Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

Pilat Winter Trail Raidlight à Marlhes 24 janvier 2010

Dimanche 24 janvier 2010 le Pilat Winter Trail Raidlight à Marlhes : un superbe parcours dans la neige…

 

Marlhes et son imposante église

Contrairement à l'an passé, où vu les conditions météo annoncées (neige, neige) j'avais prévu de m'approcher en couchant sur St-Etienne, cette année je me suis levé plus tôt pour partir de la maison le matin même. Arrivé sur place tranquillement (pas de trafic le matin, quel bonheur de rouler !) A 8h20 pour un départ à 9h00, j'ai à priori le temps de me préparer. Mais voilà t'il pas que j'ai eu envie de faire un tour aux toilettes ! 1/4h d'attente pour l'unique WC homme du gymnase du lieu de départ… Et la file était encore longue derrière moi. Ce fut du coup au pas de course que je rejoignais ma voiture pour finir de m'habiller : chaussettes étanches, manchon de contention, chaussures, porte bidon, et accrocher le dossard sur le maillot. Par sécurité, j'ai amené 2 paires de chaussures : mes anciennes trails en fin de vie et ma paire à pointes pour mieux accrocher. Dans la précipitation, je dois faire mon choix très vite. J'ai finalement peur d'abîmer mes chaussures à pointes, je prends donc les trails. L'erreur de débutant encore une fois. J'ai bien vu pourtant que la neige ne manquait pas, et j'ai oublié aussi un autre détail que je me rendrais compte à l'arrivée seulement. Et puis zut encore ! J'ai oublié ma crème Nok pour mettre aux bouts des mamelons, car quand je n'ai pas de sac à dos, le maillot à tendance à flotter un peu et me les irriter. Pas de pansements non plus pour les protéger, on fera avec !

Bref, je finis vite de m'équiper et pars en courant rejoindre la ligne d'arrivée, il me reste 4 minutes et la voiture est à 600m environ du gymnase. J'ai juste le temps. En effet, tout le monde est déjà prêt sur la ligne de départ, le temps de prendre vite quelques photos et je me tiens prêt. Mais voilà, le départ est donné avec 5 minutes de retard. Finalement, ça m'arrange, le temps de respirer un peu, ça ne fait pas de mal.

Les cadors prêt sous l'arche...

A l'arrière les "touristes" qui discutent encore entre eux au moment du départ...

C'est parti par le centre du village comme l'an passé. Mais surprise, nous partons à droite assez vite en attaquant un premier chemin enneigé. Ca y est, c'est parti pour la galère. Les appuis ne sont pas stables, ça glisse dans tous les sens, les pieds gardent difficilement une ligne droite, les bras commencent à gesticuler dans tous les sens pour tenter de garder l'équilibre… et je m'essouffle assez vite pour rester dans l'allure. Car doubler ne devient déjà pas facile. Je me dis rapidement qu'à cette allure, je ne vais pas aller loin, et que je n'ai pas envie de rentrer aussi sec que l'an passé où je n'arrivais quasiment plus à courir sur la fin. Peu à peu, je baisse légèrement l'allure afin de reprendre un rythme cardiaque plus cool. Je regrette déjà de ne pas avoir pris mes chaussures à pointe. La première moitié du circuit  sera la plus difficile, heureusement. Car on est encore relativement frais. La neige est relativement haute en beaucoup d'endroits, 40 cm facilement. Parfois elle est fraîche et légère et courir dedans est un plaisir même s'il faut lever les genoux assez haut. Mais souvent les appuis sont tantôt durs quand vous vous attendez à du mou (et ça tape dur !), tantôt mou quand vous croyez du dur, et ça vacille en vous enfonçant d'un seul coup. Sans compter les plaques de verglas qui me permettra de voir un participant devant moi faire une jolie figure de style pour tomber droit à l'horizontal, sans dommages fort heureusement. Un peu plus loin, je rattrape un autre participant déguisé en romain ! Après qui court-il ? Ou essaye t'il d échapper aux gaulois, que je n'ai pas encore vu ? Soudain un sanglier nous double… euh non ce n'était qu'un chien, peut-être un cousin d'Idéfix !


Entre temps, le circuit a rejoint finalement celui de l'an passé, je reconnais certains lieux, et notamment la montée sur le plateau d'où l'on aurait pu avoir une très belle vue, mais vu le ciel gris et un peu broussailleux à l'horizon, nous ne verrons pas grand chose. Dans les montées, je continue doucement à courir sans m'essouffler, et du coup je double régulièrement d'autres concurrents… qui pour ne pas changer me reprennent dans les descentes et sur le plat pour certains.

 

 

Je commence à repérer quelques têtes. Mais impossible d'engager une conversation avec qui que ce soit, tout juste 2 ou 3 mots à l'occasion. Nous sommes tous hyper concentrés sur nos appuis pour éviter les gamelles. Je me demande d'ailleurs par quel miracle il n'y a pas plus de problèmes de chevilles tordues ! Il faudrait filmer pour voir les pantins que nous sommes parfois, toujours à la recherche d'un équilibre très précaire. Et cela devient vite épuisant. Au fur et à mesure des km et de la fatigue qui s'accumule, j'entends de plus en plus souvent des jurons. Rétablir la situation est parfois comique : à plusieurs reprises, dans une sente de neige un peu étroite, je commence à perdre l'équilibre légèrement sur ma gauche. Et plus j'avance, plus elle s'accentue sans que j'arrive à redresser. Quand la situation commence à devenir vraiment critique, je n'ai plus le choix, je me dois de sortir de la sente et m'enfoncer jusqu'au genou, ce qui remet le bonhomme droit, mais qui pique du nez en même temps car ça freine d'un seul coup. 2, 3 enjambées plus loin, j'ai repris la sente, et le palpitant en a pris un petit coup au passage. Je ne vais pas arrêter de m'engueuler en moi-même pour ne pas avoir choisi la bonne paire de chaussures !

Premier ravitaillement au km 9.2, 1h07 que je suis parti ! Soit 8,24 km/h de moyenne. Je ne sais pas ce que la suite me réserve, mais je n'ai guère de bonnes sensations, ni de mauvaises non plus. Un jour très moyen ! Je sors de ma pochette mon petit verre plastique « écotasse » qu'il m'avait donné l'an passé car il n'y a pas de gobelet aux ravitaillements. Sage décision qui j'espère fera tâche d'huile ! Un minimum d'autonomie à ce niveau là n'est pas vraiment contraignant. D'ailleurs, je ne le verrai que le soir chez moi, ils en ont donné un au départ encore cette année à chaque participant avec un porte gourde bien conçu. Je prends du coca, ce qui m'arrive rarement, ainsi que 3 dattes. Je repars en marchant tranquillement le temps de boire mon verre calmement. Je n'arriverai pas à le finir tout à fait, tellement il est froid. Il y avait –2° ce matin en arrivant en voiture. Ca n'a guère dû se réchauffer depuis. Quelques hectomètres plus loin, une écotasse prend le frais dans la neige. Je la ramasse en espérant trouver son propriétaire dans le groupe de devant, mais un mélange entre ceux qui me doublent et ceux que je double me font abandonner ma recherche assez rapidement. L'an passé, c'était un bonnet que j'avais récupéré. La partie entre ce contrôle et le suivant est assez agréable, mais avec quelques passages physiques à cause de la neige… et des montées. Mais bien que moins à mon aise déjà, je grappille à nouveau quelques places dans chaque montée, que je reperds illico presto souvent car je m'arrête pour faire des photos ou que ça descend ! Bien que dans certains descentes j'ai réussi à me lâcher un peu.

 

 

 

Je me retrouve de plus en plus en solitaire, les autres participants n'étant toutefois jamais très loin ni devant ni derrière. C'est agréable de se sentir parfois seul au milieu de ces étendues toutes blanches, au cœur de petites forêts dans des sentiers sympathiques. Mon esprit s'évade hors de la course, et je vagabonde au milieu d'une multitude de petits détails qui attirent subitement mon attention. Environ 1h30 après que nous sommes partis et ne voilà t'il pas que les premiers concurrents du 20 km nous rattrapent dé jà, partis 1/2h après nous. La bifurcation des 2 circuits n'est pas très loin, si bien que nous ne gênerons pas très longtemps. Second ravitaillement : 8.45 km de + en 1h06, soit 7.68 km/h de moyenne. 2 dattes cette fois et un peu de coca, je repars en marchant et bois mon verre de coca en admirant le paysage. Pendant ce temps dans mon dos, j'entends des cris : une plaque de verglas a failli en faire trébucher plus d'un. Nous repartons par une belle montée, physique à nouveau. Les cuisses vont à merveille, je ne les sens pas du tout. Par contre les mollets commencent à tirer, le bas des jambes se fait lourd. Pas très encourageant pour la suite ! Côté chaussures, ça va, je ne ressens rien. Mes chaussettes imperméables sont une fois de plus efficaces. Nous sommes amenés à traverser assez souvent des petits ruisseaux, parfois des zones de gadoue assez importantes. Je sens mes chaussures qui s'alourdissent car trempées, mais mes pieds restent au sec, un petit plaisir que j'apprécie grandement. Régulièrement nous traversons des petites routes. A chaque fois des bénévoles sont là pour assurer la sécurité et ils ne manquent pas de nous encourager. Nous ne manquons pas de les remercier pour notre part. Cette partie du parcours est à présent un peu plus roulante car la neige est mieux tassée, ce qui va me faire encore plus regretter mes chaussures à pointes. Le chemin est assez chaotique avec de bons petits raidillons à avaler.

 

 

 

Je n'ai pas l'impression de faiblir mon allure pourtant, mais je commence à me faire

redoubler régulièrement, bien que j'en double toujours en côte, mais de moins en moins il est vrai. Nous rattrapons la boucle du 20 km, et du coup, c'est à nouveau l'affluence sur les sentiers. Une longue côte en ligne droite que j'arriverai à faire en trottinant tout du long me permettra d'en doubler un grand nombre, car tout le monde marche. Mais à priori ce ne sont que des participants du 20 km. Difficile à présent de savoir qui est qui. Un peu plus loin une belle descente nous attend, un peu technique. Je me sens un peu à l'aise, du coup je me laisse aller. Je m'emballe même. Je coupe une route enneigée ou des fondeurs progressent doucement car ça monte pour eux. Heureusement pour moi car je n'étais pas capable de m'arrêter dans mon élan à moins de me jeter dans la neige en roulé boulé. Je leur passe devant à toute allure, les surprenant. I'm sorry ! Mais cette partie à toute allure m'a achevé mes mollets. Quand j'arrive à reprendre une allure normale, j'ai les mollets qui tremblent un peu. Du calme, du calme, ça commence à faire mal ! Nous arrivons au 3ème ravitaillement en escaladant une marche d'au moins 50 cm dans la neige. Dans mon élan, hop ! Aie, une crampe au mollet droit a failli me bloquer net mon élan. L'effort fini, elle a disparu aussi sec. Chaude alerte. Attention pour la suite. 8.74 km de +en 1:09, soit 7.60 km/h de moyenne. L'allure a en effet faibli un peu bien que cette partie fut plus roulante. Il ne reste à présent qu'un peu plus de 6 km pour rejoindre Marlhes si je calcule bien. Mes neurones fonctionnent encore bien, c'est bon signe.

 

Comme je regrette mes chaussures à pointe !

 

 

Par contre il ne nous faudra en réalité que 4.2 km pour rejoindre le gymnase. Je les ferai tranquillement pour ne pas tenter les crampes, d'autant plus que mon lacet droit n'arrête pas de se défaire. Je n'ai pas voulu enlever mes gants de soie pour les resserrer, si bien que c'est mal fait et ils ne tiennent pas. Je m'arrêterai par 3 fois pour les rattacher.

 

Le gymnase arrive devant mes yeux plus vite que prévu, si bien que j'en oublie une fois de plus d'arrêter mon chrono sur la ligne d'arrivée. Une participante arrivée peu après moi donne son temps à con compère, et je réalise à ce moment là que mon chrono tourne encore. Grosso modo, en attendant les résultats définitifs, cela doit faire 3h54 pour 30.7 km, soit 35' de moins que l'an passé pour 600m de moins aussi en longueur. Rien d'exceptionnel car le parcours bien que physique l'était moins que l'an passé. Ce qui se ressentait aussi avec le temps du meilleur, d'ailleurs le même que l'an passé en la personne de Benoît Laval (membre de l'équipe de France de trail pour 2010), qui a mis 40 ' de moins environ.
La plupart de ceux qui passent la ligne d'arrivée lancent un grand soupir de soulagement, content d'en finir. Moi aussi !

Les pieds étant au sec, le maillot pas vraiment mouillé, je décide de rester sur place pour aller manger. Je m'aperçois que je viens de perdre mon ticket qui était dans le dossard que je n'avais pas vu. Un contrôleur à l'arrivée me le fait remarquer, je le prends dans la main du coup, mais celles-ci sont encombrées et il me glissera des doigts sans que je m'en rende compte. Je retourne sur mes pas sans le retrouver et demande au stand arrivée si personne ne la ramener. Un bénévole me fait confiance et m'en remets un nouveau. En échange, je lui donne l'écotasse trouvée sur le parcours que je viens de retrouver dans ma poche en voulant placer mon ticket. Je prends la file d'attente pour le repas. Le service est rapide, et nous nous régalons avec une bonne tartiflette, la bienvenue après ces efforts.

hum....

Je sens le bas des jambes en compote toutefois. Mes 2 voisins de table discutent bon train. N'ayant rien d'autre à faire que de les écouter tout en mangeant, je constate que ce sont des trailers expérimentés et d'un bon niveau. Ils ont déjà fait l'UTMB. Leur conversation étant très fournie, je me contente de les écouter. Si bien que je mange tranquillement pour en profiter. Mais il me reste encore près de 2h de route, si bien qu'une fois fini de manger, je les quitte. Je passe devant le panneau des résultats, pas de chance, la liste s'arrête au 114ème en 3h52. Je ne suis pas loin derrière normalement, mais je verrai sur internet les résultats définitifs. Je rejoins enfin ma voiture et change mes chaussures et chaussettes. Je constate que ces dernières sont trempées, extérieurement seulement. A l'intérieur mes pieds sont secs ! Bravo la technique. Par contre je constate douloureusement 2 ongles noirs à mon pied gauche, sans pourtant avoir percuté des cailloux ou autres comme cela m'arrive souvent. Je n'ai rien senti jusqu'à présent, mais en mettant mes pieds à l'air, la douleur apparaît avec. Ainsi que le bout des mamelons qui sont en sang. J'ai ressenti tout le long du parcours des picotements, mais là aussi largement supportables. Cette fois-ci, c'est décidé, je vais balancer mes anciennes chaussures, qui ont par ailleurs dépassé les 1000 km aujourd'hui.

Content de ma journée, mais je reste un peu dubitatif sur cette douleur aux bas des jambes. Serait-ce des traces de ma sortie de 80 km d'il y a 4 semaines ? Ou du fait de ce type de course instable dans la neige ? Je me rappelle l'an passé où j'avais eu beaucoup de mal à finir en courant aussi. A voir sur les Drayes blanches dans 15 jours ! Mais ce n'est pas encore aujourd'hui que j'arriverai à terminer une course en étant encore frais à l'arrivée !

 

 Résultats ici 

 

Résultat 2010 : 117ème sur 280 inscrits et 246 à l'arrivée, 3h54 pour 30,70 km. Moyenne de 7,87 km/h. dénivelé positif : 1600 m (non vérifié)

Résultat 2009 : 148ème sur 286 inscrits et 236 à l'arrivée, 4h30 pour 31,33 km. Moyenne de 6.96 km/h. dénivelé positif : 1600 m (non vérifié)

Finalement, je constate tout de même un progrès par le classement 117ème contre 148 ème l'an passé pour un même nombre de participants. Car le temps ne veut pas dire grand chose vu la moindre difficulté cette année.



25/01/2010
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