Coco le cyclo...

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Le grand raid des Cathares : A l'attaque ! (1ère partie)

Le grand raid des Cathares : A l'attaque !

 

Dernier ultra trail de la saison, pour une fois j’ai envie de jouer le chronomètre. Pas trop l’esprit compétition, mais ce trail s’annonçant roulant (que 7800m de D+ pour 173 km… une bagatelle n’est-ce pas ? J) j’ai envie de donner le max de mes possibilités, sachant que derrière il n’y a plus d’échéance à gérer. Planning en poche avec une fourchette entre 30 et 36h (sans vraiment de repères car ce trail est nouveau), me voilà prêt mentalement et physiquement.

Mercredi soir, nous débarquons chez notre amie Jeanine à Frontignan. Elle va nous accompagner durant nos courses du grand raid des Cathares. Je finis de préparer mes affaires pour le sac base de vie et mon sac à dos avec tout le matériel nécessaire et obligatoire. Et stupeur ! J’ai bien pris ma poche à eau, mais j’ai oublié la petite barre rouge qui glisse sur le haut pour fermer de manière étanche celle-ci. Je me vois déjà faire la course qu’avec mon bidon de 0.5 L de secours, et le règlement prévoit 1,5 L minimum. Je n’ai pas le temps de réfléchir à une solution que Jeanine l’a trouvé : elle me sort des réglettes plastiques coulissantes pour relier des feuilles. Avec une grosse que nous recoupons à la bonne longueur, voilà la poche à eau fermée, mais pas assez étanche encore car elle ne serre pas assez. Peu importe, Françoise trouve la solution finale, une autre petite réglette que l’on insère en sens inverse sur une face et qui finit de bien serrer le tout. Ouf !  Ca à l’air de tenir… et ça tiendra ! Merci les femmes… Pas d’autres incidents à déplorer après l’inventaire final, c’est déjà ça.

Nous voilà Jeudi matin arrivés à Carcassonne. Pas très chaud, mais du soleil. Et il devrait tenir jusqu’à samedi soir. Nous l’espérons fortement, c’est tout de même beaucoup plus agréable pour tout le monde. Petit tour sur la place du départ, personne à part un camion sono de la presse. Nous rentrons à l’intérieur de la cité, l’office de tourisme est là. Nous nous renseignons sur le lieu de distribution des dossards, salle du Dôme. Ayant le temps nous y allons à pied en traversant la cité, puis le pont vieux. La salle est juste à côté. Je retire mon dossard auprès de 2 jeunes filles (les enfants du grand chef d’orchestre !) qui pointe chaque élément sans rien oublier. Tout est ok, on me donne mon enveloppe et un sac comprenant de la doc, un tee-shirt à l’emblème du GRC et une bouteille de vin avec son étiquette GRC. Françoise sera obligée de revenir le lendemain pour retirer le sien pendant ma course, tant pis. Petit tour sur les stands des exposants, nous en profitons pour investir dans une nouvelle tenue pour Françoise auprès d’un vendeur local, Topchrono. Et d’un pain montagnard (gourmandise oblige) sur un autre stand. Pain à base de fruits secs et séchés, très énergétique, bon au goût, mais intransportable en course car il colle trop aux doigts. En tout cas, avant le départ d’une course, vous en mangez un bon bout, vous n’aurez plus faim de 20 km au moins ! Retour au parking (tarif un peu prohibitif : 6 € !), nous rejoignons notre hôtel, l’Audotel. J’en profite pour me mettre en tenue de « travail » pendant que Jeanine et Françoise prépare le casse-croûte sur une table devant l’hôtel où nous pique-niquerons au soleil, à l’abri du vent. Pas de stress particulier, juste une petite tension qui monte au fil du temps jusqu’au départ à 15h. Vu le temps je décide de partir en cuissard court, les jambes ne craignant pas trop le froid. 14h30 nous rejoignons le départ. Photos souvenirs devant la cité. Un monument pareil est unique en France. J’enfile un léger coupe-vent sans manches pour le départ, histoire de ne pas avoir froid, ainsi que des manchettes car le petit vent me fait frissonner les bras. Un SMS qui arrive, celui de Jean-Louis (Tor des géants) qui nous adressent à trois coureurs un message d’encouragement. Ayant le N° de dossard des 2 autres, j’essaye tant bien que mal de voir si je les vois, mais c’est loupé. Le départ est donné à l’heure, et nous nous élançons tranquillement. Un dernier petit coucou à mes 2 supportrices au passage et me voilà dans la course. 132 coureurs au départ, ne va-t-on pas trop vite se retrouver un peu isolés ? Pour ma part, cela ne me pose pas spécialement de problème, si ce n’est le fait que mon allure à tendance à ramollir quand je me retrouve seul. Un peu de route le temps de rejoindre la nature, j’ai déjà chaud ! Je quitte mon coupe-vent, et mes manchettes suivront aussi assez rapidement. Les écarts se creusent assez vite, le peloton s’étire. Les premiers sont rapidement hors de vue, je me situe aux environs des 2/3 du peloton. Vu le nombre aucune importance car le risque de bouchons sera très minime, même insignifiant. Pas mal de petite route pour arriver jusqu’à la base de loisirs de Cavayère où un premier ravito nous attend. Pointage en 57 ème position. J’ai décidé de boire régulièrement tout le long de la course pour éviter à nouveau des problèmes de tendinite, je m’arrête donc pour boire un coup et manger un peu de bananes fraîches mures. La table est bien fournie. Si tous les ravitaillements le seront autant, pas de souci à avoir.

 

 

J’évite de traîner inutilement et repars rapidement. Une rangée de soldats en treillis nous applaudisse au bord du lac. J’en profite pour leur demander s’ils connaissent Jean-Louis, personne ! Tant pis, je continue le long du lac. Une jolie sente un peu technique nous attend, avec quelques petites surprises. Des montées courtes mais très raides jalonnent le sentier à présent. Un vrai casse-pattes ! Mais c’est beau. Un Alsacien a pris ma foulée et nous discutons. C’est son premier trail ! Pas froid aux yeux de commencer ainsi ! Il a une très bonne expérience à priori de la randonnée sportive à pied avec de longues distances. Lukasz a une bonne foulée, un bon rythme. Il prévoit de faire si tout se passe bien autour de 28h… en se calquant sur ses randos. Mais voilà 170 km en course à pied quand on n’a jamais couru, ça ne se passe pas tout seul. Sans vouloir le décourager, je doute en moi-même qu’il puisse arriver au bout. Eh bien si, il y est arrivé… sacré performance pour un néophyte, même s’il a mis 41h. La preuve qu’il a une bonne maîtrise mentale ! Je lui tire mon chapeau. Petit arrêt pour prendre une photo, il passe devant et je ne le rattraperai plus jusqu’à la base de vie. Pas loin devant, mais je préfère rester à mon allure qui me va bien. Quelques photos plus loin, je ne le vois plus du tout. Tant pis pour moi, je vais essayer de trouver d’autres coureurs pour échanger un peu. Le terrain est un peu moins roulant que je ne pensais avec toutes ces bosses raides, mais tout va bien encore jusqu’au 2ème ravitaillement à Molières, superbe petit village avec ses vieilles maisons bien retapées. Pointage 48ème. Je retrouve Jeanine et Françoise et le ravitaillement, toujours aussi copieux. Le temps d’échanger un peu, de manger un peu et de boire un verre, c’est reparti.

 

 

Toujours une mono-sente dans ce début, ça monte, puis ça descend, mais assez roulant. Nous rejoignons un grand sentier, petite pause pipi (la preuve que je bois assez ! J). Je me retrouve un peu plus loin en compagnie d’un autre coureur qui se croyait perdu. Nous discutons quand 2 autres coureurs nous rattrapent qui se sont perdus un peu avant. Nous continuons à 4 sur ce large sentier en faux plat descendant tout en discutant. Soudain nous voyons remontés un coureur en sens inverse qui nous dit ne plus voir de balise depuis un moment. En effet personne n’en a vu récemment. Demi-tour nous en retrouvons une 300m plus haut, ouf ! Bingo, il fallait tourner à gauche. Plusieurs balises sur le bord de la mono-sente à prendre mais rien sur le sentier lui-même (une croix, de la rubalise en travers) pour nous dire stop ! Sauf un bout de branche morte sur la partie gauche comme pour nous barrer le chemin, que nous avions tous soigneusement évités par la droite. Et dire que quand nous nous sommes retrouvés à 4, je leur disais qu’en discutant il n’y avait rien de tel pour ne pas voir les balises. Une fois de plus ça n’a pas loupé. A l’attaque d’une nouvelle petite côte, les 2 qui s’étaient perdus prennent rapidement le large, et je me retrouve derrière eux, le 4ème me suivant de pas très loin. Au sommet d’une nouvelle petite côte, nous stoppons devant le panneau « Réservé Naturistes, aux sans vêtements et services publics ». Nous devons continuer à poil pour traverser le camp ? ... Ouf, nous tournons à gauche et l’évitons. Ca aurait pu mettre du piment en plein été… Le soleil commence à disparaître derrière les collines, la nuit se rapproche. La vue est assez limitée dans son ensemble, mais beaucoup de collines boisées occupent l’espace. En arrivant sur Clermont sur Lauquet, je retrouve mon staff. Premier contrôle en amont du ravitaillement pour vérifier nos frontales et le jeu de piles de rechange. J’en profite pour mettre la frontale sur la tête, la lumière du jour commençant à faiblir. Pointage 50ème. Au ravito, un petit verre, un peu de quoi manger, surtout en fruits frais, et c’est reparti à nouveau. Encore 17 km pour arriver à la base de vie au château d’Arques. Tout va bien pour le moment, même si je suis un peu limite avec mon horaire maxi de mon plan de route. Je sais que j’avais prévu fort sur la 1ère partie, l’allure baissant assez vite ensuite. Plus de photos à présent par manque de lumière. Et c’est parti pour un tour d’horloge complet de nuit ! Si je n’ai pas de problème de lampe ça ira. Et ça commence mal. Je trouve ma lampe assez faible. Et quand un autre coureur me double avec sa NAO de PETZL, je fais figure de ver luisant à côté ! Je réalise que j’ai dû me planter dans mes piles, croyant que c’était des neuves. Du coup je profite de sa compagnie pour la lumière et je changerai mes piles, ayant du stock dans mon sac de base de vie, une fois arrivé au château d’Arques. En discutant avec l’un ou l’autre au gré des côtes et descentes, les km défilent assez vite. L’arrivée en descente sur le Château d’Arques est assez sympa, dominant le château éclairé dans la nuit. Dans le village, bifurcation à gauche pour rejoindre le château un peu à l’extérieur, mais balises aussi sur la gauche ! Je croise d’autres coureurs, personne pour signaler qui doit aller où, un peu d’incertitudes mais je ne me plante pas, contrairement à d’autres qui devront faire demi-tour pour revenir sur le château. Françoise et Jeanine m’attendent. Pointage 48ème. Toujours un peu à la bourre sur mon planning, j’essaye de ne pas trop traîner. Pendant que Françoise me change mes piles et me refais le plein en barres er compotes de mon sac, j’enfile un cuissard long et un maillot manches longues, la fraîcheur étant au rendez-vous cette nuit paraît-il. Je retrouve Lukasz qui s’apprête à repartir. Il a l’air toujours en pleine forme. Ayant tout ce qu’il faut pour la nuit, et même certainement plus que je n’en ai besoin, Françoise et Jeanine vont rentrer dormir à l’hôtel. Re-pointage à la sortie après 23’ d’arrêt : 39ème. Sous les encouragements des bénévoles et accompagnateurs, me revoilà happé par le noir pour une longue nuit. Un dernier encouragement de J&F à leur poulain (qui n’a plus grand-chose d’un poulain…), dans quel état allons-nous nous retrouver demain matin ? That is the question !

 

 

A suivre…



25/10/2015
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