Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

Ecosse, beauté sauvage - Août 2006

Ecosse, beauté sauvage

 

« N'oubliez pas les impers ! »

Telle est la ritournelle que nous entendons chaque fois que nous annonçons que nous partons en Ecosse… et ce fut aussi une de nos premières réactions, avouons-le.

Qu'est ce qui peut nous pousser à un tel voyage en cyclo-camping, me direz-vous ? Oh! pas très sorcier la réponse, ou plutôt les réponses devrais-je dire.

 

D'abord le goût immodéré de passer des vacances en cyclo-camping. Ayant déjà fait la plupart des régions intéressantes de France, il nous fallait un objectif motivant : où trouver une nouvelle région sympa pour pratiquer du cyclo-camping ?

1er critère : une région aux paysages attirants. L'éventail est large…

2ème critère : éviter les régions à forte chaleur. On trace donc une croix vers le sud

3ème critère : éviter la foule. Donc rechercher des coins sauvages à priori

4ème critère : trouver de quoi pimenter le voyage. Comment ?

 

Un casse-tête qui n'en était pas vraiment un car de suite l'Ecosse s'est fait pressentir. Plusieurs fois des amis nous avaient dit avoir été charmés par les contrées du nord de ce pays.

Question chaleur, pas de problème, plutôt l'inverse même et humide à souhait paraît-il. La foule pas de problèmes : 2 habitants au km2 dans le nord ! De quoi pimenter le voyage : nous allons être servi à priori : rouler à gauche, gérer une langue étrangère qu'aucun de nous ne maîtrise, temps maussade en général, ravitaillement aléatoire, campings assez clairsemé, et routes très pittoresques aux pentes souvent abruptes ! Nous vous le confirmons sans problème…

 

Proposition acceptée à l'unanimité, nous voilà partis dans la préparation : recherche de documents sur Internet (une véritable mine d'or !), auprès des amis, à la médiathèque… jusqu'au jour fatidique où nous foulons enfin le sol anglais.

 

Le dépaysement nous attend de suite : rouler à gauche anime fortement nos premiers instants… La voiture nous amènera jusqu'à Stirling, haut lieu de l'histoire écossaise de la lutte contre les Anglais pour son indépendance. Ne dites pas à un Ecossais qu'il est Anglais, sinon vous avez intérêt de courir plus vite que lui. Les Ecossais ont de part leur histoire beaucoup plus d'affection pour les Français d'ailleurs. Je vous laisse pour ceux qui auraient perdu dans les profondeurs insondables de leur cerveau les cours d'histoire de leur jeunesse (j'en fais partie malheureusement), recourir aux manuels peuplant toute bibliothèque digne de ce nom.

Une visite d'Edinburgh s'impose toutefois avant notre départ en vélo. La foule est au rendez-vous, si bien que la visite du château sera remise à une autre occasion : 1h30 de queue au guichet. La vieille ville est en pleine effervescence, leur fameux festival s'annonce et se prépare de partout.

 

Nous laissons voiture et remorque à vélo au camping des sorcières…

Départ du camping des sorcières... entre 2 averses !

Premier arrêt au supermarket de Stirling : pendant que les femmes s'occupent du ravitaillement, je monte la surveillance des vélos et sacoches devant le magasin. Un habitant m'aborde voyant tout cet attelage, ouf il parle français ! A la question sur la météo (car depuis 2 jours, le soleil a oublié de nous rendre visite, la pluie non par contre), il répond sûrement : pas la peine de consulter la météo sur les journaux, ici chaque jour c'est les 4 saisons quasiment. Et en effet, de la pluie nous en avons eu tous les jours sans exception, mais à noter toutefois que certains jours, elle fut réduite quasiment à du « pipi d'oiseau » pendant quelques instants. Du soleil, jamais une journée entière, au mieux une demi-journée, mais plusieurs jours nous n'aperçûmes que quelques rayons. La couche nuageuse, autant noire fut-elle, n'est que très rarement épaisse, si bien que ceci donne parfois des paysages aux couleurs très contrastées, mais souvent magnifiques. Et côté chaleur, cela a varié entre 13 et 21°, avec une pointe basse à 11° et une pointe chaude à 27° (cela a duré 1h allez savoir pourquoi et dans la partie la plus nordique !).

 

L'aventure vélocipédique va se dérouler sans anicroches : quelques boulons à resserrer, un pneu à changer pour usure extrême, et une chute à un carrefour sans gravité pour s'être arrêté sur celle qui la précédait. Mais question mollets, mieux vaut les avoir affûtés, surtout avec les vélos chargés. Plus de 1400m de dénivelée sur 80 km sans jamais dépassé les 200m d'altitude ! Et quasiment chaque jour la dénivelée était supérieure à 1000m pour une moyenne de 70 à 80 km par jour dans la partie Nord. Des rampes à 10% et plus furent monnaie courante, mais lorsqu'elles se succédaient toute une journée, les fins d'étape furent éprouvantes.

 

Côté paysages, ce fut souvent un délice. Un pays d'eau avant tout, avec des lochs de toutes les tailles et de partout, de très grandes étendues sauvages de tourbe et de bruyère. Des décors d'où surgissent régulièrement des châteaux, plus ou moins hantés de fantômes que nous n'aurons pas réussi à croiser, pas plus que Nessie au loch Ness. Des routes étroites, très souvent tranquilles et sympathique pour la pratique du vélo (mais pas plates !) où sont installés tous les 100 m parfois moins des « plassing place » pour permettre de se croiser. Et un ciel très capricieux qui vous offre des jeux de lumière exceptionnels. Le voyage en vélo est pour cela très pratique : on peut s'arrêter quand on veut (ou presque !) pour sortir l'appareil photo.

"Elean Donan Castle". Pris sous un autre angle, ce château fait la une de nombreux articles promotionnels de l'Ecosse (voir album photos).

Un loch parmi tant d'autres, mais le plus célébre : le loch Ness !

Mais parfois mieux vaut aussi ne pas s'arrêter pour vos nerfs : une petite bestiole, du nom de midge, un peu plus petite encore que nos moucherons, sévit dans ces régions. On nous avait dit (et lu) qu'elle ne sortait qu'à certaines heures de la journée (le soir et le matin) et en fonction du temps et que l'été. Serait ce dû aux dérèglements climatiques que connaît notre planète qui les pertuberaient à ce point ? Car nous avons eu fortement l'impression de les avoir pour compagnons quasiment tout le temps, à plus ou moins forte dose il est vrai. Le midge a pour particularité de se déplacer en nuée (et c'est pas peu dire). Un proverbe écossais annonce la couleur : un midge de tué, 100 à l'enterrement ! Et autre point intéressant : il pique. Pas tout le temps heureusement, sinon nous aurions été rapatriés après notre première nuit en cyclo-camping, nous aurions fait concurrence au bibendum de Michelin ! Nous avons même entendu dire de la part de touristes français entre eux : « t'as vu ? la dame elle a de ses jambes… ». Nos 2 nuits en camping sauvage (ou quasiment, la 2ème fois ayant un coin toilette à disposition gratuitement), auront été le summum : une invasion totale ! Bonjour les nerfs… de quoi rire jaune… d'ailleurs comme l'eau ! Eh oui dans certaines régions l'eau du robinet est jaune dans le verre, le lavabo. Heureusement qu'une grânoise d'origine écossaise nous avait averti. Il faut savoir que la majorité des terres du nord est recouverte de tourbe et de bruyère. Et comme il pleut… très souvent… elle se charge d'éléments qui lui donne cette couleur. Et autre caractéristique chère aux écossais, c'est grâce à cette eau que leur whisky est le meilleur ! Et il est vrai que pour en avoir dégusté lors de la visite de la plus petite distillerie du pays, moi qui ne suis pas amateur pourtant, je l'ai fort apprécié (et je n'étais pas le seul…de la famille !).

A ne pas confondre avec la vérole... c'est moins dangereux heureusement !

Mais n'allait pas croire que la faune n'est composée que de midges. Nous avons ainsi pu rencontrer des moutons de toutes sortes : tout blanc, blanc et noir, et même orange. De loin on aurait dit de grosses girolles ! Et ce n'était pas de la simple peinture sur leur laine. Et pour les mauvaises langues, nous ne sortions pas de la distillerie ! Notre hantise toutefois était de ne pas en trouver une qui nous coupe la route au dernier moment, car bien souvent elles étaient dans de grands pâturages donnant accès sur la route pas toujours grillagés. Leurs vaches sont aussi très typiques, du moins celles des higlands. De longs poils sur tout le corps, et même la tête, si bien que l'on ne peut pas voir leurs yeux. Elles se promènent au bord des routes, quand ce n'est pas dessus, et avec la paire de cornes imposantes qu'elles ont, vous n'avez pas trop envie d'aller les chatouiller.

N'est-elle pas fort sympathique... vu de loin !

Côté nourriture, n'y allez pas pour la gastronomie locale ! Vous ne résisteriez pas longtemps.

S'alimenter à la française (en voulant dire de manière équilibrée) dans leurs magasins relèvent quasiment de la gageure. Si je peux me permettre de donner une image d'un magasin type, voici la répartition : sur 6 rayons, 2 sont consacrés aux barres chocolatées et similaires, 1 aux sodas difficilement buvables (1 tentative sur un liquide orange vif a failli me gâcher mon repas), 1 aux articles ménagers, 1 aux conserves et gâteaux secs (beaucoup moins de choix que chez nous), et sur le dernier tout le frais : quasiment pas de laitage, 3 fromages (le scheddar jaune, puis le même en orange et enfin enrobé de cire rouge) de la viande et charcuterie (du bacon sous toutes les formes), et pour les fruits et légumes cherchez bien car vous pourriez passer à côté sans les voir ! Quant au pain, avec un peu de chance, vous trouverez du pain à la française dans quelques grandes surfaces, mais point de boulangeries pâtisseries. Ce fut dans notre cas une « orgie » de pain de mie, heureusement que nous avons pu en trouver quasiment de partout car nos estomacs criaient famine. Pour avoir passé pas mal de temps devant l'entrée des magasins à garder notre matériel, quasiment une écossaise sur deux est en overdose. Excusez moi mesdames, mais vous êtes plus nombreuses que ces messieurs à faire les courses, et rassurez-vous ce constat est à mon avis aussi bon pour la gent masculine. Le plat du pays, consommé à tout heure de la journée : le fish'd chips. Un bon morceau de poisson pané trempé dans un bain d'huile pour la cuisson accompagné de frites bien grasses. 2 durant notre séjour nous ont largement suffit pour satisfaire notre curiosité de manger local. Mais le bouquet si vous voulez déguster la gastronomie locale est de prendre un plat de haggis au restaurant. Vous m'en direz des nouvelles (si vous y résistez) ! Si vous ne mangez pas du haggis et que vous ne rencontrez pas les midges au moins une fois, vous ne connaissez pas l'Ecosse. Autre curiosité, les champignons : ils ne les ramassent pas ! Quelles cueillettes avons nous pu faire de girolles. Hormis des pommes de terre et un peu de tomates de Hollande, de salades composées prêtes à l'emploi sous cellophane, vous ne trouvez pas grand chose d'autres en légumes. Si ce n'est de temps en temps un morceau de concombre (1/3 ou ¼) sous cellophane à 1 livre (1,5 €) !

fallait bien se caler l'estomac !!!

Les hébergements écossais pour les touristes sont relativement bien développés. Mais là aussi, attention à votre budget. L'hébergement chez l'habitant est très répandu (B&B : bed & breakfast), vous en trouvez quasiment de partout, mais très souvent au prix d'un hôtel ! Nous avions prévu initialement d'en faire 1 ou 2 fois, pour mieux rentrer en contact avec les gens du pays. Illusion car il aurait fallu partir avec toutes les adresses pour réserver à l'avance. Encore eut-il fallu être sûr d'être au lieu prévu le bon jour à la bonne heure, ce qui n'est pas garanti en vélo. Tout était plein arrivé le début d'après-midi, des pancartes devant les maisons vous signalant « no vacancies ». Quand aux campings, pas très nombreux, mais tout de même suffisant en général pour les cyclos campeurs, un vrai régal ! (et nous-mêmes régalions à souhait les midges). Partout une herbe verte à profusion, des piquets qui s'enfoncent sans problèmes, des sanitaires toujours corrects équipés de machine à laver et surtout de sèche linge (on se demande bien pourquoi!), jamais la foule… presque le paradis. Et par sécurité cette année, au détriment du poids, nous avions prévu une 3ème tente pour s'abriter de l'humidité et des midges pour préparer les repas et manger. Bien nous en a pris car ce ne fut pas du luxe. Mais la mini tempête rencontrée sur l'Isle of Skye eut raison de cette tente (plus très jeune) et nous dûmes réinvestir dans une nouvelle tente, moins pratique et plus lourde, mais qu'importe, le confort qu'elle nous procurait le valait bien.

Si l'on avait ça en France !!! Un vrai paradis...

La pratique du camping sauvage n'est pas chose aisée par contre. Terrain humide de partout, midges à profusion bien souvent, il n'est pas facile de trouver un coin adéquat ! Nous n'avons pas traîné et pour planter, et pour déplanter les tentes dans ce cas là. Nous ne prenions même pas le temps de monter la 3ème, tellement nous étions agressé par les midges. La première nuit, nous avons même dormi à 5 dans une tente pour trois car nous prenions un ferry pour l'Isle of Skye de bonheur le lendemain. Chaude ambiance sous la tente, croyez moi, les fous rires ne manquèrent pas.

 

Quand aux Ecossais, pour le peu que nous avons pu communiquer avec, des personnes fort sympathiques, mais aussi des abrutis parfois quoi nous refusèrent l'entrée d'un camping à 20h le soir car il ne prenait pas de tentes ! En voiture, un comportement spécial. Si vous leur laissez la place de passer, ils vous doublent sans avoir peur de vous raser. Mais si vous vous décaler un peu vers le centre et qu'il n'y a plus la place de doubler, ils attendent sagement derrière pour pouvoir doubler et sans klaxonner une seule fois (les Français devraient en prendre de la graine sur ce point). C'est ainsi qu'au début de notre périple, une voiture avec une caravane a mis pas mal de temps pour nous doubler. Nous nous sommes d'ailleurs arrêtés de nous-même sur un petit renforcement du bas côté pour laisser passer : 52 voitures en file indienne qui attendaient ! Enfin nous n'avons pas entendu ce qui se disait à l'intérieur des habitacles, mais nous n'avons pas eu droit à des coups de klaxons rageurs. Dans le nord du pays, par contre rencontrer des écossais en dehors de quelques rares villages est presque un événement. 2 habitants au km carré, il n'y a pas foule. Les principaux véhicules croisés (pas nombreux non plus) étaient en très forte majorité des touristes.

De quoi prendre le mal de mer...

 

Et l'occasion aussi de rencontrer d'autres cyclo campeurs de toute nationalité, dont des Français. C'est ainsi que nous pu rouler avec un cyclo de Saumur, Jean-Marc et un couple de Montpellier, Sylvie et Régis. Avec Jean-Marc nous nous sommes rencontrés juste après l'Isle of Skye (traduction de Mathilde : l'île où on se caille) et avons fait les étapes similaires jusqu'à la fin du séjour quasiment. Il faut dire que le choix des routes était unique si l'on voulait longer le bord de côte, les routes ne sont pas légions. Quant à Sylvie et Régis, nous les avons rencontrés à notre arrivée à Portree, principale ville de l'Isle of Skye. Et idem, nous avons fait les étapes quasiment identiques jusqu'à Ullapool, d'où ils rentrèrent directement sur Inverness, leur séjour se terminant. En cours de journée nous nous retrouvions de temps en temps lors des repos intermédiaires de chacun, casse-croûte principalement devant ou à proximité des rares épiceries rencontrées, malheur à celui qui loupait parfois l'unique de la journée cachée dans un post-office. Seules les 2 dernières étapes nous ramenant de la pointe nord sur Inverness ont été faites en totalité en compagnie de Jean-Marc, notre compagnie mutuelle étant la bienvenue dans une région désertique et fort humide !

Casse Croûte avec nos amis de rencontre : Jean-marc, Régis et Sylvie.

Galère avec le temps frais et souvent très humide ? Non, pas temps que ça, car la pluie très souvent, bien qu'impressionnante à voir venir sur soi un rideau de pluie très marqué, n'était en fait qu'une bruine, et qui disparaissait en général très rapidement. Mais une autre suivait souvent… Nous avons eu toutefois quelques pluies bien ruisselantes, avec le bouquet sur l'Isle of Skye : pas loin de la tempête, des rafales à vous faire traverser la route et vous clouer sur place. Le tout sous la pluie qui dans ces cas là s'ingénie à rentrer par toutes les issues possibles et vous rafraîchir au point de vous glacer tous les membres du corps. Même la langue, demandez aux filles !

 

1360 km en 19 étapes, + de 14.000 m de dénivelée et 2 jours de repos. Une journée à Ullapool pour aller voir les phoques en mer, et une journée à Portree pour assister à leur fameux spectacle : les higlands games. Sorte de grande kermesse sportive, vous n'avez pas le temps de vous ennuyer. En permanence il y a de l'animation : danses folkloriques avec concours, concours aussi de cornemuse, défilé régulier de pipe band, et beaucoup d'épreuves d'athlétisme. Certaines classiques comme les courses de fond et mi-fond, saut en hauteur, en longueur, mais d'autres plus originales : lancer de boulet, de poids carré en hauteur,… et le plus impressionnant en fin de journée : le lancer de tronc d'arbre. A quatre ils amènent un tronc bien droit de 5 m de long et le pose devant le candidat, droit. Celui-ci, avec une technique bien spécifique le soulève de terre pour mettre ses mains croisées dessous afin de le tenir droit contre lui. Le but à présent étant de courir avec pour le lancer droit devant lui afin de lui faire faire une culbute complète. Tous ces candidats (de sport de force) sont bien entendu en tenue de kilt de leur clan (chaque clan ayant son propre tartan), ainsi que les arbitres et les chefs de clans présents. Un spectacle pittoresque à ne pas manquer, dans une ambiance bon enfant. Et les spectateurs sont mis aussi à contribution, avec des tirs à la corde pour les plus jeunes comme pour les adultes.

Le défilé la veille des jeux au son de la cornemuse...

Mieux vaut en avoir dans les bras... un spectacle à ne pas manquer !

 

Ecosse, tu nous reverras…

Mathilde, 13 ans, en tandem avec son papa

Mélanie , 16 ans

Céline, 19 ans,

Françoise, la maman, et Claude le papa

Et bien sûr, Bob le fourre-tout !

Voir l'album photos pour plus de photos... à partir du 15/01/2009 !

 



11/01/2009
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