Raid vert multi-sports LaMetro à Grenoble, dimanche 11 octobre 2009

Il y a à peine un mois, Mélanie me parle de ce raid qui la tente bien. Mais voilà ne trouvant pas de partenaire suffisamment motivé pour l'accompagner, elle aimerait bien que je puisse venir avec elle, car c'est par équipe de 2. Ce jour là tombe en plus le jour de ses 19 ans ! J'aurais mauvaise grâce à lui refuser, d'autant plus que ce n'est pas pour me déplaire loin s'en faut.

3 catégories nous sont proposés : famille découverte avec 35 km à la clé, raider avec 55 km, et expert avec 75 km, et à chaque fois des épreuves augmentant en difficulté et en nombre. Nous voilà donc inscrit en raider ! VTT en orientation, VTT country, tir à la carabine laser, canoë, roller, course à pied, course d'orientation, trail et franchissement, et pour finir run & bike (en cas de pénalités) et une tyrolienne. Question roller, niet en ce qui nous concerne, mais l'organisation nous laisse la possibilité d'effectuer le circuit en course à pied, ce qui nous va très bien.

15 jours avant, premier entraînement ensemble : nous dépoussiérons nos VTT, les remettons en état, et partons faire un tour d'une vingtaine de km avec 500m de dénivelée. Mélanie souffre un peu, mais à son rythme, elle assure et arrive au bout. Une semaine avant, réunion de préparation : liste de tout le matériel nécessaire, horaires, on tache de ne rien oublier. Et surtout 2^ème et dernier entraînement où l'on va enchaîner du VTT et de la course à pied. Moins de dénivelée, car cela ne sert à rien de se crever inutilement, le but étant de voir la réaction de nos muscles à ce changement d'activités. Une première pour nous deux ! Résultat concluant, Mélanie, toujours à son rythme encaisse bien. Il n'y a plus qu'à !

Nous arrivons au stade des Alpes une heure avant le départ comme prévu. Le temps de retirer nos dossiers, de les lire, nous retournons à la voiture pour nous préparer. Il ne nous reste déjà plus qu'une demi-heure ! Nous nous agitons « sereinement » pour ne rien oublier, et nous voilà de retour au stade pour laisser dans notre box nos chaussures de CAP que nous échangerons contre nos VTT à mi-course.

Arrivé sur la ligne de départ où de nombreuses équipes sont déjà en attente du départ, un speaker explique les dernières consignes que nous avons loupées en grande partie à priori ! Pas de quoi s'inquiéter si ce n'est qu'une question nous turlupine : nous avons dans les sections de liaison hors chrono des balises à pointer : elles ne sont pas marquées sur la carte que l'on nous a fourni, et l'on ne sait pas où trouver l'info. 2 bénévoles à qui je demande ne savent pas me renseigner. Nous verrons sur le terrain au moment venu !

Nous voilà parti par un itinéraire obligatoire pour tous les premiers km pour sortir de la ville, après quoi nous attaquons le VTT orientation : pas très compliqué, d'autant plus que nous sommes encore nombreux, et cela fait la queue pour pointer sur les balises. Nous pouvons difficilement les louper ! Malgré ça, nous en croiserons certains qui les ont manqués. 1^ère balise, il faut laisser le VTT et grimper une petite côte raide à pied pour aller chercher la balise au sommet. Mélanie qui avait le carton de pointage en revient en me transférant de suite le carton : « tu y vas pour les prochaines, c'est trop mortel ! ».

2^ème balise, pas de problème. Nous repartons et au bout de 200m, Mélanie dit stop : crevaison ! Ca commence bien. Heureusement nous en resterons presque là. Après avoir enlevé dans le pneu une épine hyper dure rentrée par le côté, nous changeons la chambre à air et celle-ci s'avèrera au fil des km un peu poreuse. En 3 fois il faudra redonner quelques coups de pompe. Tout au long de ce parcours d'orientation, nous découvrons un terrain de jeu superbe pour les joggeurs, et un secteur de l'agglomération grenobloise que je ne connaissais pas du tout. Nous arrivons à la fin de ce premier secteur chronométré, en effectuant un parcours pour bmx. Amusant… à condition de prendre suffisamment d'élan, sinon si vous restez coincé dans les bosses, la chute est guère inévitable vu la pente. Une balise à pointer encore au milieu du circuit, et voilà c'est terminé. Mais nous enchaînons de suite avec une épreuve de trial. Nous commençons très mal en pausant le pied à terre juste avant le sommet de la première bosse à franchir : la pente est raide, et surtout le terrain un peu défoncé. Nous n'avons pas pris assez d'élan. La suite du parcours assez court et sans vraiment de grosses difficultés se fera sans problèmes. Le chrono s'arrête, fin de la première partie. Nous avons à présent à rallier en VTT le second secteur pour le circuit country, en pointant ces fameuses balises. Nous nous renseignons auprès du bénévole qui nous pointe, il n'est pas au courant et nous ne sommes pas les premiers à lui demander ! Faute de pouvoir faire autrement, nous décidons donc de rallier l'autre secteur par les pistes cyclables qui sont indiquées sur le plan de ville que l'on nous a fourni. Nous choisissons notre itinéraire et partons. A peine partis, Mélanie a un remords et fait demi-tour pour voir un panneau qu'elle a aperçu à l'entrée du pont que nous franchissons. Bingo, c'est le parcours que nous devons emprunter avec les trois balises qui sont indiquées. Nous l'avons échappé belle, car une balise en moins c'est 30' de pénalité, et 2 consécutives de manquantes, c'est l'élimination (qu'ils ne pratiqueront pas à priori au vu des résultats). Le bénévole qui nous a pointé vient nous voir et découvre lui aussi le panneau ! Cela servira au moins aux suivants…

Le parcours de liaison se fait sans problème, mais il ne faut pas trop traîner tout de même pour ne pas être pénalisé en dépassant le temps qu'il nous est alloué.

 Nous arrivons au départ de la boucle VTT country par une bonne côte. Pointage pour déclencher le chrono, mais nous commençons par nous ravitailler. Il aurait été plus judicieux de faire l'inverse ! Mélanie souffre un peu dans les côtes, mais endurante, elle tient le cap. C'est moi qui guide car nous n'avons qu'une carte pour 2. Mélanie s'occupe des parcours de liaison. Ne voilà t'il pas que je me plante dans une descente bien pentue ! Demi-tour sur 300m, Mélanie est à 2 doigts de m'en vouloir. Du coup pour me faire pardonner, je la pousse ! Nous continuons sans autres erreurs. Le parcours est bien sympathique, mais pas plat.

Mélanie s'épuise au fil des km. Mais le fait d'avoir pris de l'altitude nous amène à surplomber Grenoble, et de belles vues sur la ville s'offrent à nous.

Lorsque nous attaquons la descente, elle a du mal à gérer pour en profiter pleinement avec la fatigue. Dommage, car le chemin est une pure merveille : mono sente en excellent état, pleine de bosses et de virages, pentes un peu techniques, seuls 2 ou 3 passages un peu dangereux pour des vététistes peu expérimentés comme nous. Nous arrivons à la fin du circuit chronométré où nous attend l'épreuve du tir à la carabine. Un seul équipier doit tirer : Mélanie va s'en charger.

3 tirs réussis sur 5, c'est déjà pas mal. Pas évident de tirer quand on est encore essoufflé ! Et pas de pot en ce qui me concerne, mon appareil photo n'a plus de batterie. Vivement que j'investisse dans un appareil qui tient la route en tout point ! Nous pointons pour arrêter le chrono, et allons nous ravitailler avant de repartir en direction du stade des alpes pour troquer nos VTT contre nos baskets. Arrivé la bas, notre box que nous partageons avec 2 autres équipes est déjà bien rempli. Nous avons du mal à intégrer nos 2 VTT. Nous ressortons en courant (en essayant de courir devrais-je dire !) du stade direction la rivière qui est toute proche. On nous pointe à nouveau pour lancer le chrono, et nous récupérons 2 gilets et le canoë que nous devons mettre à l'eau. Qu'est ce qu'il est lourd ! Tant bien que mal nous l'amenons sur la berge et nous voilà partis. Mélanie est derrière et dirige le canoë, je suis devant à essayer de pagayer ferme : 8 km nous attendent. Le temps de trouver un peu nos marques et nous prenons notre rythme de croisière. Pas facile de rattraper d'autres canoës. Un qui est parti juste devant nous nous sème peu à peu. Nous suivons sa trace car il a l'air de rechercher les zones de courant, et vu son allure cela lui réussit. Il commence à doubler d'autres canoës, nous en ferons autant avec un petit décalage. Mélanie dirige comme un chef, ce qui n'est pas le cas de certains équipages qui zigzaguent pas mal, et que nous doublons du coup. Quelques passages sur l'Isère sont par contre plus mouvementés, avec des vagues qui sont dures au contact. 2 trous au fond du bateau permettent à l'eau de s'évacuer, sans pour autant que nous prenions l'eau, sauf sur les vagues. Au contact de celles-ci des petits geysers sortent de ses trous et nous trempent le cuissard. Heureusement que le temps est relativement beau et pas froid pour la saison. Parfois, nous avons des coups de vent à affronter de face, heureusement jamais trop longs ! Des bénévoles assurent la sécurité prés des ponts ou des zones à risque. 8 km, c'est long! Des canoës que nous avons doublés nous redoublent sur la fin, tout en force. Nous ne chercherons pas à les suivre, bien incapables d'accélérer sans se démolir les bras et les épaules. Arrivés au lieu de débarquement, c'est 5 km de roller qui nous attendent. Pour nous 5 km à pied ! Comme nous regrettons de ne pas savoir faire du roller quand nous en voyons débouler à toute allure… mais nous sommes un peu rassurés aussi par d'autres qui sont à pied comme nous et certains en roller qui peinent aussi pas mal ! Dans un premier temps, nous devons faire un aller-retour sur une piste cyclable le long de l'Isère et du Drac avant de prendre un autre chemin qui nous amènera à l'épreuve suivante. Les premiers mètres font mal aux jambes, mais assez vite celles-ci retrouvent leur rythme et un peu d'aisance. Mélanie comme a son habitude arrive à prendre et garder son rythme comme un métronome. Pour pointer une autre balise sur ce circuit, les rollers seront obligés de faire un demi-tour pour garder une piste roulante. A pied nous avons l'avantage de couper par un chemin, qui nous permettra de rejoindre la fin du circuit et le début de celui de la course d'orientation. C'est Mélanie qui œuvre dans la lecture de carte, et nous amène du premier coup sur les 7 balises à trouver. Le chrono s'arrête à nouveau après la dernière balise. 20' nous sont imparties pour rallier le départ du trail. Nous profitons du ravitaillement pour reprendre quelques vitamines qui seront bien nécessaires vu ce qui nous attend. Carte à la main, nous voici à arpenter les rues de Sassenage et pointer à nouveau de nouvelles balises. Heureusement que nous ne sommes pas seuls car une balise fixée sur un poteau ne tient pas et se retrouve au sol. Pas facile de la voir dans ces conditions, mais comme il y a du monde devant nous qui la pointe, nous ne perdrons pas de temps à la chercher contrairement à d'autres. Et c'est avec 25" de retard que nous arriverons au départ du trail, ce qui nous vaudra 2' de pénalité. Très vite nous retrouvons un sentier. Celui-ci est raide et en ligne droite. Mélanie en a les jambes coupées. Je l'encourage en la poussant d'une main dans le dos. Un couple est juste devant nous. La dame en nous regardant me dit : « Vous avez 2 mains ! » en voulant me faire comprendre en plaisantant que je pouvais l'aider aussi ! Ce que je m'empresse de faire à l'insu de son mari qui est devant ! Mais avant de m'attirer les foudres de celui-ci, je me reconcentre vite sur Mélanie car je dois surveiller où je pose mes pieds vu le terrain un peu chaotique et le manque de visibilité avec Mélanie juste devant. Je pensais que le circuit était balisé, à priori non, c'est à nouveau de l'orientation que nous devons pratiquer pour trouver les balises. Pas toujours évident car la carte est moins détaillée que celles de courses d'orientation. Nous ne sommes pas seuls et à tous, nous finissons par les localiser sans trop de problèmes heureusement. Après cette grimpette raide, une partie plus calme nous attend où je me plante sur une balise. Nous ne sommes pas les seuls d'ailleurs. Mais à notre avantage avec l'expérience, on s'aperçoit assez rapidement chaque fois que nous sommes dans l'erreur, si bien que nous faisons vite demi-tour pour reprendre la bonne direction. Un autre concurrent un peu perdu lui aussi nous demande un peu d'aide pour se reistuer sur la carte. Nous continuons tous ensemble jusqu'au point de franchissement où le chrono s'arrête. Equipé d'un baudrier et d'un casque ainsi que des mousquetons de sécurité, Nous devons à présent grimper le long d'un filet pour rejoindre un câble à traverser d'un arbre à un autre en s'aidant d'un autre câble plus haut perché. Une balise nous attend au bout de ce passage avant de reprendre un autre câble qui nous ramène au sol par une petite tyrolienne. J'en profiterai pour me pincer et brûler 2 doigts de la main droite en voulant me détacher, étant resté suspendu sur ce câble à quelques centimètres du sol ! Opération terminée, le chrono est redemarré et c'est une descente aux pourcentages plus nuancés qui nous attend pour nous ramener en ville et prendre le tram.

Photo de l'organisation

Le chrono s'arrête à nouveau sous un porche d'arrivée symbolique à la gare du tram. Mélanie n'est pas fâchée d'en terminer, même s'il reste l'épreuve run & bike en fonction des pénalités. Elle m'a déjà attribué le rôle du « run » et pour elle celui du « bike ». L'attente du métro est un peu longue, et je m'inquiète un peu pour le finish car l'heure tourne et nous devons être rentrés pour 19h30 au plus tard à la maison afin que Mélanie puisse se doucher éventuellement, récupérer ses affaires, et repartir pour St-Etienne, devant être à 20h à Valence. Le tram est quasiment vide, nous en profitons pour s'asseoir sur des sièges que nous trouvons confortables pour l'occasion. A la descente de ce dernier, nous nous activons au maximum pour ne pas perdre du temps. Un groupe se forme autour d'un animateur qui attend qu'il y ait suffisamment du monde pour expliquer la suite : le run & bike. Chaque équipe doit pointer pour connaître son nombre de pénalités. Heureusement nous passons les premiers : 2 points, ce qui nous obligent à courir le long d'un fil d'Ariane jusqu'à la 2^ème balise pour en relever le code à redonner à l'arrivée. Les jambes vont bien, j'arrive à courir à bonne allure. Mélanie me précède en vélo sans problème, sur un vélo de la ville que l'on nous fournit au départ. La petite boucle est effectuée en un peu plus de 2 minutes, c'est terminé ! Ou presque, il reste la tyrolienne à travers le stade. Un seul des 2 peut la faire ! Mélanie est volontaire sans problème. Pendant ce temps je vais récupérer nos vélos et affaires dans le box à l'intérieur du stade, d'où je la verrais glisser sur le filin tendu au travers du stade. Manque de pot pour elle à la réception, elle ne s'accroche pas avec ses mains au contact, si bien qu'elle repart aussi sec un peu en arrière et s'immobilise. Elle devra en s'aidant des mains sur le câble se tracter jusqu'à la plate-forme d'arrivée. Je l'attends avec tout le matériel à la sortie du stade. Une collation nous attend, mais nous n'avons malheureusement pas le temps ! Mélanie s'empresse toutefois d'aller juste chercher la boisson qui accompagne le plateau repas. Retour à la voiture où nous embarquons les vélos et le matériel en 4^ème vitesse, et nous voici repartis. Mélanie consulte son téléphone, 22 messages l'attendent pour lui fêter son anniversaire. Ce qui le temps de répondre va lui prendre quelques bonnes minutes… et qui va lui donner un début d'envie de vomir d'avoir fixé son écran si longtemps en voiture. Le trajet se passera sans incident heureusement.

Belle et agréable journée, dommage cette précipitation en fin de journée qui gâche un peu le plaisir de l'après course. Nous arrivons dans les temps à la maison, mais il ne faudra pas traîner pour repartir. Céline arrivera peu de temps après nous du trail de l'Ours en Chartreuse, où elle a passé aussi une excellente journée.

Résultats du raid : 69^ème sur 166 équipes en catégorie raider. Nous ne nous attendions pas à un aussi beau résultat. Et en plus nous sommes en photo sur le diaporama de leur site ! Cela fait toujours plaisir, surtout quand la photo est belle.

A refaire en ce qui me concerne ! Ce mélange d'activités est réellement plaisant.

Résultats détaillés ici.