Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

24h de St-Fons : une bonne expérience

 24h de Saint-Fons : une bonne expérience      

 

8h15 samedi matin, je suis sur place au stade Girardet pour le départ à 10h. Petit tour des bâtiments pour voir les bénévoles s’affairant pour finir la mise en place. Je retire mon dossard, peu de monde pour l’instant. N° 200 : le premier des engagés au 24 h. Cela me portera t’il chance ? Pas vraiment… Nous ne sommes que 31 engagés sur les 24h. Un peu déçu qu’il n’y est pas plus de coureurs, cela risque d’être vite monotone à ne pas voir grand monde. J’en profite pour aller découvrir le circuit et en même temps cacher une « ciste » (voir un compte-rendu précédent sur la chasse aux cistes) pour les enfants de Laurent qui doivent venir nous voir cet après-midi.

 

 

Et là surprise agréable, le circuit, plat, est fait d’allers et retours qui font que nous allons nous croiser et recroiser très souvent, ce qui mettra de l’animation. Nous avions testé ce principe pour une toute autre manifestation il y a 10 ans dans le cadre d’une organisation sportive regroupant 13.000 participants, et cela avait été un succès indéniable. Ca me réconforte de suite pour l’ambiance qui devrait être présente. Je finis par choisir ma cache pour la ciste et la planque discrètement, tout en finissant de rédiger une petite énigme pour la trouver.

 

 

Revenu à la voiture, je finis tranquillement de m’équiper. J’installe mon dossard sur mon tee-shirt et prépare ma ceinture porte gourde que je vais porter. Je sais que je vais certainement être le seul à en avoir une, mais ce n’est pas un problème. D’autant plus qu’elle ne me servira pas à porter une gourde, mais mon appareil photo, mon téléphone, et un second appareil photo uniquement pour enregistrer mes impressions en courant afin de  mieux me remémorer les « événements ». J’installe sous une table destinée aux coureurs dans le passage ravitaillement ma glacière, et mon sac avec affaires de rechanges, vêtements chaud pour la nuit, crème solaire, etc. sur la table. Une gourde avec ma « potion » est prête, avec au total 3 litres de dispo aussi dans la glacière. J’enfile mon porte-gourde pour bien tout régler, bien entendu le dossard est en plein milieu. Je repositionne celui-ci plus haut pour qu’il reste entier. Petites foulées pour voir si tout va bien, impeccable. Pendant ce temps, tout le monde arrive et s’agite pour finir de se préparer, bénévoles comme coureurs. Je fais la connaissance de mon voisin de table, Luigi, bien sympathique, un local presque.

 

 

Puis je fais enfin la connaissance de Biscotte et d’Arthurbaldur, nous n’avions échangé qu’à travers mail et blog jusqu’à présent. Ambiance bon enfant sur l’aire de départ, le speaker nous invite à nous regrouper sur la ligne de départ. Le temps est de la partie, un soleil magnifique, pas un seul nuage, la journée promet d’être chaude. La casquette est d’ores et déjà vissée sur la tête en prévision. Le départ est donné, cela part assez vite pour certains ! J’essaye donc de partir doucement, mais pas trop tout de même. Biscotte et Arthurbaldur restent en fin de peloton quasiment, pour ma part  j’essaye de trouver quelqu’un allant à peu près à mon allure.

 

 

Je tombe sur Marc, circadien diabétique. Avec son handicap, il est obligé de faire très attention de s’alimenter correctement. Un ami est là pour l’aider et le rappeler à l’ordre si besoin à chaque tour. Je lui trouve une excellente foulée et lui demande combien il a prévu. Il a prévu de dépasser les 200 km. Il m’assure avec son expérience que normalement il peut tenir ce rythme pendant au moins 10h. Nous sommes à un peu plus de 9 km/h, ce qui me va très bien. Je me dis que je ferais bien d’essayer de me calquer sur son rythme. Au gré des minis arrêts au ravitaillement à chaque tour (1km et  54 cm), nous ne sommes jamais loin l’un de l’autre. Cela me sert ainsi de repère. Pendant ce temps le dossard 215 nous double et nous redouble régulièrement déjà. Je ne sais pas quel objectif il a prévu, n’ayant pas le temps de l’aborder, mais à mon avis, il va faire fort. Pas de chance malheureusement pour lui, aura t’il trop estimé ses forces ou souffert de la chaleur, il sera contraint à l’abandon en début de nuit. Il ne sera pas le seul !

 

 

En attendant je double de mon côté de temps en temps Luigi, qui me dit qu’à cette allure je vais dépasser les 200 km. J’aimerai bien, mais je n’y crois pas trop. Nous nous encouragerons mutuellement tout au long de la journée, chaque fois que le croisement des circuits nous le permettra. Ce qui nous permettra aussi de nous voir régulièrement avec Biscotte et Arthurbaldur. Un petit signe amical, un petit mot, cela suffit à créer une ambiance agréable et éviter la monotonie. A chaque tour sous l’arche d’arrivée, un bip nous enregistre.

 

 

Quelques mètres ensuite, un panneau d’affichage électronique affiche notre dossard, nom prénom, notre classement et le nombre de tours réalisés, ce qui équivaut au nombre km quasiment. Un peu avant la fin de la 1ère heure, un bug fausse en partie l’affichage. Certains esprits s’échauffent un peu parmi les coureurs car il est vrai que c’est notre seul « arbitre » sur lequel nous faisons confiance. Mais très vite tout rentre dans l’ordre. Plus tard en fin d’après-midi, une coupure électrique nous prive de toute info. Mais le bip fonctionne toujours au passage sous l’arche. Il faudra une petite ½ heure avant que tout rentre dans l’ordre. Ouf, rien n’est perdu, nous n’avons pas couru pour rien ! Je verrai bien l’organisateur stoppé la course, et dire on recommence à zéro : lynchage assuré !!! Au bout de trois heures de course, j’en suis à 9km/h pile de moyenne, arrêts compris (très courts il sont). J’ai fini ma première gourde déjà, un exploit, d’autant que de temps en temps je prends aussi un ½ verre de coca à la table du ravitaillement officiel. Table d’ailleurs très bien garnie, il n’y manque rien.

 

 

Et nous pouvons même d’un tour pour l’autre, passer commande : omelette, œufs, pâtes, soupe,… Très agréable je l’avoue. Aucun souci pour ceux qui sont seuls comme moi, nous sommes pris en charge. Du coup je ne toucherai pas à mon ravitaillement dans la glacière, hormis un petit yaourt à boire en milieu d’après-midi. Au 14° tour, je me rends compte que j’ai oublié mon téléphone dans la voiture. Sachant que mes filles vont m’appeler, je récupère les clés de la voiture à la fin du tour, et au tour suivant, le circuit passant en bordure du parking, je vais vite le récupérer. Au 16° tour, le 215 a déjà 4,5 tours d’avance ! J’ai l’impression de courir à allure de sénateur, mais les jambes sont quand même dures. 3h et 20 secondes, j’ai fait 27 tours, 9 km/h de moyenne arrêts compris. Au 30° tour, le 215 a 9 tours d’avance. La 4ème heure commence à me voir peiner un peu. Pas de bonnes sensations dans les jambes, les cuisses ont commencé à tirer dès la seconde heure. Ca ne m’inquiète pas outre mesure, sachant que si cela se passe comme en trail, il faut laisser passer ce cap et après trouver le rythme qui convient bien. En même temps, mon nerf sciatique droit commence à me titiller. Une gêne pour le moment, mais qui me rappelle un souvenir. 36 km en 4h 03’ ! Avec les arrêts j’ai du mal à présent à tenir le 9 de moyenne. 5ème heure, le mal de cuisses est toujours présent. Pas bon du tout. La moyenne chute avec, je commence à marcher un peu à chaque tour. Chaque fois que mon nerf commence à devenir un peu douleur, j’opte pour quelques instant de marche. Finalement, cela me convient bien, la fatigue des cuisses s ‘allège. Je reprends espoir. La sixième heure voit encore mon rythme baisser un peu, mais rien de catastrophique encore. Par contre, je suis obligé d’alterner marche et course en permanence, ce qui ne me ravi pas. J’étais venu tout de même pour courir et non pour marcher.

 

 

Pendant ce temps, Laurent et ces 2 enfants sont arrivés. Je lui confie mon appareil photo pour qu’ils puissent en prendre quelques-unes unes. Pendant que ses enfants profitent de l’aire de jeu qui jouxte le parcours, il nous encourage dans notre effort. Il me filmera un peu plus tard dans l’après-midi. Lorsque je regarderai ses films, j’ai vraiment l’impression de courir au ralenti. Ce qui n’était pas qu’une impression, car le chrono parlant, je suis passé de 6’15" au tour au début à près de 8’ en fin d’après-midi, ce qui fait du 7.5 km/h de moyenne. Et la descente n’est pas finie ! Les enfants de Laurent trouveront la ciste, après quoi nous courrons un petit moment ensemble sur la piste. Pendant ce temps là, le dossard 215 a commencé à baisser l’allure, mais me double toujours régulièrement et inexorablement. Quant à Marc, il a toujours sa belle foulée et le même rythme, je ne le sens pas faiblir. Et du coup, il me double et redouble régulièrement. Mes cuisses ne sont toujours pas mieux, ça tire dur. Biscotte, qui a fini par lâcher son compère, a commencé à me prendre 2, 3 tours d’avance. Ils ne finiront pas au sprint pour se départager ! Alors que je doublais certains assez régulièrement dans les premières heures, à présent, peu à peu je me retrouve au même rythme qu’eux. Ce qui permet d’engager un brin de causette de temps en temps.

 

 

Avec Jeannick, Christine entre autres, le temps de plaisanter quelques instants avec ces dames, Luigi, encouragements mutuels. 77 tours au bout de 10h, pas bon du tout, mais la fatigue se stabilise, ça s’améliore légèrement. Le soleil est presque couché. Au 82ème tour je reprends un peu espoir, la petite amélioration persiste. Le second est beaucoup plus régulier, comme Marc, et est en train de rattraper le dossard 215 qui donne de sérieux signes de fatigue. Il ne devrait pas tarder à le doubler. Franck, le plus jeune de nous tous (26 ans) qui avec ses grandes jambes enfilent les km sans problème. En début de nuit, alors qu’il se mettra lui aussi à marcher, je n’arriverai jamais à le suivre tellement il marche vite. Biscotte me fera la même réflexion, lui qui pourtant arrive encore à courir en alternant aussi marche et course. Au 90ème tout, ça se re gâte à nouveau. 98ème tour, mon nerf a franchi le cap de la douleur à présent et m’empêche à présent de courir un tant soit peu. Résigné à marcher, je continue en espérant que cela pourra aller jusqu’au bout. Ma moyenne au tour tiendra les 9’ pendant un certain temps, puis peu à peu s’approchera des 10’, soit 6km/h. Mon nerf ne me titille pas trop en marchant, aussi je garde espoir. Un peu avant minuit, je franchis enfin la barre des 100 km. Je me rends compte aussi, et depuis un moment, qu’atteindre les 160 km ne va pas être facile, ce qui représente mon objectif minimal. Il me reste un peu plus de 10h pour réaliser les 60 km, ce qui voudrait dire de tenir cette cadence de 6 km/h arrêts compris. J’y crois encore un peu, mais j’espère surtout pouvoir aller jusqu’au bout. Tant pis pour le km réalisé. La nuit nous rafraîchit de plus en plus, j’enfile un maillot manches longues sur mon tee-shirt. La sono et le croisement avec les autres coureurs suffisent pour nous garder éveillés sans problèmes, du moins en ce qui me concerne. La bagarre en tête vient de se jouer, Marc a pris la tête et ne la quittera plus. Sa foulée est à présent un peu moins vivace, mais il est bien le seul encore à arriver à courir régulièrement. Chapeau ! Côté classement, je me dis que finalement je ne suis pas si mal que ça. En effet dans les premiers tours, j’étais entre la 19 et 17ème place, suivant les arrêts de chacun. Puis au bout de quelques heures ça oscillait entre 15 et 17ème. Et alors que dans la nuit je me voyais diminuer passablement, je gagnais encore des places pour être 14ème. Cela me faisait râler et sur ma méforme des cuisses, et mon nerf qui me bloquait. Mais voilà, ce qui devait arriver arriva. Après 2h du matin, je me vois contraint à baisser subitement l’allure, mon nerf étant à vif en marchant à présent. En 2 tours, je perdais 1’ à chaque tour, au 3ème tour je n’arrivais même plus à tenir le 5km/h, et surtout obligé de me déhancher car le genou doit ne se pliait presque plus. La décision fut vite prise, c’était l’arrêt avant de m’insquinter plus. Un peu beaucoup la mort dans l’âme, je rends mon dossard aux organisateurs. Ceux-ci essayent bien de m’encourager à me reposer un peu pour pouvoir mieux repartir, je préfère en rester là. Je sais que si je me repose, je ne serai plus capable de repartir. Stéphane, l’organisateur m’aide à me rapatrier avec mon matériel jusqu’à la voiture, après avoir pris le temps d’avertir Biscotte et Arthurbaldur de mon abandon. Avant de repartir, je me ré alimente un bon coup avec tout mon stock non utilisé, histoire de faciliter la récupération du corps. Le retour ne sera pas sans mal, la jambe raide sur la pédale. Je m’arrête au passage une petite 1/2h pour dormir à mi-chemin sur une aire d’autoroute, les yeux commençant à me piquer. Sortir de la voiture une fois arrivé, n’est pas triste. Un handicapé ! En quittant mes chaussures, je vois mes chaussettes noires. Et une fois les chaussettes enlevées, mes pieds sont noirs charbon ! La poussière du terrain a laissé de sacrés traces ! Je me lave les pieds avant de prendre un bain pour me délasser.  Le dernier devant être celui pris il y a un an après le 100 km de Crest ! Franchement, c’est agréable. Par contre pas très réjouissant, mon pied droit est enflé, et mon nerf aussi à la hauteur du genou sur le côté. Un bon massage suivra avant d’aller me reposer un peu dans mon lit.

Dans mon esprit, c’est fini : plus jamais de courses pareilles, plus que des trails. Je ne suis pas fait pour ce type de course. A présent, je vais essayer de vite récupérer et de me remettre à fond dans les trails, en espérant que ce problème ne viendra pas me gêner là aussi à présent.

Pas trop déçu au final, car la journée fut bien sympathique, nouvelles connaissances, ambiance sympa, revu Laurent et fais la connaissance de ses enfants, bref beaucoup de choses positives qui ont compensé cet abandon. Et puis ce n’est qu’une course, nous sommes là pour notre plaisir, et celui-ci n’est pas forcément que dans le résultat. Alors vogue la galère, et vivement la prochaine course !

 

Dés le lendemain, l'envie de refaire un 24h me reprends... c'est bon signe ! Mais faut que je trouve avant d'où vient ce problème. Réponse peut-être le 28/04 !

 

Diaporama à suivre très prochainement.



16/04/2011
6 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres