Samedi 09 mai : 65 km de Crest
Mon premier grand Trail : les 65 km de Crest
Non prévu initialement dans mon programme pour 2009, je n'ai pu résister d'attendre la Sainté-Lyon en décembre pour m'attaquer à cette distance. La progression s'étant bien passée jusqu'à présent dans son ensemble, l'envie était trop forte.
La nuit ne fut pas d'un profond sommeil. Le réveil ne m'a pas servi, je guettais l'heure régulièrement. En plus mon épouse et ma fille Mathilde ont aidé une amie jusqu'à 1h30 du matin suite à un gros problème technique dans son élevage.
3h, me voilà debout. Petit déjeuner, principalement à base de fruits frais : banane, pamplemousse, orange, pomme, kiwi. Un peu de chocolat noir, de confiture, du miel et un yaourt avec du muësli. Le plein de vitamines est fait.
Massage des jambes à l'huile Welleda par précaution, je prends du temps à lacer correctement mes chaussures. Hyper important pour être bien dedans et surtout éviter les ampoules si le pied bouge un peu dedans. L'heure tourne et c'est déjà 04h quand je pars de la maison. J'arrive dans les derniers quasiment. La salle grouille de monde déjà.
A peine arrivé, je vois un photographe en face de moi : Gérard ! Il a eu le courage de se lever pour venir nous encourager. Bravo, surtout qu'il avait la veille au soir toute sa petite famille à la maison. Je fixe mon dossard, et m'approche des tables où il contrôle les sacs. C'est Maria (une grande sportive) qui se charge de moi. Elle me reconnaît, cela fait trois fois que l'on se voit en peu de temps en effet. Tout est bon, et je n'ai pas besoin du bâton lumineux qui est réservé pour les 100. Pointage à présent sur le podium pour s'enregistrer avant le départ, et me voilà prêt. Discussion avec Gérard, le départ est un peu retardé par rapport à l'heure prévue. Discussion avec mon voisin, un cyclo lui aussi, et originaire du coin. Petite photo de la ligne de départ.
Dans l'attente du départ, je frissonne un peu en tee-shirt. Il ne fait pas froid, mais un petit vent rafraîchit l'atmosphère. Vu la température annoncée, je sais qu'à peine parti, je n'aurai pas froid. Et puis j'ai mon tee-shirt à manches longues au cas où ! Que je n'aurai pas pris s'il n'avait été obligatoire.
Le départ est enfin donné. Jack Peyrard l'organisateur nous emmène à petites foulées jusqu'au pied de la tour de Crest. Des les premiers escaliers, nous marchons, ça bouchonne un peu. Et vu la distance, hormis les costauds, tout le monde prend son temps. Nous faisons relativement du bruit dans les ruelles de Crest avec toutes les conversations qui fusent, certains habitants ont dû être réveillés. Mais cela n'aura guère duré, au plus 4 à 5 minutes ! Jack Peyrard nous laisse continuer en nous souhaitant « que du bonheur ! ». Je l'espère fortement, mais n'en suis pas convaincu à 100% au vu de mon dernier marathon. Souffrir un peu, on sait que l'on n'y réchappera pas (et quelque part on aime un peu ça), mais beaucoup on préfère éviter. Cela doit rester du plaisir dans l'effort.
Le chemin de crête qui nous amène sur Vaunaveys est une mono sente très accidentée. Et encore plus dangereuse de nuit. C'est quasiment tout en marchant que nous avançons. Mon prédécesseur me donne l'impression de n'être pas du tout à son aise. Ses pieds vacillent assez souvent sur ces cailloux et rochers. Et ce qui devait arriver arriva : il s'étale de tout son long la pauvre. Mais plus de peur que de mal. Il se relève de suite, reste un peu raide pendant quelques secondes, puis repart. Son genou droit a frappé le sol un peu durement, j'espère pour lui qu'il n'en aura pas subi des séquelles pour la suite. Juste avant de rejoindre le grand chemin pour arriver à Vaunaveys, descente raide et peu stable. 2 concurrents devant moi, un autre s'étale, là aussi sans gravité. Ouf ! Moyenne : 6km/h. Moi qui avais misé sur du 8 km/h jusqu'à Barcelonne, je sais que cela ne sera pas possible. Aucune importance, je me sens bien. Pas de douleurs dans les mollets pour l'instant, tout va à merveille sur le plan physique. Mais côté matériel j'ai beau eu pris du temps la veille pour bien préparer mes affaires que j'ai oublié l'essentiel presque : ma frontale ! Je l'avais allumé pour voir si les piles étaient bonnes, pas de problèmes, surtout que je n'en aurai besoin qu'une grosse heure. Mais en plein jour je ne m'étais pas aperçu de l'intensité du rayon. En réalité les piles étaient bien fatiguées. Une fois dans le noir, je n'avais qu'un petit halo devant moi. Et comble de bonheur, elle s'est mise assez rapidement à clignoter pour m'avertir que les piles étaient presque vides. Finalement elle tiendra le temps nécessaire, mais heureusement qu'il y avait la pleine lune (ou presque), car dans une nuit noire, je n'aurais pas vu grand chose. A méditer pour la prochaine fois !
A Vaunaveys, quelques spectateurs sont là pour nous encourager. Nous attaquons une côte. Tout le monde marche, je les imite alors que d'habitude j'aurai couru. Je préfère sur l'instant suivre le rythme général. Mais ne voilà t'il pas qu'une concurrente nous double en trottinant. Je ne peux m'empêcher de la suivre, elle va bien à mon rythme en plus. J'entame la conversation peu de temps après. A ma surprise j'apprends que Chantal est de Valence, hors club. Et elle connaît aussi Jean-Luc de Valence, mon grand (petit par la taille !) collègue de vélo (de ma jeunesse) qui avait fait le 100 l'an passé. Un peu plus loin je la distance légèrement sans m'en rendre compte, mais je ne tarderai pas à la voir revenir, et c'est elle qui me distancera à présent. Pour ne plus la revoir.
Le jour s'est entre temps levé. Nous arrivons sur la Baume Cornillane, nous enchaînons vers Barcelonne, par un terrain assez vallonné. Deuxième rencontre du matin, et 2ème surprise, un autre concurrent du secteur, de Montélier cette fois. Moi qui pensais trouver surtout des concurrents d'ailleurs, je suis surpris. Et tout en discutant j'apprends qu'il connaît par l'intermédiaire du club de foot un de mes meilleurs amis d'école de 4ème et 3ème, que j'avais perdu de vue depuis longtemps. Ca fait plaisir de retrouver ainsi la trace d'anciens collègues, d'autant plus que cette semaine lors de l'anniversaire d'un ami pour ses cinquante ans, c'est la trace d'un autre collègue de cette même époque que j'ai retrouvé aussi.
le chemin était bien balisé comme vous pouvez le constater !
Nous continuons à courir ensemble, mais je m'aperçois qu'à chaque montée, il regarde son cardio et qu'il marche sitôt qu'il arrive à un seuil. Il m'explique ainsi qu'il cherche à s'économiser au maximum pour pouvoir bien finir. Il a de l'expérience puisque déjà 2 UTMB en poche entre autres. Je ferai bien d'étudier la question peut-être, moi qui fonctionne de manière plutôt empirique, à la sensation. Du coup je file devant dans les montées, mais dans les descentes, c'est moi qui ne le suivrait pas. Il arrivera au ravitaillement de Barcelonne un peu avant moi, sa famille étant là pour venir l'encourager. Au km 17, première alerte : ma jambe gauche tire, mais pas le mollet. c'est un muscle qui me titille à l'intérieur côté cuisse juste après le genou. Et très vite un début de crampe à cet endroit. Je marche un peu, et reprends doucement la course. Peu à peu, la douleur disparaît. J'avais déjà ressenti ce problème lors de mon trail des Truffières et cela m'avait obligé à marcher quasiment sur la fin du trail. J'espère que cela ne m'arrivera pas car il y a encore des bornes à faire.
ravitaillement et pointage à Barcelonne... les bénévoles n'avaient pas vraiment chaud.
Le sourire et l'appétit sont encore là... cela va t'il durer ?
Déjà 25 km d'effectués et le plaisir immense de ne pas ressentir encore mes mollets durs ! A priori mes 2 marathons d'affilée m'ont bien dégrossi. Un ¼ de fait pour les 100, plus du 1/3 pour le 65. A présent, il s'agit de grimper au pylône à 1015m d'altitude. Nous sommes à 296m. Un chemin escarpé surtout vers la fin nous amène au château du village. Secteur connu des pratiquants de la course d'orientation du secteur. Un coin que je vous recommande pour une balade. Beaucoup de sentiers, un paysage très agréable, et une belle vue par endroits sur la plaine.
Sur les hauteurs du Château de Barcelonne
un des accès (ou sortie dans notre cas) du château
L'accès au sommet est un vrai plaisir. Mono sente assez roulante, même si l'on ne courre plus beaucoup dans les ascensions, passage parfois plus durs mais jamais très long. L'altitude se prend peu à peu tranquillement si j'ose dire. Dans un passage plus raide et encombré parfois d'arbres couchés, nous peinons un peu plus.
Un œil au sol, un autre en l'air, j'aperçois un petit arbre couché à mi-hauteur. Depuis un moment je me dis qu'il est bon finalement de ne pas être grand, j'ai à peine besoin de me baisser pour passer. Confiant, je passe sous l'arbre, mais lui en a décidé autrement. Un choc brutal m'arrête sur place. Quelques secondes pour reprendre mes esprits, et je me rends compte que je me suis buté sur un départ de branche de 5 à 10 cm dépassant du tronc, vers le bas. Celui ci m'a entaillé le front. J'essuie le sang qui coule un peu, et je repars, pas de séquelles à priori à part un bel œuf de pigeon et une petite entaille.
Pour l'arrivée au pylône, un paysage magnifique s'offre à nous, le chemin est à ras la falaise et nous offre un superbe point de vue sur la vallée. C'est aussi une enfilade de petites collines à gravir au milieu de prés qui commencent à fleurir. Les premières orchidées apparaissent pour le plus grand plaisir de nos yeux.
une floraison en pleine éclosion
Le pylône en vue... mais pas si près qu'il en a l'air !
Une croix qui a résisté au vent, mais jusqu'à quand ?
Une succession de collines fort sympathiques
Point de vue sur la plaine et les contreforts de la montagne
le pylône est tout prêt, un gros morceau de fait.
Nous attaquons maintenant une grande descente qui va nous amener sur Cobonne. Le sentier est par endroits assez cassant, pas très roulant, mais sans grosses difficultés dans son ensemble. Quelques randonneurs nous encouragent, peut être de la famille de concurrents qui ont pris un peu d'altitude pour nous voir passer. Une superbe vue s'offre à nous sur les trois becs. Pas de quoi encourager nos amis du 100 quand on voit la hauteur !
Je commence à trouver la descente un peu longue, les jambes vont bien, mais les chevilles ont déjà manqué par 3 fois de se tordre méchamment. Décidément, il va falloir que je travaille sérieusement les descentes, car je n'y trouve pas vraiment du plaisir. Je n'arrive pas à utiliser les bâtons pour m'aider, du coup je ne m'en sers pas. Le sac à dos est bien arrimé, mais il a un gros défaut : pour accéder aux poches, je suis quasiment obligé de le quitter, sinon il me faut faire une gymnastique du diable en courant. C'est pas le top. Le village est enfin là avec un peu de foule pour nous encourager à nouveau. Le ravitaillement est le bienvenu, et je profite d'une chaise libre pour me reposer quelques minutes tout en grignotant et en buvant.
ravitaillement à cobonne, le bienvenu !
40 km en 5h30, l'allure est bonne. Mon objectif en moins de 10h est réalisable sauf incident. Et surtout pas de fatigue excessive comme lors de ma dernière course. C'est encourageant. Je repars doucement car les muscles se sont un peu refroidis. Un peu de route pour rejoindre un chemin en face qui va nous amener à Mirabel par une succession de collines.
Je suis avec 2 autres concurrents que je viens de rattraper dans une petite montée, et que je reperds à chaque descente. Nous courons de moins en moins souvent dans les côtes, ce qui n'est pas bon signe. Dans une descente un peu technique, je trouve une concurrente au bord du chemin en train de se soigner. Nous nous arrêtons avec un autre concurrent. Elle a pris une ampoule au gros orteil droit, et n'arrive pas à faire tenir son pansement. A deux nous arrivons à lui fournir le nécessaire. Nous repartons et au bout de 200m l'autre concurrent s'aperçoit qu'il a oublié ses bâtons ! Heureusement qu'il n'était pas trop loin !Au km 47, nouvelle alerte de ma jambe gauche, les crampes arrivent sitôt que je reprends la course. Une ferme nous a indiqués gentiment une source d'eau à 30m. Je vais en profiter. Des verres sont mêmes à notre disposition, démarche fort sympathique.
La fatigue commence à prendre le dessus car je commence à calculer la distance jusqu'au prochain ravitaillement.
les bâtons deviennent fort utiles avec la fatigue...
Petit à petit j'ai pu reprendre un peu la course dans les parties descendantes, voir en montée faible. Dans ma tête Mirabel est au 50ème km. Nous devons y arriver sous peu. Mais je m'inquiète à l'allure du paysage car Mirabel me semble plus loin, rien ne ressemblant à ce monticule du vieux village. La faim commence à me tirailler un peu, mais je me dis que je devrais tenir sans problème jusqu'au ravito.
51, 52 , 53ème km, Mirabel est enfin en vue, mais à 1 km à vol d'oiseau au moins. Et ma montre GPS qui rend l'âme à 53, 8 km (pour 52,9 annoncé à Mirabel sur le papier après vérification) faute de batterie assez puissante. A ma montre cela aurait fait du 55 km à Mirabel.
La tour est toute proche, enfin !
La dernière côte pour arriver au sommet de la bute et point de contrôle ravitaillement m'est presque fatal. Phil est là pour m'accueillir comme prévu, mais je m'assois vite par terre car la tête commence à me tourner un peu. Une chaise, de l'eau gazeuse, je me fais servir ! Je grignote un peu, mais j'arrive difficilement à avaler. J'ai la bouche sèche. Je réalise que je viens de faire une connerie. Je n'ai pas voulu m'arrêter pour manger un peu sentant le contrôle proche alors qu'il m'a fallu encore 4 km pour y arriver avec 2 bonnes bosses, tout ça à cause de mon sac car je n'arrivais pas à attraper mes fruits secs sur la poche de côté sans avoir à m'arrêter. Et que je ne voulais pas m'arrêter ! J'espère que cela me servira de leçon pour la suite. Je reste quelques minutes pour reprendre un peu mes esprits avant de repartir car je sais que les jambes vont faire mal au redémarrage si je me refroidis trop.
Phil... sous son sombrero de circonstance !
L'arrivée se fait sentir : 12 km et c'est terminé. Et même s'il reste 450m de dénivelé encore à prendre ce ne sera pas le plus terrible. Mais voilà, pas mangé au bon moment, pas assez bu peut être aussi (je ne suis pas un grand buveur pendant l'action) à tort certainement, les crampes commencent à se profiler aussi sur ma jambe droite. Marcher vite pas de problème, courir, impossible. Je me résous donc à marcher à bonne allure. Je commence à ressentir un léger échauffement sous les pieds. D'autres concurrents que j'aperçois pas très loin derrière ne me rattraperont pas finalement. Nous en sommes tous au même stade à priori. Un chemin de crête nous amène petit à petit sur Saillans. Nous avons droit à une collection d'Aphyllante de Montpellier depuis ce matin. Fermées en début de journée, elles sont à présent grande ouverte pour nous laisser mirer leur bleu éclatant.
Sur un passage, nous dominons la route départementale, à bonne distance. Mais avec ce vent du midi, le bruit monte jusqu'à nous. Tellement habitué au silence depuis le départ, ce bruit est agaçant subitement. Heureusement ce passage sera de courte durée. Soudain j'entre aperçois à travers les arbres un autre concurrent devant. Serait-il plus mal en point que moi ? Petit à petit je le rattrape, et pour m'apercevoir que c'est une vététiste qui n'en peut plus ! A chaque léger dénivelé elle est obligée de pousser son vélo. M'ayant vu arrivé, elle se gare pour me laisser passer. Sûr que quelque part elle doit m'envier… Mais moi aussi je lorgnerai bien sur son vélo pour la descente finale sur Saillans. Un peu plus loin, je trouve son mari (je suppose) qui attend tranquillement qu'elle arrive en lisant la carte IGN du coin. 2 passages ardus vont demander toute mon énergie pour passer ces obstacles.
Encore une vue superbe sur les trois becs, mais peut-être traumatisante pour ceux du 100 qui en ont déjà plein les jambes...
Les jambes sont devenues lourdes à décoller sur les marches. Une descente raide sur terrain glissant avec encore une belle côte bien raide en face est devant moi. Pas le moment de se faire mal, j'y vais plus que prudemment. Mais arrivé en bas, une flèche bien sympathique nous invite à tourner à droite pour prendre enfin le chemin de la descente sur Saillans. C'est pas de refus !
J'essaye à nouveau de courir un peu, je sens que les jambes reviennent, mais n'allant guère plus vite, je décide de marcher et de prendre mon temps, inutile de me fatiguer plus pour rien. Pour ne pas changer dans la descente, je me fais redoubler par 3 autres concurrents. A leur allure, je m'étonne qu'ils ne soient pas plus devant. Mais faisant certainement le 100, ils ont dû en garder sous le pied pour la suite, ce qui est fort compréhensible. Toujours en marchant d'un bon rythme, j'arrive dans la banlieue de Saillans. Au loin j'aperçois 3 spectateurs au bord de la route. Une silhouette m'est familière. C'est Françoise mon épouse qui m'attend, en compagnie d'un autre couple (« capeurs » eux aussi). Je discute quelques secondes avant de repartir pour en finir. J'essaye de reprendre la course, et oh surprise mes jambes sont revenues : de la fatigue mais pas de douleurs, ni de crampes. C'est avec plaisir que je termine ce dernier km au pas de course. Traversée de la rivière, puis une ruelle à grimper, et plein de monde à son sommet. J'entends depuis quelques instants le speaker annonçant l'arrivée des concurrents. Un bénévole en haut de la ruelle indique aux concurrents le chemin à suivre : les 65 à droite pour aller terminer à 100m l'épreuve, les 100 à gauche pour le ravitaillement et le poste de soins si nécessaire. Phil est à nouveau là pour me tirer le portrait ! Je me laisse glisser vers l'arche d'arrivée, satisfait de moi, même si je n'ai pas réussi mon pari de terminer en moins de 10h. Ma montre GPS n'ayant pas tenu la distance, je ne sais pas trop mon temps, mais j'ai dépassé à coup sûr les 10h. Il est presque 14h45. Heureux car je suis moins fatigué qu'à l'arrivée de mon dernier marathon. Mais ce sera encore beaucoup mieux si j'arrive un jour à faire cette distance sans fatigue particulière à la même allure. Ce n'est que le début de ma pratique, j'espère y arriver.
L'arrivée du 65... et le début de l'ascension des 3 becs pour les courageux du 100
Je grignote un peu, une tranche de saucisson est la bienvenue. Le plus handicapant est la sensation de soif. Ce vent du midi m'a séché, en plus du fait que je n'ai certainement pas assez bu : 10h de course pour seulement 2,5 litres de boisson ingurgitée. La balance aura le dernier mot après avoir pris une bonne douche : 57,5 kg pour 61 la veille au soir ! Bien qu'habitué à ce genre de variation, cela explique aussi certainement pas mal des douleurs dans les jambes, et notamment des crampes. Mais arriverai-je un jour à boire correctement ? Après 35 ans de pratique sportive, je me le demande.
N'ayant pu rester le soir sur Crest pour voir arriver les premiers du 100, et les résultats, ce sera ce matin que Gérard m'apprendra mon résultat : 19ème sur 39 en 10h00'08". J'avais oublié qu'on était parti à la bourre le matin. Mes prévisions ont été respectées quasiment, ayant prévu de terminer en moins de 10h. Et surtout satisfait de mon état physique après une bonne nuit. Hormis quelques légères douleurs dans les genoux en descendant les escaliers, tout va bien. Pas eu la moindre ampoule, oh joie ! La plante des pieds finalement intacte. Seul le gros orteil gauche est bizarrement tordu vers l'extérieur : je pense dû à deux chocs du pied sur des cailloux qui m'ont failli faire prendre une gamelle, et sur lesquels j'ai eu l'impression que tout mon pied se ratatinait au fond de la chaussure. Sur l'instant je m'étais bien demandé dans quel état j'allais les retrouver. Tout ça donne envie de repartir pour une nouvelle aventure… mais après quelques jours de repos. A présent je sais que les 100 km sont à ma portée, mais il me faudra un peu de temps pour m'améliorer encore sur le côté musculation. De la pratique, il n'y a rien de tel, et osez se lancer.
Prochain objectif important, plus ludique celui-ci mais très sportif aussi : O'bivwak, une course d'orientation sur 2 jours avec bivouac en pleine montagne du côté de St-Cirgues en montagne sur le plateau ardéchois. Ce sera notre 3ème participation, une grande fête là aussi pour les amoureux de cette pratique. Je vous la présenterai dans un prochain article.
Si vous avez eu le courage de lire jusqu'ici, BRAVO ! Je vous avais averti que cela risquait de s'allonger avec les kms…
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