Coco le cyclo...

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24H de GRENOBLE 2013 : Je voulais voir, j’ai vu … bye bye !

24H de GRENOBLE 2013 : Je voulais voir, j’ai vu … bye bye !

 

Ma 1ère expérience de 24h à Saint-Fons en 2011 s’étant vite transformée en déroute pour un problème musculaire, j’avais toujours en tête de recommencer pour essayer au moins d’en terminer un en conditions normales. Voilà qui est fait. Et content de l’avoir fait.

 

DSCN0614.JPGLe zombi à l'arrivée !

A voir par contre dans quel état je me suis mis, je ne pense pas que je recommencerais un jour. Au coup de sifflet final, Françoise me suivait le long de la piste avec une chaise que je lui avais réclamée. Je me suis affalé dessus et depuis le zombi ! Se lever d’une chaise depuis est une épreuve douloureuse et très lente. Marcher se fait à allure d’escargot et les 2 jambes raides, et monter et descendre les escaliers ne peut se faire sans une rambarde et de la patience. Et pourtant !

Les mollets, les cuisses, tout ce qui tire d’habitude après un bon trail, je ne ressens qu’une légère fatigue. L’extérieur de la cuisse droite est par contre d’une sensibilité extrême, les muscles qui courent le long font 2 boules, et curieusement à la jambe gauche c’est l’intérieur qui tire et est très sensible, alors que d’habitude aucune douleur vive à ces endroits là.

Courir en rond sur une piste d’un km, on se doute que cela n’a pas grand chose à voir avec un trail. Les conditions ne sont pas les mêmes, c’est certain. Côté avantages, pas de risque de se perdre, rien à en emporter sur soi puisqu’un ravitaillement nous attend à chaque tour (d’un km), une salle de disponible pour se reposer en cas de gros mou, des masseurs et kiné pour vous choyer en permanence,  une table dans un espace spécifique en bord de piste avec notre matériel personnel, une ambiance continue sur la ligne d’arrivée avec tous ces stands individuels tenus par les accompagnateurs, des spectateurs en permanence le long du circuit pour vous encourager, ça a du bon mine de rien. Côté inconvénients, même si le circuit peut être très beau (mais rarement le cas car souvent situé en pleine ville pour ce type de course), ce n’est pas le paysage qui va vous motiver à continuer. Toujours le même mouvement de course (ce qui m’a tué musculairement parlant), l’effort physique devient très vite monotone, mais pas forcément désagréable car on prend un rythme. Une chose commune quand même à toutes les courses : la tête ! Dans un trail, une grande montée devant vous alors que vous êtes déjà relativement épuisé et vous devez mentalement vous battre pour continuer ; obstacle après obstacle vous avancez avec l’arrivée comme point de mire. Dans un 24h, pas d’obstacle devant vous (le circuit est tout plat et donc très roulant), mais des paliers à franchir que vous vous fixez : tant de km après tant d’heures de course. Le mental doit prendre là aussi le dessus sur le physique car les muscles deviennent vite dur. C’est lui qui vous fait avancer car sinon vous jetez vite l’éponge. En trail la dernière côte, la dernière descente sont très durs, ici ce sont les dernières heures, et principalement les 2 dernières. Vous entrevoyez la fin, et la fatigue des muscles ne fait qu’empirer à allure grand V. Et que vous soyez bien entraînés ou pas, c’est 24h pour tout le monde ! Alors qu’en trail certains sont déjà douchés, restaurés et ont passé une bonne nuit au chaud quand les moins rapides arrivent enfin ! Donc un 24h est plus équitable. A lire l’interview sur VO2 magazine du 1er, on ressent en effet tous le même état de fatigue alors qu’en trail même si les premiers ont un sacré mérite, l’épuisement des organismes est différent. Monter sur le podium à la fin des 24h pour les premiers est une épreuve, alors qu’en trail rarement les premiers ont besoin d’aide.

Qu’étais-je venu chercher au final ? Justement tester cette force mentale qui vous permet de continuer jusqu’au bout avec un maximum d’efficacité. Elle a été présente au rendez-vous, je peux l’affirmer vu mon état à l’arrivée. Et dans le compte-rendu de la course qui va suivre, vous en verrez encore plus l’efficacité. Envie de recommencer pour battre mon record et dépasser les 180, voir approcher les 200, cela serait possible à une condition : m’entraîner spécifiquement pour ce genre d’épreuves. Et là , stop ! N’ayant pas l’esprit compétiteur, je ne me vois pas avaler 150 km par semaine et ne plus faire de trails. Le côté ludique du trail prend largement le dessus. En trail vous en avez bavé plus que de normal à la fin de votre course, ce n’est pas grave, vous avez quand même le plaisir d’avoir parcouru de beaux paysages. Un 24h si le résultat n’est pas là, vous êtes forcément déçu de A à Z, car rien d’autre ne peut vous motiver. Hormis ceux qui comme moi viennent là pour « découvrir ».

 

169 partants, 128 à l’arrivée. Bien que l’arrêt quand ça ne va pas soit hyper tentant, peu en abuse au vu du nombre d’abandons. Moins d’abandons que sur des ultras, ce qui est tout à fait logique car quand ça ne va pas, vous pouvez vous arrêtez, dormir, et reprendre la course quand vous voulez. Ce qui explique les petits scores de certains. Pas de barrières horaires pour vous éliminer, ni de kilométrage mini à certaines heures. Un gros avantage, mais si vous en usez, plus question de record personnel à atteindre. Et parfois il est très dur de repartir surtout si l’arrêt est tardif.

 

DSCN0612.JPGLes dernières secondes de course où Jean-Luc me double et me laisse sur place ! Et un V2 qui me rafle la 60ème place !

 

Mon résultat personnel : 61ème au scratch sur 169. Et 12ème sur 44 en V2. Si l’on prend en compte que le résultat OPEN (sans ceux qui concourraient pour le championnat de France), 17ème sur 69 et 5ème V2 sur 24. Quasiment conforme à mes résultats de trail. Pas de déception de ce côté là ! Côté kilométrage : 164.5 km. Je m’étais fixé un minimum syndical à 150 km si ça coinçait un peu, sinon 160 km à 180 km si j’étais dans un jour faste ! Avec seulement 3 sorties adaptées à ce genre de course comme entraînement, il ne fallait pas attendre des miracles. Ce résultat est donc bien au niveau où je pensais être.

 

A suivre dans un 2ème article : le récit de la course vu de l’intérieur.

 

 

Extrait de l’interview de Lionel Ozanne sur http://www.vo2.fr/actualite/ultra-championnat-de-france-de-24-heures-lionel-ozanne-triomphe-06102013-7728.html?utm_source=Sarbacane&utm_medium=email&utm_campaign=07%2F10%2F2013+newsl+vo2+07102013

Que ressens-tu ?

- Je suis heureux. Par contre, je suis mort. J’ai l’impression de ne plus avoir de genoux. C’est plus dur qu’un cent bornes. Là, la souffrance dure.

. Courras-tu les mondiaux ?

- Là, je vais te dire plus jamais ça, mais demain quand je n’aurai plus mal, je ne me vois pas ne pas défendre le maillot de l’équipe de France. Je ne suis pas un footballeur. J’ai beaucoup de respect pour le drapeau et tout athlète, qui se respecte rêverait de porter ces couleurs.

 

106b7d361f.jpgLionel Ozanne le vainqueur... suvi de près par Jean-Luc... pendant quelques courtes secondes!



07/10/2013
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