Coco le cyclo...

Coco le cyclo...

Challenge Charles et Alice les 11 et 12 mai 2013 - 2ème partie

Mon souvenir (de 3 ans) ne me rappelle pas quelque chose d’agréable. J’avais comme tout le monde fait la grimace dans cette ascension où les mains étaient plus qu’utiles pour s’agripper aux arbres et tout ce qui pouvait se présenter pour ne pas reculer. J’attaque donc prudemment cette ascension, tout en gardant une allure correcte. De bons raidillons dès le départ, mais j’attends que le gros morceau arrive. J’espère que je ne calerai pas. 400m de D+ à prendre en peu de temps, de quoi user un peu l’organisme. Peu à peu je rattrape des coureurs, et je distance ceux qui me suivent. Les hectomètres défilent, et j’attends toujours ce passage si dur.

Les jambes vont bien, pas de soucis particuliers. Et voici que le sommet s’annonce. Mince ! Que s’est-il passé ? Ils ont modifié le circuit ? Pourtant j’ai reconnu plusieurs passages. Je ne me pose pas plus de questions et avec un autre coureur nous attaquons la descente. Je le laisse passer, ne me sentant pas d’attaque pour une descente d’enfer. Un peu technique mais sans plus dans sa 1ère partie, je me sens assez vite bien. Et du coup je me lâche. Et surprise, je rattrape assez vite Denis d’Allex et le couple qui m’avait largué rapidement après Mirabel. Auraient-ils accusé le coup dans la côte pour n’être que là, ou c’est moi qui me serais retrouvé une seconde jeunesse dans la côte sans m’en rendre compte ? Ce qui fini de me doper le moral et de poursuivre à bon train la descente, même sur la partie plus roulante. Et si bien que je finis par rattraper quasiment celui que j’avais laissé passer devant au départ de la descente pour ne pas le gêner. Mais il accélérera un poil ensuite, si bien que je resterai toujours un peu à distance derrière lui. Cette ascension et cette descente me redonnent le moral du coup et je retrouve de bonnes sensations. En moi-même je me dis que le diesel se fait vieux et qu’il a besoin de plus en plus de temps de chauffe ! Il m’aura donc fallu attendre le 58ème km pour retrouver la forme. L’arrivée à Saillans (65 km) va sonner le glas pour une partie des engagés sur le 100 km qui vont arrêter ici comme le règlement le leur permet. Cette possibilité est très bien, mais trop tentante pour celui qui n’a pas un mental assez fort si l’on arrive déjà bien entamé. Car lorsqu’on voit depuis le matin ces 3 becs qui nous dominent et qu’on sait qu’il va falloir grimper là-haut, en plus des rochers du Cresta, on s’imagine de suite dans quelle galère on va s’engager.

 

 

Je me ravitaille et je réalise que Françoise n’est pas là. Coup de téléphone, elle me répond « Déjà ! Euh… j’arrive sur Saillans en voiture ! ».  Je ne sais pas quelle heure il est, mais à priori je dois être en avance sur mon planning, calé sur mon temps d’il y a 3 ans. J’en profite pour aller passer la visite médicale obligatoire. Tension, pouls, questions… tout est dans l’ordre, je suis apte. Vu mes sensations, je ne me faisais pas de soucis. Toujours pas de Françoise, elle est arrivée mais elle est de l’autre côté de la Drôme. Du coup je repars et la trouve en compagnie d’un groupe de cyclotouristes qu’elle renseigne sur la direction qu’ils cherchent. Je refais le plein de mes smoothies, mange 2 compotes, remplis ma poche à eau (pas bu grand-chose encore !) et c’est reparti pour le gros morceau de la journée.

Le ruisseau à traverser à la sortie du village est en cru. Heureusement, une jolie passerelle à base de palettes a été installée. Sinon, nous n’avions plus qu’à traverser dans l’eau vu la largeur du ruisseau. J’attaque la grimpée, personne devant, personne derrière. Je sens que je vais être bien seul à présent. Je décide d’utiliser mes bâtons pour grimper les rochers du Cresta. Ce qui me donne un rythme d’enfer, mais je le paierai un peu sur la fin de l’ascension. Ce qui me fait douter à nouveau vraiment de leur utilité. Avec, je n’ai pas le même pas de course que sans, et s’il est vrai qu’ils me soulagent un peu les jambes sur le moment, je ressens un côté négatif par la suite par une fatigue subite qui arrive. Soit je ne sais pas m’en servir correctement, soit leur usage n’est pas en adéquation avec ma façon de courir. Du coup je me pose des questions si je vais m’en servir en juin dans la Ronda del cims (170 km 13.000m D+). A réfléchir. La descente sur la route de Chastel Arnaud se passe mieux qu’il y a 3 ans. Surprise le ruisseau que l’on longe est à sec ! Il ne doit pas voir souvent le flotte celui-là ! Et pour franchir un autre ruisseau au bon débit juste avant la course, Michel (un coureur du cru qui aide à l’organisation et qui a inventé la fameuse côte avant Saillans) a concocté jadis un petit pont pour qu’on ne se mouille pas les pieds. Merci Michel, on l’apprécie !

 

 

Je profite d’un petit bout de route en faux plat montant pour appeler Françoise. Elle m’attend comme convenu aux Auberts, sur la route du col de la Chaudière. Toujours personne ni devant ni derrière. En quittant la route, un peu d’animation enfin. Des rochers d’escalade équipés font la joie de jeunes escaladeurs. Un chemin large nous relie de la route de Chastel Arnaud au village des Auberts, assez régulier dans son ensemble côté pente. Le sommet des 3becs se rapproche peu à peu, il fait moins épouvante déjà vu d’ici. Mais je sais qu’il trompe son monde car l’ascension pour y arriver est encore longue, très longue. Je retrouve Françoise qui m’attend, j’en profite pour faire une petite pause et manger une compote. On se donne rendez-vous à la forêt de Saoû, et je remets les gaz (au propre comme au figuré !). Nos intestins doivent déguster les pauvres, car avec ce qu’on leur fait avaler et les efforts que l’on fournit, ils ne sont pas à la fête. A présent, le pas de la Motte. Petit bout de route où je croise un cyclo que je connais de Crest qui monte, mais il ne me reconnaîtra pas. On s’encourage mutuellement le temps d’un très bref échange. L’ascension est longue, et à ma surprise je me fais rattraper peu à peu par… la féminine du couple avec qui nous avons fait du yoyo jusqu’à Saillans. Arrivé au col, contrôle. Le vent qui souffle fait un bruit d’enfer parfois. Du coup j’enfile ma veste et me ravitaille car la faim me gagne, tout en discutant avec le bénévole, qui le matin avait contrôlé mon sac au départ. La féminine, Corinne, ne s’arrête pas et prend les devants. Je ne tarde toutefois pas à la suivre, surtout pour ne pas me refroidir. Le chemin devient à présent technique tout en restant pentu, entrecoupé de petites descentes. Peu à peu je reviens sur elle, et le soleil fait à nouveau son apparition. Si bien que je suis obligé de quitter ma veste. Le vent qui souffle toujours très fort ne nous gêne pas vraiment, nous sommes dans l’ensemble assez à l’abri. Je finis par la rattraper et engage la conversation. Nous finirons ainsi la côte et la descente qui nous ramène sur le grand sentier faisant le tour de la forêt de Saoû. Une partie très roulante nous attend avant d’engager la grande descente de la combe. Elle me lâchera doucement au train, je n’ai pas de jus une nouvelle fois. Rien à faire, tout ce qui est roulant en plat et descente ne me convient pas. Il y a 3 ans la descente de la combe avait été un peu galère. Cette fois je note avec plaisir les progrès faits en la matière. Non seulement j’arriverai à courir tout le long, mais j’y trouve un plaisir certain, surtout dans les parties techniques. Du coup je rattraperai assez vite Corinne que je double pour prendre les devants, devinant que sur la fin de la descente très roulante, elle me rattrapera à son tour. Je double aussi un autre coureur qui descend en marchant.

Plus très loin du ravitaillement, j’aperçois devant une marcheuse. Françoise ! Je l’appelle de loin, et me voyant déjà arrivé, elle crie : « mince je suis pas prête ! » et détale devant pour aller jusqu’à la voiture. Pas de pot cette année, le contrôle se fait au pied du carrefour où nous attaquons une nouvelle grimpée, et non à côté du parking. J’y retrouve 2 autres coureurs et j’aperçois Corinne qui arrive aussi. Je me ravitaille léger en attendant que Françoise arrive. 1 coureur rencontré au Beaujolais repart, tant pis pour Françoise, je décide de le suivre. Mais je ne pourrais pas suivre sa cadence. Une petite côte nous amène sur le grand chemin du tour de la forêt, dont nous avons déjà emprunté une portion avant la grande combe. Cette fois nous le descendons vers la sortie de la forêt. Et c’est au tour de Corinne de me rattraper et de me laisser sur place ! Régulière comme un métronome, bonne allure en montée, un peu moins en descente toutefois, bonne allure sur les parties roulantes. Dur de la battre ! Je continue à mon rythme, ne cherchant plus qu’à rentrer tranquillement. Voici la dernière vraie bosse à escalader, le pas de Faucon. Il y a 3 ans ma fille aînée Céline avait joué le rôle de pacer depuis la forêt de Saoû. Cela m’avait dopé le moral au point de grimper cette côte à une allure incroyable, elle-même ayant du mal à me suivre. Mais je m’étais un peu écroulé aussi par la suite. Cette fois c’est un peu la galère. Je monte pas trop mal, mais pas vraiment de punch. Les jambes commencent à être lourdes. Arrivé au pas, je me ravitaille. Je réalise qu’à la forêt de Saoû je n’ai presque rien mangé, attendant Françoise. Et que j’en suis reparti sans manger rien d’autre du coup. Un autre coureur me rejoint, et nous nous mettons à discuter. C’est Luca. On décide assez vite de continuer ensemble, lui aussi réalisant le challenge, qu’il a déjà réussi. Mais lui comme moi, nous avons de plus en plus de mal à tenir une allure correcte. A sa décharge, il a participé il y a 15 jours au 100 km de l’Ardéchois sous la pluie et la neige. Sans ça, je ne l’aurai jamais vu après le départ, plus véloce que moi au vu de ses résultats dans les autres courses. Le retour sur Crest est vallonné, et nous rentrons tranquillement, ne pouvant guère faire mieux aussi. L’arrivée au dernier ravitaillement nous verra nous perdre dans un tracé un peu hors sentier battu. Trop parti sur la gauche, nous descendons à travers champ droit vers la route que nous surplombons, et prenons celle-ci pour rejoindre un peu plus loin le centre équestre où a lieu le ravitaillement. En y arrivant, je vois notre voiture, mais pas de Françoise. Je l’appelle, pas de réponse. Au contrôle, je me renseigne pour voir s’ils savent où elle est. En effet elle est montée sur le chemin à notre rencontre, et comme nous avons perdu le sentier… Décidément pas de chance ! Un bénévole la voit d’ici, et l’appelle. Elle revient du coup vers nous. Nous nous retrouvons enfin. Je refais un peu le plein de ma poche à eau car je suis à sec depuis un petit moment, n’ayant pas refait le plein à Sao comme prévu ! Luca ayant de l’eau en bouteille m’a dépanné le temps d’arriver au contrôle. Nous repartons, mais derrière nous cela revient. Et sur les 4 derniers km, nous nous ferons doubler à 3 reprises. A commencer par Denis de Montélimar, puis 2 autres. N’ayant pas envie de nous faire mal, et n’étant pas à quelques places prêts, nous continuons à notre allure tout en bavardant. Nous passons devant la maison de Gérard (rencontré en vélo aux Berthalais le matin) qui a collé un grand carton sur sa voiture pour nous encourager ! Merci Gérard ! Nous finissons avec la tombée de la nuit. Pas eu besoin de sortir nos frontales, c’était non un objectif, mais un souhait que j’espérais. Ce qui voulais dire aussi que j’améliorais mon temps d’il y a 3 ans. Au final 17h31 contre 18h19, soit 48’ de moins. 10’ à 15’ de gagné je pense sur les ravitaillements, 15 à 20’ en descente, et le reste en côte ou sur les parties roulantes, l’expérience a été profitable malgré les années supplémentaires qui ne sont plus à mon avantage à présent. Reste à présent à vite récupérer pour le lendemain car les jambes sont lourdes !!!

 



15/05/2013
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres