. Tranquillement nous prendrons notre petit déjeuner avec Françoise, Denis nous rejoint.

 

 




Petit-déjeuner ingurgité, je prépare mes 3 sacs : celui que je vais porter en course, et les 2 que je dois laisser à l’organisation avant le départ. Répartition des vêtements pour le rechange, de la nourriture (barre de céréales, compotes, gels, recharge boisson maison), tout ceci traîne en longueur et je n’attaque la confection de mes balles énergétiques que vers midi ! Sachant qu’en cas de chaleur celles-ci ne passeront plus dès Cilaos, je change la composition en remplaçant le chocolat par de l’ananas. Seul problème, la composition va se retrouver un peu trop molle pour faire des boules même après avoir rajouté des graines de chia pour épaissir. Tant pis, tant bien que mal avec l’aide de Françoise nous réussissons à me faire des petites boules emballées dans du papier fraîcheur. Le goût ne sera pas mauvais, mais l’ananas bien que mûr à point me donnera un goût d’acidité en course. Ca m’apprendra à faire du changement sans tester !

Le repas suit avec pour moi un petit plat de pâtes pour commencer, suivi d’une salade composée et d’un excellent cari maison cuisiné au feu de bois par Pauline, la maman de Marie-Hélène. Une excellente cuisinière !

Tentative de sieste ensuite dans le canapé. Pas de fatigue, la tension de la course ressortant, ce sera du repos seulement mais pas vraiment une sieste. Toujours ça de pris avant les 2 nuits blanches qui m’attendent où je ne compte pas dormir un seul instant. Un test pour moi.

 




Denis et Françoise préparent des smoothies pour me ravitailler en course aux points de contrôle. Pas évident de se retrouver sur le parcours, la configuration géographique du circuit ne se prête guère aux retrouvailles tout le long. Nous décidons donc de se retrouver une 1ère fois à Mare à boue dans la plaine des Cafres le vendredi matin après que nous ayons passé le volcan en course, puis à Cilaos en début d’après-midi, base de vie où nous devons retrouver nos premiers sacs, puis à la rivière des galets le samedi matin où nous retrouvons le 2ème sac, tout ça bien sur en tenant compte de mon évolution réelle. Sur le plan théorique je me base sur 40h, sachant que c’est très optimiste. Mais je le fais exprès pour me mettre un peu de pression. La pluie étant au rendez-vous, cela ne me facilitera pas la tâche je sais. Mais qu’importe je garde ma prévision. Comme à mon habitude je pars sans aucun repère sur moi (ni montre, ni GPS, ni road book) sauf dans ma tête les 2 bases vie à Cilaos et Ilet Savanna, pour faire le vide et rester à l’écoute de mes sensations.

Il est plus de 16h quand nous décollons d’Etang Saint-Leu. Je laisse le volant à Françoise qui serre les « miches » pour démarrer dans la pente à 30% ! Elle y réussit après nous avoir secoué un peu comme un cocotier. A l’arrière, j’essaye de me reposer à nouveau, ayant enfilé mes chaussettes de récupération car le trajet risque de durer un peu. En effet à l’approche de St-Pierre, un joli bouchon qui va durer un bon moment. Nous avons de la marge heureusement, pas d’angoisse de louper le départ pour le moment. Nous arriverons la nuit déjà bien noire au point de départ, il est un peu plus de 19h. Le parking se remplit à l’allure grand V. Pendant que Françoise commence à préparer le repas, nous allons avec Denis en repérage pour laisser mes 2 sacs. On devait nous fournir des sacs étiquetés, ai-je mal compris, nous ne trouvons rien. Des coureurs sont déjà rentrés dans le sas de départ avec contrôle des sacs. Retour au parking, nous décidons finalement que mes sacs de rechange resteront dans la voiture. Repas un peu léger, je n’ai pas très faim et surtout je ne veux pas prendre le risque de ne pas le digérer avant le départ. Un dernier petit tour dans les environs pour vider la vessie, et nous voilà partis pour le sas de départ. Du monde de partout dans tous les sens, ça brasse dur ! Arrivé près de l’entrée, ça bouchonne dur !



Séance photo et on se sépare, Françoise et Denis vont se positionner sur la route un peu plus loin pour nous voir passer. Pendant ce temps là, je fais la queue qui va durer un bon moment. Petites discussions avec mes voisins, réunionnais la plupart. J’ai un peu de mal à les comprendre, à moitié français, à moitié créole, du coup ça limite un peu la conversation.

 




Après une bonne heure de queue à poireauter debout, me voici enfin dans l’antre ! 1ère chose : contrôle des éléments obligatoires. Tout est ok. Je respire un peu. Contrôle de la puce, elle fonctionne bien. Ouf ! Il n’y a plus qu’à attendre le départ dans le sas, une petite heure. Certains sont allongés ou assis pour s’économiser au maximum, la plupart restent debout à discuter entre eux. Un podium près de la ligne de départ voit s’agiter un animateur pour faire monter la pression. Nous aurons droit ainsi à l’hymne de la course. Je l’écoute les yeux fermés pour essayer de m’en imprégner et de sentir des frissons, je me concentre dessus pour rentrer dans ma bulle. J’y arriverai même un peu trop car lorsqu’il annonce la météo qui nous attend, je suis hermétique. Je ne réalise pas que la pluie va être très vite de la partie. Sur un autre podium des danseuses, je n’en profite pas car avec ma petite taille, et le sas se remplissant de + en +, je n’arrive pas à les voir.

 




J’ai hâte à présent comme la plupart de prendre le départ. J’essaye de réaliser que je suis au départ de la diagonale des fous, une épreuve un peu démente pour trailers en manque de folie, non rien n’y fait, je ne vois et ressent que le présent. Toutes les difficultés qui nous attendent sont absentes de mon esprit. Je dois courir, un point c’est tout. Avancer, avancer, il n’y a plus que ça qui compte. Je pense subitement à tous ceux qui me suivent, à commencer par mes 3 filles qui m’ont envoyées leurs messages d’encouragements. Sur l’île déjà toute la famille de Denis et Marie-Hélène, ceux avec qui nous avons fait connaissance dans divers gîtes et en balade, nos amis de la Drôme rencontrés par hasard mardi sur la plage de Saint Leu avec leur famille, et en métropole, la famille bien sûr, les amis, les Grânois, les collègues de travail… et la famille des trailers ! Autant de monde derrière vous, ça vous booste, pas le droit de décevoir. Allez faut y aller ! Cela me donne quelques frissons d’être l’objet de tant d’attention, et c’est agréable. Plus que quelques minutes ! La tension monte. Le speaker annonce un problème administratif pour certains numéros qu’il appelle au micro.  Un coureur juste devant moi est concerné. Petit coup de chaud pour eux… pour s’entendre dire finalement : bon anniversaire ! Sympa.

Le décompte à rebours est enfin lancé, les rangs se serrent subitement. Attention à ne pas tomber au départ !




L’hymne est lancé, les « fous » sont lâchés ! Ayant pu me positionner à 1/3 tiers du peloton je pense, je n’ai pas à attendre longtemps pour embrayer la 1ère. Pas mal de bouteilles plastiques vides jonchent le sol, il faut lever les pieds pour ne pas s’accrocher dans différents obstacles (ça ne fait que commencer !). Passage sous la banderole de départ en 1’ environ, petite foulée ensuite, marche à nouveau, petite foulée à nouveau, nous prenons assez rapidement un bon petit rythme. Une foule incroyable des 2 côtés de la route nous encourage. Mais qui voilà à peine au bout du premier km ?

 

A suivre…



27/10/2012
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