Coco le cyclo...

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11 juin 2016 Le grand trail du St-Jacques

11 juin 2016 Le grand trail du St-Jacques 

 

Vendredi après-midi, nous voici à pied d’œuvre pour cette course que j’appréhende un peu car elle promet d’être roulante, ce qui est loin d’être mon terrain favori. 2650m de D+ pour 102 km, on ne peut pas dire que ce soit un trail montagnard.

Après notre passage l’an passé pour randonner sur le chemin de Stevenson, nous retrouvons avec plaisir la vieille ville et sa cathédrale, point de départ du pèlerinage de St-Jacques de Compostelle. Pour cette course, nous ne prendrons pas le chemin de Compostelle au départ d’ici, mais nous y arriverons. Une navette doit nous emmener au départ, au domaine du sauvage après Saugues en ce qui nous concerne.

Nous retirons nos dossards à l’hôtel du département, dans des anciens bâtiments de l’hôpital général adossé à la cathédrale. Superbe vue depuis la salle sur le rocher de St-Michel d’Aiguilhe. Personne devant le stand du 100 km, il faut dire que pour la 1ère édition, les inscriptions étaient limitées à 50 participants. Une dame vient assez rapidement me donner mon dossard, avec un ticket pour la navette sans autre explication. Nous retirons avec Françoise notre « cadeau » dans la cour intérieure, un joli tour de cou « Raidlight ». Un petit tour des quelques stands pour me retrouver rapidement dans celui de Raidlight justement car j’ai prévu d’acheter leur dernier modèle de chaussure pour l’ultra (ultramax) afin de les essayer, n’étant pas suffisamment satisfait de ma paire de Saucony. Pas de pot, ils n’en ont pas ! Ce qui ne m’empêche pas d’essayer celles qu’ils ont, la team r-light 004. Moi qui ait un pied petit, je me sens serré dedans alors que j’ai essayé un 42 et que je chausse du 40 normalement. Le vendeur me confirme que l’ultramax est plus large. Vu cette sensation, j’aurai bien aimé l’essayer l’ultramax. A réfléchir.

Retour au parking où nous avons laissé la voiture après avoir repéré les lieux pour prendre la navette à 04h du matin, nous préparons au bord du coffre notre repas du soir. Comme d’hab à présent, ce sera crudités et fruits. Ce qui me réussit pas mal. Adieu la pasta party, nous n’y adhérons plus. D’ailleurs des pâtes nous n’en mangeons quasiment plus du tout, hormis les ravioles de temps en temps. Repas terminé, nous installons notre « dortoir » dans le coffre de l’Espace pour y passer la nuit. Non seulement cela facilite beaucoup de choses, c’est aussi une solution économique et surtout nous y dormons très bien. Que vouloir de mieux ?

Je me réveille 5’ avant l’heure. Du coup je me lève et m’habille. Mon sac à dos est tout prêt, il me reste juste à déjeuner un peu et rejoindre le lieu de départ des navettes à 500m. J’y arrive avec 10’ d’avance. Personne ! Je trouve ça un peu étrange. J’attends patiemment jusqu’à 04h, pas un chat en vue, ni de navette. Plan B en route illico. J’appelle Françoise pour qu’elle s’habille le temps que je revienne à la voiture et c’est parti pour le domaine du Sauvage. Mais où est-ce ? Je n’ai pas regardé sur une carte où c’était. Notre guide Michelin n’indique pas le lieu, je sais que c’est après Saugues, le long du GR de Compostelle. Françoise me guide pour rejoindre Saugues dans un premier temps, nous aviserons sur place. Elle repère plus ou moins une route qui se rapproche du GR par la suite. Nous avons le temps d’y arriver, et Françoise a théoriquement le temps de rentrer ensuite pour prendre sa navette qui doit l’amener à St-Privat d’Allier. Pas un chat sur la route à cette heure-ci, c’est bien pratique. J’ai certainement dû louper une info sur cette navette. En réalité elle était uniquement au départ de Saugues pour ceux qui avaient retenu la formule hébergement. Elle était partie hier soir, et ce matin partait de Saugues à 04h… et pas du Puy ! Arrivé à Saugues, pas de panneau indiquant le Domaine du Sauvage. On essaye de repérer la route qui longe le GR quand soudain 2 jeunes filles qui se pèlent un peu car en manches courtes passent dans la rue. Nous les interpellons, et l’une d’elles nous renseigne sans problèmes. Merci mon ange gardien ! Les 2 seules personnes que nous aurons vu de tout le trajet, et qui plus est ont su nous renseigner. Nous trouvons les carrefours indiqués et en plus un panneau indicateur. Pas de stress, nous sommes dans les temps encore. Nous croisons au passage certainement la navette  qui en revient. Bifurcation, un chemin de terre, et un peu lumière à l’horizon, nous y voilà. En effet, pas d’erreur possible. Nous nous garons à la suite d’autres voitures. J’enfile mon sac à dos minimaliste (juste de quoi mettre ma poche à eau et une veste imperméable légère), Françoise m’aide à tout bien installé (mes bretelles partant souvent en vrille), ma réserve alimentaire dans mes poches du maillot WAA, et j’y vais. A ce moment là, j’entends le décompte du départ : « 10, 9, 8 … ». Je cours illico presto pour arriver quand le dernier franchit la ligne. Je m’arrête quelques instants pour me faire bipper et demander des renseignements sur la navette… où j’apprends mon erreur. Et le comble, ils ont donné le départ 10’ à l’avance ! La 1ère fois que je vois ça. Bref, je ne m’attarde pas et pars de suite à un bon rythme pour rejoindre le groupe qui déjà s’étire au vu des frontales. Pas le temps de respirer, je me retrouve dans le vif du sujet. Et pour clore les problèmes, ma frontale qui pourtant hier soir fonctionnait impeccable n’éclaire quasiment rien. Pourquoi ai-je pris ma vieille frontale avec des piles rechargeables qui me posent des soucis à chaque fois ? Simplement parce que nous avons juste 1/2h à courir dans la nuit avant le lever du jour. J’espère que ça me servira définitivement de leçon, car dans les chemins en forêt, je n’y vois rien et cours prudemment. Cela ne m’empêche pas de remonter environ la ½ du peloton de 50 que nous sommes. Peu à peu, ma position me stabilise, les autres autour de moi allant à peu près à la même vitesse. Je prends le temps de me remettre de ce départ un peu mouvementé et de trouver mon rythme à moi. Le jour commence à pointer son nez quand un concurrent devant moi est arrêté et repart juste devant moi. Je le rattrape et entame la conversation. Je le sens prêt à discuter, nous avons de plus le même rythme quasiment, j’en profite. Un vrai plaisir. Il est hyper sympa, nous échangeons beaucoup. Comme moi il aime les courses à petit nombre pour courir dans la tranquillité. Matthieu connaît très bien la région car étant jeune il a pas mal randonné avec son père. Et il a toujours un vrai plaisir à revenir courir ici. Il a déjà fait le 70 km, et quand il a vu qu’il y avait un 100 km d’organisé, il a sauté sur l’occasion. Avec son gabarit un peu costaud, il a du mal à encaisser les bosses, du coup le relief beaucoup plus vallonné de la Haute-Loire lui convient beaucoup mieux. Le soleil pointe enfin son nez, ce qui nous donne de forts jolis effets de lumière que j’aurais du mal à retranscrire en photo tout en courant. Mais un peu plus loin, n’ayant pu y aller avant le départ, je le laisse continuer pour aller m’isoler dans un coin à travers les buissons afin de soulager mes intestins. J’espère le retrouver plus loin et pouvoir continuer la bavette. Pendant ce temps, d’autres coureurs passent sur le chemin. Je profite de cet arrêt pour quitter mon maillot manches longues, placer ma frontale et sortir ma casquette. Le ventre allégé, je me sens mieux. Je repars un peu en chasse et finit par un autre coureur, pas très à l’aise non plus dans les descentes. Sur le plat, il a tendance à légèrement revenir. Je me dis que nous allons certainement nous revoir assez souvent. Finalement, il arrivera au Puy avec plus de 2h d’écart. Nous arrivons sur le 1er ravitaillement contrôle à Saugues un peu surpris, ne pensant pas avoir déjà fait autant de km. Quand on discute, nous ne voyons pas passer les km, un double intérêt. Pointage et je repars, mais pas pour longtemps. Depuis le départ, je sens un frottement dans mon dos qui m’irrite la peau. Je m’y attendais un peu, mais pas si vite. Nous approchons d’une étendue d’eau, un banc au bord du chemin, j’en profite pour m’arrêter et sortir ma crème pour les frottements. Je m’en badigeonne une bonne couche sur tout le bas du dos. J’ai les doigts tout collants et graisseux à présent. Je les frotte dans l’herbe parterre jusqu’à ce qu’ils soient quasiment propres à nouveau. Pendant ce temps, je me fais pas mal redoubler, mais qu’importe si cette pommade peut résoudre mon problème car sinon cela va vite devenir insupportable. Sur mes précédentes courses et notamment le GR73, j’étais arrivé déjà écorché, mais sans trop de gène. Aujourd’hui vu comme ça débute, je ne me fais pas d’illusion sur l’ampleur que ça va prendre. Après cette pause imprévue, je repars et je retrouve rapidement le sourire. Je ne sens plus rien pour l’instant. Pourvu que ça dure ! Nous traversons Saugues et nous revoilà dans la campagne. Que des chemins vallonnés jusqu’à présent, bien roulants dans l’ensemble. Dans un hameau à un croisement, un troupeau de moutons devant nous. Nous rejoignons les derniers qui s’epressent de courir rejoindre le gros de la troupe. Je finis par rattraper le troupeau et je me demande par où je vais passer sans effrayer tout le troupeau. Peut-être en jouant à saute-moutons ? A ce moment là, j’entends une voix derrière moi, qui me crie « à gauche ! ». En effet trop occuper à regarder les moutons, je n’ai pas vu le fléchage. Je les remercie et repars dans la bonne direction. Je continue avec ce mini grupetto et un peu plus loin je reste avec 2 coureurs, les autres étant un peu derrière. Ils discutent ferme entre eux. Au bout de quelques instants, les entendant parler de la diagonale des fous, je me mêle à leur conversation. Ca fait toujours du bien de parler de cette course tellement elle est magnifique. De quoi se booster le moral rien que d’y penser ! Nous échangeons pas mal avec un et finissons de donner l’envie à l’autre d’y aller. Un peu plus tard, à la faveur d’une descente, je prends un peu le large. Et je me retrouve à nouveau seul. Des petites côtes, mais qui ne durent jamais. Je ne vais pas rouspéter, je savais à quoi m’en tenir en venant ici. Pas de monotonie, le terrain étant assez vallonné, les genêts égaillant le paysage bien vert, de jolis sous-bois,  et arrivant à tenir une bonne cadence sur les parties roulantes, je me sens bien et prend beaucoup de plaisir. Plus de douleurs, ni dans le bas du dos, ni dans les jambes, un temps superbe, pas froid ni chaud, j’espère que ça va continuer ainsi jusqu’au bout. Pas mal de bénévoles aux carrefours, un balisage bien fait, nous n’avons pas trop de risques de nous perdre… si ce n’est par distraction. Beaucoup de retraités dans les bénévoles, mais aussi de très jeunes qui viennent épauler leurs parents et qui prennent leur rôle très au sérieux. Des chemins qui ont l’impression d’avoir été tracés juste pour la course parfois à travers certains près. Nous arrivons enfin dans la zone que j’attendais avec impatience, les gorges de l’Allier. Le terrain devrait être un peu plus technique à présent et plus raide en côte. En effet, une première vraie descente un peu technique en sous-bois nous amène à traverser une petite rivière. 2 bénévoles sont là qui nous avertissent que ça glisse. Ben voyons ! Et on fait comment ? Peu de cailloux qui dépassent de l’eau. Je ne vois guère comment éviter de se mouiller les pieds. Tant pis je vais déjà profiter des 2 premiers cailloux qui dépassent et j’aviserai pour la suite. Hop le premier, le second dans la foulée, et arriva ce qui devait arriver mon pied glisse sur le caillou mouillé et je me retrouve affaler dans la rivière dans 30 cm d’eau. Un bleu à la cuisse gauche qui a tapé sur le caillou qui dépassait, je me relève. Les bénévoles ne savent pas comment m’aider car ils n’ont pas trop envie de se mouiller aux aussi. Je les rassure, tout va bien, et au point où j’en suis je continue franchement dans la rivière pour finir de traverser. Floc floc dans les chaussures, le cuissard trempé et le bas du maillot aussi, sans compter mon maillot manches longues dans ma poche arrière. Heureusement je ne devrais plus en avoir besoin. Ca m’aurait mis de mauvaise humeur par le passé, aujourd’hui non. L'eau n'était même pas froide, j'y serai presque retourner pour un bain complet. Je repars avec le sourire même. Un peu plus loin, je pense subitement à la pomme que je n’ai pas eu le temps de manger avant le départ et qui était dans la poche arrière de mon maillot. Je l’attrape, enfin j’essaye car elle a littéralement éclaté. Elle finira dans le fossé à nourrir quelques petites bêtes. Bonjour l’état du maillot ! A présent, ça remonte. Enfin une vrais grimpée ! Et une jolie chapelle qui domine le fond de vallée. Ca continue par une large piste ensuite où nous rejoignons un second ravitaillement. Et qui vois-je ?

.... à suivre... :)

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29/06/2016
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