Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

24/07/2010 l’ultra 6000D : 1ère partie

L'ultra 6000D : 110 km et 5800m D+… une sacrée balade de plus. (1ère partie)

 

Vendredi 13h, je prends Françoise à Montélimar, direction Aime. J'ai rendez vous sur le stand Asics pour une séance de coaching à travers leurs séances de « Trail experience » à laquelle je m'étais inscrit par internet. Nous y arriverons juste dans les temps. Nous nous retrouvons une douzaine de coureurs pour la dernière séance de 16 à 17h. Nous commençons par nous équiper avec du matériel que l'on nous fournit : tee shirt technique (que nous garderons), chaussures de la marque, montre Suunto et ceinture cardiofréquencemètre. Petit briefing pour expliquer le déroulement, nous voici parti tranquillement en trottinant jusqu'à la sortie d'Aime pour rejoindre la piste cyclable. De là, un aller retour que nous devons effectuer à allure fondamentale. Retour à la case départ. Le tout enregistré par la montre, qui est déchargé ensuite sur un PC qui nous éditera un compte-rendu. Nous allons ensuite sur un autre stand pour se faire expliquer le tout par un entraîneur qui nous donnera tous les conseils que nous voudrons bien lui demander, en plus d'un plan d'entraînement adapté à nos résultats et fonction de notre pratique. J'en profite bien sûr pour voir avec lui comment aborder au mieux à présent les 100 km de Millau.

Direction le départ pour retirer mon dossard. Pas de queue, tout va bien. Dossard, tickets, cadeau souvenir (tour de cou aux couleurs de la 6000D), documentation, tout y est. Il nous faut rejoindre le camping car l'heure tourne. Situé à la Côté d'Aime, une bonne côte nous attend pour y arriver. Heureusement que nous ne sommes pas en vélo, car ça grimpe dur ! Petit camping sympa tout en terrasse vu la pente du terrain, au nom très évocateur pour les sportifs : le « Pierra-Menta ». Son propriétaire est moniteur de ski, ce qui explique aussi ce nom.

 

 

Nous ne profiterons pas de la pasta party une fois de plus, la flegme de redescendre et l'envie de ne pas se coucher tard. Nous la faisons nous même au camping, ce qui me permet de finit de me préparer en même temps. Le gérant du camping me signale qu'une autre personne du camping participe aussi à l'ultra. Nous le rencontrerons dans la soirée, et du coup je vois avec eux pour descendre ensemble le lendemain matin. Après avoir fait la vaisselle dans le petit local, je propose à Françoise une petite partie de baby-foot. Ce qui tente un jeune garçon qui très vite jouera avec nous. Petit moment de détente bien agréable, mais il faut à présent penser à dormir ! Petite séance de « podologie », la peau de la grosse ampoule sous mon talon droit récupérée à l'Ultrachampsaur trouve le moyen de se détacher juste maintenant. Françoise à l'aide d'un petit ciseau essaye de la découper proprement. Afin d'éviter ce souci à nouveau, j'y collerai à mon réveil un gros pansement spécial ampoules pour protéger la peau toute neuve qui s'est reformée.

Toujours un peu anxieux de s'oublier, je suis réveillé avant l'heure. 3h15 debout, je m'équipe en essayant de ne rien oublier. Je pars déjeuner dans le petit local pour être plus  à l'abri de la fraîcheur. Petit déjeuner habituel (fruits et tartines de confiture, yaourt), je suis en train de finir de me préparer quand Franck me fait signe que c'est l'heure d'y aller. Branle-bas de combat, je rassemble toutes mes affaires et les rejoints à leur voiture. Son épouse nous conduit jusqu'au départ, et nous la retrouverons sur le circuit ensuite. Contrôle en règle des sacs avant de rentrer dans le sas de départ. Il ne fait pas très chaud, j'ai enfiler mon coupe-vent. Quelques uns sont en débardeurs, et moi je frissonne.

 

 

 

Le vent souffle un peu, ce qui finit de rafraîchir l'air ambiant. Il fait moins de 10°. En attendant le départ nous nous occupons comme on peut. Certains s'assoient par terre, d'autres tournent en rond, nous attendons tous avec impatience le départ qui nous permettra de rentrer en action. Le speaker et l'organisateur nous donne les dernières consignes en attendant que les derniers aient pu finir de faire contrôler leurs sacs. En ce qui me concerne, j'écoute sans trop enregistrer tout ce qui se dit, mon esprit n'étant jamais très disponible à ce moment là. Je suis dans un état assez bizarre, l'esprit à la fois vide et plein. Avec quelques minutes de retard, le peloton de 156 coureurs est lâché dans les rues d'Aime. J'accompagne Franck dans ces premières foulées. Mais très vite, nous nous rendons compte que nous avons à peu près la même vitesse de croisière, ce qui nous permet de rester relativement ensemble et de discuter de temps en temps. Je me sens bien en jambes, la vitesse que nous avons me convient parfaitement. Nous attaquons au bout de 2 km la première grande ascension, dans la nuit. Certains commencent à se dévêtir avec ce premier effort. Pour ma part je resterai habillé du début à la fin sans changement, ayant pris mon maillot aquatech manches longues en prévision de le fraîcheur et de la pluie éventuellement, le même que j'avais pris pour le 100 de Crest. Et dans mon sac (plein à craquer !) j'avais tout de même un autre tee-shirt à manches courtes au cas où le soleil veuille bien se montrer durablement dans la journée. Côté sac à dos, je pense que je peux nettement m'améliorer aussi quand je vois certains ce qu'ils ont. Ils arrivent à avoir tout le matériel nécessaire et la boisson dans un truc tout rikiki. Pas du tout compris comment ils y arrivent !

Lors du début de cette ascension, je doublerai une féminine, qui s'avèrera être la première, profitant d'un arrêt déshabillage. Celles-ci ne sont que 5 au départ, une seule n'arrivera pas au bout. Elle me talonnera à peu de distance jusqu'au premier ravitaillement. A Longefoy, le jour commence à pointer son nez.

 

 

Nous allons pouvoir profiter enfin du paysage. Mais le ciel est relativement chargé. La pluie n'est toutefois pas prévu d'après les prévisions météo que l'on nous a donné avant le départ. Les bénévoles sont là pour nous aiguiller, assurer notre sécurité et nous encourager avec le sourire. Ils préfèrent être à leur place qu'à la nôtre, ce que nous comprenons, mais nous c'est l'inverse ! Merci à vous tous. Village suivant, Montalbert. Les pistes de ski commencent. L'ascension se poursuit, assez variée. Grands et petits chemins, plus ou moins pentus, torrents, forêts, puis alpages. Au fur et à mesure la vue se fait de plus en plus belle, plus dégagée, le fond de vallée disparaît, le paysage évolue. Chose curieuse, après Montalbert, je ressens déjà un petit creux. Prudent je n'attends pas, et mange une première barre de céréales. Re belote avant le sommet de la première ascension, l'estomac me titille à nouveau : 2ème barre ! A ce régime, je commence à me poser des questions sur mes réserves si elles seront suffisantes.

 

 

Nous dépassons un chalet (les Etroits je présume) que nous apercevions par en dessous depuis un bon moment. Peu après contrôle de passage (non prévu) avant d'attaquer une pente assez raide pour rejoindre le pas des brebis. Arrivé là-haut, le brouillard est là de l'autre côté du versant de la montagne. Côté La Plagne, le vent souffle et la vue du coup est entièrement dégagée. De l'autre côté c'est l'opacité complète. Dommage, dommage. Mais à partir de là, nous attend quelque chose d'inoubliable : un passage en crête de toute splendeur. A notre droite, le brouillard opaque, nous n'apercevons que le début de la  pente, parfois à 70, 80%. De l'autre un grand vide avec la station de Aime La Plagne en contrebas. Un chemin mono sente, mais avec obstacles parfois : escaliers, pierres émergeantes. Mieux vaut éviter toute glissade ou accrochage de pied car la chute pourrait être dramatique.

 

 

Devant moi Franck qui ouvre le chemin. Je m'arrête pour prendre les photos car je ne suis pas rassuré. Un concurrent est allongé sur un talus, je lui demande s'il a pris une crampe. Je ne comprends pas sa réponse, mais à priori pas de problème majeur. Erreur, c'est Franck dans la descente qui m'expliquera. Il avait tout simplement le vertige et n'arrivait plus à bouger. Franck lui a proposé son aide pour l'aider à sortir de cette mauvaise passe, mais il préférait se reposer un peu avant de repartir, le temps que cette sensation se dissipe. Cette traversée de crête a dû lui paraître interminable. Le froid est présent aussi, accentué par le vent heureusement pas assez fort pour nous déséquilibrer. S'ensuit une légère descente et la remontée aussi légère vers le col du Martinet pour descendre ensuite sur la station de La Plagne centre. Je profite de cette descente pour rattraper Franck. A mon grand étonnement, j'ai de bonnes sensations et arrive à tenir une allure correcte pour une fois.

 

 

Juste avant la station et 1er ravitaillement, le 1er V3 et la 1ère féminine nous rattrape et nous distance très légèrement. Je mange correctement mais sans plus, ayant déjà avalé 2 barres de céréales depuis le départ. Nous ne sommes qu'au km 27. Je plaisante avec les bénévoles en leur montrant la qualité culinaire de nos petits casse-croûte : une rondelle de banane, une tranche de saucisson, un morceau de fromage, banane à nouveau, cake, saucisson à nouveau… bref un mélange détonnant qu'en temps normal je ne serais pas du tout incliné à pratiquer ! 2 verres de coca là-dessus et c'est reparti avec Franck qui a fait le plein de son camel back… mais qui au bout de 50m s'aperçoit qu'il a oublié ses bâtons ! Je continue doucement, en profitant pour caresser un cheval que notre passage ne perturbe pas le moins du monde à priori. La sortie de la station est un peu raide à travers les pistes de ski, et nous croisons rapidement l'épouse de Franck. Ce dernier s'arrête quelques instants. Je continue à mon allure et un peu plus haut alors que nous prenons une piste très roulante, j'aperçois notre voiture. Françoise comme prévu est partie nous voir passer à la chapelle du Bozelet. Mais 300m plus loin je l'aperçois déjà devant nous. Elle a eu du mal à décoller. Mais elle continuera sa rando jusqu'à la chapelle et verra passer ainsi beaucoup de coureurs. Franck n'est pas loin derrière moi, nous restons au même rythme. La 1ère féminine, Juliette, est repartie devant nous au ravitaillement, je l'ai en point de mire 100 à 200m devant.

 

 

Idem pour le V3, accompagné d'un ami, Jean-Marc avec qui j'aurai l'occasion à partir de Champagny de discuter un bon moment. Je les rattrape et les double au bénéfice de la montée mais sans vraiment creuser d'écart. Sacré pêche pour un V3 ! Petite descente avant de rejoindre par un faux plat montant la chapelle, je confirme mes « nouvelles qualités » de descendeur. Tout est relatif, mais enfin je descends au même rythme que la moyenne. J'espère qu'il en sera ainsi jusqu'au bout, ce qui sera un sacré plus et surtout une source supplémentaire de plaisir. Avant la chapelle un danois me double au bénéfice de ses grandes jambes, ainsi que Jean-Marc. Avec les secousses, mon appareil photo tombe de sa sacoche accrochée à ma ceinture. Heureusement il est antichoc, et mon pied sur lequel il est tombé a amorti sa chute. Du coup je passerai le reste de la journée à le surveiller régulièrement et je n'hésiterai même pas à le garder dans la main dans toutes les descentes.

 

 

L'arrivée sur la chapelle du Bozelet se fait avec un léger brouillard, nous la distinguerons bien toutefois. Un contrôle est installé au bord du chemin, un troupeau de vaches est là pour leur tenir compagnie. C'est à présent une longue, longue descente vers Champagny le bas. J'appréhende un peu. Devant moi en point de mire, toujours Juliette. Notre écart se stabilise. Pas facile de courir après les filles à mon âge !

 

A suivre…



27/07/2010
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