Coco le cyclo...

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DIAGONALE DES FOUS 2012 : Episode 8 Halte là !

DIAGONALE DES FOUS 2012 : Episode 8 Halte là !

 

Presque 2000m de dénivelé à perdre à présent ! D’après la description que m’en avais fait un voisin de table au gîte d’Ilet à Bourse qui travaillait sur le recensement des besoins en panneaux photovoltaïques des habitants de Mafate, le terrain doit me convenir.

 

 

Fini les escaliers, joli chemin en forêt pour commencer, vallonné dans son début, je retrouve tout à fait sa description. Les genoux tiraillent toutefois, j’ai du mal à me trouver vraiment à l’aise. Peu à peu, je me fais rattraper par un binôme, et nous rejoignons peu après un 3ème qui à priori les attendait et donne le rythme à présent. J’essaye de m’accrocher sans prendre de risque. Les petites montées me permettent à chaque fois de revenir dans leur foulée, même de freiner un peu. Sur un passage plus technique, je finis par les laisser filer peu à peu, j’ai peur pour mes chevilles, sentant mes appuis un peu fébriles. Ils s’éloignent peu à peu, vu les bosses qui restent à grimper d’ici l’arrivée, je devrais les retrouver. Et puis une envie pressante m’oblige à trouver un petit coin discret. Difficile car la végétation est redevenu luxuriante en perdant du dénivelé, et pas facile de s’écarter du chemin, le terrain étant en plus de suite très pentu. Le besoin devenant plus qu’urgent, je m’arrête en catastrophe au bord même du chemin, en m’agrippant comme je peux pour ne pas glisser en arrière. Un trailer passe, désolé pour le spectacle ! L’honneur est sauf, ce n’était pas une traileuse ! La commission est vite emballée, heureusement car je ne tiens plus la position. Etant en extension sur la plante des pieds pour tenir l’équilibre, ceux-ci me font horriblement mal. Une fois redressé après avoir fait au plus vite, j’ai du mal à bouger les pieds. La douleur passe assez vite heureusement, et je reprends peu à peu mon rythme. Mais la plante des pieds est devenue sensible, et chaque pose du pied provoque une légère sensibilité désagréable. Je n’y fais plus attention assez vite, cela rentre dans le fonctionnement normal serais-je tenté de dire. A mi-chemin de la descente de 13 km, nous sortons de la forêt pour se retrouver dans un paysage plus dégagé, parfois au milieu de champs de canne à sucre. Un chemin moins technique, plus roulant, déroule son tapis à présent. Rapidement je me lâche, même un peu trop. Je me sens bien, j’y vais.

 

 

Tant pis pour la suite, je verrai bien. Du coup j’en rattrape plusieurs qui m’avaient doublé, les laissant parfois sur place car ils marchent. Pour une fois que ça m’arrive, j’en profite ! Et nous rejoignons le circuit de la Mascareigne. D’autres coureurs, plus frais, descendent mieux que moi du coup. Ce qui me fait lever le pied. Aussi parce que la fatigue ressort et qu’à nouveau je me sens un peu fébrile dans mes appuis. L’arrivée à l’école de Sans-souci est la bienvenue. Pointage, ravitaillement léger car le prochain nous attend dans moins de 3km celui d’Ilet Savanna base de vie où nous retrouvons nos sacs, et moi Françoise et Denis. Une crêpe faite maison au menu ! Je ne me fais pas prier pour la manger. Photo souvenir à côté du gâteau symbolisant le 20ème anniversaire de la course, et c’est reparti.

 

 

Descente à travers le village, puis en tout terrain dans une végétation rase pour rejoindre la rivière des galets. En plein milieu, quelques bénévoles sont là pour apposer une marque anti-triche sur le dossard, un contrôle secret en quelque sorte. Descente technique, je n’y suis pas à l’aise à nouveau.

 

 

Une fois rejoint la piste en bas qui longe la rivière, je reprends mon rythme de course, les jambes répondant toujours présentes. Un hélicoptère de l’organisation survole le secteur juste sur nos têtes. A l’entame de la côte pour rejoindre le contrôle d’Ilet Savanna, je rejoins 2 réunionnais. Un qui a du mal à avancer en côte, un autre qui a à peu près le même rythme que moi. Soudain nous entendons un grand cri dans la plaine. Nous nous retournons tous les trois pour voir ce qui se passe. Je ne vois rien de ma position, mais un réunionnais m’explique qu’un coureur vient de se faire déposer en 4*4 sur la piste au bord de la rivière, et qu’il a été repéré par des contrôleurs au pied de la côte. Ce phénomène est paraît-il assez courant chaque année, bien que limité en nombre. D’où les marques anti-triches que nous aurons droit à 4 reprises sur la fin du parcours. J’ai dû mal à comprendre ce genre de comportement, où est le plaisir ? Nous arrivons enfin à Ilet Savanna, dénommé « halte-là ».

 

 

Point de Françoise et Denis, ils sont encore en route. J’en profite pour bien me ravitailler. Assis en face de moi à une autre table, 2 personnes. Une qui pianote sur un PC, l’autre qui attend. Celle-ci au bout de quelques instants me branche. D’où je viens, comment ça se passe,… Il connaît bien la Drôme ! C’est parti, on se met à discuter tout azimut, moi en continuant de manger, et me demande si ça me dérangerait d’être filmé et interrogé en même temps tout en courant. Ce sont des journalistes de Canal+ Réunion. Tiens, pourquoi pas ? J’accepte, mais la mise en route prend un peu de temps. Petit coup de fil à Françoise, ils arrivent à la rivière des galets, Denis va m’accompagner en courant, il prend le circuit au bas de Halte-là. Il me rejoindra plus loin. Avec les journalistes, petite mise en scène de mon arrivée au contrôle, et nous embrayons tout doucement sur la suite du parcours, tout en discutant. Arrêt par ci, par là, nous avançons tout doucement. Nous rejoignons un coureur réunionnais en train de ramasser des fruits sur un arbre. Petite séance supplémentaire de film, j’attends, et nous repartons ensemble. Nous rejoignons un peu plus loin une route. Une voiture arrive et s’arrête en plein milieu du virage, un peu sur le bord toutefois.

 

 

Une femme en sort, nous parle tout en ouvrant son coffre arrière et nous sort 2 bouteilles fraîches de sa glacière ! Mon compagnon la reconnaît de suite, nous avons en face de nous Marcelle PUY, le quintuple vainqueur féminin de la Diagonale. Elle habite pas loin de là, et vient encourager les coureurs comme elle peut. Je comprends à la vue de son ventre bien rond, pourquoi elle ne s’est pas alignée sur la course cette année ! Rencontre fort sympathique, discussions, et les journalistes tout heureux de cette rencontre fortuite. Du coup j’en profite pour les laisser et repartir accompagner de Denis qui vient de me rejoindre. Enfin quelqu’un avec qui je vais pouvoir discuter ! 136 km quasiment en solitaire, c’est long ! Toutes les discussions ont été courtes, et pas si nombreuses que ça en plus. Sans que je m’en rende compte sur le coup, la course vient de basculer. L’interview, la présence de Denis, font qu’à présent, je n’ai plus qu’une envie, terminé relax dans le plaisir ! L’objectif dans les 200 premiers étant largement atteint, je recherche le confort dans ma course. Le ravitaillement de « Halte-là » aura bien porté son nom. Mon mental est passé de l’esprit course à l’esprit rando sportive.

 

 

à suivre...



07/11/2012
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