Coco le cyclo...

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Tor des géants : 3ème étape Cogne - Donnas

Tor des géants : 3ème étape Cogne - Donnas

 

Peu de monde encore sous le chapiteau, et un peu d’avance sur mon planning. Tout va bien.

Françoise s’occupe de ma check-list pendant que je mange la salade qu’elle m’a préparé. Je jette un coup d’œil aux alentours et surprise j’aperçois Corinne devant la table de ravitaillement. Je la rejoins et discutons un peu sur nos sensations. Pour sa part, elle a les pieds qui commencent à chauffer et cela la titille. Mais tout va bien sinon. Le moral est là, l’envie aussi. Chacun continue de vaquer à ses occupations. Pendant que Françoise finit de préparer mon sac, j’essaye de faire une petite sieste allongée sur le banc. Un peu dur, mais pas grave. Pas de pot, une troupe d’italiens vient de s’installer à la table juste à côté et braillent tant qu’ils peuvent. Je n’entends qu’eux tellement ils parlent et rient forts. Au bout de 5’, j’abandonne ma sieste.

Je renfile mon sac à dos tout prêt pour cette 3ème étape, l’envie plus forte que jamais d’aller chercher le graal. Corinne est déjà repartie de son côté. Histoire de se ménager un peu et de profiter de Françoise, nous repartons ensemble en marche le temps de rejoindre la voiture garée un peu plus loin sur notre chemin de course. Je remonte à présent le fond de vallée tout en longeant la rivière. Le jeune chinois me double à nouveau dans une foulée légère et rapide, assez impressionnant. Un peu plus loin il marchera lui aussi à nouveau, ça me rassure.

 

 

Sur ce faux plat montant, j’arrive à courir un peu, à trottiner devrais-je dire. Je ne vois pas trop les km défilés, je me retrouverai dans l’ascension du seul col de cette étape (la plus facile paraît-il, et c’est un fait) sans avoir vu Lillaz. A Goiles petit ravitaillement bien sympa avant d’attaquer la vraie côte. Seulement 1113m de D+ ! Une rigolade me dis-je. L’ascension est plaisante, pas de gros pourcentage, assez régulière. Le col se dessine devant nous, enfin c’est ce que je crois. Mais à force de tourner derrière des mamelons, l’orientation change un peu. Sur notre gauche j’aperçois une ferme depuis un moment. Un beau troupeau de vache en contrebas sur un terrain noir qui tranche dans le paysage capte mon attention. Quelques virages, des promeneurs que nous croisons, et finalement j’arrive à cette ferme. Qui est en réalité le refuge Sogno. Contrôle, ravitaillement léger, et me voilà reparti pour les 280m D+ restants. Le col est à présent repérable sans risque de se tromper. L’échancrure se dresse sur notre tête. L’ascension en lacets est régulière et se grimpe bien. Du monde au col applaudit les coureurs. L’arrivée au col sous le soleil est un moment agréable, avec une vue plongeante sur la vallée et le refuge Sogno sous nos pieds à présent.

 

 

Le paysage de l’autre côté est un peu moins encourageant avec des nuages et du brouillard pas très loin. D’après mes souvenirs et confirmation à la lecture de mon mini rando-book concocté par Laurent lors de ses 2 précédentes participations, une longue descente nous attend jusqu’à la fin de l’étape à Donnas. Pas fait pour m’enchanter, mais je n’ai pas le choix, cela fait partie du challenge. Un lac en contrebas attire notre regard. Et notre foulée puisque nous y passons en bordure. Le refuge Miserin, assez austère d’apparence, est planté juste à côté. La descente qui suit sur un chemin tout dallé devient vite un enfer pour mes genoux. Joli, agréable à l’œil, mais une vraie séance de torture pour les genoux. M’y prends-je mal ? Je ne sais, je n’ai qu’une hâte, en finir avec. Un chemin roulant mais un brin monotone pour moi m’amène au final jusqu’au refuge Dondeno, contrôle et ravitaillement nous attendent. Toujours un accueil chaleureux depuis le début, et une table de ravitaillement copieuse à souhait. Soupe, boissons chaudes, tout y est. Les bénévoles sont une fois de plus aux petits soins pour nous servir. Petit moment très chaleureux qui est un véritable oasis au milieu du désert ! En repartir devient dur. S’arracher à ce petit confort en ayant les jambes un peu raides demande du courage. Les applaudissements des bénévoles au moment du départ nous aident moralement à se remettre dans le dur. Le temps couvert nous gâche le paysage. Et surtout m’inquiète un peu pour la suite. Cela sent la pluie. La suite jusqu’à Champorcher se résume en une longue descente aux enfers pour mes genoux et mes cuisses. Le paysage est là pour me distraire un peu et supporter la fatigue. A présent, cela se transforme de plus en plus en une rando plutôt qu’une course. Françoise est là au contrôle ravitaillement. J’en profite pour lui demander un petit massage des jambes pour tenter de les soulager un tant soit peu. L’accueil est toujours aussi folklorique avec très souvent les « sonneurs de cloches ». Je consulte la suite des évènements (pas bon signe !), je me rends compte que j’ai une heure de retard sur mon planning. Ca s’engage mal à présent, mais c’est encore largement faisable dans mon esprit. L’essentiel est de se ménager pour aller au bout avant tout. Encore 16 km jusqu’à Donnas et surtout 1600m de D-, ce qui me fait un peu pâlir vu l’état de mes genoux. Pas douloureux encore au point de boiter, mais vu tout ce qui me reste à faire en descente jusqu’à l’arrivée… mieux vaut ne pas y penser ! La nuit ne va pas tarder quand je repars de Champorcher. Et là les souvenirs s’estompent à nouveau. Plus de point de repère ne connaissant pas du tout la région. Mais les sensations restent par contre. La traversée du village de Bard est sympa avec ses lumières et son château dominant le fond de vallée. J’avance par automatisme, le cerveau ayant pris le relais des jambes depuis un bon moment. Les cuisses sont dures, courir devient de plus en plus difficile. L’arrivée à Donnas se fait sur du goudron. Je retrouve Françoise un peu avant, et un gars du pays, un peu éméché dirait-on, nous accompagne aussi en nous baratinant. Il nous prend en photo avant que l’on rentre en salle. Je retrouve Corine en train de se ravitailler. Je commence à prendre une bonne douche, puis je vais dormir. Petit souci, personne pour nous réveiller, nous devons nous gérer. Le souci, l’appréhension de s’oublier ? Je suis réveillé 5’ avant que mon téléphone sonne. Et pour éviter aussi de réveiller les voisins. Je me suis endormi sans trop de problèmes, j’ai tourné un peu toutefois les premières minutes à cause des jambes lourdes, mais la fatigue a vite pris le dessus. Retour dans la grande salle où je retrouve Françoise. Une bonne douche avant d’aller dormir 1h.

 

 

 

à suivre...



10/11/2014
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