Die Col du Rousset – 08/05/2011 : Une course pour grimpeur
Die Col du Rousset – 08/05/2011 : Une course pour grimpeur
Autant cette course me faisait rêver il y a quelques années, autant cette année pour ma 1ère participation, je l’ai abordé comme une sortie d’entraînement. 18 km, un peu plus de 1000m de dénivelé, il est vrai que cela n’avait plus grand chose d’extraordinaire après les 57 km 2500m D+ de l’Ardéchois la semaine dernière.
Ce qui m’intéressait le plus, c’était d’une part m’assurer que la récup de la semaine dernière s’était bien faite, et par ailleurs voir si les crampes allaient revenir. Et aussi la curiosité de voir si sur une simple montée, j’arrivais aussi à faire la différence comme sur du long.
Du coup, aucune préparation spéciale, même qu’une nouvelle fois la veille au soir fut plutôt à la fête qu’au repos. Samedi matin, me voilà à 08h00 à pied d’œuvre à Die, pour le départ à 09h30 ! Pourquoi si tôt ? Le besoin de rentrer assez bonne heure. Devant reprendre la navette pour revenir du col à Die, et celle-ci démarrant à priori à 13h30 du Col du Rousset, cela me faisait trop attendre, et j’avais donc décidé de m’inscrire dès l’ouverture des inscriptions, d’amener ma voiture à Chamaloc, revenir en trottinant à Die pour prendre le départ.
Mais voilà que renseignements pris au moment de l’inscription la 1ère navette est annoncée à 12h00, puis toutes les 1/2h. Je prends donc un billet pour la navette, cela m’évitera de descendre le col en courant jusqu’à Chamaloc. 2ème surprise, Jean-Luc m’avait dit que l’organisation nous donnait une bouteille de Clairette à l’arrivée. J’avais donc prévu mon sac à dos pour la redescendre. Et ne voilà t’il pas qu’à l’inscription, on nous remet la fameuse bouteille. A peine inscrit, qui aperçois-je venant récupérer leur dossard ? Jeanne, Marianne et Kévin, qui ont campé à Die en compagnie de Michèle et André qui sont venus en vélo pour aller les voir au Col. 08h15, me voilà dans la voiture à continuer ma nuit ! 1/2h après, je décide de finir me préparer pour aller m’échauffer un peu : à peine ai-je relevé mon dossier que j’aperçois Jean-Luc sur le parking. Je finis de m’équiper et nous allons nous échauffer un peu ensemble.
Petit tour de ville et surtout découverte pour moi des remparts sur le haut de la ville. Nous revenons vers le lieu de départ par des petites ruelles où nous découvrons une plaque originale.
Nous croisons les jumelles et Kévin qui s’échauffent. La place est à présent très animée, avec environ 200 coureurs prêts à en découdre avec la montagne. C’est M. le maire de Die qui va donner le départ, le speaker commençant à égrener le décompte à rebours : « 10, 9, 8 » et « pan !», le coup de feu est parti ! M. le maire était-il pressé pour la cérémonie du 08/05 ou a t’il eu le doigt trop lourd sur la gâchette ? Les coureurs eux n’ont pas attendu plus, le coup de feu a libéré leur fougue. Bien attendu, ça part vite. Je m’étais dit que je suivrai Kévin au moins 100m, même pas. J’essaye de garder une allure soutenue, mais sans me faire mal. Alors que nous effectuons un tour de ville (non prévue initialement dans le programme), j’entends « allez coco ! ». Je regarde, personne que je connais dans les spectateurs ! Nous repassons une 2ème fois dans cette rue, et à nouveau j’entends « allez coco ! ».
A côté de moi, une charmante jeune femme aux épaules carrées répond au spectateur que j’ai pu identifier cette fois, qu’elle vient d’attraper un point de côté déjà. Serait-elle partie un peu vite ? Je n’ai pas osé du coup lui parler, ayant moi aussi le souffle un peu court. La sortie de Die nous vaut une petite montée pas très longue mais raide. Non seulement je ne double personne, mais je me ferai plutôt doubler. Ou je rame et je n’en ai pas l’impression, ou ils sont en sur régime autour de moi. Bref, on verra quand les choses sérieuses commenceront. Pour l’instant je sais qu’une bonne dizaine de km m’attend où je ne serai pas spécialement à la fête car ils sont « roulants » vu le peu de dénivelé que nous devons grimper. Ca se confirme très vite, ayant du mal à garder l’allure de ceux qui m’accompagnent à ce moment là. J’essaye de limiter les dégâts, mais en recherchant quand même une foulée souple et agréable, pas envie le moins du monde de me faire mal en faisant grimper les soupapes à un régime anormal.
Une connaissance me rattrape, Jean-Yves, que je laisserai filer devant peu à peu avec son groupe du moment. Une première en ce qui me concerne, je suis parti « à poil ! ». Oui, je veux dire rassurez-vous, sans mon sac à dos. Celui-ci était prévu pour ramener la Clairette, du coup il n’avait plus trop d’utilité, hormis de porter ma gourde, n’ayant pas de porte gourde du coup. Et comme ils avaient annoncé qu’il y aurait de nombreux ravitaillements tout le long, que mon sac était un peu lourd finalement, j’ai tout laissé dans le sac que l’organisation rapatriait au col. Comme en vélo quand je suis sans mes sacoches (c’est très rare), je me sentais nu et à la merci de n’importe quoi : soif, fringale, pas de pansements en cas de blessure, ni de couverture de survie, et encore d’autres mini objets que j’ai toujours dans mon sac à dos : boussole sifflet, bandana, verre en plastique pour éviter les gobelets jetables, téléphone portable, etc… Sensation de fragilité que j’essayai de vite évacuer de mon esprit. Dans ce fond de vallée pour atteindre Romeyer, la chaleur commençait à se faire sentir. La sensation de soif aussi ! Avec 6 ravitaillements sur 18 km, je me dis que je ne devrais pas craindre grand chose tout de même. Nous quittons assez vite le goudron pour prendre des sentiers agréables, assez roulants dans l’ensemble.
Alors que nous rejoignons la route dans une petite gorge, un spectateur nous annonce notre place : 80ème. Il me semble être un peu à la traîne, du coup j’ai hâte d’atteindre la vraie grimpée. Juste avant Romeyer, un jeune est déjà à la peine, obligé de marcher. Manque d’expérience certainement, il a du partir beaucoup trop vite. Au village, ravitaillement assuré aussi en partie par la jeunesse.
Après le village, nous attaquons un petit col. A nouveau, je n’arrive pas à faire la différence, ou de manière très minime. La pente est trop douce, mais le décor est joli. Je me rappelle être passé déjà ici en vélo à l’époque où nous chassions les cols il y a 30 ans environ, et l’occasion ne s’était pas renouvelée depuis. La descente qui suit sur Chamaloc est très roulante aussi, je me maintiens pas trop mal dans l’allure générale. Nous commençons à doubler des marcheurs qui font la randonnée, souvent bien sympathiques et qui nous encouragent. A Chamaloc, nouveau ravitaillement, dans un virage un spectateur encourage celui qui me précède, et alors que nous nous éloignons de lui et que nous arrivons à la table de ravitaillement, il lui crie : « il n’y a pas de pastis ! ». Il se retourne vers son ami, et il dit à voix haute, l’air très interrogateur : « Y a Béatrice ? ». Je le rassure en lui répétant les bons termes.
A la sortie du village, un spectateur à nouveau nous annonce notre place : 83ème. La suite du parcours se fait en grande partie encore en sous-bois, ce qui nous évite de souffrir de la chaleur. Peu à peu le pourcentage commence à grimper, mais par paliers. Un coureur me rejoint et me donne l’impression de peiner : le souffle court, les pieds qui tapent, je me dis qu’il risque de ne pas aller loin. Mais peu à peu il me prend quelques mètres, je ne cherche pas d’ailleurs à tenir son allure, persuadé de le revoir aux premières vraies difficultés. Celles-ci sont enfin là, et comme je l’espérais, je commence enfin à revenir sur ceux qui me précédent. Sauf sur celui que je croyais un peu au bord de l’agonie, qui à ma grande surprise garde l’avance prise sur moi. Nous remontons donc de concert le peloton de coureurs, un par un, doublant aussi pas mal de randonneurs qui nous laissent le passage systématiquement. Un coureur mal en point est en train de rendre le petit déjeuner du matin à priori. Pas de crampes en vue, j’ai retrouvé mon efficacité en côte, je suis heureux ! Au fil des raidillons, toujours sous le couvert des arbres, je dois me rendre à l’évidence que celui que j’avais cru un peu à l’agonie va me faire la pige finalement.
Pas loin devant, à 20, 30m seulement, mais je ne reviens pas sur lui. Au contraire, avec mes mini-arrêts pour prendre des photos, je perds un peu de terrain encore. Nous croisons au moins 5 ou 6 fois la route du col. 4 ravitaillements sont encore à notre disposition, bien répartis tout au long de l’ascension. Si bien que je bois finalement beaucoup car de peur d’être asséché. Par contre, pas spécialement faim, par sécurité je prendrais en 2 fois quelques raisins secs histoire de.
Un peu avant le dernier ravitaillement, je finis par rattraper et doubler une féminine que j’avais en point de mire. Elle arrivera 3ème féminine et donc sur le podium. Pour la 1ère place, la gagnante était désignée « d’office », et n’a pas failli : Fiona PORTE a survolé l’épreuve comme la semaine dernière sur le trail l’Ardéchois. Toute jeune, elle promet de devenir une des meilleures françaises… si ses articulations tiennent le coup ! Arrivé au dernier ravitaillement avant le sommet de l’ascension, Michèle tranquillement assise sur le talus, m’appelle.
Un petit bonjour, une photo s’impose, un petit coup à boire à nouveau, et je repars. Nous discuterons mieux un peu plus tard. L’ascension finale est de toute beauté car nous sortons de la forêt et la vue sur la vallée de la Drôme s’offre à nous. Mon coureur « à l’agonie » est une petite centaine de mètres devant moi, je n’aurai pas réussi à le rattraper !
Au col géographique, c’est au tour de Dédé qui nous attend. Ne m’ayant pas reconnu à l’avance, il n’a pu se servir de son appareil photo, et moi à mon tour j’oublie dans le fil de la discussion à le prendre en photo avec ce joli fond. La grimpée est terminée à présent, je reste un peu sur ma faim. Plus qu’un km de descente où je vais essayer de tenir la cadence. 1ère partie, pas de mal avec une petite remontée, puis c’est la grande ligne droite sur les pistes de ski qui nous ramène à la station. Un fauchage préalable de l’herbe nous offre ainsi un tapis assez mou qui amortit bien. Je me ferai doubler par 2 fois par des fusées ! Et la 3ème féminine finira presque sur mes talons. Une fois la ligne franchie, je retrouve de suite Kévin qui vient de récupérer son sac et nous remontons ensemble la piste à la rencontre de Jeanne et Marianne, qui ne tarderont pas.
Elles arriveront 4ème et 5ème féminine, tout sourire et toute fraîche comme si de rien n’était ! Nous resterons ainsi à encourager les participants qui arrivent jusqu’au tour de Jean-Luc. Le beau temps est de la partie ici aussi, dommage que Françoise n’ait pu venir. Le temps pour Jean-Luc de se ravitailler un peu, de discuter avec des connaissances, et nous prenons la navette prête à partir.
Me voilà rassuré sur mon état de forme, tout va bien ! Reste à présent à bien gérer mon entraînement pour la Montagn’hard avec ses100 km et 8200m D+. Pas de plan sur la comète, cela va se résumer à des sorties en montagne, courtes mais en puissance.
Résultat : 56ème en 1h56’53" pour 18km et 1050m D+
Diaporama : Les photos ne sont pas toujours de bonne qualité, ayant mis le doigt sur l’objectif sans m’en rendre compte, du coup elles ne sont pas nettes, sans parler de certains légers flous dus à la prise de photos en courant. Mais les photos sont là plus pour faire découvrir ou redécouvrir le parcours que pour leur côté artistique…
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