Coco le cyclo...

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65 km de Crest, le 10/05/2014 : la cata ! mais une grosse lueur d’espoir…

65 km de Crest, le 10/05/2014 : la cata ! mais une grosse lueur d’espoir…

 

Après une nuit courte nous voilà fin prêt pour la journée, Simon sur le 105, mois sur le 67 km. Nous arrivons assez tôt pour que je puisse avoir le temps de retirer mon dossard, déposer le cadeau et l’enveloppe à la voiture, contrôle du sac, dire bonjour à quelques connaissances, notamment Corine et Olivier, Denis que je retrouverai au Tor des Géants,  Luca avec qui j'avais terminé le 100km l'an passé et c’est déjà l’heure de partir.

Me retrouvant en queue de peloton, alors que ce dernier coure tranquillement jusqu’au pied de la tour pour le vrai départ, j’accélère un peu pour tenter de remonter les ¾ du peloton afin de ne pas me retrouver bloquer dans de longs bouchons sur les crêtes qui vont suivre. J’arrive à me positionner pas trop mal sur la ligne de départ, Simon pas loin sur la même rangée, et Corine et Olivier juste à côté ainsi que Luca. Le départ donné, un feu d’artifice embrase le ciel sur la tour. Nous ne pourrons guère en profiter malheureusement si l’on ne veut s’étaler par terre. 1er problème : ma lampe frontale est déjà en mode de sauvegarde avec une toute petite lumière. Des piles rechargées la veille, cette fois j’ai la certitude que mon chargeur de piles a de gros soucis. Je m’étais déjà dit que je ne prendrai plus de piles rechargeables sur mes courses, mais là pour 2h30 de nuit, je me dis que cela ne poserait pas de problèmes, et bien si ! Du coup le chemin des crêtes est légèrement angoissant car je ne vois pas grand-chose, et quand quelqu’un a une forte lumière derrière moi, cela fait de l’ombre avec mon corps, et j’y vois encore moins ! Pas de problème toutefois.

Une fois sur le grand chemin, je me retrouve en compagnie de Corine et Olivier, et je profite de leur éclairage, en restant derrière ou sur le côté quand le chemin est large. Je retrouve aussi Denis avec qui nous papotons un peu. S’ensuit une série de petites montées et descentes pour remonter le contrefort du Vercors avant d’attaquer le gros morceau de ce début de matinée. Et là j’ai un mal fou à pouvoir suivre Corine et Olivier dans ces descentes techniques et boueuses parfois. Je me fais bien souvent larguer et à chaque nouvelle montée, je fais un petit effort supplémentaire pour revenir dans leur pas car ma lampe est quasiment éteinte. Pas de clair de lune non plus qui aurait pu m’aider. Dans une de ces descentes, tellement attentif à regarder mes pieds, je ne vois pas une branche à hauteur de tête que par miracle je frôle avec mon cuir chevelu.

Arrivé le 15ème km, une petite douleur sur le côté de la cuisse gauche me titille. Déjà ressentie à plusieurs reprises dans d’autres courses, elle disparaît assez vite en général. Pas d’inquiétude donc. Mais voilà au 20ème km elle est toujours là, et je n’arrive quasiment plus à courir, juste à marcher d’une bonne allure. J’ai toujours l’espoir qu’elle disparaisse, mais la douleur commence à se porter au genou et me rappelle de suite ma saison 2011 où j’avais dû abandonner à 2 reprises et finir Millau sur une jambe presque. Je ne me fais dès lors plus d’illusion pour cette course. Mieux vaut la stopper de suite. Arrivé au contrôle de Barcelonne, au pied du château, je décide toutefois de continuer jusqu’au relais si je trouve Stéphanie en voiture, voir sinon à Cobonne, histoire de n’être pas sorti pour rien. Je retrouve Corine et Olivier qui m’avait distancé du coup, mais qui s’étaient trouvés retardés aussi à cause d’un incident. Olivier a un gros pansement sur la tête et du sang un peu partout. Il s’est cogné mais plus sévèrement que moi à cette fameuse branche. Il garde le moral intact quand même, et nous repartons. Je les suis en côte sans problème pour le moment. Par contre sur les parties roulantes où nous pouvons courir, j’ai de plus en plus de mal à courir. Au bénéfice d’une nouvelle grande côte, je les recolle, mais très vite, je suis obligé de lever le pied à nouveau. Ma jambe gauche se raidit de plus en plus avec la douleur et du coup je compense tant bien que mal et réalise que je suis en train de tout me tordre. Je n’insiste plus et décide de continuer à la marche tant que cette formule me convient, le temps j’espère de rallier Cobonne.

Je me fais doubler à présent régulièrement, bien que les coureurs soient très espacés. Je réalise que j’étais bien positionné en course, ce qui me fait un peu râlé. Le temps est au beau, nous avons même transpiré un peu au départ, 12° au thermomètre. Le ciel est bien dégagé au lever du jour, mais celui-ci va se couvrir peu à peu, ce qui sera même appréciable. La vue sur la vallée est toujours aussi belle du chemin de crête qui nous amène au pylône émetteur, point le plus haut du circuit de 65 km. Juste après celui-ci, Simon me rattrape, en compagnie de Lucas avec qui j’avais fini le 100km l’an passé, et d’un autre coureur. Impossible de les suivre, ma décision d’abandonner étant déjà prise, je me concentre pour rentrer jusqu’à Cobonne dans le meilleur état possible. Un peu plus loin, le balisage est très bizarre à un carrefour. Normalement nous devons passer sur la droite. Je m’y engage, mais un peu plus loin, 2 coureurs devant moi qui venait de me doubler peu avant, reviennent sur leurs pas car ils ne trouvent plus de balisage. Je fais donc demi-tour moi aussi pour prendre l’autre sentier, me disant que chaque année il y a toujours 1 ou 2 petits changements de parcours. Mais voilà, plus de balises là non plus, mais je continue comme mes prédécesseurs et d’autres qui me doublent. De temps en temps, à chaque carrefour parfois éloignés l’un de l’autre on retrouve une flèche au sol et de la rubalise. Je me dis que le baliseur a été léger ! Mais il me semble que nous ne sommes plus dans la bonne direction aussi, sur le bon versant de la montagne. Ce qui s’avère exact car à force de descendre nous retrouvons la route et Cobonne se situe à 4 km en aval encore. Les flèches au sol ont été finalement un fléchage de dernière minute pour amener sur Cobonne ceux qui comme moi n’avait pas pris le bon chemin sur la crête, pour leur éviter de faire demi-tour et regrimper. Sachant que je m’arrêtais au village, cela ne me faisait pas trop râler de cette rallonge, d’autant plus que sur la route, j’arrivai à marcher d’un bon pas à défaut de pouvoir courir. Mais la descente qui avait précédait fut un peu dure pour ma jambe gauche.

Une fois au contrôle ravitaillement, j’annonce mon abandon. Je retrouve à ma grande surprise Olivier en train de se faire ausculter par des infirmiers. Ils refusent de le laisser repartir dans son état, et lui demandent d’aller à l’hôpital obligatoirement pour se faire suturer sa plaie au cuir chevelu. Alors que lui voulait à tout prix continuer, se sentant très bien. Dur d’accepter le verdict dans ces cas là. Un ami coureur, Serge, bénévole sur le contrôle, a fini son tour, et se propose de nous ramener à Crest. Nous voilà donc rapatrié au point de départ grâce à lui, sans avoir eu à déranger qui que ce soit. Merci serge. Pas de kiné en place, du coup je rentre à la maison. Dans l’après-midi, je retourne à Crest pour tenter de me faire soigner, ou plutôt d’essayer de voir si je peux trouver une raison à ce problème. Le toubib après auscultation, me renvoie chez le kiné, le problème étant plus de sa partie. Au passage une cabine de cryothérapie nous propose une séance à prix réduit. Il s’agit de subir un froid à -110° sur le corps entier pendant un temps de 3’, ce qui a pour effet d’agir à la fois sur le cerveau pour mieux réguler les automatismes du corps, et avoir un effet bénéfique notamment sur les inflammations. Pourquoi pas ? Frédéric Desplanches le gagnant du 100 km, et Francesca Canepa 1ère féminine et 2ème au scratch sur le 100 km aussi sont en train de passer. Je m’inscris, répond à un questionnaire pour être sûr qu’il n’y ait pas de contre-indication, et me voilà en slip, chaussons au pied et gants aux mains dans la cabine. La sensation est différente du froid que l’on peut ressentir dehors en plein hiver. Mais cela travaille car je ressens une tension sur mon nerf sciatique, mais surtout sur mon pied gauche, où l’ostéopathe avait déjà pas mal travaillé dessus lors de ma dernière séance. Est-ce aussi lié à mon problème dentaire ? à voir… Pas de kiné dans la salle de soins, mais une jeune femme podologue qui me prend en charge, en attendant qu’un kiné arrive. Je lui explique mon problème, me pose des questions, me manipule un peu les jambes en attendant pour soulager l’inflammation, puisque jusqu’au moment où je lui apprends que je me tords assez souvent l’avant du pied en courant, mais jamais la cheville depuis ce début d’année. Et là ça fait tilt dans sa tête et me demande si j’ai des soins dentaires en ce moment. Ce qui est effectivement le cas. Et elle m’explique le mécanisme qui fait que tout problème dans la dentition peut avoir pas mal de répercussion sur l’équilibre et les articulations sur tout le corps. Du coup je me pose la question de mes derniers soins dentaires s’ils correspondent au même problème rencontré sur le grand raid des Pyrénées. Incapable de vraiment le situer, je le regarde une fois rentré à la maison. Et surprise, la semaine qui a suivi la course, le dentiste attaquait un gros travail sur des couronnes. Ce serait donc bien ce phénomène qui m’aurait perturbé et me perturbe en ce moment. Si la cause est enfin trouvée, la solution n’est pas loin, ouf ! je croise les doigts pour que ce soit ça, car subir sans jamais savoir quand le problème va surgir, c’est un peu angoissant à la veille de mes grands ultras.

Pendant ce temps je retrouve Stéphanie qui me donne des nouvelles de Simon pour qui tout va bien heureusement. Il poursuit sa route à son rythme.

Après avoir mangé à la maison, je retourne à l’arrivée pour voir Simon. Il arrivera 10’ après, avec son fils qui l'a accompagné sur les 8 derniers km, fatigué mais content. Corine est déja arrivée ainsi que Luca, Denis ne tardera pas dans la soirée à son tour. Bravo à tous ! Simon a amélioré son temps d’il y a 2 ans et surtout n’a pas eu de problème à sa jambe, ce qu’il craignait un peu. Il m’apprendra plus tard dans la soirée que les dents avaient eu aussi une répercussion chez lui pour son problème de périostite. Une fois les dents soignées, son problème avait disparu. J’espère fortement qu’il en sera de même pour moi.

Peu de délai avant le GRO, mais cela devrait suffire j’espère. Dès lundi, branle bas de combat pour organiser les soins, dentiste et ostéopathe pour rééquilibre le corps.

Résultats des courses sur le site de Crest :

http://challenge-charlesetalice.fr/accueil_220.htm

 



10/05/2014
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